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4,1

sur 685 notes
Je le reconnais, la couverture cul-cul la praline m'a longtemps tenue éloignée de ce roman. Et c'est fort dommage.

Une lecture qui m'a passionnée : le personnage d'Eva, d'abord enfant puis jeune fille amoureuse ; sa mère imprévisible ayant toujours un commentaire acerbe à faire ; le village dans lequel vit Eva maintenant avec ses habitants sympathiques et si bien campés.

Ceci dit, il ne fait pas bon vieillir en Suède…

Même si j'avais deviné le secret des rosiers d'Eva, je ne pensais pas qu'elle avait transformé cette souffrance d'enfance en si jolies pensées.

Son histoire d'amour malheureuse m'a émue.

Et le personnage de Sven est resté un mystère jusqu'au bout.

Sans oublier les fameuses oreilles, glissées sous un coin d'oreiller. Une petite fille qui a su vaincre ses peurs, sa vie en dépendait, mais qui est tout de même restée une jeune fille et une femme sensible.

Une bien belle lecture.

L'image que je retiendrai :

Celle du collier et du pendentif en forme de rose qu'offre John à Eva, signe de son amour.
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Une petite localité scandinave. le genre d'endroit où tout le monde se connaît, où chacun sait sans doute tout de la vie des autres. Enfin... c'est à voir. Car Eva a toujours caché un bien sombre secret : à l'âge de 7 ans, elle a décidé de tuer sa mère, ce qu'elle a fait une dizaine d'années plus tard. Nous, lecteurs, le savons dès le début, car Eva nous l'avoue sans ambages. Pourquoi et comment? S'agit-il même vraiment d'un meurtre, ou d'une mise à mort symbolique, d'une rupture définitive? C'est ce qu'elle va nous expliquer, au fil des pages qu'elle noircit, la nuit, assise seule à son bureau, pendant que son compagnon dort.

Elle nous raconte ainsi son enfance, entre sa mère, brillante en société autant que perverse dans l'intimité de son foyer, et son père bien trop effacé devant le fort caractère de sa femme. Elle nous raconte ses premiers souvenirs, ce sentiment de n'être pas aimée par l'une et pas suffisamment défendue par l'autre. Les chapitres alternent passé et présent, souvenirs et événements actuels.

Difficile de ne pas s'attacher, ou du moins compatir fortement, à cette petite fille sensible, confrontée aux paroles empoisonnées de sa mère. Une petite fille, jour après jour, critiquée, dévalorisée, méprisée. Une petite fille qui, comme toutes les autres, voudrait croire que sa mère l'aime. Qui voudrait pouvoir l'aimer totalement, au lieu d'alterner entre l'amour et la haine, et qui continue d'espérer en une relation normale et saine. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que jamais cette femme - est-elle malade, folle, ou simplement méchante? - ne changera. Que jamais elle ne pourra lui faire confiance. Que jamais elle n'aura le droit de se montrer heureuse et joyeuse sans que sa génitrice ne s'arrange pour tout gâcher. On la suit donc, au fil de son enfance et de son adolescence, supportant les moqueries, les colères, le manque de confiance, attendant le bon moment pour pouvoir, enfin, vivre sa vie sans dépendre des sautes d'humeur et autres coups tordus. Et comme, en bonne manipulatrice, sa mère ne laisse rien paraître au dehors, Eva n'a d'autre confident que ces fameuses oreilles de Buster (que je vous laisserai le plaisir de découvrir), toujours prêtes à écouter ses peines et ses espoirs.

