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3,37

sur 1181 notes
Je continue à découvrir la plume d'Annie Ernaux et ce deuxième livre confirme mon coup de foudre pour cette auteure !
En quelques pages, avec un récit simple et banal sur une rencontre avec un homme plus jeune, elle réussit à me transporter dans son monde, dans ses souvenirs et dans ses réflexions de femme libre, indépendante et moderne.
Ses romans autobiographiques sont intemporels et peuvent être lus et relus à outrance sans peur de se lasser.
Chacun de ses livres raconte un événement de sa vie et je n'ai qu'une idée en tête, me procurer tous ses romans pour découvrir encore un peu plus cette femme !
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« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »
C'est ainsi que s'ouvre « Le jeune homme », récit dans lequel Annie Ernaux raconte sa liaison passionnelle avec un jeune homme de 30 ans de moins qu'elle. Écrire sur sa vie pour la disséquer, à travers le prisme de ses complexités. Pour lui donner plus de consistance. Car plus qu'un simple récit autobiographique, c'est une fine analyse, servie par une écriture allant à l'essentiel. J'ai trouvé intéressants les parallèles qu'elle établit au sujet de leur différence d'âge, et sa manière de parler de son rapport à l'écriture, au temps, et de son féminisme assumé. Annie Ernaux livre un récit court et intime, mais dense de par ses idées intemporelles et profondes, comme autant de clefs pour comprendre notre monde.
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Ce livre nous offre le récit d'une passion amoureuse qui replonge l'auteur dans ses souvenirs de jeunesse.

Avec ce roman autobiographique, Annie Ernaux raconte la relation qu'elle a entretenue avec un homme nommé A., de 30 ans son cadet.

Cette relation atypique, hors-norme, voire scandaleuse aux yeux de la société, l'invite à se replonger dans ses souvenirs de jeunesse. Ce regard rétrospectif sur sa jeunesse souligne la différence entre les époques, ce qui perdure dans le temps et ce qui sera.

En cette quarantaine de pages nous vivons cette jeunesse née de la passion entre deux-êtres, nous abordons les différences liées aux classes sociales, mais aussi l'avortement et la différence d'âge bien sûr.

Bien que court, ces quelques pages sont rédigées avec une écriture qui nous porte d'un bout à l'autre du roman sans jamais nous laisser sur notre faim. Un texte simple mais percutant qui se lit facilement. Une agréable découverte.
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L'épaisseur du livre m'a intrigué.
Je me suis demandé comment on pouvait écrire un roman presque plus court qu'une nouvelle tout en permettant au lecteur d'atteindre le point optimal sur sa courbe de satisfaction.
Avec une parfaite maîtrise, un style épuré et très évocateur, Annie Ernaux réussit un tour de force assez admirable. L'autrice puise ainsi son pouvoir de création littéraire dans une forme de regenerescence rendue possible par une relation avec un homme bien plus jeune.
En ajoutant une dimension sociale dans cette relation amoureuse elle reste fidèle au genre qui la caractérise et qui lui assure sa renommée.
En dépit de tout cela, avec un tel minimalisme, je me demande si on peut qualifier cette auto-fiction de grand roman.
Il aurait peut-être été intéressant de le publier sous un autre nom de plume afin de savoir s'il aurait remporté la même adhésion.






