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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je débuterais par un houspillage en règle… à mon intention. Je bénis souvent mon caractère boulimique…mais là dans ce cas là et tant d'autres , je le fustigerais de la plus belle manière !!!
Car comment ai-je pu débuter ce livre il y a plus d'un an…et avoir osé l'abandonner en cours de route. Pourtant, ce texte me plaisait au plus haut point… J'imagine, comme je le fais si fréquemment que j'avais plusieurs livres en cours… et que dans ces cas-là, il se trouve des « abandonnés » au cours du chemin, que l'on reprend avec des délais plus ou moins longs.

Un livre total où le narrateur-auteur parle de sa passion de la marche, de cette activité solitaire ou accompagné d'un ami soigneusement choisi… de sa perception unique en l'occasion, de la vie, des paysages, des gens rencontrés, des beuveries et fiestas, des aventures féminines…et cerise sur le gâteau, en parallèle, Tomas Espédal nous livre ses lectures, ses sympathies, affinités artistiques dans de nombreux domaines, avec bien sûr, au centre, la Philosophie et la Littérature !
« le voyage ne nous vieillit pas, il nous rajeunit. le voyage nous trouble, il change notre rapport au temps et aux années, nous croyons tout voir avec un regard neuf, avec un regard jeune, le voyage perturbe notre mémoire, il nous fait oublier; nous ne nous rappelons plus notre âge réel, nos erreurs, nos déceptions, nous voyageons, nous croyons retrouver notre jeunesse, alors qu'en réalité nous sommes entrain de rêver. Nous rêvons, c'est le voyage qui l'exige, il exige que nous soyons jeunes. le voyage attend de nous que nous affrontions le monde avec un regard innocent, un regard novice, que nous découvrions les choses avec un regard curieux, affamé (...) (p.181) »

Un texte prodigue, généreux, débordant de partout. En plus du récit détaillé de toutes les étapes d'un voyage, d'une longue marche, du répertoire des émotions multiples (dont à un moment donné, l'inévitable « mal du pays » !) qui vont l'accompagner, Tomas Espédal nous fait part de des attirances littéraires, artistiques et philosophiques : Voltaire, Rousseau, Hölderlin, Kierkegaard, Walt Whitman, Hamsun, Rilke, Marguerite Duras, Jean Genet, Sartre, Bruce Chatwin, Alberto Giacometti et « son homme qui marche »… qui nous vaut de magnifiques lignes.

Les pérégrinations de l'auteur vont aussi au-delà : questions métaphysiques (le « gros mot » est lâché !!) du sens d'une vie, de son authenticité, de remises en question de notre réalité, des vanités de notre société de consommation, et de la société , en général. Il décrit fort bien la « Marche » comme une protestation en soi…
« Oui, pourquoi marcher quand on peut naviguer ? Pourquoi marcher quand on peut se déplacer en voiture ou en avion ? Pourquoi cette lenteur, cette solitude, tous ces efforts, tous ces désagréments, pourquoi cette révolte imperceptible, cette protestation inaudible, cette tentative de faire quelque chose de différent et de compliqué ? J'ai toujours voulu vivre différemment, mener une autre existence que celle à laquelle on m'a éduqué. » (p.115-116)

Inutile de dire combien le catalogue Actes Sud renferme de pépites…là, je dirais un bref mot sur ces jaquettes qui m'enchantent toujours. Une couverture des plus sobres et réussies : la photographie en couleur d'un champ à perte de vue, un arbre solitaire, un nuage tout aussi solitaire et un ciel immense qui mange la couverture….Une jaquette des plus parlantes et significatives pour traduire merveilleusement le sujet du texte !

Un tout petit mot sur l'auteur.Il y a des détails qui transportent, des détails qui me font rêver, pouvant, et je le conçois, paraître très enfantins, mais tant pis, j'assume !!
Dans le cas de Tomas Espédal, j'ai été surprise et amusée d'apprendre que ce voyageur-marcheur-écrivain a été boxeur !... les rêveuses fantaisies vont bon train entre le film de Clint Eastwood, la figure légendaire de Marcel Cerdan, etc… et l'évasion se poursuit autrement !

