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sur 1191 notes
Annie Ernaux ne s'intéresse à rien d'autre qu'à elle-même. Son mépris n'a d'égal que sa suffisance et son absence d'empathie. J'ai tenté pourtant, plusieurs ouvrages. Je n'accroche pas. Je ressens le manque de sincérité à chaque page, tout semble calculé, disséqué, pour au final n'apporter aucune morale, ni aucune leçon. Juste un trip égotiste, forcément à la mode à l'ère individualiste que nous traversons. Fort heureusement, j'ai lu "ce livre de 27 pages" dans les rayons d'un vulgaire Leclerc de province (ceci n'impliquant pas la moindre dépense financière), entourée de tous les "ploucs" comme aime à les nommer l'autrice. Néanmoins, la seule plouc qui s'incarnait ce jour-là, fut sans conteste Annie Ernaux. Je conclurai pas ces mots d'un auteur inconnu : Duras était on ne peut plus époustouflante, Ernaux elle, était on ne peut moins originale.
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Sans grand intérêt à mon avis. Ce livre très très court (un record pour moi!) meuble le temps dans une salle d'attente mais j'avoue ne pas du tout comprendre ce qui lui a valu un prix Nobel !!
Décidément, je ne suis pas convaincue par les écrits de N. Ernaux. Ce sera certainement le dernier que je lirai...
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Je retrouve la plume précise et incisive d'Annie Ernaux qui en quelques mots bien choisis nous ouvre une porte sur une pléthore de pensées et de sentiments. "Avoir un métier avait été la condition de ma liberté" ... une telle phrase résonne tellement en moi!
Elle nous raconte dans ce court roman son aventure avec un jeune homme de 30 ans de moins qu'elle, mais ce n'est pas pour cela qu'il est si marquant : "il était le porteur de la mémoire de mon premier monde" ...
J'aime cette autrice qui assume ses faiblesses et parle ouvertement de la difficulté des personnes qui "changent de monde", ces "transfuges de classe" ... quelle horreur d'ailleurs cette expression! Cela vient quand même du verbe latin "fuir" et fait référence aux soldats qui passent à l'ennemi!
Pour moi elle est brillante du point de vue littéraire ET social ...
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Ce texte aussi court soit-il est très riche. Il résume en 28 pages le talent d'écriture d'Annie Ernaux.

Ainsi c'est à la fois le témoignage d'une histoire d'amour entre une "femme ménopausée" et un Jeune Homme de trente ans plus jeune. Mais c'est aussi une histoire de différence générationnelle entre deux êtres. Où le premier revit les moment déjà vécues dans son passé....Ce jeune homme devient alors, à la fois, cet amant, ce mari, ce fils pour Annie Ernaux.

Annie Ernaux arrive en peu de mot à nous dire beaucoup, peut-être parce que l'évocation de ce jeune homme et de sa vie privée n'est qu'un prétexte pour nous parler d'autres choses : le désir d'écriture.
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Dans les années 2000, alors qu'elle a passé la cinquantaine, Annie Ernaux entame une relation avec un jeune homme de trente ans son cadet. Cette expérience, elle va la vivre comme une redite de son passé, la représentation théâtrale de ses années perdues. Car chez ce jeune homme, tout fait écho à sa propre jeunesse : la ville de province où il vit, sa condition d'étudiant précaire, la différence d'âge qui lui rappelle le temps où elle se sentait «scandaleuse ». Annie Ernaux vit tout cela dans l'insouciance, jusqu'à ce qu'elle réalise que le jeune homme habite juste en face de l'hôpital où elle fut admise, jeune femme, à la suite d'un avortement clandestin…

J'ai trouvé intéressant le fait qu'Annie Ernaux ai eu besoin de cette relation pour enfin parler du traumatisme vécu, comme si elle vivait là, avec ce jeune homme «qui aurait pu être son fils », l'accouchement qui n'a pas eu lieu à l'époque.
Le jeune homme est instrumentalisé et même si c'est totalement inconscient pour Annie Ernaux au moment de leur relation, on ne peut s'empêcher de ressentir un malaise. Ce que j'ai trouvé assez réussi.

