Oui c'est vrai, Fabrice [ depuis le temps que je te lis, on peut se tutoyer, hein ? ], sur ce coup là on dirait que tu ne t'es pas trop foulé.
Oui c'est vrai, comme te le disent tes filles en page 23 : "en fait tu tournes en rond et tu fais des bouquins pour dire que tu tournes en rond... C'est pratique, tu peux tenir encore vingt ans comme ça..."
Oui c'est vrai, on a un peu l'impression d'avoir déjà lu cette BD dix fois et oui c'est vrai, j'ai moi aussi le sentiment de recycler un peu mes anciennes critiques.
Oui, oui, trois fois oui ... mais c'est drôle, bord*l !
Même si ça part dans tous les sens, même si des lecteurs plus exigeants que bibi attendent peut-être de toi un perpétuel renouvellement mais une constance dans l'excellence (un autre zaï-zaï-zaï-zaï en tout-pareil mais en différent ?!), même si les gags de "
pause" sont inégaux et que les esprits chagrins les trouveront trop auto-centrés, ben moi tu m'as (encore) fait rire.
Le coup de "l'inspiration-intérimaire", fournie en urgence par un service de dépannage et incarnée par un petit bonhomme à la gueule de traviole te soufflant des idées moisies : j'ai ri.
La mise en images rigolote des petits tracas quotidiens d'un auteur de BD : j'ai ri.
Les crises d'hypocondrie, l'angoisse de la page blanche, les parents qui s'inquiètent pour la carrière du fiston : j'ai ri.
Alors je suis peut-être particulièrement bon public ("bon public, les amoureux qui s'bécotent sur les bons publics" ... pardon), mais pour tout ça bravo et merci à toi, Fabrice !
Tu ne te verras peut-être pas remettre le Grand Prix d'Angoulême avec cette B.D, mais je te décerne volontiers celui de Grand Maître de l'absurde et de l'autodérision !
Avec tes courtes saynètes délirantes tournant tous azimuts autour des thématiques du manque d'inspiration et du point d'équilibre difficile à trouver entre "liberté artistique" et "exigences commerciales", avec les petits sketches délurés où tu te mets en scène en éternel "adulescent" (tantôt victime de flemmardise aiguë, tantôt anxieux, tantôt perplexe face aux attentes de tes éditeurs et de ton public, tantôt fatigué du succès et tantôt atteint par le syndrome de l'imposteur), tu m'as encore une fois fait passer un très bon moment !
Faut croire que moi aussi, j'avais besoin d'une petite
PAUSE-détente entre deux lectures plus "consistantes"...