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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si le monde a une fin, elle s'appelle Bluff. Les maoris la nomment Murihiku, la queue du monde. Localité à l'extrême sud de la Nouvelle Zélande, ce petit port de pêche accueille un jour un français. Ce dernier embarque sur le navire de Rongo Walker, vieux loup de mer, avec comme second Tamatoa, une montagne de muscle et toute la science du peuple du pacifique, du temps où les blancs n'avaient pas corrompu cette région du monde.
David Fauquemberg raconte cette rencontre fabuleuse entre homme et mer, où les éléments sont les acteurs que l'on ne peut ignorer, course à la pêche miraculeuse de langoustes, dont le court artificiellement haut permettrait au vieux loup de mer de payer ses dettes. Il raconte cette nature dont les autochtones en ont une connaissance antédiluvienne et qu'ils respectent. Il explique aussi cette science de la navigation en plein océan pacifique, à l'aide juste du vol des oiseaux et du reflets des étoiles. Une autre façon d'appréhender le monde, sans la technologie, sans esprit vicié.
Et, lorsque l'homme décide de braver la fatalité d'une nature qui n'offre pas ce qu'il espérait lui voler, la sentence abrupte et inévitable : la tempête.
David Fauquemberg écrit sur la sagesse des anciens et sur le manque d'humilité de l'homme moderne.
Son roman est un voyage, une très belle leçon, à découvrir et à retenir.
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Quand il arrive à Bluff après 10 mois de marche le Français est au bout du voyage. Il a traversé l'île sud de la Nouvelle-Zélande au départ de Nelson. Arrivé à Bluff Harbor, il est au bout du voyage , nulle part où aller de l'avant , c'est le bout du bout du monde ! Alors quand dans ce bar, l'Anchorage, il croise le chemin et le regard de Rongo Walker le skipper maori et celui de son second Tamatoa le tahitien, il sait qu'une porte vient de s'ouvrir. Qu'y a t'il derrière la porte ? Peu lui importe au fond . ...La campagne de pêche débute bientôt , le voilà enrôlé sur le Torooa , un caseyeur petit mais robuste en route pour la pêche à la langouste...
Certes Bluff est un roman d'aventures mais bien plus que cela . Tout d'abord c'est un hymne à la nature personnage principal du livre, nature où les hommes évoluent certains la respectant "religieusement" d'autres la profanant . Des figures de personnalités océaniennes respectées et respectables traversent le récit, Papa Mau le navigateur capable de voyager sans instruments et se diriger rien qu'en observant le ciel, le vol des oiseaux comme l'ont fait les anciens , Hope Tuwhare le poète et Papa Marii rendu célèbre pour avoir pêché un espadon marlin bleu de plus d'une tonne !. Un magnifique roman, chant d'amour pour ce continent et ses hommes, L'Océanie , un seul pays dont les habitants sont éparpillés sur les différentes îles du continent, unie autour d'une culture et d'une façon de voir la vie, le respect des anciens et des coutumes transmises de génération en génération qui survivent contre vents et marées. Un très beau roman ,
Merci beaucoup aux éditions Stock via Netgalley pour ce partage
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Bluff de David Fauquemberg est un très joli roman d'aventure qui nous emmène en Nouvelle-Zélande, à Bluff.
Quel plaisir de partir au bout du monde tout en restant sous sa couette :) Direction l'Anchorage Café où nous faisons connaissance avec le Français, qui a traversé l'île à pied pour arriver à Bluff Harbor ; mais aussi avec Rango Walker le patron pêcheur, et son second : le tahitien Tamatoa.
Tous trois vont voyager ensemble , pour la saison de la pêche à la langouste,et nous faire découvrir l'Océanie, la froide Océanie bien loin de celle des cartes postales.
J'ai aimé la plume de David Fauquembert, j'apprécie les romans se déroulant en mer et j'ai apprécié l'ambiance de Bluff.
C'est un très joli livre, lu très rapidement, et qui mérite bien cinq étoiles :)
Merci aux éditions Stock et à net galley pour la découverte.
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Septembre à Bluff Harbour, là-bas au sud de l'île du Sud de la Nouvelle Zélande. Débute la saison de la pêche aux langoustes, rude métier pour ces hommes, dont le salaire dépendra de ce qu'ils rapporteront, même si pour y parvenir, ils doivent mettre leur vie en danger. le Français ( Frenchie)est arrivé là, au bout d'une longue marche, et c'est à l'Anchorage Café qu'il rencontre Rongo Walker, skipper sur le bateau de pêche qu'il a hérité de son père, et Tamatoa, un colosse tahitien, second sur le navire. Ils vont partir ensemble, sur le "Toroa" et connaître des jours d'amitié et d'épreuves, avec , pour toutes distractions, les récits de Rongo Walker, qui disent les dieux et les hommes, les poètes et les aventuriers.
Un livre inoubliable, qui fait voyager dans la lointaine et froide Océanie, celle qu'on ignore, parce que ce n'est pas celle qu'on montre sur les cartes postales. Et l'écriture de David Fauquemberg est si forte, si ample, qu'on ne peut s'empêcher de la comparer aux immenses vagues de la mer de Tasman.
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Imaginez un coin de l'enfer, battu par les vents et la marée, un petit port de pêche aux confins Sud de la Nouvelle-Zélande, une nature d'une beauté violente, énorme, gigantesque, où la forêt court jusqu'à la mer, sombre, opaque et impénétrable sous un ciel privé d'étoiles; où les bateaux, de vieux caseyeurs patinés par des courants trop forts, risquent l'écueil à chaque sortie, brinquebalés sur un océan dont les récifs guettent le navigateur malchanceux à fleur d'eau, en adversaires sournois et infatigables; où les nuages sont si bas que leur coton ne fait plus qu'un avec l'écume. Un monde inhospitalier, rageur et vociférant fait de gris, de bleu et de froid.

