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sur 578 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a bien longtemps que je voulais lire Faulkner. Un des grands auteurs américains du XXe siècle. Plus précisément, le grand écrivain du Sud. J'avais bien essayé "Les palmiers sauvages" sans succès, abandonné au bout de quelques pages. Et puis, récemment, à la lecture des critiques de "Sanctuaire", je me suis dit que je pourrais réessayer. Alors je me suis efforcé d'aller jusqu'au bout. Ce fut laborieux, mais j'y suis arrivé. Pour un résultat assez mitigé, niveau plaisir. Comme je l'ai lu dans une critique, on a bien du mal à s'y retrouver dans ce foisonnement de personnages. Mais, si on se laisse aller à l'ambiance, on finit par pouvoir reconstituer cahincaha le puzzle de l'intrigue dans son entier. Ce qui m'a quand même étonné, c'est cet immense talent qui permet au lecteur de saisir l'ambiance, l'environnement, mais aussi l'action ou la non-action des personnages. On ressent cette lourdeur, cette pesanteur de ce pays, de ces gens englués dans leur survie. le personnage qui m'a le plus intéressé est Temple Drake, cette jeune victime entre les mains de tous ces hommes, qui sont finalement également des victimes. On peut aussi bien admirer le courage de Horace de s'élever contre l'injustice. Je ne sais pas si ce livre est véritablement l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier comme le dit Malraux dans sa préface, mais c'est plus une tragédie qu'une intrigue policière. le meurtre est finalement assez secondaire.
Je ne regrette pas de l'avoir lu mais je suis bien content que cette lecture soit terminée. Faulker est un auteur très exigeant, dont la lecture demande beaucoup d'attention.
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Je n'aurais pas dû commencer à lire Faulkner avec ce livre.
Je comprends le scandale qu'il a suscité à sa sortie.
Une histoire violente, glauque , une ambiance très sombre, des personnages plus tordus les uns que les autres, et au milieu une pauvre petite étudiante qualifiée d' "oie blanche" qui sera la victime de leurs actes vicieux.
Je n'ai pas trop accroché à la façon dont est construit le roman, trop fouillis à mon goût, j'ai eu énormément de mal à m'y retrouver et à suivre.
Malgré tout, j'ai apprécié quand l'auteur aborde les sujets de la prohibition et de l'alcool qui coule à flot ( je n'ai jamais vu autant de gens boirent dans un roman : du plus jeune au plus vieux, tout sexe confondu), de la ségrégation (l'action et le procès se déroulent dans le Sud).
le passage du roman dans le bordel est celui qui m'a le plus plu avec miss Reba et ses chiens, et Minnie la servante.
Un roman qui ne me laissera pas un grand souvenir.
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Ce roman fait le récit d'une improbable rencontre entre des bootleggers minables et une jeune fille de bonne famille. (Et là : c'est le drame.)
Ne lisez pas la suite (ni la préface d'André Malraux), à moins de connaitre ce livre.

C'est ça la morale de l'histoire ? Ou disons plutôt : c'est ça le propos de l'auteur ? Car Faulkner ne cherche pas à être moral. "J'écrivais des livres et j'y prenais beaucoup de plaisir. Mais un jour je me dis : Et si cela me rapportait de l'argent ? Alors j'ai songé à ce que je pouvais imaginer de plus horrible et je l'ai mis sur le papier." C'est Faulkner qui le dit.
Après... il y a son style inimitable.
L'ambiance est glauque ? le bruit de la viande qui cuit dans la poêle. Les yeux blancs du bébé léthargique. Les fleurs tombées qui pourrissent au sol.
La situation dérape ? Il nous embrouille avec un point de vue qui change à l'intérieur même du paragraphe.
Mais l'effet Faulkner se dissipe sans doute après la première lecture, car j'ai trouvé cet opus nettement moins inspiré que le bruit et la fureur. Les ellipses, les sauts d'un personnage à l'autre... j'ai eu un sentiment de déjà vu.
Traduction de René-Noël Raimbault et Henri Delgove, sans doute réussie à l'époque, mais qui mériterait un toilettage pour être lue au 21ème s.
LC thématique de janvier 2022 : ''États-Unis et Canada”
Challenge Nobel
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Loin de moi l'idée de faire un résumé du livre de Faulkner. D'abord parce qu'internet en regorge, comme de tout le reste, mais surtout parce que j'en serai presque incapable. Loin de moi, aussi, l'idée de me venter, mais il est fort rare que je ne comprenne pas vraiment une histoire... et j'avoue pourtant être aujourd'hui non loin du statut d'incompréhension devant ces pages lues sans en saisir pleinement le sens et la portée. Que nous dit Faulkner en ces lignes ? Pourquoi tant d'hésitation à écrire ce qu'il voudrait écrire mais que l'on sent qu'il n'écrira pas ? Pourquoi tant de détours, de non-dits, de vagues et de violence cachée ?
Cela pourrait bien marcher, je veux dire le vague, l'inconnu, le brouillard... s'ils n'étaient pas usés jusqu'à la corde. S'ils ne cachaient pas tout l'intérêt même qu'on porte au livre. Que l'auteur désempare le lecteur, aucun problème à cela, qu'il sous-entende de nombreuses choses sans les mentionner explicitement, aucun soucis non plus, mais qu'il n'en fasse rien, qu'il laisse les choses errer à leur gré sous leur couverture de feutre épais, sans jamais leur donner un coup de pouce (de plume) pour les éclaircir et leur offrir le sens qu'elles méritent, voilà qui n'est que moitié de littérature.