C'est avec une sérénité sans doute durement acquise et une bonne dose de cynisme qu'Eva, la cinquantaine bien entamée, revient à présent sur toutes ces années et nous les dévoile par petites touches. Autour d'elle, sa fille divorcée qui tente de soutenir au mieux ses enfants, un couple pathétique, une vieille dame acariâtre abandonnée par sa fille, ou encore le souvenir d'un ancien amour, tissent une toile particulièrement désabusée. D'autant plus désabusée qu'elle aborde également les failles du système social en ce qui concerne la vieillesse, ainsi que l'impossibilité de donner à ses enfants une éducation qui soit neutre et totalement affranchie de sa propre expérience. Qu'il est ainsi difficile d'entendre la fille d'Eva lui reprocher son propre divorce, l'expliquant par le fait que sa mère a toujours été trop gentille avec elle... C'est, je l'avoue, le genre d'histoire qui fait toujours de la peine à mon coeur de maman.

Les oreilles de Buster est un roman à la fois touchant et déstabilisant. Un roman très dense, construit de telle façon qu'il vous entraîne toujours plus loin, à la suite d'Eva, parce que vous voulez savoir comment elle a pu s'en sortir. Un roman à la fois doux et amer, qui titille juste où ça fait mal, restituant avec beaucoup de puissance ces rapports mère-fille tellement torturés. Un roman qui donne envie de détester cette mère perverse et complètement folle, et qui met en même temps, parfois, assez mal à l'aise. Un roman dont la fin (que je n'ai, à aucun moment, vue venir) vous donnera peut-être envie de revenir en arrière, vous demandant à côté de quoi vous êtes passés. Un roman, enfin, écrit par une auteur dont j'ai découvert, ici, l'écriture puissante et tranchante (je ne sais comment l'expliquer; j'ai l'impression que la plume des auteurs scandinaves se reconnaît au premier coup d'oeil, que chaque mot est particulièrement choisi; le style et le langage me semblent à chaque fois très caractéristiques) et que je vous encourage, à mon tour, à découvrir.
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Eva a décidé de tuer sa mère lorsqu'elle avait 7 ans. A 17 ans, elle met fin à la vie de samère.
Devenue adulte, elle est restée dans son village et mène une vie paisible, entourées de son compagnon, Sven et de ses connaissances de toujours et là, elle se raconte dans son journal. Elle ne nous épargne rien et on découvre son enfance avec sa mère, une grande névrosée et son cercle d'amis si peu respectueux de la petite fille puis de l'adolescente qu'elle est.
Eva utilise beaucoup l'ironie, une distance qui donne au livre un ton d'humour noir.
Son entourage donne l'impression de connaître son drame et fait semblant de ne rien savoir.
Une grosse surprise attend le lecteur à la fin.
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Avant même le commencement, un interlude sur les amours des baleines. Puis, incisifs, les mots sont plaqués : « J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Dix-sept quand j'ai finalement mis mon projet à exécution. » Fatalement, l'auteure capte notre intention, notre désir – un peu pervers peut-être – d'en savoir plus. Ah oui ? Et comment ? Pourquoi ? Les chapitres s'égrènent ensuite au fil des jours d'été, mêlant le passé au présent et, nécessairement, l'amour à la haine.

Eva se raconte sa vie, pour la première fois peut-être, au milieu de ses rosiers ou bien la nuit, un verre près de la main. Elle se souvient. Elle se pousse à se souvenir de la petite fille effrayée, de l'adolescente solitaire et de la femme effacée.

Maria Ernestam nous livre ici un roman frappant par son horreur ordinaire, ses amours contrariées et sa violence revancharde.
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A l'occasion de son 56ème anniversaire, Eva reçoit un journal intime de la part de sa petite fille. La nuit venue, elle décide d'y écrire ses secrets les plus enfouis, dont le meurtre de sa mère qu'elle avait décidé de commettre à 7 ans et qu'elle a mis à exécution à 17 ans. Pendant plusieurs nuits, elle va faire remonter à la surface les vieux souvenirs douloureux : la haine de sa mère à son égard, les brimades, la dévalorisation perpétuelle, sa quête d'amour jusqu'à ce que sa mère aille trop loin.

