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4,1

sur 685 notes
Alors là, je n'ai qu'une chose à dire : méfiez-vous des apparences..

Tout d'abord, méfiez-vous de la couverture. En effet, sur la couverture du livre est représenté un joli petit paysage champêtre composé d'une gentille petite fille qui a l'air de promener un gentil petit toutou (sans doute Buster). Aussi, ma première impression en voyant cette couverture fut de me dire que « les oreilles de Buster » racontait l'enfance d'une petite fille fortement attachée à son chien, le tout dans une ambiance plutôt paisible et bucolique.

Que nenni ! D'ailleurs, ma première impression s'en est allée aussitôt que j'ai lu les premiers mots du bouquin !

Ensuite, méfiez-vous des personnages et surtout du personnage principal, Eva. Eva m'a fait penser à ce genre de personne calme et souriante en apparence alors que, dans sa tête, la vôtre balance déjà au bout d'une corde..

Ce côté légèrement malsain et sadique, Eva va le développer dès son enfance. En effet, dès l'âge de sept ans, Eva décide de « punir » sa mère pour son comportement tyrannique et égocentrique. Puisque tout le monde passe les caprices de la mère d'Eva (la scène de la machine à laver est tout simplement mémorable), elle décide de se faire justice elle-même. Inutile de compter sur son père qui apparait comme un homme faible et sans envergure, incapable de dire non à sa superbe femme de peur de perdre son magnifique trophée.

La mère d'Eva ne sera d'ailleurs pas sa seule victime : Eva décidera de se venger à plusieurs reprises d'autres personnes (ou d'animaux) dont le comportement l'aurait contrariée.

Les récits d'enfance d'Eva mêlent à la fois candeur et perversion donnant une ambiance assez particulière au bouquin, une ambiance presque malsaine. On est à la fois gêné par le comportement et la psychologie de cette petite fille et pris de pitié pour elle, eu égard au comportement de cette mère qui ne l'a jamais aimée.

A travers son journal, Eva va revivre son passé et se remémorer tous ses vieux souvenirs d'enfance et d'adolescence. On aurait presque l'impression qu'elle rédige ses mémoires, comme si elle n'allait pas tarder à mourir. Et le passé d'Eva, croyez-moi, est vraiment riche en rebondissements. L'histoire m'a fait un peu penser au principe des poupées russes : à mesure que l'on découvre un détail important de la vie d'Eva, une autre histoire sous-jacente à la première surgit et créée un nouveau rebondissement. Tout ceci jusqu'à ce que l'on arrive au coeur de l'histoire : sa relation avec sa mère.

La relation mère/fille est le thème principal du roman avec notamment les répercussions psychologiques du manque d'amour maternel. Les femmes sont d'ailleurs placées au coeur de l'histoire, les hommes étant carrément placés au second plan et n'ont pas franchement le beau rôle.

Il convient également de souligner l'ambivalence de ce roman avec un côté noir, très sombre, pervers, voire même démoniaque qui réside dans l'amour/la haine qui règne entre la mère et la fille et la psychologie avec laquelle Eva va analyser la situation et préparer son matricide. le côté blanc, beaucoup plus pur, candide et saint, je l'ai retrouvé dans les actes désespérés de cette petite fille qui fait tout pour gagner l'amour de sa mère et l'immense admiration qu'elle lui porte.

Le style de Maria Ernestam est vraiment excellent et l'on a presque l'impression de lire un thriller psychologique, surtout à la fin du roman, lorsque l'histoire se dénoue. Un grand bémol tout de même : je trouve que le livre traine parfois un peu trop en longueur et que l'auteur se perd un peu trop dans des descriptions qui rendent plus lourde la lecture de son livre.

Finalement, « les oreilles de Buster » m'auront laissé un souvenir mitigé, un goût aigre-doux, prise entre le côté clair et le côté obscur qui sommeille en chacun d'entre nous. Et je ne sais de quel côté mon coeur balance..