Pour prolonger le plaisir et ma curiosité pour cet auteur norvégien, je continue à faire sa connaissance avec son dernier texte, plus intimiste et douloureux « Contre l'art », toujours publié par les éditions Actes Sud…
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"Marcher", emboîter le pas à l'auteur et le suivre dans ses errances, de villes en villes et parfois de bars en bars, le suivre au gré des rencontres, en Norvège, à Paris ou en Turquie. L'imaginer dormir à la belle étoile, poser le livre et regarder par la fenêtre la nuit claire et tranquille.

J'ai toujours beaucoup aimé ce que l'on nomme "Littérature de voyage" et peut-être qu'en ces temps de confinement, je l'apprécie plus encore.
C'est l'histoire d'un homme qui sort un jour de chez lui et commence à marcher. Il ne sait pas vraiment où il va. Il "vagabonde", selon la vieille tradition. Derrière lui, une maison, une femme, tout un pays. Des liens terrestres, des liens du coeur. Mais Tomas Espedal s'éloigne, il avance, il marche. Et plus il marche, plus son esprit s'allège, plus sa pensée s'approfondit. C'est une force incroyable qui le pousse en avant, l'irrépressible envie de liberté.
"Petit à petit je le comprends, tu es heureux parce que tu marches" écrira-t-il.
Il fera route tantôt seul, tantôt avec un ami. Car si la solitude est féconde, nous devons nous méfier de toute fascination morbide qui nous éloignerait du monde. Cela, Tomas Espedal semble l'avoir bien compris.
En chemin, l'auteur rend hommage à quelques solitaires bien connus, comme Erik Satie, dont il ira voir la petite maison, mais sans s'y attarder, déçu sans doute de la trouver si misérable. le lecteur croisera aussi Giacometti, Rousseau, et quelques autres, ces grands hommes évoqués donnant au récit de voyage un tour plus érudit.

Le rythme de cette balade est lent, comme pour réhabituer le lecteur à faire la pause, à accepter les blancs. Tomas Espedal veut faire de nous des lecteurs-flâneurs. Il nous berce de sa prose délicate et mélodieuse. Il ne s'agit ici que de prendre son temps, de ne pas trop en demander et de regarder vraiment.
Mais point d'idéalisme. L'auteur nous rappelle, juste au moment où nous commencions à chausser nos sandales que la vie du vagabond est une vie faite de beaucoup de souffrances et de privations. Alors marcher, oui, mais pouvoir rentrer quand on veut dans sa chaude maison. C'est le vagabondage moderne, un itinéraire pour enfant gâté. L'auteur en est pleinement conscient et le léger agacement qui parfois m'avait titillée s'est évanoui en lisant ceci: "nous avons assez d'argent et aucune contrainte, ni travail ni devoirs, (...) nous sommes irresponsables et libres."

Pour tous les autres il reste les voyages immobiles car, nous dit l'auteur, "il y a bien des façons de voyager, il y a bien des façons de rester à la maison; (...) nous pouvons voyager dans notre propre salon. Nous pouvons nous asseoir dans le premier fauteuil venu, derrière le bureau près de la fenêtre, et commencer à écrire."
Ou lire....








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Avec Marcher Tomas Espedal nous emmène avec lui sur les routes et les chemins de Norvège et d'ailleurs.
Le récit est celui de la contemplation mais aussi de la philosophie et de la réflexion sur le sens qu'on donne à sa vie.
J'ai pris beaucoup de plaisir dans ma lecture qui fut assez lente, au rythme des mots de Tomas Espedal.
Le style est précis, direct, incisif, en tout cas facile à lire.
Je n'ai désormais qu'une envie enfiler mes chaussures et partir en randonnée.
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Une découverte enthousiaste de cet écrivain norvégien !
Ôde à la marche, à la lenteur propice à la contemplation, à la solitude comme aux compagnons de voyages, à la simplicité et à la poésie du monde qui nous entoure.
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