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En essayant de rester près du texte, et sans appréhension et sans préjugés, je lis, dès la première page :
« Souvent j'ai fait l'amour pour m'obliger à écrire. Je voulais trouver dans la fatigue, la déréliction qui suit, des raisons de ne plus rien attendre de la vie. J'espérais que la fin de l'attente la plus violente qui soit, celle de jouir, me fasse éprouver la certitude qu'il n'y avait pas de jouissance supérieure à celle de l'écriture d'un livre.  »
Il serait interessant d'énumérer les raisons qu'a Annie Ernaux d'écrire, puisque, finalement, c'est SON sujet. Faire l'amour, pour en avoir tellement de répulsion que cela l'incite à écrire, comme les bouteilles de sa tante dans la Place, comme les serviettes hygiéniques de sa mère entreposées au grenier dans Une femme, comme la chemise de nuit souillée d'urine de sa mère, encore elle, dans la Honte.
Voyez comme elle manie l'art de partir de très plouc, de très pauvre, de très honteux, pour arriver au summun de l'art d'écrire. Dit-elle. Elle cherche, dans ses souvenirs les plus scabreux, dignes d'un “Nous deux” de l'époque, elle provoque des expériences nouvelles, comme ce pauvre jeune homme A ( il est vrai, c'aurait été pire si elle l'avait nommé Z, ou X) duquel elle veut “tirer profit” ... pour écrire.
Alors, c'est quoi pour cette brillante écri – vaine, faire l'amour ?
D'abord, il a trente ans de moins, bon, elle n'est pas la première à se taper un jeune.
Mais, attention, elle insiste bien sur sa passion à lui ( elle, elle veut seulement écrire, elle n'arrête pas de nous les casser avec ça).
Il est jaloux, passionné, le lui montre, et de plus, la fait rajeunir( à voir ses récentes photos, la thérapie cougar n'a pas du tout réussi )
Mais, bon, imaginons( imaginons, hein?) un jeune éperdument épris: elle lui retourne qu'il est pauvre, qu'il lui rappelle sa pauvreté, et puis les mots qu'il utilise, alors là ! Quel nul!
Elle adore se penser scandaleuse, sans se rendre compte que beaucoup de femmes actrices de cinema ou autres, n'ont rien de scandaleux à sortir avec de plus jeunes, nous en avons l'exemple présidentiel.
Et elle se risque, de plus, à se comparer aux hommes sortant avec des jeunettes, en oubliant de mentionner que dans ce cas là, en général, le compte en banque masque les rides.
Elle, au contraire, elle veut en faire de l'argent de cette passion qu'elle aurait inspirée: nous ne sommes pas loin, comme l'a souligné @jcjc352, d'amours tarifées, et si on tient compte des 3 pages blanches qui suivent le pauvre texte, mieux vaut faire le calcul avant d'acheter ce livre.
Ça tombe bien, à force d'écrire , à la fin de ces 27 pages, la rupture intervient, dis donc, qui l'eût cru?
Dernière nouvelle brassée par les médias: avec l'argent du Nobel, Annie Ernaux va pouvoir, enfin, entamer une longue psychanalyse.
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Parce que c'est Annie Ernaux et que je la lis depuis qu'elle publie, j'ai évidemment lu "le jeune homme". J'ai apprécié la démarche, oser se raconter de la sorte quand on est une "vieille" femme.
J'ai apprécié les réflexions sur le regard des autres, une vieille avec un jeune, ça ne passe toujours pas dans notre société, alors que l'inverse et valorisant pour le "vieux" et pas spécialement scandaleux pour la jeune fille.

Différence de génération mais évidemment de classe sociale, ce thème récurrent chez l'autrice. Elle qui vient de rien, à cinquante ans, est professeure, autrice reconnue. Or ce jeune homme, étudiant sans le sou n'est pas de son milieu, mais lui rappelle tellement ce qu'elle était quand elle avait 20 ans elle aussi.

N'y a t'il qu'une attirance physique derrière cette relation? Ou Y a t'il un besoin d'offrir une aide financière pour aider le jeune homme à monter dans l'ascenseur social? A t'elle un besoin de materner?

J'ai aimé comment elle nous explique que cette relation lui a donné un coup de boost, comment grâce à lui, à cette parenthèse sensuelle, sexuelle, sensible, elle avait repris le chemin de l'écriture. Finalement, ils se sont mutuellement rendus services.

Elle reste une autrice lucide, sociale, engagée, féministe, franche et sincère donc pour tous ces aspects, j'ai aimé ma lecture.
Soyons francs, ce livre n'est qu'une simple nouvelle, à part tout ce qu'il dénonce et que je viens d'évoquer, il ne raconte rien ... mais rien, dans ces conditions, n'est-ce pas tout, n'est-ce pas l'essentiel?
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Je voulais depuis longtemps lire un livre d'Annie Ernaux dont j'entends parler depuis longtemps. J'ai jeté mon dévolu sur celui-ci mais comme je l'ai téléchargé sur ma liseuse, je n'avais pas vu qu'il était aussi court. J'ai trouvé le propos et l'écriture intéressants mais le texte trop court. J'aurais aimé qu'elle développe un peu plus cette histoire car là, je suis restée un peu sur ma faim. Je tenterai un autre de ses livres.
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1er livre d'Annie Ernaud lu pour avoir une idée du style de la Nobel. Intéressant, introspectif, quelques réflexions, probablement un livre que je vais vite oublier mais dont les thématiques comme les pressions sociales et la difficile gestion des conformismes et des injonctions ont le mérite d'être explorées.
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J'ai étrangement découvert l'oeuvre de Annie ERNAUX récemment et par le biais de textes lus. J'en viens à compléter son exploration par de « vraies » lectures. Je ne vous ferai pas l'affront de vous présenter cette grande dame de lettres, lauréate du Prix Nobel de littérature en 2022 (attribution qui suscita par ailleurs des réactions quelque peu explosives et grotesques, surtout de la part du public masculin, peut-être considéré comme émasculé).