C'est carrément vache de dire cela de Faulkner, qu'il n'est que moitié de littérature. C'est bien prétentieux de ma part, d'ailleurs. J'y vais probablement un peu fort. Mais j'ai besoin d'avouer que je suis déçue. Je m'attendais à quelque chose de grandiose, peut-être ais-je zappé ce grandiose trop grandiose pour moi, le grandiose Faulkner, l'auteur de l'Amérique. J'y ai trouvé un homme qui sait manier la plume sans obstacle et qui pourtant abat lui-même des tronc d'arbre sur sa propre route. Pourquoi ne pas jouer plus encore avec le personnage de Temple, si énigmatique : tantôt victime tantôt actrice de sa propre déchéance ? Pourquoi élaguer des personnages si puissants au début du livre, pour les rendre inaccessibles et embrouillés avec leur propre rôle (indéfini) par la suite ? Pourquoi cette intrigue obscure et impénétrable ?

Finalement, à bien réfléchir un peu d'explicite manque. de dire les choses un peu plus froidement, plus durement, cruellement même, aurait donné une voix plus séduisante au livre et à l'intrigue. Les personnages, déjà cruels, auraient gagné en profondeur. L'oeuvre serait passée du brouillard à l'ensorcellement. Ce qui n'est que mon avis. Mais bon, peut-être est-ce là le grandiose de Faulkner avec Sanctuaire... que l'on refasse encore et encore le livre, chacun à son propre compte, s'en jamais en altérer l'étrangeté. Et que celui-ci reste pur et intouché dans son hermétisme broussailleux.

Au bout du compte, je n'arrive pas à regretter d'avoir insisté et lu Faulkner. Peut-être l'intrigue est-elle sombre, hermétique, mais le style est là et ces lignes parlent d'elles-mêmes, sont closes sur elles-mêmes tout en étant vraies. Elles parlent de cette vérité indicible pour nous, mortels, mais que seuls certains ont su communiquer à l'instar de Faulkner. A ce niveau là, peu importe -presque- tout le reste.

[à lire aussi l'incroyable préface d'André Malraux, éblouissante, qui donne à elle seule envie de lire ce livre]
Lien : https://jusdereglisse.blogsp..
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J'aurais donc attendu quelques décennies avant de me décider à faire une nouvelle incursion dans un roman de Faulkner.
Après Sartoris, Sanctuaire, donc.
La première chose qui frappe c'est la façon dont sont construits et manipulés les personnages qui semblent n'exister que dans leurs interactions avec les autres et qui progressivement, semblent comme sortir d'eux même pour accéder a un statut assez proche de la figure emblématique d'une tragédie antique.
On peine parfois dans le même temps à les identifier dans la mesure ou Faulkner lui-même brouille nos radars en substituant leurs noms par des pronoms.
Mais la marque du livre , sa signature littéraire c'est avant tout cette construction elliptique du récit, ou les faits saillants, les pics dramatiques, le jaillissement de la violence sont invisibilités ou n'apparaissaient comme périphériques, exsangues, au détour d'une phrase.
Ce procédé comme celui de faire évoluer ses personnages dans un environnement notamment naturel plutôt apaisé et sans hostilité, contribue à mettre en relief la noirceur anthropologique du milieu de bootleggers ou se déroule le drame, mais aussi la tristesse, le versant sombre de l'ensemble des personnages.
On a beaucoup glosé sur la façon dont Faulkner avec ce livre caractériserait le Mal absolu. Outre que cette acception religieuse réactionnaire ne veut pas dire grand-chose tant sur le plan anthropologique, sociologique et historique, le livre en inscrivant son récit dans le vieux sud paupérisé et interlope des années 20, s'attache au contraire à délivrer un regard situé et quasi documentaire sur sur la condition humaine celle d êtres transis dans leur déterminations sociales et des abimes existentiels ou celles-ci les précipitent.

