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Citations sur Bandini (70)

Il dormait nu, méprisait les sous-vêtements, mais une fois l'an, aux premières chutes de neige, il trouvait toujours un caleçon long qui l'attendait sur la chaise. Une année, il s'était moqué de cette protection : il avait attrapé une grippe doublée d'une pneumonie qui avait mis sa vie en danger; ce fut l'hiver où il se leva de son lit de mort en délirant de fièvre, écoeuré de sirops et de médicaments, pour tituber jusqu'au garde-manger et avaler une demi-douzaine de gousses d'ail, avant de retourner au lit et de chasser la mort avec la sueur qui ruisselait sur son corps. Maria crut que ses propres prières l'avaient guéri. L'ail devint dorénavant la panacée de Svevo quand il était malade; Maria maintint que l'ail venait de Dieu, argument trop absurde pour que Svevo Bandini se donnât le mal de le réfuter.
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Quels yeux pour une épouse ! Ils voyaient tout ce qu'il était, tout ce qu'il espérait être, mais ils ne voyaient jamais son âme.
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Il détestait Gertie. Il l'avait toujours détestée, elle et son pâle menton pointu qui montait et descendait sans cesse, entraîné par le chewing-gum. Grâce à Rosa qui l'aidait, Gertie obtenait toujours des B. Mais Gertie était tellement transparente qu'en la regardant dans le blanc des yeux on apercevait le fond de son crâne sans rencontrer le moindre obstacle, sinon la faim qu'elle avait des garçons, mais pas d'un garçon comme lui parce qu'il avait les ongles trop sales et que Gertie prenait toujours un air dégagé pour lui faire sentir son mépris.
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"Il détestait l’eau et le savon ; d’ailleurs il n’avait jamais compris pourquoi il fallait se débarbouiller tous les matins. Il détestait la salle de bains parce qu’aucune baignoire n’y était installée. Il détestait la brosse à dents. Il détestait le dentifrice qu’achetait sa mère. Il détestait le peigne familial, toujours empâté de mortier à causes des cheveux de son père, et il détestait ses propres cheveux à cause de leurs épis. Par-dessus tout, il détestait son propre visage parsemé de taches de rousseur comme dix milles pièces de cuivre essaimées sur un tapis. La seule chose qui lui plaisait dans la salle de bains, c’étaient les planches amovibles du coin. Car il y cachait Scarlet Crime et Terror Tales.
"- Arturo ! Tes oeufs refroidissent."
Des oeufs. Oh, Seigneur, comme il détestait les oeufs…"
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«Jamais il ne la tromperait. Elle le savait. Mais pouvait-elle en être certaine ?»
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Du menton, elle désigna la lettre posée contre la salière bosselée sur la toile cirée jaune. L'écriture maladroite de sa belle-mère se tortillait sous ses yeux comme un noeud de serpents. Il haïssait Donna Toscana avec un fureur qui confinait à la peur. A chacune de leurs rencontres, ils s'affrontaient comme un mâle et une femelle. Il prit plaisir saisir cette lettre dans ses mains sales maculées de poussière de charbon. Il se délecta en déchirant rageusement l'enveloppe sans prendre garde à son contenu
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Il avait douze ans à l'époque, et quand il compris que sa mère ne l'excitait pas, il se mit à la haïr en secret. Il surveillait toujours sa mère du coin de l'oeil. Il aimait sa mère, mais il la détestait.
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Il avançait en donnant des coups de pieds dans la neige épaisse.Un homme dégoûté. Il s'appelait Svevo Bandini et habitait à trois blocs de là. Il avait froid,ses chaussures étaient trouées. Ce matin-là,il avait bouché les trous avec des bouts de carton déchirés dans une boîte de macaroni. Les macaroni de la boîte n'étaient pas payés. Il y avait pensé en plaçant les bouts de carton dans ses chaussures.( Page 9).
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Comment oser demander à son père de rentrer à la maison ? Et si son père lui répondait : fous le camp d'ici ? D'ailleurs, il savait pertinemment que telle serait la réponse de son père. (..) Il se souvint de quelque chose : un jour, quand il était plus jeune, il alla chercher son père à la salle de jeu. Son père quitta la table et le suivit dehors. Puis ses doigts serrèrent ma gorge, pas vraiment fort, juste assez pour me faire sentir qu'il ne plaisantait pas, et il me dit : ne refais jamais ça.
Il redoutait son père. Il avait une trouille bleue de son père. Dans toute son existence, il n'avait pris que trois corrections. Trois seulement, mais leur violence terrifiante restait gravée dans sa mémoire. Il n'avait pas la moindre envie d'en subir une quatrième.
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Il arriva un quart d'heure après la sonnerie, se traîna dans l'escalier comme s'il avait les deux jambes brisées. Mais son attitude changea du tout au tout dès que sa main toucha le bouton de la porte de la classe. Vif et brusque, haletant comme après une longue course, il tourna le bouton, se glissa dans la classe et se hâta de rejoindre sa place sur la pointe des pieds. Soeur Mary Celia était au tableau noir,(...)
_ Bandini, dit-elle. L'année a beau changer, vous restez fidèle à vous-même. Une explication, je vous prie.
Il se leva.
_ Je suis allé dire un rosaire à l'église, dit Arturo. Je voulais faire don de la nouvelle année à la Vierge Marie.
L'excuse était irréprochable.
_ Je préfère vous croire, dit soeur Celia. Même si je sais que vous mentez. Asseyez-vous.
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