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4

sur 617 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je crois que c'était le dernier Fante que je n'avais pas lu. Depuis deux ans environ, je découvre avec bonheur cet auteur, son humour irrésistible et son style virevoltant. Si je ne me trompe pas, La route de Los angeles est son premier roman bien que publié après sa disparition. Et bien ceci explique peut-être cela mais cela ne restera pas mon préféré.

le livre se déroule à Los Angeles où Arturo grandit entre sa mère et sa soeur. Il se veut le meilleur futur écrivain du monde. Il est paresseux et menteur, orgueilleux et obsédé par le corps des femmes !

La route a donc pour personnage principal Arturo Bandini déjà rencontré dans Demande à la poussière ou Bandini que j'avais adorés. Mais dans celui-ci, il a un côté vraiment emphatique et exagéré qui m'a un peu lassé. Il y a toujours beaucoup d'humour et ce style si particulier et vivant, mais j'ai trouvé ce roman moins fin que ceux cités ci-dessus.

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Arrogant et énervant dans son aspect totalement délirant : Arturo Bandini à 18 ans…

Peut-être pas la meilleure entrée dans l'univers de Fante que ce premier roman, qui n'a pas été publié de son vivant. Ecrit en 1933, publié en 1983.


Arturo Bandini donc, le héros de plusieurs de ses romans, doit travailler pour faire vivre sa mère et sa soeur, son père étant décédé.

Mais Bandini est un jeune un peu particulier : il lit de grands auteurs, beaucoup de philosophie, admettant lui-même qu'il n'y comprend pas grand-chose.

Il prend de haut toutes les personnes qui l'entourent, et en particulier les gens de sa condition. Il leur crache à la gueule son mépris.

Il dénigre particulièrement les femmes, êtres inférieurs apparemment pour lui.

Il se montre violent avec les insectes, les crabes (pas d'animal à sang chaud cependant) et envers lui-même quand il s'inflige quelques blessures.

Il ment, à tout bout de champ.

Et surtout, il part dans des tas de délires : il se raconte des histoires dont il est invariablement le héros incompris ; il réfléchit à sa condition qu'il trouve tout à fait injuste, puisqu'il est un génie mais le seul à le savoir, ressassant sur son sort, tout en insistant sur le fait qu'il ne se plaint pas ; beaucoup de dialogues du livre sont de beaux dialogues de sourd à cause de lui…



Mais, Bandini est très préoccupé par ses femmes, celles des magazines avec lesquelles il s'inventent des histoires, quelques autres plus réelles aussi.

Mais, Bandini réagit violemment à la bigoterie de sa soeur.

D'ailleurs, quand il pense son avenir entravé, qu'il met cela sur le dos de « ses femmes » (celles qui lui tournent la tête), il cherche un moment à retrouver les prières qui l'apaisaient quand il était enfant.

Quelques autres passages suggèrent une réflexion sur l'éducation religieuse et ses répercussions sur les jeunes hommes à l'éveil de leur sexualité.


Je reste sceptique pour celui-ci mais à voir, maintenant que Bandini a pris la route de Los Angeles, ce qu'il fera de sa condition…





Influences soul, reggae, blues. Et une petite merveille dans le texte, très à propos ici :

« […]
Johnny j'savais pas vraiment ce que j'foutais là
Mais y'avait du taf alors j'y suis allé voilà
Johnny j'voulais un peu de grisby et puis rentrer chez moi
Mais le temps et les années ont dit :
« ça s'passera pas comme ça ! »
Johnny le fossoyeur poète à ses heures
Johnny le petit menteur et sa soeur qui vend des fleurs
Johnny tu t'es pas levé ce matin pour aller à la messe
Ta femme t'a jamais pardonné ta passion pour les fesses
Johnny t'en as déjà trop dit
Fout le camp et en vitesse
Avant que le bitume ne te blesse
Johnny c'est lui, Johnny c'est vous, Johnny c'est moi
Faites bien gaffe à vous
Et m'oubliez pas

J'ai quelques vices mais j'suis peace
Bien plus clean que le palais de la justice
Si j'fais des vieux os faut pas que ça soit à l'hospice
J'profite mais si je sais qu'ça glisse
Avec le vent comme complice… »

Extrait de « Avec le vent », Anis :
https://www.youtube.com/watch?v=hTrxHUpsYUI
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Deuxième volet des aventures d'Arturo Bandini, mais premier roman de John Fante, publié après sa mort, La route de Los Angeles m'a fait l'effet d'une douche froide après Bandini, qui n'était pas parfait, mais qui n'en restait pas moins intéressant et prometteur.

