L'infiniment moyen, c'est monsieur ou madame tout le monde mais avec un côté décalé et moyen. C'est le départ en vacances où il est de mise d'abandonner un être vivant sur la route, c'est l'employé d'une entreprise qui croit que la fin du monde va avoir lieu et qui va en profiter pour régler ses comptes, c'est une soirée romantique qui tourne court, c'est des colleurs d'affiche qui essaient de passer inaperçus …
Cette fois, Fabcaro s'inspire des situations quotidiennes pour les détourner et faire ressortir le côté absurde de celles-ci en dénonçant de façon grinçante certains comportements. J'avoue que certains sketches (toujours un par page) sont peut-être un peu limites et ne feront pas rire tout le monde car l'auteur pousse le bouchon assez loin dans l'humour décalé sur des sujets difficiles. de mon côté, ça ne me gêne pas du tout mais je reconnais que ça peut choquer. Mais dans l'ensemble, ce genre d'humour extrême est peu fréquent au fil des pages (il se limitera à 4 ou 5 histoires). le reste est un humour plus potache mais passe-partout et il est facile de reconnaître que les situations décrites méritent d'être dénoncées et tournées en ridicule. le dessin est toujours similaire à ses autres albums noir et blanc et il est amusant de découvrir qu'il se met lui-même parfois en scène car, quand on a lu son autobiographie, on le reconnaît sans peine. A cause des sujets variés abordés, l'album m'a paru plus inégal que ses précédents, certains sketches étant excellents et d'autres moins aboutis. Mais l'ensemble reste plaisant à lire et est une parfaite lecture d'été (qui est fini mais cela fait déjà plus d'un mois et demi que j'ai lu ce titre et c'était donc encore l'été !)