Bienvenue à Bluff.

C'est là que le Français - on ne le connaîtra jamais que sous ce nom - débarque, après dix mois d'errance dans les terres néo-zélandaises, qu'il a traversées de part en part, à pied et en solitaire. Sur ses épaules, un bagage qu'on devine lourd, un passé aux traces profondes. Un abîme de silence qui trouvera écho auprès de Tamatoa, le géant tahitien impassible et Rongo Walker, le vieux skipper maori, capitaine aguerri du Toroa, un rafiot de quarante pieds au centre duquel trône une cuve galvanisée : le vivier à langoustes. Car c'est là toute l'économie locale de Bluff. La langouste. Une bête que le Français décrit comme repoussante avec sa cuirasse épineuse, vérolée, ses yeux protubérants, les cornes sur l'avant du rostre et ses airs de blatte démesurée...mais un trésor marin dont les cours , s'envolant sur les marchés de Hong Kong ou Singapour, peuvent décider de la vie ou de la mort des pêcheurs d'ici. Alors, le Français s'embarque, engagé par le maori qui ne rechigne pas sur de la main-d'oeuvre supplémentaire, et les trois hommes quittent le port.

Bluff, c'est un roman d'aventures, un boat-movie, entre Moby Dick, The Perfect Storm, les Révoltés du Bounty et un documentaire de David Attenborough. On se laisse emporter par les flots, pantelants devant cette nature furieuse et magnifique, croquée par une plume virtuose, chantée par un maori amoureux de son pays, une histoire toujours prête au bout de la langue pour expliquer les caprices de cet océan indomptable, où l'homme ne peut survivre qu'à force d'humilité et de gratitude. On frémit avec le Français quand des vagues aussi hautes que des immeubles de quinze étages s'écrasent sur le pont du Toroa, que la houle l'emporte à la verticale pour mieux le fracasser dans ses creux, dans un grand gémissement de bois et de moteur diesel poussif. On grelotte avec lui et on réchauffe, comme lui, nos doigts gourds autour d'un thermos de café brûlant ou une fricassée de coquillages grands comme la main. Enfin, on découvre, émerveillés et les yeux plein d'étoiles, une Océanie faite de culture orale, de sagesse mythologique et de science marine née de l'observation et de la communion avec la nature.

