Itinéraire atypique de ce prêtre défroqué né dans les Vosges, fils d'un officier mort au combat en 14-18, E. Gengenbach est un personnage en soi. Son histoire est prétendument narrée par le frère Colomban de Jumièges, ayant fréquenté le prêtre au séminaire.
Gengenbach abandonne donc la foi chrétienne presque sur un malentendu (ça peut marcher !) mais surtout sur une histoire d'amour. Ce sont les femmes et non son romantisme exacerbé qui perd notre homme. Il fréquente les surréalistes, en particulier
André Breton, se voue au culte de Satan (d'où le titre) et à chaque fois que l'Eglise essaie de le récupérer en le mettant en cure dans une abbaye ou dans une quelconque retraite, c'est comme pour mieux le reperdre. Car l'individu ne s'en laisse pas conter et critique vivement sa hiérarchie et le système tout entier par la peur du scandale et de l'amour humain et sensuel.
Gengenbach n'est pas facile à cerner et, ce qui le rend sympathique, c'est qu'il essaie toujours de sortir de sa zone de confort mais il est vite mis à ban par l'Eglise et certains de ses éditeurs qui refusent de publier son oeuvre.
Dans cet ouvrage, on rencontre du beau monde, de
Sartre à
Bernanos car c'est aussi un assez bon mémoire littéraire de cette époque (1920-1950).
Hormis l'expérience elle-même en ce qu'elle a d'original dans le personnage qui la vécut et dans son contenu, je cherche vainement une valeur quelque peu littéraire à ce livre somme toute assez décousu et au style assez lourd.