Un récit introspectif sensible, qui m'a interpellé, même si le style dépouillé et le format très ramassé me laisse un peu sur ma faim.
« Ah non ! C'est un peu court jeune homme… ».
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Un petit livre précieux. Malgré sa brièveté, sans doute pas le meilleur pour faire connaissance avec l'oeuvre d'Annie Ernaux, mais un bijou pour qui lui est déjà familier tant il paraît en moins de 40 pages en être la quintessence. La relation il y a un peu plus de vingt ans avec un amant de trente ans plus jeune et d'un milieu social désormais différent, relation racontée cinq ans plus tard dans ce texte qui a ensuite maturé longtemps. Plutôt que maturé, je dirais d'ailleurs que le texte s'est aiguisé : acuité de l'observation, justesse de l'idée et expression de la pureté du diamant. le style qui est absence de style, immédiate intelligibilité ennemie des métaphores, qui est sa voix depuis La Place atteint ici sa perfection.
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Annie Ernaux passe-t-elle encore les portes ?
J'en doute, le melon de la dame s'approchant plutôt d'une pastèque siamoise gonflée aux hormones brésiliennes. Appeler livre ou roman cette petite chose ridicule de 27 pages.
À la fin de la chose, 3 pages entièrement blanches, Gallimard ne sachant visiblement pas quoi inventer pour donner volume et ampleur à un texte aussi pauvre et donner l'illusion au lecteur pigeon qu'il n'achète pas que du vide. Heureusement, je l'ai emprunté à la médiathèque ! Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le souci de l'écologie qui étouffe Gallimard.
S'il n'y avait que ça, car tout compte fait, c'étaient peut-être les 3 pages blanches les moins pénibles à lire… Les 27 autres m'ont constamment hérissé le poil.
Prix Nobel, vraiment ?
J'ai visiblement un gros problème avec ce prix, Modiano me faisant peu ou prou le même effet.
Il est certain qu'Annie Ernaux arrive à faire passer un maximum d'idées et d'images en très peu de lignes. J'ai lu dans une chronique babéliote le terme « d'écriture au couteau » et je la trouve parfaitement appropriée.
Si je n'ai rien à dire sur la forme, le fond m'a beaucoup dérangé. Ce texte aurait pu s'appeler « le mépris », c'est le seul mot qui me vient à l'esprit après ma première lecture et me semble tout résumer.
Quel mépris : mon Dieu, que cette dame a une très haute opinion d'elle-même, ça transpire à toutes les pages. Tout au long de ma lecture je n'ai pu que ressentir un profond malaise à imaginer le fameux jeune homme lire ce texte. Alors qu'il vouait visiblement une admiration béate à cette femme, espérait un enfant avec elle, quelle claque, quelle gifle ! Se rendre compte que l'on a été à ce point berné, manipulé ! Où est l'amour là-dedans, j'ai eu beau chercher dans ces 27 pages, je n'ai rien trouvé !
« Il y a trente ans je me serais détournée de lui. Je ne voulais pas alors retrouver dans un garçon les signes de mon origine populaire, tout ce que je trouvais « plouc » et que je savais avoir été en moi. (p.20) »
Elle ne s'intéresse à ce garçon que pour le fumet de sa basse extraction sociale, qui la ramène à sa propre enfance, à sa jeunesse, un temps révolu dans lequel elle était libre et jouissait sans entraves.
« avec A., j'avais l'impression de rejouer des scènes et des gestes qui avaient déjà eu lieu, la pièce de ma jeunesse. » (p.23)
Quelle condescendance : « Je m'autorisais des réparties brutales dont je ne sais si elles étaient liées à sa dépendance économique ou à son jeune âge. » (p .24)
« Il disait « stop » ou « c'est bon » à la place de « merci » quand je le servais à table. » (p.19)
Faut-il expliquer à Annie Ernaux que c'est peut-être lié au fait qu'il a déjà dit merci, mais que comme elle ne l'écoute pas, elle le ressert quand même ? Parce que sa qualité première à Annie, ça ne semble quand même pas être l'écoute …
Quelle modestie : « J'aimais me penser comme celle qui pouvait changer sa vie » (p.24)
Quel humour : « Lâche-moi la grappe, cette injonction vulgaire qui l'offusquait, je ne l'avais jamais adressée à personne avant lui. (p.24) ». Là je dois avouer que je ne m'en suis pas encore remise, j'en suis encore tout offusquée ! La façon de s'exprimer de 95% des Français doit être un summum de vulgarité pour Dame Ernaux. Dans quel monde vit-elle, et surtout en quelle année ? Enfin, c'est sans nul doute le seul passage du livre qui m'a donné le sourire…
Cependant, je serais tentée de dire que son attitude condescendante est pour moi infiniment plus vulgaire que n'importe quelle expression. La vulgarité est parfois plus dans les actes que dans les mots.
Quelle manipulatrice : Lorsque A. (il n'a même droit à son prénom, lui ou un autre, semble être un individu parfaitement interchangeable et transparent) exprime le souhait d'avoir un enfant avec elle, elle sait très bien qu'elle ne répondra pas à sa demande. Elle n'en retient que la flatterie de son ego et le sentiment de nouvelle jeunesse que cela lui procure : « Il voulait un enfant de moi. Ce désir me troublait et me faisait ressentir comme une injustice profonde d'être en pleine forme physique et de ne plus pouvoir concevoir. Je m'émerveillais que, grâce à la science, il puisse être désormais réalisé après la ménopause, avec l'ovocyte d'une autre femme. Mais je n'avais nulle envie d'entreprendre la démarche en ce sens que mon gynécologue m'avait proposée. Je jouais simplement avec l'idée d'une nouvelle maternité dont, après la naissance de mon deuxième enfant, je n'avais plus jamais voulu. » (p.34)