Car, au-delà de l'histoire des hommes, Bluff, c'est un chant d'amour pour la Nature avec un grand N. Une critique acerbe du monde des pakehas qui n'aiment que l'argent et vivent trop vite et un plaidoyer pour un monde où le temps s'écoule au rythme des saisons, au rythme de la pirogue qui attend, immobile, que les étoiles et la mer fassent venir à elle son île. Au rythme de Titi et de Kuaka, les grands voyageurs, oiseaux sacrés des îles du Sud et du Nord, qui reviennent chaque année, exactement au même endroit, d'aussi loin que les anciens puissent se le rappeler. Autant dire que ça a fait vibrer de sacrées cordes chez moi...et que je m'en irais bien, moi aussi, assister au retour de Titi et Kuaka, me perdre dans le vacarme de leurs hurlement joyeux et guetter l'apparition d'un cerf gris sur un rivage déchiré entre brume et pins.
Lien : https://wp.me/s8RTO7-bluffee
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T'as déjà mangé des langoustes ?
Tu savais qu'elles migraient, une fois tous les vingt ans ?
Moi non plus.
J'ai croisé David Fauquemberg dans le magazine qui s'appelle XXI. Et sa plume m'avait déjà étonné par la limpidité des mots qu'il dépose sur le papier. Alors quand j'ai aperçu la couverture de « Bluff », j'ai tilté.
Tu sais que je n'aime pas trop te raconter les histoires que les auteurs nous font partager. Tu sais que les résumés parce qu'on a rien à dire, ça me gonfle quand je les vois sur le ouaibe. Alors pour ne pas changer une équipe qui gagne, cette fois encore, pas de résumé, pas de pitch, comme ils disent. Pas utile de t'expliquer de quoi le roman parle, tu verras.
Juste des mots, des émotions, des apnées et des odeurs, le vacarme de l'océan quand il est en colère, les chants des navigateurs qui ont traversé les grandes eaux en regardant les étoiles et les oiseaux, en écoutant les vagues et les cris du vent.
Le Frenchy, il est au bout de sa route, et tu sauras jamais pourquoi il est arrivé là. Sans doute parce que les étoiles, justement, l'ont amené juste ici, au bord de la terre, pour croiser les pêcheurs de langoustes.
Sans doute.
Les premiers mots du roman te jettent dans cette histoire, la tête la première, et tu vas tourner les pages pour apprendre, toi aussi, à suivre les étoiles pour ne pas perdre le chemin qui te ramènera chez toi, pour apprendre, toi aussi, les chants des héros de la Polynésie, les aventures presque magiques que les anciens racontent aux enfants pour qu'ils n'oublient jamais d'où ils viennent.
Tu vas oublier de respirer quand les vagues submergeront le bateau, tu vas regarder Tamatoa soulever des casiers de plus de cent kilos comme s'ils n'étaient que des cartons vides, et tu vas comprendre comment l'amitié se forge, à coups de bélier donnés par l'océan, entre les hommes qui naviguent et pour qui chacune des sorties de pêche est une aventure où la vie ne pèse pas plus lourd qu'un bois flotté sur l'écume.
La violence et la douceur, les histoires qui font les hommes, celles que Rongo Walker va te raconter, la peur face aux murs de dix mètres venus renverser le bateau, le goût du café sur ta langue, sorti d'un vieux Thermos et le bruit des langoustes, dans le vivier, celui des carapaces qui s'entrechoquent…

Peut-être que c'est leur façon à elles de hurler quand elles sortent de l'eau. Peut-être.

Et puis tu vas entendre la poésie des mots de David Fauquemberg, même si comme moi, tu n'es pas allé beaucoup plus loin que François Villon et ses pendus, ces mots vont te percuter avec la violence des émotions qu'ils procurent.
Tu vas même imaginer de la poésie en entendant Tamatoa, le tahitien colossal, dire ses mots à lui que tu ne comprendras pas.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/b..
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On aime :
❤️ Un véritable page-turner, un vrai thriller qui au passage, nous en apprend beaucoup sur les migrations du Pacifique : celles des polynésiens bien sûr, celles de certains étonnants oiseaux, celles des huit houles de l'océan et même celles des langoustes !
le contexte :
C'est tout là-bas, dans ce dernier poste avancé de l'humanité, dans les terres habitées les plus australes, que le frenchy David Fauquemberg a choisi de nous emporter, après avoir passé plusieurs mois dans le Pacifique.

