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3,37

sur 1181 notes
Court récit qui ne peut que se lire.
L'écriture d'Annie Ernaux est juste et simple, sans fioritures peut être pas assez pour moi toutefois. Peu de sentiments exprimé dans ce court récit, j'achève ma lecture et n'arrive pas à savoir si finalement, elle l'a aimé ou si ce n'était qu'un expérience que l'auteur s'est autorisée.
J'ai adoré l'évènement pour ce côté descriptif et froid qui ne rend que l'épreuve décrite plus intense et accentue la froideur de cet "évènement". Mais, là, pour une histoire de relation amoureuse, ce récit manque de douceur pour moi
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J'ai souvent ressenti beaucoup d'ambivalence en lisant des livres d'Annie Ernaux. C'est le cas encore une fois avec ce Jeune homme.

Il me faut reconnaître que la qualité de sa plume est subjuguante, fine, ciselée, tranchante même. Que sa capacité d'introspection ainsi que son authenticité sont des modèles du genre. Annie Ernaux est une révoltée, une féministe, elle aime provoquer, bousculer les conventions et je l'admire beaucoup pour ces raisons. Mais par contre, il y a aussi chez elle un côté froid, clinique lorsqu'elle fait l'autopsie de sa relation avec ce jeune homme, son héros pasolinien, son ange révélateur dit-elle. Mais, la tendresse, bordel, elle est où?

C'est cette relation qui la pousse à écrire . « Au début du roman, elle nous livre J'espérais que la fin de l'attente la plus violente qui soit, celle de jouir, me fasse éprouver la certitude qu'il n'y avait pas de jouissance supérieure à celle de l'écriture d'un livre. »
Ensuite elle termine ce court roman et sans doute cette courte relation (dit la chipie en moi) par :
« « J'ai entrepris le récit de cet avortement clandestin autour duquel je tournais depuis longtemps. Plus j'avançais dans l'écriture de cet événement qui avait eu lieu avant même qu'il soit né, plus je me sentais irrésistiblement poussée à quitter A. Comme si je voulais le décrocher et l'expulser comme je l'avais fait de l'embryon plus de trente ans auparavant. Je travaillais continûment à mon récit et, par une stratégie résolue de distanciation, à la rupture. À quelques semaines près, celle-ci a coïncidé avec la fin du livre. »

Il y a chez Annie Ernaux un regard désillusionné, un cynisme même qui me rappelle étrangement celui de Michel Houellebecq dont elle dit pourtant beaucoup de mal.

N'auraient-il pu recevoir le prix Nobel ex-aequo ? (dit la chipie en moi ).
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A cinquante quatre ans, Annie Ernaux a une liaison avec un étudiant qui en a vingt-quatre. Celle-ci dure le temps que celui-ci quitte Rouen pour aller à Paris, mais est intense. de la lecture de ce livre bref, j'ai retenu le passage suivant : "Il était porteur de la mémoire de mon premier monde. agiter le sucre dans sa tasse de café pour qu'il fonde plus vite, couper ses spaghettis, détailler une pomme en petits morceaux piqués ensuite au bout du couteau, autant de gestes oubliés que je retrouvai en lui, de façon troublante. J'avais de nouveau dix, quinze ans, et j'étais à table avec ma famille, mes cousins, dont il avait la peau blanche, les pommettes rouges des Normands. Il était le passé incorporé."
Texte concis et fort où l'auteur montre son évolution et assume la femme qu'elle est. La brièveté du texte, passionnante pour beaucoup, a été un frein pour moi. J'ai aimé ce texte mais ne l'ai pas adoré.
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Dans ce très court récit intimiste Annie Ernaux raconte et intellectualise la liaison qu'elle a vécue dans les années 90 avec un "jeune homme". Elle a alors 54 ans, elle est professeure, agrégée de Lettres et lui un simple étudiant de 25 ans. Une aventure qui va se transformer en une histoire d'amour qui durera plusieurs années.

Une histoire audacieuse, scandaleuse, que la narratrice assume pleinement, la relation d'une femme d'âge mûr, de condition aisée et un peu "bourgeoise" avec un jeune étudiant, de 30 ans son cadet, issu d'un milieu populaire, ce milieu même qu'elle n'a eu de cesse de fuir dans sa jeunesse.

Ce jeune homme agit pour Annie Ernaux comme "le porteur de sa mémoire". Chaque événement passé avec lui ravive ses souvenirs et lui rappelle ses années de jeunesse. Avec lui, elle a l'impression de revivre ce qu'elle a vécu près de 30 ans plus tôt. "Avec lui, écrit-elle, je parcourais tous les âges de la vie, ma vie".
Elle a l'avantage d'être en "position dominante" et "aimait à penser comme celle qui pouvait changer sa vie." Ce jeune homme, selon l'autrice, était "dans la première fois des choses, cela impliquait pour elle une forme de cruauté." Elle ajoute : "Invariablement, à ses projets d'avenir avec moi, je répondais - le présent suffit." D'ailleurs cette relation s'achèvera quand, se sentant prête, Annie Ernaux aura décidé d'y mettre fin.

De nombreux thèmes assez classiques sont traités dans ce court roman autobiographique, à la plume pertinente, élégante et factuelle : la mémoire, les souvenirs, le regard des autres, le temps qui passe, la vieillesse, le désir vital d'écriture. J'ai apprécié le ton vif, libre, sans aucune concession de ce livre, qui malgré tout m'a laissée assez dubitative. Peut-être suis passée un peu à côté...