J'avais eu de bons échos sur ce roman. La jolie couverture a achevé de me convaincre. Je sais, je suis faible. Surtout que ma lecture n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Je n'ai pas aimé ce récit et j'en ressors dépitée mais sans pouvoir dire de manière claire ce qui m'a déplu. le texte se lit très aisément et je n'ai jamais eu de mal à reprendre ma lecture. le style est fluide et agréable. Mais là où ça a coincé pour moi, c'est que le personnage d'Eva m'a insupporté. A aucun moment, elle ne m'a paru crédible. Si je reconnais que son enfance auprès d'une mère peu aimante et gratuitement méchante n'a pas du être facile, je n'ai pas pu adhérer à ses vengeances sur d'autres individus, animaux ou humains. Sa froideur et son incapacité à aimer, à l'exception de sa fille, sont davantage compréhensibles mais ses réactions m'ont souvent semblé hors de propos.

L'ensemble du roman est noir et cynique. En général, cela ne me dérange pas. Je suis même plutôt du genre à aimer cela. Mais dans ce cas, je n'ai pas aimé l'ambiance, les personnages et la tournure que prenait le récit. Pourtant, le thème principal de la relation mère-fille est intéressant et traité d'un point de vue original. le rejet d'un enfant par sa mère, les conséquences du non-désir d'enfant sur ce dernier, tout cela aurait pu être mieux développé. le seul intérêt selon moi est la description de la vieillesse et de la façon dont sont traitées les personnes âgées en Suède. L'évolution du couple est aussi abordée d'une manière intéressante.

Le roman m'a en plus paru tirer en longueur, ressassant le même sujet, l'épuisant, avant d'enfin arriver à la conclusion qu'on connaît depuis les premières pages. Une déception donc.
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Vous avez toutes adoré ce roman et vous connaissez mon esprit de contradiction. Je ne suis pas aussi enthousiate que vous. Certes, j'ai trouvé certains passages drôles et tendres à la fois et les confidences aux oreilles de Buster en font partie. Mais je crois tout simplement qu'il faut que j'arrête de lire des histoires de mères abusives, peut-être parce que c'est trop éloigné de ce que j'ai vécu en tant que fille et heureusement, en tant que mère pour que je ressente une quelconque empathie. Ou tout simplement, ce thème m'agace et ça, ce n'est pas la faute de l'auteur. Voilà donc, après la folie, un deuxième thème à éviter pour moi. Cela ne m'a pas gênée le moins du monde qu'on sente un peu tout venir, il y a des auteurs qui mettent les éléments en place de telle sorte que tout coule de source pour le lecteur et je trouve cela très bien. Mais ce que je pourrais reprocher à ce roman, c'est que tout m'a semblé convenu, non dans le déroulement de l'intrigue mais dans le comportement des personnages. La mère est finalement sans surprise et que dire de John, qui est nunuche au possible. Ou alors, quand il surprend, il ne devient plus crédible comme dans le choix qu'il fait. D'ailleurs, globalement, j'ai été gênée par l'histoire d'amour que j'ai trouvée sans aucun intérêt. Et pour finir, je m'étonne qu'on ait laissé passé cette erreur dans la concordance des temps qui a déjà de mes oreilles, a écorché mes yeux:

Pour la première fois , je m'étais rendue compte qu'un jour, elle sera très belle. (p.224)

