Citations sur Bandini (70)
POSTFACE :
""Here, at last, was a man who was not afraid of emotion." C.Bukowski, préface à la réédition de 'Ask the Dust'. Les deux meilleurs romans jamais écrits sur Los Angeles sont sortis la même année, en 1939. Typiquement, leurs auteurs n'étaient pas natifs de la ville; et, encore plus typiquement, les deux livres ne se vendirent pas du tout malgré des critiques élogieuses mais mal exploitées. 'Ask the Dust' et 'The Day of the Locust' ont dû avoir droit chacun à leur vitrine chez Stanley Rose, le libraire ami des écrivains, juste à côté de Musso-Frank's, sur Hollywood Blvd. John Fante et Nathanael West étaient tous deux des habitués et protégés de Stanley Rose, bien que West ait été plus intime avec lui. Ils allaient souvent chasser ensemble parfois avec Faulkner."...
Quand j'étais gosse : pan de rêve. L'écoulement des ans, la traversée de l'océan, l'accumulation des bouches à nourrir, les soucis incessants qui semblaient faire la trame du temps _ il y avait de quoi se vanter de tout cela comme d'une fortune durement gagnée.
Sa petite amis s'appelait Rosa, mais elle le détestait. Enfant de chœur, il était un vrai diable et haïssait les enfants de chœur. Il voulait être bon garçon, mais il redoutait d'être bon garçon, car il craignait que ses amis ne le traitent de bon garçon.
Bref, qu'elle que soit sa nature, l'âme est immortelle.
Svevo avait dit : si Dieu est partout, pourquoi devrais-je aller à la messe le dimanche?
La maison était impayée. Elle était devenue son ennemie, cette maison. Elle possédait une voix, elle lui parlait sans arrêt, comme un perroquet ressassant la même litanie. Chaque fois que ses pieds faisaient grincer les planches du porche, la maison lui disait avec insolence : je ne t'appartiens pas, Svevo Bandini, je ne t'appartiendrai jamais.
Il se retrouva aussitôt sous l'emprise de la drogue en celluloïd.
Ils étaient mariés depuis quinze ans, il avait la langue bien pendue, parlait bien et souvent de mille choses, mais disait rarement "Je t'aime". Elle était sa femme, elle parlait rarement, mais elle le fatigué souvent de ses constants "Je t'aime".
Elle rit en se prenant la gorge à deux mains,et ils se réjouirent de la voir heureuse,mais elle continua de rire ,repoussa sa chaise,se plia en deux ,tordue de rire.Ce n'était pas si drôle, ce ne pouvait être si drôle. Ils la regardèrent, perplexes;son rire n'en finissait plus malgré leurs visages ébahis tournés vers elle.Il virent ses yeux s'emplir de larmes,son visage enflé s'empourprer.Elle se leva ,mit une main sur sa bouche et tituba jusqu'à l'évier.D'un trait ,elle but un verre d'eau ,puis s'étrangla, puis vacilla jusqu'à sa chambre et s'allongea sur son lit,riant toujours.
Enfin elle retrouva son calme.
Ils se levèrent de table pour aller la voir,allongée sur son lit.Elle était rigide,ses yeux semblables à des boutons de poupée, un panache de vapeur sortait de sa bouche haletante dans l'air froid.( Page 124/125).
C’était un homme, et il détestait se voir en caleçon long. Elle était Maria, et la moindre tache sur ses sous-vêtements à lui, le moindre bouton, chaque odeur et chaque contact gonflaient ses seins d’une joie douloureuse qui montait du centre de la terre. Ils étaient mariés depuis quinze ans, il avait la langue bien pendue, parlait bien et souvent de mille choses, mais disait rarement « Je t’aime ». Elle était sa femme, elle parlait rarement, mais elle le fatiguait souvent de ses constants « Je t’aime ».