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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1963, Rouen. Prête à tout pour mettre un terme à sa grossesse, Annie, jeune étudiante va devoir affronter cette épreuve, seule…
Alors qu'avorter est encore interdit et puni, et ne sachant ce qui l'attend, elle reste déterminée à ne pas garder l'enfant.

C'est la #journéeinternationaledesfilles le bon moment pour te parler de ma lecture ; le roman autobiographique d'Annie Ernaux publié en 2000. Dans la narration, on ressent sa nécessité de nous confier son parcours, c'est fort.

Son témoignage est bouleversant. Sans pudeur, elle relate les faits, de l'annonce jusqu'à « l'issue ».
Par des mots simples et singuliers, elle décrit d'abord la honte, puis la souffrance psychique éprouvée durant plusieurs semaines. Sa 1ère tentative ratée qu'elle entreprend seule à l'aide d'une aiguille à tricoter, puis la recherche longue et fastidieuse pour trouver celui ou celle qui réalisera l'acte clandestin, alors condamné à l'époque. Après plusieurs passages devant des médecins méprisants incapables de l'aider, elle trouve enfin la bonne adresse. Vient ensuite la douleur physique. Que d'épreuves subies pour se sentir enfin «libérée» et revivre «normalement»

Je ne peux qu'être soulagée que cette époque soit révolue.
Je suis toujours sidérée quand je lis des récits de faiseuses d'anges et de toutes ces femmes qui y ont laissé leur vie par peur de ne pouvoir ou vouloir la donner. Merci à toutes celles qui ont lutté pour obtenir la légalisation de l'avortement.

Je regarderai l'adaptation ciné diffusée actuellement sur Canal +. Puis vendredi soir, j'irai voir « Simone, le voyage du siècle ». Pour exprimer mon respect à ces combattantes.
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Aujourd'hui j'ai relu L'événement, le texte que j'avais préféré dans le Quarto Écrire la vie que j'ai lu il y a quatre ans. Je l'ai trouvé aussi percutant que la première fois, d'une puissance renversante. Il se lit dans l'urgence et est hélas toujours d'actualité.
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Un livre bouleversant, description clinique jusqu'à ce qu'il a de plus horrible d'un avortement en 1964, quand la femme (ici jeune étudiante) était livrée à elle-même et devait se "débrouiller". On est atterré de ce dédain des médecins, de ce mépris des hommes, de ces regards fuyants refusant d'aider. Ces années ne sont pourtant pas si lointaines, et reviennent très vite par endroits... L'auteure parle encore ici de ce qu'elle connaît le mieux: elle. Je pense ne pas pouvoir oublier ce livre.
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Plus que jamais, en ces temps incertains au cours desquels ce droit fondamental qu'est l'avortement est mis à mal un peu partout dans le monde, cette lecture résonne et est d'une importance primaire. Elle rappelle la souffrance liée à cet événement, d'autant plus accentuée s'il est rendu secret, illégal.
La plume si juste et sensible d'Annie Ernaux englobe, dans quelques cent pages, cet événement si particulier, si douloureux semble-t-il. Elle narre des événements qui peuvent sembler si lointain au vue de la violence qui en résulte et qui, pourtant, sont si proches, si contemporains (1963). Et cela, sans jamais se retenir, sans jamais poser des paroles superflues. Tout y est juste et crue.

« (Sur cette image en glisse maintenant une autre, antérieure de neuf ans. Celle de la grande tache rosée, de sang et d'humeurs, laissée au milieu de mon oreiller par la chatte morte pendant que j'étais à l'école et déjà enterrée quand je suis revenue, un après-midi d'avril, avec ses chatons crevés à l'intérieur d'elle.) »
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Un roman implacable, qui fait vivre avec une efficacité exceptionnelle, une distance maîtrisée et une empathie incontrôlable les conditions dans lesquelles nos mères et nos grands-mères ont dû faire face aux grossesses non-désirées. C'est amèrement qu'on referme le livre et qu'on constate qu'il suffit de regarder au-delà de l'Atlantique pour réaliser que les progrès peuvent se résorber aussi vite qu'ils ont été acquis et que la lutte ne s'arrête jamais vraiment.