Bon dommage parce que la couverture est superbe et bien représentative du texte.
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Une petite ville suédoise. Tranquille. Eva, une dame de 56 ans. Sans histoire. Elle s'occupe de ses rosiers avec amour et s'octroie un petit verre de vin, le soir, en rédigeant son journal intime dans le carnet que lui a offert sa petite-fille. Qui commence ainsi : "J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution." Des roses, du vin et beaucoup de haine : le roman de Maria Ernestam, Les oreilles de Buster, nous fait entrer dans un monde où la candeur et la perversion dansent une étonnante farandole dont on se demande si elle est plus gaie que douloureuse. Les deux, assurément, tendre et cruelle aussi, dans ce conte rose et noir qui, tour à tour, évoque les faces noire et blanche d'Eva, ses secrets, ses démons et ses rêves coupés à la racine. Au fil de son histoire personnelle, elle raconte sa vie de femme mûre, les liens qui l'unissent à son compagnon, à ses enfants et petits-enfants, à ses amies, à la vieille femme dont elle s'occupe parfois et que le système de santé suédois néglige (un sujet qui tient particulièrement à coeur à la romancière). Mais le plus gros des 400 pages du livre revient sur l'existence d'Eva de 7 à 17 ans, le temps qu'il lui faudra pour se débarrasser d'une mère égoïste, vaniteuse, tyrannique, douée pour l'humilier et lui faire comprendre qu'elle ne l'a jamais désirée. La plume de Maria Ernestam est douce jusque dans les scènes les plus horrifiques. Un chien nommé Buster et les parties génitales d'un certain Bjorn peuvent en témoigner. Très beau roman, serein et lumineux, récit d'une enfance et d'une adolescence meurtries, que Maria Ernestam recouvre d'un parterre de roses, sous lesquelles gisent les restes de souvenirs macabres et magiques à la fois.
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Je n'ai pas du tout accroché à ce livre, pourtant j'aime beaucoup les journaux littéraires. le style d'écriture ne m'a pas plu. La vie de cette femme n'a pas attisé ma curiosité. Je me suis ennuyée, le récit s'enlise beaucoup, et surtout j'ai ressenti une impression de déjà vu dans cette relation mère-fille. Je suis déçue car j'avais lu plusieurs bonnes critiques... Pourtant j'ai abandonné ma lecture au bout d'une centaine de pages.
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Tout commence par un récit gentillet sur le quotidien d'une vieille dame et on se demande où l'auteure suédoise nous emmène. Mais, petit à petit, le lecteur découvre qu'Eva fut une fillette machiavélique, qui se venge méthodiquement de tous ceux qui l'ont un jour humiliée. J'ai d'ailleurs été étonnée par l'alternance entre les moments très calmes, voire banals, que nous décrit Maria Ernestam et les soudaines accélérations, allant toujours plus loin dans l'horreur.

Maria Ernestam réussit par sa belle écriture et son style original à nous faire apprécier son personnage principal, pour lequel j'ai pu ressentir une certaine empathie mais qui avait aussi tendance à me crisper par ses agissements extrêmes. Je pense que si le but de l'auteure était de mettre le lecteur mal à l'aise, l'objectif est largement atteint.

Mes seuls reproches concernent les quelques longueurs et nombreuses tergiversations inutiles qui émaillent Les oreilles de Buster et qui m'ont ennuyées.

Au final, je dirais que l'histoire ne m'a que très moyennement plu tant elle me laisse une impression dérangeante de malaise. Mais le style de Maria Ernestam et les surprises disséminées dans le récit en font un roman étonnant et marquant.

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Le jour de son anniversaire, sa petite-fille lui offre un carnet afin qu'elle puisse écrire son journal. Elle va s'y atteler la nuit, Eva fait le bilan de sa vie, on sait dès les premières lignes qu'Eva a tué sa mère. C'est son long chemin de souffrance, née d'une mère égoïste et encore le mot est faible, d'un père trop gentil, tous les traumatismes remontent, les cadavres sortent mais pas des placards, elle écrit, relate son quotidien, sa vie avec Sven, sa fille, ses amies, et sa passion pour ses rosiers que tout le monde envie.
Ce roman ne s'arrête pas à l'évocation de l'enfance mais comment après avoir été détruit, on peut se reconstruire. L'auteur distille habilement et jusqu'aux dernières pages le dévoilement de secrets. C'est un livre sur l'amour et aussi ses regrets, le vieillissement, l'amitié. Un très bon roman qui se lit avec avidité, même si j'ai trouvé quelques longueurs et failli l'abandonner.
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