L'intrigue :
Les esprits chagrins pourront reprocher à Fauquemberg D en faire un tout petit trop dans le style dépliant touristique sur les gentils sauvages polynésiens aux traditions ancestrales pollués par les colons blancs, façon Vaiana de Disney, mais l'auteur est avant tout un formidable conteur d'histoires et comme les vagues de la Mer de Tasman, ses récits épiques emportent tout dans leurs déferlantes, lecteur compris.
[...] C'était cette histoire-là qu'il fallait raconter, elle contenait toutes les autres.
[...] Crayfish, le mot était dans toutes les bouches : l'or rouge orangé de Bluff, la langouste du Sud dont la saison allait ouvrir. Les pêcheurs parlaient quotas, exportation. À quelle hauteur les marchés asiatiques placeraient-ils la barre, cette année ? En septembre, les pêcheries de la région avaient le monopole et les prix s'envolaient, ils pouvaient dépasser soixante-dix dollars le kilo, vingt de plus pour les pièces de belle taille, pourquoi ne pas rêver des cent dollars ?
Le récit (passionnant, façon thriller) de la pêche à la langouste est entrecoupé des récits (passionnants, façon Histoire de la mer) des grandes navigations polynésiennes dont l'auteur sait nous faire sentir le souffle épique, entre Histoire des explorateurs et légendes des Héros.
Et tout cela se termine sur une vague nostalgique, un brin désabusée.
[...] Là où je vais, il n'y a pas d'île.
Pour celles et ceux qui aiment les crustacés.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Un récit qui nous ramène à nos propres racines. Nous avons honte, société, sous couvert de modernité, d'avoir oublié les savoirs des anciens, d'avoir écrasé des peuples qui savaient.

Honte d'avoir oublié d'écouter la nature, de ne pas avoir appris à cohabiter avec elle.

La mer ne nous laisse pas le choix ici, elle s'impose à nous pour nous rappeler que la nature ne nous appartient pas, que nous lui appartenons.
Ce livre ne nous laisse pas le choix que de comprendre ce que la nature peut nous offrir si
seulement nous le voulions

Et la rencontre de ces deux personnages marins-pêcheurs, des taiseux au grand coeur, burinés par la vie en déracinés-enracinés, qui offrent tout leur sagesse au français qui accepte de rentrer dans leur monde, ainsi que la rencontre de la voix de leurs ancêtres, m'ont été
merveilleuses.

Il existe quelque part ces hommes chez qui sort la voix qui donne la voie, ces hommes que j'aimerais rencontrer.

l'histoire :

Les fjords sauvages de l'extrême sud de la Nouvelle-Zélande

Un français va vivre avec deux marins pêcheurs qui possèdent toute la science de leurs ancêtres
maoris pour naviguer et pêcher: seuls les étoiles, l'océan et les oiseaux peuvent indiquer les directions des bancs et faire apparaître les terres.

Un jour le capitaine oublie d'écouter la nature pour le profit et c'est le début d'un périple immersif tempétueux : nous nous retrouvons
projetés par la houle, avec eux,
pour comprendre le Parler de la
mer, les mots des ancêtres et leur
sagesse devant la nature. Dans une
immense prosternation.
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Par un coup de baguette magique, je viens de quitter "Miss Islande" de Auður Ava Ólafsdóttir pour me retrouver aux antipodes, tout au sud de la Nouvelle-Zélande. C'est un de ces déplacements que permettent les livres, que ce soit dans l'espace, le temps ou les deux à la fois. Mais, foin de déplacement, voyageons ! Entrez dans "Bluff", et vous serez emportés dans un terrible périple, là où l'homme ne laisse pas de traces : sur la mer.

Attention ! Si vous n'avez jamais mis le pied sur un bateau de pêche, si vous n'avez pas senti ne serait-ce qu'une fois la terre rouler durablement quand vous êtes redescendu à quai, si vous n'avez jamais endossé pantalon et veste de ciré ni remonté un casier, si vous ne ne vous êtes pas découvert au retour d'une sortie en mer de larges ecchymoses sur tout le corps comme s'il avait été malmené dans un tambour de machine à laver, je doute que vous puissiez apprécier à sa juste valeur ce livre. Vous seriez dans la position de celui à qui on essaierait de communiquer le goût de la goyave sans qu'il ait jamais pu s'en approcher.

