♫ Quand je pense à
Hortense, je danse, je danse ♪
Zut, la rime originale ne fonctionne pas !
Vous vous demandez sûrement comment on peut plaisanter avec un sujet aussi poignant que la disparition d'une enfant de même pas 3 ans et comment j'arrive à être guillerette devant la peine et le désarroi de sa mère.
Ben justement, faut que j'évacue la tension que ces quelques 330 pages (en grande édition) viennent de me faire subir. Parce que nom de Dieu, je l'ai marathonée, cette lecture, tant je voulais savoir ce
qui était arrivée à la petite
Hortense et si le final allait être happy end ou pas.
Comment est-ce possible de faire battre autant le palpitant d'une pauvre lectrice avec un récit, somme toute, assez banal, de la vie de Sophie, la mère éplorée d'
Hortense,
qui, 22 ans après sa disparition, subit toujours le manque de sa petite fille.
Elle ne vit plus, ou quasi plus, ses journées sont monotones, et, tout en vivant sa vie par procuration, elle nous raconte ce que fut sa vie de femme amoureuse, sa vie de mère, l'enlèvement de la petite, son combat pour la retrouver.
Poignant, je vous le dis, sans pour autant être larmoyant ou faire preuve de voyeurisme.
L'auteur, un peu sadique sur les bords (et pas que sur les bords), en profite aussi pour nous donner les différents points de vue de plusieurs protagonistes de l'enquête, et ce faisant, nous avons une vision plus large de la personnalité de Sophie, de son calvaire, mais aussi de son caractère,
qui, au fil des pages et du temps, deviendra franchement agressif et paranoïaque.
Autant j'aurais aimé la consoler, autant j'ai eu parfois envie de lui dire d'y aller mollo dans la manière de répondre aux gens.
Tout le roman m'a tenu en haleine, ne sachant jamais s'il y avait anguille sous roche ou pas, et dans quel pâté j'allais retrouver une couille : je ne suis pas déçue, j'ai adoré l'histoire, le côté psychologique des personnages, le scénario, le découpage de l'histoire, les multiples questions que je me suis posée, ainsi que le suspense.
Pour tout ces ingrédients, je mets une bonne note parce que même si j'avais soupçonné, j'ai tout de même été sur le cul.
De plus, le personnage de Sophie étant ambigu, le voir raconté par d'autres, nous permet de l'éclairer un peu plus et d'arriver à un peu mieux le cerner car elle oscille entre le gris clair et le gris foncé, de par sa manière d'agir avec les autres.
Il en ira de même pour les autres personnages et cette manière de les présenter est toujours positive, car bien souvent, ils ne sont pas toujours ce que l'on pense d'eux au premier abords. Pour certains, il faudra même attendre l'ultime dénouement pour savoir s'ils sont bien ce que l'on pense qu'ils sont, ou pas.
Là où je suis plus mécontente, c'est dans l'abrupt dénouement : on te balance le final et puis c'est terminé, alors que tout un tas de questions restent sans réponses !
Et ce ne sont pas des questions banales, elles sont hyper importantes pour expliquer certains points
qui, sans ces explications, resteront obscurs à jamais, et incompréhensibles. Même le plus crétin des flics se les poseraient, ces questions.
Me voici donc mitigée : oui j'ai adoré le récit, oui j'en ai eu pour mes sous niveau palpitations, mystères, suspense, oui j'ai apprécié que l'on joue avec moi, mais j'aurais aimé quelques pages de plus, afin d'expliquer l'inexplicable ou tout du moins, les questions légitimes qu'un lecteur est en droit de se poser…
Un thriller psychologique rudement bien monté, où l'on doutera à toutes les pages, ou les éclairages pourraient nous montrer un personnage sous un autre jour (bon ou moins bon), mais avec un final bâclé dans ses explications et où il reste des mystères
qui auraient mérités d'être résolus.
PS : zut, une chronique de plus sur ce livre et j'aurais pu ajouter la 200ème, je devrai me contenter de la 199ème..
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