Le jour de ses 56 ans, Eva se voit offrir par sa petite-fille Anna-Clara un journal intime. Elle commence alors à y consigner ses souvenirs d'enfance, souvenirs douloureux d'une enfant mal-aimée, rabaissée, humiliée par sa mère, dont elle a fomenté le meurtre alors qu'elle n'avait que sept ans. Durant toute son enfance et son adolescence, elle encaisse remarques acerbes et brimades maternelles sous l'oeil d'un père inconséquent, impuissant à s'opposer à son épouse pour défendre sa fille. La douce et gentille petite Eva n'a d'autre choix, pour se protéger de sa mère toxique, que de se forger une carapace impénétrable, un coeur de pierre mais au fond duquel gronde une colère sourde. Un jour, elle trouve, grâce aux oreilles de Buster, le chien qui la terrorisait, ce qu'elle appelle "une stratégie de survie". Avant de mettre à exécution le projet de tuer sa mère, elle va s'entraîner sur les personnes qui, d'une façon ou d'une autre, lui font du mal : c'est Karine Thulin, sa professeure de musique, ou encore Björn, un collègue de sa mère.
Les souvenirs d'Eva narrés dans ce journal sont émaillés de tranches de sa vie d'adulte, qu'elle partage avec Sven.
J'ai trouvé ce roman très agréable à lire, le journal prend par moments une tournure de thriller, ce qui m'a bien plu ! En revanche, j'ai trouvé un peu longues les digressions sur la vie amoureuse de John avant sa rencontre avec Eva, tout comme les problèmes de couple de son amie Petra et de son mari Hans.
Les Oreilles de Buster, c'est un peu un remake suédois de
Vipère au poing : Les parents d'Eva m'ont souvent rappelé Folcoche et Jacques Rezeau ! Comme pour le narrateur du roman d'
Hervé Bazin, l'écriture de ce journal permet au personnage d'Eva de déterrer, au sens propre comme au figuré, des souvenirs douloureux profondément enfouis sous les racines des années, pour faire la paix avec elle-même.
Un très beau roman que j'ai eu envie de lire grâce à un commentaire d'une lectrice Babelio, que je remercie pour cette belle découverte !