Bien des livres nous ont fait naviguer et affronter une mer déchaînée (par exemple "Le grand marin" de Catherine Poulain, "Racleurs d'océans" d'Anita Conti), mais je ne me souviens pas être arrivé aussi épuisé et estourbi au terme de la lecture d'un compte rendu de tempête. Tempête ? que dis-je ? Typhon, cyclone, cataclysme de la fin des temps !

En contrepoint à ces émotions fortes, le savoir millénaire, la sagesse et la poésie des peuples des Îles du Pacifique viennent fort à propos offrir au lecteur des tranches d'apaisement riches et bienfaisantes. La pirogue vous bercera et vous irez, émerveillés et confiants, à plus de deux mille milles de votre île tomber un mois plus tard pile sur l'île de vos cousins, grain de sable dans le Pacifique. Celui qui vous guidera (personnage réel), sans GPS, ni horloge, ni sextant, ni même astrolabe, connaît la marche des étoiles, la position et le nom de chacune, il sait interpréter la direction et la force de la houle, déduire le cap à tenir de la dérive due aux vents et aux courants et décrypter le moindre signe donné par un oiseau de passage, un nuage ou la lumière du soleil couchant.

Ce livre ne traite pas seulement des éléments naturels et de la navigation. Si la femme en est quasiment absente, l'être humain y est Ô combien présent : respect mutuel entre hommes, amitié rugueuse renforcée par la traversée de l'épreuve, fière attitude face au destin et dignité devant le renoncement.

N'ayez pas peur d'enfiler vos bottes et votre ciré avant de monter à bord : vous sortirez grandis de l'épreuve qui vous attend.
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C'est l'un des sujets de ce roman, les lois impitoyables de la mer. Pour les avoir une seule fois oubliées, Rongo Walker a failli perdre la vie, celle de ses deux équipiers et son bateau. Cela a commencé par une mauvaise pêche, puis par une panne de radio, enfin par un soleil couchant trop rouge annonciateur de tempêtes. Mais l'appât d'une pêche miraculeuse à la langouste, a fait perdre au capitaine sa légendaire prudence. Les descriptions de la mer en furie sont à vous donner le mal de mer et à vous empêcher de dormir. Mais sur un bateau aux conditions de vie si rudes se tissent aussi des liens d'amitié très forts qui nous permettent de comprendre pourquoi et comment les hommes ont de tout temps réussi à vaincre la peur de la mer déchaînée.

Le deuxième thème du roman, ce sont les traditions Mahori, dans des sortes de contes qui s'insèrent dans le roman, elles sont racontées et permettent de comprendre une autre civilisation qui avait une toute autre connaissance de la mer que celle qui permet de naviguer aujourd'hui. Ce sont de très beaux textes qui permettent de réfléchir, encore une fois, à la disparition de civilisations orales qui valaient largement la notre et qu'on n'a ni su comprendre et encore moins respecter.

Si j'étais par moment complètement séduite par ce livre, j'ai, aussi, été moins prise par la répétition des récits traditionnels qui veulent trop démontrer les charmes et les valeurs de ces civilisations. J'ai trouvé les propos répétitifs, ces anciens qui savaient naviguer sans aucune carte ni boussole seulement avec les étoiles, les courants et le sens de la houle, c'est absolument magique mais j'ai eu du mal à m'y intéresser plusieurs fois de suite. Je vois pourtant que ces récits à leur façon accompagnent le roman et que le dernier évoque la fin d'un ancien navigateur mais cela n'a pas suffi à capter toute mon attention. Alors que les récits de la pêche et de la vie sur le bateau m'ont saisie d'effroi et d'admiration. Malgré mes réserves, je ne peux que conseiller la lecture de ce roman j'aimerais tant partager avec vous ce plaisir de lecture. Ne serait-ce que pour vous dépayser (par beau temps) dans des paysages absolument magnifiques et peu connus
Lien : http://luocine.fr/?p=9474
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