Lien : http://mademoisellechristell..
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Eva apparaît tout d'abord comme une dame sans histoire, menant une vie paisible: elle vieillit auprès d'un mari aimant, tout en cultivant tranquillement ses rosiers.
Sa petite fille lui fait cadeau d'un journal intime, et commence alors l'évocation des souvenirs douloureux de son enfance, où la tyrannie exercée par sa mère la mène à commettre un acte fou. le voile se lève peu à peu sur les mystères qui entourent Eva, et on se laisse plonger avec plaisir dans cet univers doux-amer, prenant, passionnant, délicieusement trompeur.

J'ai donc beaucoup apprécié la lecture de ce roman, que l'on pourrait qualifier de "roman doudou", avec lequel on se sent bien, et qui m'a en tout cas permis de me confirmer (mais était-ce nécessaire?) à quel point la lecture est un plaisir.
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C'est l'histoire d'une vieille dame qui a reçu comme cadeau de sa petite fille un journal. Bien vite le fait de retracer son quotidien est remplacé par les souvenirs de son passé. Des souvenirs extrêmement dures car malheureusement son enfance a été des plus injustes. Sa mère ne l'a tout simplement jamais aimée et toute sa vie elle lui a fait remarquer. Malgré l'amour de son père celui-ci était totalement soumis à sa femme et ne pourra jamais défendre sa fille.
A 7 ans, cette petite jeune fille fait le choix de tuer sa mère, ne supportant plus la torture psychologique qu'elle lui impose tous les jours.
Aujourd'hui elle l'écrit, elle doit s'alléger de ce poids. Malgré le sujet dramatique, j'ai adoré cette histoire qui est pourtant bourrée d'optimisme. Car au fond le fil rouge de son histoire dans le présent montre que malhré un passé chaotique elle a pu s'en sortir et construire une vie d'amour avec un mari et des enfants.

Un très beau coup de coeur

Daphné
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Je ne savais pas très bien à quoi m'attendre en ouvrant ce livre, j'avais lu la quatrième de couverture en diagonale et c'était parfait.

J'ai aimé ce mélange du passé et du présent, on découvre un peu à la fois pourquoi Eva voulait tuer sa mère, et il y a de quoi !

Ce livre est très agréable à lire, le drame y est sous-jacent, la tension monte peu à peu et j'avais de plus en plus de mal à le lâcher.

Certains passages sont vraiment poignants et tristes dans cette relation avec sa mère mais c'est vraiment très bien.

Une belle découverte et un livre que je vous conseille donc, je suis à la limite du coup de coeur.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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La confession d'une fillette meurtrie que la méchanceté a transformé en monstre de vengeance. A la fois sombre, beau, plein d'espoir, violent et cynique. Les oreilles de Buster est un livre qui va sûrement hanter longtemps son innocent lecteur et le faire se questionner le sens de l'amour, des valeurs familiales, de la vie, tout simplement. Fort et passionnant, sans doute le livre qui va remporter tous les suffrages lors de la rentrée littéraires.
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Eva, 56 ans, cultive ses rosiers, partage sa vie avec Sven, papote aves ses amies, s'occupe d'une vieille dame plus qu'acariâtre et le soir venu, se sert un verre de vin et écrit au long de nuits d'insomnie dans un cahier offert par sa petite-fille pour son anniversaire...Elle commence à raconter son enfance et sa jeunesse aux côtés d'un père aimant mais faible et d'une mère, belle, égocentrique et destructrice qui ne l'aime pas et n'a de cesse de l'humilier jusqu'à sa rencontre avec un jeune marin anglais John avec qui elle vivra une très belle histoire d'amour...Elle n'en sera pas “sauvée” pour autant ... Eva raconte doucement le fil de sa vie, ses choix, ses erreurs. Les rapports complexes entre mère et fille sont terrifiants, les sentiments d'amour et de haine sont dépeints avec une très grande puissance et pourtant ne croyez pas que ne se dégage de ce roman que la violence des sentiments, il y aussi beaucoup de sérénité, de douceur, de tendresse, d'humour aussi... Bien des surprises vous attendent au détour des pages, j'avais du mal à le lâcher et n'eussent été un besoin impérieux de dormir et des occupations incontournables( cela m'arrive de lire une journée entière si je le peux ) je l'aurais lu d'une seule traite. A chaque fois que je le reprenais, c'était avec une grande tendresse pour Eva...Le titre vous parait énigmatique ?