#Challenge Riquiqui 2023
#Challente solidaire 2023

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Ce n'est pas parce qu'un livre est court qu'il est superficiel. Ce texte publié par Annie Ernaux juste avant l'obtention de son prix Nobel de littérature m'a suffisamment intéressée avec ses trente-huit pages pour que je passe un excellent moment de lecture, parce qu'en racontant une histoire d'amour, elle écrit sur le rapport au temps et à l'écriture.
"Le jeune homme" qui fût son amant avait trente ans de moins qu'elle. C'est lui qui écrivait son amour comme Yann Andrea a envoyé des lettres à Marguerite Duras avant de la rencontrer. C'est une référence pour moi, même si la relation d'Annie Ernaux avec A. est moins houleuse et surtout moins arrosée. D'ailleurs, elle fait un clin d'oeil à Duras (je ne sais pas si c'est volontaire) en évoquant son voyage à Capri où ils boivent des campari.
Quand elle est avec son jeune amant, Annie Ernaux raconte les regards choqués quand la différence d'âge est flagrante (il a l'âge d'être son fils) parce que c'est elle, la femme, la plus vieille. Quand c'est l'inverse cela heurte moins.
Cette histoire d'amour elle l'a écrite pour que les choses puissent aller jusqu'à leur terme mais elle l'a d'abord vécue pleinement.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Solidaire 2023
Challenge Coeur d'artichaut 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge Nobel illimité
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Annie Ernaux est prix Nobel de littérature et j'adhère .
Ce court roman écrit à la première personne, évoque l'histoire que l'autrice a vécu avec un jeune homme de 30 ans de moins qu'elle .
L'analyse des moments ,du temps , des regards des autres avec la difficultés qu'elle ne peut pas parlé de ses souvenirs de jeunesse . Ils n'ont pas les mêmes souvenirs mais avec lui , elle retrouve sa jeunesse. le seul but de l'histoire est peut-être de retrouver cette jeunesse .....
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Bref récit où l'auteure nous raconte sa liaison, survenue il y a plusieurs années, avec un homme beaucoup plus jeune qu'elle. L'on saisit que cette relation fut marquante pour elle, lui permettant de revivre sa jeunesse et de vivre une aventure amoureuse sans complexe, malgré le regard des autres.
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Le jeune homme est une oeuvre que je considère comme secondaire dans l'univers d'Annie Ernaux. Elle intègre bien entendu le champ de l'autobiographie si chère à l'autrice, mais je la soupçonne de flirter davantage vers l'hagiographie dans cet écrit. Reste la plume fantastique avec ce petit côté classique à la Simone de Beauvoir ou Marguerite Duras (le parallèle avec sa relation avec Yann Andréa a certainement compté dans cette association d'idées).
Annie Ernaud précise qu'il lui faut vivre une belle histoire d'amour pour accoucher ensuite d'un texte splendide. C'est la genèse même de le jeune homme : celui de raconter la liaison entre un étudiant en lettres de 25 ans et l'autrice âgée à l'époque de 54 ans, romancière déjà reconnue mais dont les succès littéraires ne lui assurent pas pleinement une vie financière, confortable et durable, liaison dont la finalité prendra sens avec l'écriture d'un des textes les plus importants d'Annie Ernaud (pour moi, le plus important... je vous laisse découvrir lequel). Ce couple assumé va supporter les regards de travers, les coups d'oeil indiscrets, les rencontres furtives dans l'appartement du jeune homme, les moments charnels, la différence de niveau, la différence de classes sociales (le contact avec le garçon rappellera à l'autrice la mue qu'elle a opérée et son transfuge de classe), les lieux qui ont compté... ces fameux lieux qui appelleront l'écrivaine à coucher par écrit un épisode intense de son existence.

J'ai lu avec intérêt ce court récit de moins de quarante pages. Dire que cette lecture est essentielle, me paraît illusoire : elle complète l'univers d'Annie Ernaud, elle est aussi anecdotique.Toujours sincère, l'autrice ne manque pas ici de se parer de qualités, quitte à parfois engager un sophisme (en déclarant les femmes de plus de cinquante ans d'amantes dangereuses par rapport aux plus jeunes, en prenant un seul exemple - le sien - celui d'avoir su gagner les faveurs d'un étudiant pourtant embarqué dans une relation avec une amoureuse du même âge... Or un exemple ne suffit pas à justifier une affirmation générale... une analyse statistique à plus grande échelle des couples formés par de jeunes hommes contredirait manifestement la déclaration ernaudienne). Honnête, elle reconnaît avoir usé de sa position dominante de celle qui nourrit, qui offre les voyages, les dîners, les sorties, de celle qui complète la culture de l'autre. Elle renvoie l'image de pygmalion-pygmalionne, elle n'offre pas à l'étudiant celle de muse et ce déséquilibre entre ce qu'elle apporte et le manque de considération de ce que, lui, lui apporte m'a fait douter de la sincérité globale de cet écrit. Même si, je le reconnais qu' à travers cette liaison inhabituelle, le jeune homme inverse les rôles, les codes sociétaux du couple (et c'est là sa principale qualité) et a participé à l'élaboration d'une pièce maîtresse de l'univers de l'autrice, selon ses dires.

À vous de voir et de lire, si cela vous dit. (l'avantage est que cela ne vous prendra pas de temps)
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Une nouvelle, tout au plus, les regrets d'une femme mûre ? Un passé révolu qu'elle revit à travers un jeune homme qui pourrait être son fils. Celui dont elle n'a pas voulu ? Une vision triste de sa vie ? Vite lu, heureusement, qu'y avait-il à dire de plus ?Une récompense bien méritée que le prix Nobel de littérature 2022 ?
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Récit très court sur une histoire d' amour atypique entre un jeune étudiant et une femme bien plus âgée et établie.
Récit agréable a lire et assez intéressant.
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