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4,35

sur 1498 notes
Mai 1940. Alors que la ferveur nazie est à son comble, nous suivons le quotidien d'un immeuble berlinois modeste.
Tout commence par la mort d'un fils au front. Ses parents, jusqu'ici passifs, commencent à lutter contre le troisième Reich pour dénoncer son système.
L'espionnage, la peur constante, les délations, les morts ... Il est beaucoup question de misère et de souffrance dans ce livre. Comme le dit l'auteur, cela ne lui a pas plu de dresser un tableau si sombre, mais plus de lumière aurait signifié mentir.
Il a voulu décrire comme aucun autre roman les conditions de vie des citoyens allemands qui ont eux aussi beaucoup souffert de ce régime et ont tenté de résister. Un récit passionnant et une fin qui nous délivre un beau message, d'une force incroyable.
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1940,histoire de plusieurs familles allemandes dans un immeuble de Berlin. Juifs et nazis cohabitent mais la terreur est le quotidien, il y a les persécuteurs et les persécutés. C est surtout l histoire de la famille Quangel qui a perdu son fils au front, elle veut se venger du régime nazi et inonde la ville de tracts contre Hitler. Elle y arrive mais elle se met aussi en danger, beaucoup d effort puis l enfer. La chute est terrible..
Lu cet été mais ce n est pas un roman "détente" par contre à lire, roman très dur.
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Ce roman a été publié une première fois à l'époque de la RDA mais avec des coupes de censure importantes. Il a été rétabli dans sa version intégrale en 2011 en Allemagne et en 2015 en France. Ecrit juste après la guerre 39/45 par Hans Fallada, de son vrai nom Rudolf Ditzen qui est décédé en 1947, il décrit très fidèlement les conditions de vie des citoyens allemands sous le III ème Reich. Il montre sans concession, les climats de peur, de suspicion, de délation permanente, de perversité du régime, et de ses suppôts, les systèmes policier, judiciaire, pénitencier. Il nous plonge, dans une rue peuplée de gens ordinaires qui sont un reflet probablement très juste de la société allemande de 1940 à 1945. le livre débute en mai 1940, Berlin fête la campagne victorieuse sur la France, dans un immeuble de la rue Jablonski cohabitent des persécuteurs et des persécutés. La juive, Madame Rosenthal, qui est menacée, dénoncée, pillée par ses voisins. L'odieuse famille Persicke, les parents, dont le père alcoolique invétéré, ont adhéré au parti nazi, la fille est gardienne à Ravensbruck, le fils Baldur jeune recrue des SS qui terrorise le quartier, y compris sa propre famille, finira même par exiger que son père placé en asile soit euthanasié. Lorsque la factrice Eva Kluge dépose chez le couple Quangel, la lettre qui les informe de la mort au front de leur fils, elle va changer leur destin. Otto est contremaître dans une usine de meubles, il est adhérent au syndicat du parti nazi, Anna est ouvrière dans une usine de textile, elle aussi est adhérente au syndicat nazi des femmes, ils ont été de fervents admirateurs du Fürher, ils vont se lancer dans une action de résistance sans envergure, mais qui leur permet de " rester convenables ". Ils vont inonder Berlin de 270 cartes en forme de tracts pour dénoncer les atrocités et les mensonges du régime. La première carte débute par " Mère, le Fürher a assassiné mon fils... ". le climat de peur qui régnait dans la population est parfaitement décrit, lors de la découverte des cartes, les gens craignent d'être vus avec les cartes, d'être accusés de les avoir écrites, de les avoir déposés, lorsqu'ils les montrent à un ami, celui-ci a peur que se soit pour le trahir. Ils ne savent pas comment s'en débarrasser, comment les faire parvenir à la gestapo sans risquer l'emprisonnement. Pendant 2 ans les héros Quangel vont déjouer la police, et les inspecteurs lancés à leur trousse vont connaître des destins très contrastés . Malheureusement, les Quangel seront arrêtés et vont entraîner dans leur chute, tout leur entourage, la famille d' Anna, l'ex-fiancée de leur fils. Les méthodes perverses et brutales de la gestapo, les conditions démentes de l'emprisonnement, la parodie de justice des tribunaux sont décrites avec minutie. C'est un livre bouleversant, d'une force incroyable qu'il faudrait faire lire à ceux qui de nos jours, font confiance aux extrémistes politiques où religieux. Les dirigeants allemands ont entraîné le monde dans la guerre, et leur peuple dans l'enfer. Il est des lectures que l'on n'oublie pas, " Seul dans Berlin " sera de celle-là.
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J'ai adore.Ce livre est un temoignage boulversant;tous les Allemands n'etaient pas des suiveurs avec des oeilleres;certains ont ose resiste,ont essaye de resister a la tyrannie d'Hitler,avec leurs pensees et leurs moyens,avec ce qu'ils pensaient etre correcte et juste.
Quel triste sort et triste ont eu les Allemands!Hitler n'a pas fait que des degats au sein des pays conquis mais egalement dans sa grande Allemagne,parmi son propre peuple.Destruction,peur,delation etaient le lot quotidien auxquels devaient faire face son peuple.Qui l'eut cru lorsque l'on prend connaissance de la propagande nazie
Il est tres interessant de connaitre le ressenti du peuple Allemand car il est difficile de s'imaginer que certains aient pu ne pas etre d'accord et essaient d'agir a leur niveau,tout comme van Stauffenberg lors de l'attentat contre Hitler en 1944.
Moi je dis bravo a ceux qui ,anonymement ont brave la tyrannie et ont ose tout simplement!!!
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Ce livre n'est pas tout jeune (1967 pour la première édition en français), mais je le découvre seulement maintenant, et je ne regrette pas cette lecture sur une période historique que j'aime approcher, la seconde guerre mondiale.
55 rue Jablonski. Cet immeuble ne se différencie pas des autres. Des familles de classes sociales, d'âges, et de confession différentes se côtoient. Mais en 1938, ce qui compte avant tout, c'est la fidélité au Führer et l'appartenance au parti, la sincérité de l'engagement. Etre pour Hitler, et le faire savoir.
Chacun a sa manière de vivre cette période de l'Histoire : se cacher (une vieille femme juive), se montrer (une famille SS ambitieuse), ne surtout pas se faire remarquer (les Quangel). Une mauvaise nouvelle va faire basculer ce dernier couple dans la clandestinité.
Comment tenir ? Comment résister ? Une petite goutte d'eau sert à garder le morale et à fortement perturber la police berlinoise. Ils se sentent seuls, mais ils ne le savent pas toujours…
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A mon sens, ce roman devrait faire partie du programme obligatoire. Je n'aime pas le concept d'obligation en ce qui concerne la culture. Pourtant, quand je vois le tournant que prend le monde, je me dis qu'on a raté quelque chose. On a peut-être mal enseigné L Histoire. On a peut-être pris pour acquis que « plus jamais ça », et qu'il était impossible que des jours comme ceux de 1933-1945 remontent à la surface. On s'est trompé. On ne devrait jamais rien prendre pour acquis. Je sais qu'ici même, sur Babelio, de nombreux lecteurs et lectrices ne partageront pas mon point de vue, seraient prompts à me jeter que nos démocraties ne valent pas un clou et que les régimes autoritaires ont des qualités, et que ce « on » ne désigne que d'insupportables bobos dans mon genre.