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Le roman d'une descente aux enfers.
Un roman puissant, sulfureux, qui demande une lecture très très attentive ou, peut-être comme je l'ai fait, deux lectures à quelques semaines d'intervalle.
Je vous propose d'élucider ce qui dans ce roman, l'emporte : la pitié et la compassion pour Temple Drake l'héroïne, la colère et l'effroi envers Popeye ?
Ou par dessus tout comme pour moi : l'admiration pour la construction tordue et maléfique du récit.
Popeye est un gangster froid, cruel, un gringalet dangereux sa silhouette a « la méchante minceur de l'étain embouti », rien de normal en lui, c'est la malveillance faite homme.
Popeye va commettre l'irréparable, Temple Drake va en faire les frais.

Temple elle c'est une jeune fille de bonne famille « Mon père est juge » répète t-elle à satiété, mais c'est une jeune fille qui aime s'encanailler.
Horace Benbow l'avocat va lui aussi croiser la route de Temple, lui c'est la lâcheté personnifiée et son portrait dit à peu près tout ce que Faulkner pense de la justice.
Temple Drake va passer très vite de « il va m'arriver quelque chose ? » à « il m'arrive quelque chose » Ruby Lamar, l'ancienne prostituée tente de protéger Temple, de l'avertir mais elle est sans illusion sur ce qui va arriver. Temple Drake a mis le doigt dans la spirale du mal.

Faulkner nous fait la liste de toutes les turpitudes : le viol, le meurtre et l'arrestation d'un innocent.
Faulkner ne décrit jamais les scènes les plus violentes mais il les suggère et c'est bien pire. Il laisse le lecteur les imaginer, on touche le mal du doigt, c'est un puit sans fond.
Tout homme a ses propres ténèbres, l'auteur les décline une à une.

On est hanté par la chaleur du Mississippi, par la puissance maléfique de Popeye, le récit est pétri d'allusions bibliques et chacun sait que les récits bibliques ne sont pas des parcours de douceur et de bonté.
L'auteur fait suivre de fausses pistes à son lecteur, il faut attendre la fin du roman pour connaitre l'histoire dans son entier. Il arrache les masques, il nous fait toucher du doigt la violence du désir, les abîmes du mal.
Un roman où la place du traducteur est très importante
Camus disait que ce roman était un chef-d'oeuvre.
Malraux que « Sanctuaire, c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.»
André Gide lui a « pensé devenir fou d'horreur et de détresse en lisant Sanctuaire