Un témoignage indispensable, qui appelle plus que jamais à l'empathie et à la sororité. Une oeuvre bouleversante et sincère, qui ne s'arrête certainement pas une fois les lignes finies.
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La force de ce témoignage écrit en 1999 tient à la fois au contexte actuel, par la nouvelle remise en cause par les gouvernements ultraconservateurs du droit à l'avortement et à la qualité de l'écriture de son auteure.
Replacé dans la violence engendrée par le décalage entre conservatisme ordinaire des années 60 et changement radical des moeurs chez les plus jeunes, entre bourgeoisie dominante et classe ouvrière, ce récit du vécu intime d'un avortement, de la décision jusqu'aux suites psychologiques, est une forme de coup de poing.
La lecture de ce petit livre demande de prendre un peu de temps, pour accuser le choc de chaque événement, des sensations, des émotions de l'auteure.
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A l'heure où le droit à l'IVG est remis en question, cette lecture est très intéressante. C'est un texte à lire. L'autrice y raconte son expérience quand elle était étudiante dans les années 60 en pleine interdiction. Comment elle a dû se débrouiller. C'est très court et très poignant. A recommander.
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L'événement est un livre court mais qui bouleverse. En effet, l'auteure aborde une période difficile de sa vie : l'avortement qu'elle a subi lorsqu'elle était étudiante, dans les années 60. A cette époque, l'avortement en France était interdit mais pratiqué de façon clandestine par des faiseuses d'anges.
Annie Ernaux essaye de se rappeler les sensations et sentiments ressentis : son trouble d'être enceinte, son refus d'accepter sa situation, sa volonté de se faire avorter, sa colère envers les médecins. Elle raconte aussi de façon précise l'intervention subie dans une chambre, chez une sombre inconnue habituée à cette tâche.
Le livre est court, le style est simple : Annie Ernaux s'attache à coller au plus près de ce qu'elle a vécu, même si la mémoire lui fait défaut par instant. Aussi, le pacte de Lejeune est respecté le plus possible.
Le roman est totalement centré sur cet événement et rien d'autre.

Ce récit est très émouvant alors même que le style essaye de ne pas sombrer dans le pathos. L'auteure montre sa volonté d'être libre de son corps, dans une société où la place de la femme demeure encore difficile. Je suis cependant déçue des dernières lignes du roman qui n'offrent pas une vraie fin.
Le titre est aussi intéressant : on s'attend à quelque chose de positif (ce qui s'avère l'être pour la jeune Annie), c'est aussi sa métamorphose (de fille à femme ; cet avortement lui a permis plus tard de vouloir être mère quand elle l'aura décidé). de façon étymologique, "evenire", en latin, évoque ce qui "arrive" de façon inattendue.

Ce livre est à lire assurément, surtout quand on voit que ce droit est amené à disparaître dans plusieurs états en Amérique, et qu'il est interdit dans d'autres pays du monde.
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Annie ernaux une fois de plus si juste dans son récit de l'événement. de la découverte incrédule, de la difficulté d'appréhender la réalité, à celle plus sévère encore de faire appliquer un choix non légal à cette époque.
L autrice nous livre son souvenir de ses sensations, sur le regards des autres, le déni de l'autre, et la distance qu'induit une telle expérience à la vie normale, douce ou espérée. "Il me semble avoir retenu toutes les choses que cette fille m'a dites ce jour (...) sans doute en raison même de leur insignifiance qui avait alors pour moi un sens terrifiant celui de mon exclusion du monde normal"
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Déjà dans son premier roman autobiographique "Les armoires vides" Annie Ernaux décrivait une scène d'avortement qu'elle considère comme "une épreuve humaine totale".
"L'évènement" publié vingt-six ans plus tard, en 2000, est un livre d'autofiction indispensable pour comprendre qu'un avortement n'est pas une partie de plaisir et que cette décision bouleverse la vie d'une femme. Quand il n'y a pas de moyen de contraception, les femmes se retrouvent seules face aux conséquences d'une nuit d'amour.

Trente-cinq ans après son avortement lorsqu'elle était étudiante, Annie Ernaux repasse passage Cardinet à Paris où logeait la faiseuse d'ange. Dans les années 60 c'est comme cela qu'on appelait les femmes qui aidaient d'autres femmes à avorter puisque cela était interdit par la loi à cette époque.
Elle se remémore "L'évènement" resté gravé dans sa tête et dans son corps.

Si elle détaille la façon dont se passe un avortement clandestin, elle n'est pas que dans le factuel. le comportement des médecins ou d'autres étudiants montrent la solitude dans laquelle elle se trouve et le poids de la culpabilité qu'ils lui font porter. Elle est pourtant certaine de sa décision. Heureusement, la sororité est son recours pour l'aider à vivre cette épreuve, indépendamment des croyances. Un témoignage essentiel.


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