L'espace littéraire de Annie ERNAUX est à la fois simple et multiple : se mettre en scène dans une autofiction intimiste qui s'étend peu à peu sur l'universel. C'est aussi une documentation dense sur la société française de la seconde moitié du XXe siècle et le début du XXIe. Cependant il serait faux de la ranger aux côtés des oeuvres de SIMENON ou BALZAC par exemple puisqu'elle est en partie autobiographique, posant ses jalons dans le vécu pour ensuite se glisser dans le monde contemporain. L'oeuvre de Annie ERNAUX peut être vue comme une fresque gigantesque de ces 70 dernières années.

« La jeune homme » est paru en 2022. le hasard a voulu que juste avant de l'entamer, je venais de refermer « Passion simple » (de 1991) auquel il ressemble étrangement et semble même faire écho. Là aussi, la narratrice fait part de son expérience amoureuse, amante d'un homme déjà engagé dans une autre relation. Ici ce jeune homme a 30 ans, elle 54. Ils se voient du côté de Rouen, non loin de la ville natale de la narratrice, font l'amour sur fond de The Doors, s'ébattent dans une liaison qui pourtant paraît sans issue. En effet, lui est atteint d'une jalousie maladive : « Il m'accusait d'avoir reçu un homme chez moi parce que la lunette des toilettes était relevée ».

L'homme est pauvre, elle plutôt socialement à l'aise, mais il lui rappelle sa propre jeunesse. Elle se positionne en dominante car elle est parvenue à grimper les échelons de la pyramide sociale, et la reconnaissance. « J'aimais me penser comme celle qui pouvait changer sa vie ».

Dans ce roman bien trop bref (38 pages aérées, pas une de plus), Annie ERNAUX ne développe pas l'universel (ou très peu), se contente de décrire un état intérieur. Elle fait pour ceci appel aux arts et à l'intime. Sur la vérité de son désir à lui : « Or, non seulement elle soulignait que, jeune, je ne l'étais plus, mais elle l'excluait de cette catégorie que je lui désignais, comme si d'être avec moi l'en avait détaché ».

« le jeune homme » est un texte sur l'amour entre deux êtres d'une génération différente, sur la difficulté de s'allier, de regarder dans la même direction. L'écriture peut paraître austère, est infiniment resserrée, réduite à l'essentiel, un seul mot supprimé et c'est tout l'édifice qui s'effondre, d'où la nécessité de bien tout lire, lentement, sans aucune précipitation. Ici, la lutte féministe à laquelle nous a habitués l'autrice n'est pas prégnante, à peine évoquée. Décidément, ce récit est trop court, il ne nous laisse pas le temps d'y entrer de plain-pied, nous donnant un léger sentiment de vide. L'oeuvre de Annie ERNAUX est pourtant un tout (d'où ma réflexion à propos de SIMENON et BALZAC), chaque livre en étant des chapitres. Celui-ci n'est pas son meilleur, il est pourtant une page supplémentaire de cette construction colossale entamée il y a près d'un demi-siècle.

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Annie Ernaux ne s'intéresse à rien d'autre qu'à elle-même. Son mépris n'a d'égal que sa suffisance et son absence d'empathie. J'ai tenté pourtant, plusieurs ouvrages. Je n'accroche pas. Je ressens le manque de sincérité à chaque page, tout semble calculé, disséqué, pour au final n'apporter aucune morale, ni aucune leçon. Juste un trip égotiste, forcément à la mode à l'ère individualiste que nous traversons. Fort heureusement, j'ai lu "ce livre de 27 pages" dans les rayons d'un vulgaire Leclerc de province (ceci n'impliquant pas la moindre dépense financière), entourée de tous les "ploucs" comme aime à les nommer l'autrice. Néanmoins, la seule plouc qui s'incarnait ce jour-là, fut sans conteste Annie Ernaux. Je conclurai pas ces mots d'un auteur inconnu : Duras était on ne peut plus époustouflante, Ernaux elle, était on ne peut moins originale.
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