Lisez-le et vous saurez tout des oreilles de Buster et de leur rôle dans l'histoire !
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Eva, une quinquagénaire, a une vie bien remplie et surtout bien réglée qu'elle partage avec Sven, sa famille et ses amies. Mais le soir, voire la nuit, elle écrit ses mémoires et délivre des pans de sa vie, de l'enfance jusqu'à aujourd'hui. le personnage principal, sa mère, tyrannique et fantasque, l'a traumatisée et décide de se venger...Son journal intime est son premier confident...ainsi que les oreilles de Buster...Joli roman palpitant, qui ne laisse pas de marbre...
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La lecture des Oreilles de Buster m'a posé un problème équivalent aux romans d'Herman Koch. Ces romans montrent des réalités dysfonctionnantes ou choquantes, de façon sociale et drôle chez Koch, de façon plus intimiste ici. le malaise que je ressens vient dans les deux cas de la voix narrative. Quand qqun raconte son histoire, il est forcément convaincant ; tout participe à sa défense : soit sa présentation des faits plaide en sa faveur, soit les accusations qu'il se porte atténuent sa culpabilité. Par ailleurs, l'examen intime des émotions, toujours pathétique, force la sympathie. La confession de Pierre Rivière, par exemple, est utilisée par Foucault à cette fin.
Or, dans les romans d'Herman Koch comme dans celui-ci, la voix narrative est portée par des personnages monstrueux. Qu'avons-nous ici par exemple ? Une jeune fille qui tue sa mère et qui par la suite vit avec une figure paternelle. Ca va pour Oedipe ou Electre, dans le glacis du mythe ; c'est plus angoissant ancré dans la réalité de la Suède des années 80. Or ce récit, porté par la voix narrative, est tout à fait acceptable : je lis ici des comptes-rendus de lecture tout à fait compréhensifs et bienveillants. Moi-même en lisant, je comprenais parfaitement non seulement le meurtre de ma mère mais aussi toutes les ( hor-ri-bles ! ) sombres exactions à laquelle se livre la petite mignonne et bien sûr l'envie de repos, de « reconstruction » qui suit.
On peut combattre les préjugés moraux que je manifeste (pourquoi ne pas tuer sa mère parce qu'elle refuse de vous acheter un hamster ?). le roman peut aussi avoir une dimension purement fabulaire qui le rapprocherait du mythe. Il n'empêche que le monstre porté par la voix narrative a une signification (le fait d'innocenter ou d'expliquer) dont je ne comprends pas la portée ici.
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Dans un journal intime, une dame de 56 ans, Eva, raconte son enfance et son adolescence fracassées par une mère monstrueusement égocentrique et perverse et un père démissionnaire ; elle raconte aussi la vie qu'elle s'est construite et sur quelles bases. La rédaction de ce journal alterne avec la relation de sa vie villageoise actuelle banale et ennuyeuse dans une Suède de carte postale (belles descriptions de l'auteur). Le contraste entre cette banalité et les événements hors normes qu'elle évoque est saisissant ; le lecteur est très souvent surpris (la révélation, en fin de livre, de la teneur de son couple avec Sven n'est pas la moindre de ces surprises !!)… Eva a une personnalité très ambivalente à la limite du dédoublement de personnalité ; elle parle d'ailleurs en permanence de sa face blanche et de sa face noire.

Un livre dur (qui se termine cependant sur une note optimiste), original et immoral dans une certaine mesure ; mais on a l'impression qu'Eva, intelligente, lucide et volontaire, n'avait pas d'autres choix pour se construire ou, tout simplement, survivre… ce qui rend ces événements acceptables pour le lecteur.

Un roman captivant dans la lignée des nouveaux écrivains de l'Europe du Nord.
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Un roman en forme de journal intime qui nous livre à la fois les pensées et le quotidien d'Eva, quinquagénaire suédoise qui nous parle de ses voisins, de ses rosiers, de son compagnon, mais aussi ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, autour essentiellement d'une relation tumultueuse avec un mère incapable d'aimer. Bouleversant, beau et pur comme souvent savent le faire les écrivains nordiques, en communion avec le paysage et les gens, ce roman m'a émue, et, bizarrement, passionnée, tant l'écriture en est belle, sensible et intelligente.
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