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Clémentine Goldszal (Traducteur)
EAN : 9788493759568
222 pages
13e Note Editions (18/05/2011)
4.23/5   33 notes
Résumé :
Né en Virginie en 1963, Mark Oliver Everett est le fils cadet du célèbre scientifique et millionnaire, Hugh Everett III (théoricien des univers parallèles infinis), qu'il retrouve mort d'une crise cardiaque en 1982. Élève médiocre et enfant à problèmes, Mark trouve très tôt une échappatoire dans la musique, notamment de Neil Young, grâce aux disques de sa soeur. À l'âge de 6 ans, il se met à la batterie avant de découvrir, à l'adolescence, la guitare et le piano. Pi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
[Lu en septembre 2011]

Mark Oliver Everett, ou E, membre fondateur d'Eels, a pris sa plume, non pas cette fois pour composer des textes et des mélodies, mais pour raconter son histoire. Et quelle histoire ! Un parcours particulièrement chaotique, autant dans sa vie personnelle que professionnelle... Je n'en dévoilerai pas davantage, c'est un livre qui ne se raconte pas mais qui se dévore...

Les émotions que l'on rencontre lorsque l'on lit l'histoire D E sont nombreuses, et c'est vraiment ce qui en fait tout l'intérêt. On est d'abord touché par la façon dont il raconte des instants de sa vie, heureux ou malheureux, parce que ces instants sont racontés simplement, modestement, souvent avec humour, et parce que l'on arrive grâce à cette modestie à se sentir proche de ces instants, à les ressentir soi-même et à les comprendre. On se sent aussi rapidement sidéré face aux coups du sort qu'il a subis, parce que, si l'envie vous en prend d'en savoir plus sur le bonhomme, vous verrez qu'on ne peut pas faire moins chanceux : on relativise énormément sur ses petits soucis quotidiens quand on ferme le livre ! On admire enfin la force d'esprit, la persévérance d'un homme pourtant bien souvent sur le fil du rasoir, qui a fait vivre sa passion pour la musique et en a fait un très grand groupe de rock afin de ne pas se laisser mourir à petit feu...

Autre intérêt, celui de comprendre le contexte de composition de nombreux morceaux d'Eels, morceaux que l'on découvre d'une autre oreille quand on les réécoute après la lecture.

Cette lecture est vraiment mon dernier gros coup de coeur, principalement car je trouve que c'est une sacrée leçon de vie !
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En 1997, il est impossible de passer à côté du single « Novocaine for the Soul », tiré de l'album Beautiful Freaks de Eels, tube interplanétaire évident de simplicité, intelligent et grave. On se doutait bien que E, autrement dit Mr Everett, leader de Eels, n'était pas quelqu'un de joyeux joyeux. A la lecture de sa biographie dont le sous-titre pourrait être Comment survivre quand tous ceux que vous aimez meurent et que vous restez désespérément seul, on comprend pourquoi.

Le petit Mark, enfant malingre peu doué pour les études, et ne parlons pas du sport, grandit dans une famille psychotique et malchanceuse. Son père, célèbre chercheur en physique quantique, est quelqu'un de lunaire, distant. Avant qu'il ait eu le temps de partager avec lui une discussion de plus de trois syllabes, Mark le retrouve mort dans sa chambre. Sa soeur Liz, celle qui lui fait découvrir la musique, finit par réussir à quitter ce monde cruel après plusieurs tentatives. Sa mère, bipolaire hallucinée, meurt d'un cancer. Mais ne nous y trompons pas, nous ne sommes pas ici chez Michel Lafon. Nous sommes à l'opposé des récits de vie catastrophistes, vulgairement voyeuristes, du type Maman, je m'ai faite violée, ou J'ai survécu quinze dans un placard en mangeant mes crottes de nez. Nous sommes chez 13e note éditions, qui confirme ici une ligne éditoriale sans faute de goût, insatiable dans sa quête de textes majeurs de l'underground américain (Dan Fante notamment) soutenus par une maquette classieuse.

Mark Everett retrace son parcours d'inadapté social, son besoin frénétique de créer de la musique, d'inventer des sons, du bruit, comme une réponse au silence des morts. Il raconte ses doutes, ses lâchetés, ses envies. Il exhibe ses tripes. Et regarder à l'intérieur d'un être humain tel que lui n'a rien de dégueulasse. le mec est racé, son écriture aussi. Bien sûr, il raconte les pièges de l'industrie musicale, les promesses non tenues, les contrats chimériques. Mais c'est profondément lui-même qu'il dissèque, et son scalpel est terriblement aiguisé. Il se moque de ses apitoiements, rit de ses propres mesquineries, avec cette distance qui fait les grands textes et permet de toucher à l'universel. le tout décrit avec une légèreté et un humour assassins. Mark a su rester un adolescent, intimement égoïste, capable de se suffire à lui-même tant qu'il a la musique, et en même temps trop touché par ce qui l'entoure. C‘est certainement cette faculté à s'enthousiasmer encore et encore pour des choses simples, comme une belle mélodie, ou à pleurer aussi souvent que rire, qui lui a permis de continuer son chemin et son travail de création.