Le 3ème Reich, comme tout régime autoritaire, récompense ses nervis, pille les ressources (matérielles et biologiques) et assure sa survie par une terreur froide et implacable. Il récompense les médiocres et les psychopathes, éteint toute forme de pensée, de réflexion et de remise en question par une brutalité barbare. Sous des apparats de droit, ces régimes cultivent en réalité le non-droit.

Lorsqu'on pense au Troisième Reich, viennent d'abord en tête les images de la guerre, la campagne de France, l'opération Barbarossa, le 6 juin, le drapeau soviet flottant sur le Reichstag. Pourtant, avant cela, il y a d'abord eu la main mise sur tout un peuple, la mise sous silence des contestations, l'achat de la paix sociale par les camps, les exécutions de masse, les récompenses distribuées aux plus lâches et aux plus ignobles. Il est trop facile, rétrospectivement, de juger un peuple. Trop facile de les imaginer tous coupables ou à l'inverse, tous victimes. Une majorité d'Allemands se sont pourtant fourvoyés. Cela ne s'est pas fait par magie ou parce que ces gens étaient idiots. Il y eut une concordance d'évènements et surtout un long travail de sape idéologique.
Il est difficile d'imaginer comment une bande de psychopathes a pu régner de cette manière et mener un pays de plus de 60 millions d'habitants au seuil de la destruction totale.
Pourtant, c'est arrivé.