Parfois, parfois, l'on voudrait n'avoir jamais commencé ce roman. Pourtant je vous invite à lui faire une place dans votre bibliothèque car comme le dit un de ses commentateurs « l'oeuvre vaut mieux que sa sulfureuse et tapageuse réputation »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Sixième roman de William Faulkner, Sanctuaire est son oeuvre la plus sulfureuse et la plus malsaine. Écrite en pleine prohibition (1930), elle mélange alcool, sexe et meurtre. Elle est aussi, d'après la légende, la mal aimée de l'auteur, qui l'aurait écrite pour des raisons alimentaires : « J'écrivais des livres et j'y prenais beaucoup de plaisir. Mais un jour je me dis : Et si cela me rapportait de l'argent ? Alors J'ai songé à ce que je pouvais imaginer de plus horrible et je l'ai mis sur le papier. Je l'envoyai à l'éditeur et il me répondit : "Seigneur, on ne peut pas imprimer ça ! Nous serions tous les deux en prison. »
L'ouvrage rencontre un véritable succès et fait connaître l'auteur au-delà des frontières. C'est ainsi le premier de ses ouvrages traduit en français et le seul qui sera en permanence disponible à la vente entre 1932 et 1960. Bref, il s'agit de son best-seller. Il intéressera d'ailleurs Hollywood qui lui achètera les droits pour une adaptation réalisée en 1933.
Comme d'habitude chez Faulkner, il n'est pas aisé de résumer l'ouvrage sans en déflorer l'intrigue, qui se construit petit à petit sous la forme d'un puzzle de situations et un kaléidoscope de personnages.
Faulkner nous entraîne dans le grand sud, dans le comté imaginaire du Yoknapatawpha, comme dans quasi-totalité de ses romans. Temple Drake - jeune collégienne de bonne famille – part faire la fête avec l'un de ses amis dans une maison délabrée où l'on fabrique et vend illégalement de l'alcool. Son ami a d'ailleurs un penchant prononcé pour la boisson. La nuit qu'ils y passeront tournera au drame et marquera à jamais la vie de ceux qui étaient présents. Je n'en dirai pas plus pour ne rien déflorer mais il faut saluer la prouesse qui consiste à organiser ce récit de telle manière que les évènements majeurs de cette nuit tragiques ne seront jamais décrits, simplement suggérés.
Au-delà de l'intrigue pure et simple, le roman tient grâce à sa galerie de portraits très réussis : un avocat pleutre mais épris de justice, une femme et un enfant suppliciés silencieux, des hommes opaques et violents, une mère maquerelle volubile et surtout ‘'l'héroïne'' - Temple Drake - dont l'attitude morbide est un mystère prompt à passionner les psychanalystes. Les célèbres monologues intérieurs des personnages, qui sont l'une des marques de fabrique de l'auteur, sont en revanche quasiment absents. La nature, qui constitue souvent un personnage à part entière des récits de l'auteur, l'est aussi. Peu de lyrisme donc et peu d'auscultation de la beauté et de la rudesse des grands espaces. le roman est sec, nerveux, sans emphase, sans lumière.
Malraux, dans une préface, résume l'ouvrage de Faulkner par une phrase devenue célèbre : ‘' C'est l'irruption de la tragédie grecque dans le roman policier.'' J'avoue que cette définition m'étonne car elle ne correspond pas le moins du monde à ma lecture. Il n'y a pas véritablement de ‘'policier'' dans ce roman, même si on y trouve un assassinat, un accusé et un procès. Faulkner se moque comme d'une guigne d'organiser le moindre mystère (propre au roman policier) et on n'y perçoit aucune volonté de créer un suspense ou de transformer le lecteur en détective. Quant à l'aspect tragédie grecque, cela peut s'entendre au sens d'une fatalité qui va broyer chacun des protagonistes du roman. Mais dans les tragédies les coeurs sont – il me semble – nobles et les dilemmes trouvent leurs sources dans le profond et le sacré. Ici quasiment l'ensemble des personnages porte en lui quelque chose de minable et/ou de malsain, je n'ai en tout cas ressenti chez aucun des protagonistes la moindre grandeur d'âme. Il s'agit d'une histoire terrible construite autour de personnages souvent détestables ou pitoyables. Seul l'avocat semble mû par une véritable bonté d'âme, mais il est dès les premières lignes du livre rendu ridicule…
En résumé, je n'ai pas retrouvé le Faulkner que j'aimais ici. Même si je reconnais à ce livre de grandes qualités, ma lecture ne m'a pas permis de retrouver la beauté formelle et humaine d'un Lumière d'aout pour qui finalement la phrase de Malraux me paraît bien plus appropriée.

Tom la Patate

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Voilà un livre qui me laisse franchement mitigée. Mitigée sur les intentions de l'auteur et son écriture. Attention cette critique est un total spoiler passé le premier paragraphe.

Faulkner a une patte bien à lui, on ne peut le nier. Rarement j'ai été aussi perdue en lisant un récit. On croit suivre ; les phrases, séparément, ont bien un sens, mais quand on les met bout à bout on ne comprend plus rien ! de qui parle t-il ? Y a un nouveau personnage ? Non, il parle du même depuis tout à l'heure... ou bien c'est l'autre ? Et cette manie de l'ellipse. On coupe, on coupe, alors accrochez vous.

Sur le fond, on plonge dans les bas-fonds c'est le cas de le dire. Avec des personnages au choix détestables, paumés, pauvres, au bout du rouleau, calculateurs... Bref, que du beau monde.