Arturo est désormais un jeune adulte qui vit à Los Angeles, et qui doit subvenir aux besoins de sa mère et de sa soeur (ses deux frères du premier volet sont en effet ici devenus une soeur, mais passons l'incohérence narrative…) après la mort de son père : pour cela, il multiplie les petits boulots, tous plus ingrats les uns que les autres, tout en gardant du temps pour assouvir sa passion pour l'écriture, l'ambition ultime de son existence morose étant de devenir un génial écrivain.

S'en suit en cela, dans ce bref roman, une description de moments du quotidien d'Arturo, moments horriblement banals qui mettent en évidence un jeune homme sûr de lui et de son talent, d'un égocentrisme ampoulé qui le rend antipathique à son entourage, qui prend tout à la légère, car pas à la mesure de son envergure. Ironie et dérision sont légion dans la peinture de ce personnage que nous propose Fante, bien entendu, mais Arturo est bien loin d'avoir la carrure de l'anti-héros que l'on pouvait pressentir dans Bandini. Je l'ai en effet trouvé bien fade, plus proche d'une caricature que du personnage tout en profondeur et en complexité que j'avais apprécié précédemment. Où l'on sent que c'est ici un premier roman, en ce qu'il est très artificiel et inabouti : les ficelles romanesques sont en effet visibles de bout en bout, et l'ensemble manque de tripes, de sincérité, au contraire du précédent également. J'ai eu la sensation de lire un galop d'essai permettant à la suite de s'épanouir et de prendre vraiment corps dans un style plus personnel, et bien plus intéressant. Ce que Demande à la poussière, troisième volet des aventures d'Arturo, déjà dans ma PAL, me confirmera… ou non.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Fantasque, loufoque, et même, osons le mot, déjanté. Mais une fois le principe accepté, on se laisse emporter dans les "tribulations" d'Arturo Bandini et ce grâce à une écriture soignée, subtile et très riche.
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John Fante à travers son premier roman La route de Los Angeles (écrit en 1933 mais publié en 1985) nous compte une vie de galérien fait de petits boulots, de prise de becs avec sa génitrice et de paluchage sur l'ancêtre de playboy. Une sorte d'Orelsan old school, un joyeux loser qui l'assume pleinement.

La trame se situe au lendemain de la grande dépression de 1930 et met en scène Arturo Bandini, écrivain en devenir. On peut aisément spéculer qu'Arturo Bandini se trouve être l'alter ego de Fante qui y fait ici ses premières armes en biture.
L'ambiance est posée, c'est celle d'un capitalisme moderne et de l'exploitation de l'homme par l'homme mais sous couvert d'humour et d'absurdité. Bandini encourage Manuel un ouvrier de l'usine à se rebeller en demandant « du lait » car « les gosses de riche barbotent dans des hectolitres de lait ».

On trouve aussi des passages dithyrambiques ou le héros se voit comme le plus grand écrivain que le monde ait connu. Il paie des dizaines de milliers de dollars à des prostitués imaginaires et se rêve en grand seigneur alors que son travail à la conserverie de poisson imbibe le plus petit centimètre de sa peau. On en sentirait presque la puanteur.

Charles Bukowski vénérait Fante. Même vie d'ivrogne, même Los Angeles mythique, ses rades pourris et son cortège de femmes qui passe et trépasse. Les similitudes sont légion. Les boulots alimentaires s'enchainent et on y retrouve le même dédain pour toute forme d'autorité. On touche certains moments de grâce lorsque dans une introspection Arturo se demande si Nietzsche « soutien la comparaison » avec une jolie fille de magazine.

Je me suis essayé à un exercice, lire des passages à haute voix. C'est vivant, c'est méditerranéen, ça gueule et ça fait du bien !
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La route de Los Angeles est le premier roman de John Fante, écrit dans les années 30, mais publié de manière posthume, dans les années 80.
John Fante, donne vie à son alter ego, Arthuro Bandini, qui vivote, et squatte chez sa mère et sa soeur. Il bosse dans une conserverie de poisson mais se rêve écrivain. D'ailleurs, il se croit déjà au dessus des autres. Il est méprisant et n'aime personne. Il emprunte des essais à la bibliothèque et en apprend des extraits par coeur sans comprendre...
Bref, un personnage détestable dont on finit pourtant par s'attacher.
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