Ce roman a le mérite précieux de nous raconter comment cela arrive. Comment tout un peuple peut se retrouver sous l'emprise de ses dirigeants, et comment le moindre geste, même le plus anodin, peut vous mener à la torture puis à la mort. Indispensable et précieux.


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Une très bonne pioche pour mon tout premier roman de l'année 2024. Un livre extraordinaire, d'une fausse simplicité. Un chef-d'oeuvre de sensibilité et de lucidité. Un texte magnifiquement écrit. Hans Fallada aurait pu commencer sa prose par « Il était une fois » tant il raconte cette terrifiante période avec légèreté et humour.

Pendant l'époque hitlérienne, nous suivons le quotidien de plusieurs personnages habitant un immeuble de la rue Jablonski à Berlin, tous les exemples de la nature humaine y sont représentés. Toutes les nuances de la psyché humaine sont évoquées. le peuple allemand meurt de peur, plus personne n'a confiance en l'autre, la délation devient la norme, la terreur est le seul sentiment qui les relie et le vernis de la civilisation explose.

On découvre :

L'intellectuel rebelle de la première heure et M. Fromm, le peuple juif assassiné avec Mme Rosenthal.

Anna et Otto Quangel incarnent les ouvriers membres du parti (l'économie est florissante depuis 1933) puis ils s'en détourneront. Ils sont les héros du livre à la vie intérieure puissante. Ils incarnent la résistance, vaine, mais extraordinairement forte pour rester des gens convenables.

La jeunesse qui commence par lutter et puis se détourne pour vivre sa vie avec la jeune Trudel. Et celle qui meurt avec Ottochen.

La lie de l'humanité vicieuse et immorale avec Barkhausen et Kruge, le nazisme avec les Persicke.

Enfin l'espoir avec Kuno.
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La résistance d'un couple d'allemands par des actions simples mais efficaces, des héros du quotidiens, ordinaires mais qui mettent leurs valeurs au dessus de leur vie , rester dignes dans l'adversité, envers et contre le régime en place.
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Ecrit après-guerre, ce roman (tiré de faits réels décrits dans des dossiers de la Gestapo) ressort en version intégrale, c'est-à-dire avec les passages coupés par ''le premier éditeur de RDA pour répondre à l'objectif de dénazification''. Cela ne peut lui en donner que plus de force, mais ne connaissant pas la première édition je n'en dirai pas plus sur ce sujet. Quoiqu'il en soit, ce roman retraçant la vie des habitants d'un immeuble berlinois durant la Seconde Guerre mondiale, entre peurs, résignation, dénonciations, révoltes ou encore arrestations, m'a passionné de la première à la dernière page, m'a fait moi aussi éprouver de nombreuses émotions et m'a fait vibrer avec les Quangel, héros discrets de la résistance contre Hitler.
L'histoire est prenante, d'une tension permanente, le moindre acte de rébellion ou la moindre parole de travers pouvant entraîner pour chaque citoyen interrogatoire, emprisonnement, torture, voire mort. Surtout, tout cela est admirablement raconté, sans fioritures et sans effets, juste un récit des évènements, des actes et pensées de chacun, et des dialogues avec ses parlers locaux (bon, on perd sans doute beaucoup lors de la traduction française des accents populaires allemands, mais ça n'en reste pas moins amusant à lire). C'est simple et grandiose à la fois, la vie de ces simples gens au coeur de la grande histoire. Il ne me reste plus qu'à aller voir le film qui en est tiré et sort au cinéma après-demain (23 novembre 2016) ; même si je sais d'avance que je serai déçu tant 1h46 de film ne pourra qu'effleurer ce récit de 750 pages, je suis curieux de mettre des visages et des paysages urbains sur ces mots.
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A quoi peut ressembler une société dans laquelle les bouchers ont le pouvoir.. J'entends par "bouchers" non les professionnels de la viande mais les tous les assoiffés de sang et de violence, les bas-du-front.. Evidemment.
Un livre où je me suis rapidement demandé ce que j'aurais fait si j'avais vécu dans une telle époque et n'ayant pas de réponse, je me suis endormi avec une angoisse oppressante dans la poitrine.
Un livre terrible, non par l'histoire ou le style, mais par l'atmosphère délétère, effrayante qu'il arrive à créer dès les premières pages. Quant à l'histoire, les critiques multiples de ce site suffiront.
Un grand livre.
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