Les 100 premières pages ont été particulièrement atroces de mon point de vue. On suit le trajet de deux jeunes amants du milieu bourgeois. La fille fait le mur avec son copain. le type a bu et ils ont un accident. Ils sont proche d'une baraque où il font escale. Là, Gowan continue à se biturer avec les 3 autres types au lieu d'essayer de trouver une autre voiture pour ramener Temple dans son école. Faulkner prolonge encore et encore cette étape, avec une angoisse croissante la nuit venant : Temple n'est pas en sécurité avec ces hommes brutaux. La seule autre femme présente lui fait comprendre (sait-elle ce qu'est un "vrai homme" ?).

Bon, franchement au début j'étais agacée, tout de suite pourquoi ces pauvres péquenauds voudraient la violer et puis merci la définition du vrai homme, très flatteur. Pauvre = connard ? Mais, bon, la décision de l'auteur est ainsi, oui, Temple y passera et sera enlevée par son agresseur qui plus est. Et un homme sera tué, le seul de son côté cette nuit-là. Et son amant au lieu de la sortir de là s'en va lâchement. Donc Gowan est le premier connard dans tout ça et bizarrement sera jamais évoqué par la suite.

Après avoir passé plus de 100 pages sur le "cas" de Temple, on se concentre sur Goodwin, présent cette nuit là, et accusé à tort d'avoir tué son collègue. Comme si c'était le sujet principal. Je veux dire, c'est complètement retord comme procédé. Comme si quelque part, Temple une fois violée, ne servait plus, n'était qu'un procédé scénaristique pour mettre de la tension dans le récit. L'honneur est perdu à jamais, il n'y a plus que la vie de cet homme à sauver. On comprend même par la suite que son père l'a à peine cherchée et a fait semblant de la retrouver ! Et l'avocat de Goodwin la retrouve mais n'essaye pas de l'aider. Tout ça n'a pas de sens !

Bref, par l'acte de deux hommes, Gowan, et Popeye (nom très ironique au passage puisqu'il s'agit d'un gringalet malformé), le vrai coupable, le malheur se répand. L'accusé, Goodwin, sera jugé coupable à cause de Temple qui affirme qu'il est le coupable (mais pourquoi agit-elle ainsi ? des informations ont pu m'échapper...) du meurtre et visiblement de son viol. La justice rend justice à côté de la plaque. Popeye, quant à lui, sera jugé pour un crime qu'il n'a pas non plus commis.

C'est un tableau de la misère humaine, tant pécuniaire que sentimentale que nous fait Faulkner à travers une galerie de personnages terribles. L'avocat voudrait quitter sa femme, ne sait plus quoi faire de sa vie. Popeye le violeur est en fait impuissant et regarde Temple coucher avec un autre homme. Sa logeuse est complètement alcoolique (et couchait avec son père?), tout comme le devient Temple pour surmonter sa situation de femme captive. La femme de Goodwin a une vie de misère bercée par la prostitution et un mari violent... Qui quant à lui finit immolé par des citoyens fous furieux.

En définitive peut-on dire que c'est une fresque de l'immoralité, du désarroi et du malheur ? Oui, assez. A ne pas lire en cas de dépression.
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Premier livre lu de cet auteur sud américain du début du siècle dernier. J'ai du m'accrocher pour entrer dans un univers opaque voire glauque et tragique où ses personnages vivent péniblement et marchent vers leurs destins irrémédiables.
Histoire juste esquissée du viol d'une jeune écervelée catapultée dans un repaire sordide de trafiquants d'alcool où s'entrecroisent alcooliques, dégénérés, crétins et meurtrier mutiques et inquiétants.
Viol puis jugement d'un innocent condamné à tort.
Là n'est vraiment pas le propos.
C'est plutôt la peinture noire de cette fatalité qui colle à chacun.
Ambiance oppressante.
Lu en 2006.
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Ayant souvent entendu parler de cet auteur je me devais de le lire.

J'ai donc commencé sanctuaire pleine d'entrain mais j'ai été rapidement freiné.


-- En effet une succession de multiples personnages avec une intrigue qui mets du temps à arriver, entre roman psychologique et thriller policier mon avis balance.

Je ne saurais qualifier ce livre, dans lequel je n'ai pas compris certains passages.

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