Donc, Annie Ernaux se joue de A., il est une petite poupée qu'elle prend plaisir à déshabiller pour assouvir ses envies, tout le reste n'est que mascarade et fiction (j'y viens justement).
Quel cynisme : l'auteure ne semble finalement avoir fréquenté A. que pour pouvoir écrire sur sa relation, que pour ce qu'elle pourra en extraire comme substantifique moelle pour alimenter son texte. C'est la mante religieuse prédatrice qui dévore ses amants, toutes mandibules dehors.
« La principale raison que j'avais de vouloir continuer cette histoire, c'est que celle-ci, d'une certaine manière, avait déjà eu lieu, que j'en étais le personnage de fiction. » (p.25)
Quand elle parle d'un moment avec A. qui lui rappelle un moment fort de sa vie passée, elle écrit : « Ce serait juste un souvenir second » (p.36). C'est sympa comme position je trouve, d'être le souvenir second, celui qui sera très vite oublié, et s'effacera au profit d'un autre plus fort, plus vivant, et présente le seul intérêt de le raviver.
Une fois le dernier petit morceau de victime dégusté, la mante vous fixe de ses yeux globuleux, en quête du prochain festin. Et si c'était vous ?
Quel malaise : ce livre n'est donc a priori qu'un pur exercice de style pour Madame Ernaux qui vit une relation pour écrire le roman de sa vie. Stop ! (oui oui je sais, je suis vulgaire).
Premier texte d'Annie Ernaux pour moi, je doute fort qu'il y en ait un second !
Tout compte fait, quel soulagement que ça ne fasse que 27 pages …
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L'attribution du prix Nobel de littérature à Arnie Ernaux m'a donné l'occasion de découvrir cette auteure dont je navais rien lu .
A travers une histoire d'amour avec un jeune homme, Annie Ernaux, la cinquantaine passée, mesure la distanc que son âge lui révèle. Elle magnifie en quelque sorte la place qui est la sienne en s'interrogeant sur son passé et ce qu'elle est devenue. Ce jeune homme désargenté lui rappelle sa propre jeunesse, elle-même issue d'un milieu "plouque" alors que le temps l'a faite "bourge". Ces va et viens sont une façon de sublimer sa vie. Comme par provocation à ceux qui les observent au gré de leurs promenades, elle montre sa fierté de femme pleinement accomplie et sûre d'elle même, de sa féminité tout simplement.
Ce texte court, très court, ne s'embarrasse d'aucune fioriture. Il est superbement écrit. de la grande littérature.
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Un texte très court, très vite lu et que j'oublierai peut-être très vite, même si j'ai apprécié ma lecture. Car oui, c'est le cas parfois avec les lectures trop rapides chez moi : je n'ai pas le temps de m'installer dans le texte. Et donc, à moins d'un coup de poing, je ne le garde pas longtemps en mémoire. Et là, pas de coup de poing.
Je découvre l'écriture d'Annie Ernaux, et elle y a un petit goût de "r'viens y". J'ai trouvé le texte juste et sensible, honnête. Pas de grand discours, pas de revendication, pas d'événement extraordinaire. Juste une tranche de vie. Vie qu'elle a besoin de coucher sur le papier pour mener les choses à terme. Comme s'il fallait qu'elle soit écrite pour qu'elle ait été réellement vécue. C'est une chose que je respecte, bien que n'y adhérant pas toujours. Mais il y a comme une portée plus globale à cette expérience intime. Il s'agit juste d'une histoire entre une femme mûre et un homme de 30 ans son cadet. Assez dérangeant pour ma part, mais uniquement parce que je ne m'imagine absolument pas avec un tel écart d'âge (mais il est vrai que pour moi ce serait presque répréhensible par la loi). Pourtant elle en fait quelque chose de plus grand, quelque chose de plus universel. Et de finalement moins trivial, plus banal, et en même temps plus beau.
Une femme qui se sent vivre. Un jeune homme qui ne se sent pas utilisé. Une période dans la vie de chacun. Un accomplissement, enfin, dans l'écriture 20 ans plus tard.
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Ma première lecture d'une oeuvre d'Annie Ernaux. Un court récit d'à peine 30 pages.

Pas convaincue par ce texte, qui même s'il est très bien écrit, n'a que peu d'intérêt à mon sens.

L'auteure est néanmoins douée, c'est un fait. Elle a le don de nous faire apprécier le récit de petites choses simples de la vie.

Cette histoire d'amour entre elle et un jeune de 25 ans, ayant trente ans de moins qu'elle est quelque peu touchante par certains moments, mais j'ai eu du mal à comprendre la démarche et à comprendre les sentiments d'Annie Ernaux.
Leur relation, pas par la différence d'age mais plutôt par la différence de milieu social m'a mise mal à l'aise. Une bourgeoise qui s'amuse d'un étudiant fauché en pensant avant tout à son propre plaisir et en lui offrant en contrepartie un peu de son confort de bourgeoise (voyages, cadeaux, restaurants...).

Bref, je suis assez mitigée. Je tenterai de lire d'autres ouvrages de l'auteure pour mieux la comprendre. Après tout, si elle est prix Nobel ce n'est probablement pas pour rien !
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