Mark Everett : un homme, un vrai.
Lien : https://blackrosesforme.word..
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Mark Oliver Everett plus connu sous le pseudonyme « E » et leader du groupe Eels raconte sa vie et sa carrière dans cet ouvrage à la fois drôle et touchant. Malgré une existence marquée par des coups durs et de nombreux décès dans son entourage, celui à qui la malchance semble s'être attachée se raconte avec humour et simplicité en évitant de sombrer dans le larmoyant. Il revient sur les conditions dans lesquelles furent écrits ses albums, et livre une critique des rouages de l'industrie du disque.
Incontournable pour tout fans de Eels, « Tais-toi ou meurs » (le titre original « Things The Grandchildren Should Know » est tiré d'une de ses chansons) est également recommandable au néophyte. Ce n'est pas une autobiographie de rock star racoleuse avec ses histoires de dopes et de gonzesses parsemée de photos thrash, mais l'oeuvre de l'un des songwriters les plus brillants de ces vingt dernières années d'une sincérité rare dans ce milieu.
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On le savait déjà, mais en voici la confirmation : toutes les familles sont psychotiques. Ne serait-ce pas d'ailleurs la condition sine qua non pour devenir un artiste un peu torturé, légèrement cinglé, et complètement hors du commun ? A voir. Mark Oliver Everett, surnommé E, a grandi aux côtés d'un spécialiste de mécanique quantique reconnu mais invivable, d'une mère lunatique et bipolaire, d'une soeur apocalyptique aux tendances suicidaires et de nanas dingues sans scrupules. Avant de devenir célèbre, on ne peut vraiment pas dire qu'il ait eu une vie fantastique, sinon totalement banale. On se laisse très vite emporter par le récit, qui n'est pas uniquement centré sur sa vie professionnelle, dont il parle finalement très peu, démontrant assez bien ce qu'il pense de sa carrière.

Le membre fondateur du groupe Eels signe ici une autobiographie tout à fait surprenante, dans une écriture qui se prète plus au roman qu'à un essai - rien d'étonnant quand on voit la qualité de ses chansons. de la même façon que Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos, il écrit de manière vibrante, troublante, sincère et surtout très vivante - très humaine, finalement. On a l'impression d'écouter parler un vieux pote, que l'on voudrait aider, soutenir, serrer dans les bras, ou avec qui on aimerait partir en tournée et se bourrer la gueule "pour oublier". J'ai même envie de dire qu'il est furieusement attachant ! Et bien sûr, cela va sans dire qu'il est très recommandé de se passer les albums (cités au fur et à mesure dans le bouquin) pour se mettre dans l'ambiance, puisqu'après tout, ils sont à l'image de son parcours.

Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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critiques presse (1)
LeFigaro
28 juin 2011
Tantôt triste, tantôt désopilant, le roman de cette vie instable est écrit comme les chansons de son album culte, Beautiful Freak, avec une simplicité et une sincérité désarmantes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les bruits de la ville m'arrivaient par la fenêtre ouverte et je pensais à ce quartier craignos et à tout ce que j'apprenais sur la vie et la mort. J'avais acquis une conscience aiguë du fait que j'étais en vie, que je respirais, et que ça n'allait pas durer toujours. Je me suis senti en veine tout d'un coup, je me suis levé, je suis allé dans le salon prendre la guitare électrique barytone appuyée sur la table basse, je l'ai branchée sur un ampli et j'ai commencé à gratouiller les cordes en chantant [...]
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La vie est pleine de beauté imprévisible et de surprises étranges. Je me sens parfois démuni devant tant de beauté. Vous connaissez ce sentiment? Quand quelque chose est juste trop beau. Quand quelqu'un dit quelque chose, écrit quelque chose ou joue quelque chose qui vous émeut aux larmes, et même vous change à jamais.
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Certaines nuits, alors que tant d'années ont passé, je repense à l'époque ou j'étais gamin. Quel bonheur, quand tout allait encore bien et que nous étions tous à la maison, mon père lisant le journal, Liz écoutant Neil Young en boucle dans sa chambre, ma mère prise de fou rire à propos d'un truc même pas drôle! Je me revois au milieu d'eux tous, et je suis submergé par la nostalgie; je donnerais n'importe quoi pour revivre une de ces soirées.
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Après sa mort, on a retrouvé, entre autres choses, un bloc-notes jaune sur lequel le médecin d'un hôpital psychiatrique lui avait demandé d'écrire cent fois "je vais bien". Elle a recopié ça plusieurs fois, puis a laissé tomber et écrit "je ne vais pas bien".
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La soi-disant culture alternative traînait derrière elle une réalité dégueulasse: ça n'avait rien d'une alternative. c'était à vendre, comme tout le reste. ça ne se rebellait contre rien. ça ressemblait à de la rébellion, ça sonnait comme de la rébellion, ça bougeait comme de la rébellion, mais en aucun cas ça n'en était, c'est certain.
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Videos de Mark Oliver Everett (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mark Oliver Everett
Mark Oliver Everett (aka E) of cult rock band Eels decides to go on a journey to find out more about his father and his research into parallel worlds.
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