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EAN : 9782213654904
368 pages
Fayard (21/08/2013)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Tout part du chant. Dans les barrios gitans d’Andalousie, le flamenco se transmet comme une seconde nature. Quand on ne chante pas, on se raconte entre gens entendus les grands créateurs d’autrefois, leurs styles, leurs mille et une histoires. Vivent ceux qui savent. Lorsque surgit la grâce, on la reconnaît aussitôt. Un soir aura suffi à Manuel El Negro pour entrer dans la légende. L’écho de sa voix retournait l’âme. Moi, je l’accompagnais. J’étais son guitariste, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une trame classique pour réussir un beau roman d'initiation à l'art profond du flamenco.

Publié à l'automne 2013, le troisième roman de David Fauquemberg, après la pêche ouest-australienne de "Nullarbor" et la boxe cubaine de "Mal tiempo", choisit un nouveau point d'ancrage : le flamenco andalou.

Si l'histoire proprement dite, de passion dévorante, d'ascension et de chute d'un personnage, le chanteur Manuel El Negro, racontée par la voix de son ami d'enfance et de succès le guitariste Melchior de la Peña, est plutôt classique, voire banale, David Fauquemberg a su trouver une tonalité habile d'abord, attachante ensuite, et poignante par moments, pour faire partager au lecteur les mystères du flamenco gitan, de la délicate articulation entre musique, chant et danse, du purisme, de la virtuosité et de la tradition devant composer (ou non) avec la "demande" du marché, de l'innovation en musique, du lien artistique forgé au fil des générations par des modes de vie bien particuliers et par des souffrances singulièrement sublimées.

Du cante jondo au cante intermedio, avec le gentil mépris de rigueur à l'égard du cante chico de la part des véritables artistes, l'auteur parvient au fil des pages, de mieux en mieux alors que le destin de Manuel El Negro prend forme, à faire entendre la ferveur, la prise de risque et la folie habitant chaque performance sincère, parsemée des "a'sa" ou des "toma que toma" des palmeros ou du public.

Marquant au passage, dans une belle échappée lors d'un concert à New York, la parenté de situation avec le blues profond, tordant le cou mine de rien, et comme en se jouant, à tout un discours rance sur l'impossibilité d'intégration des peuples gitans, David Fauquemberg réussit ici un émouvant roman d'initiation à un art magnifiquement complexe.
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Vous aimez le flamenco ? Vous adorerez ce livre !
Et même si vous n'êtes pas familier du genre, vous serez sensible à l'intensité de ce texte et à l'émotion qui s'en dégage.
Car c'est une véritable ode à cette forme musicale qu'à écrite David Fauquemberg, avec ce texte flamboyant de poésie.
Le flamenco, c'est avant tout une culture, un art de vivre et, surtout, l'expression d'émotions brut, spontanées et dénuées d'artifices.
Par ses mots, l'auteur nous dévoile l'essence de cette forme si singulière de création et parvient à restituer l'envoûtante atmosphère qui naissent de ces chants.

A travers le parcours imaginaire de deux flamencos, Manuel et Melchior, l'un cantaor et l'autre tocaor - guitariste -, unis par les liens puissants et inconditionnels de l'amitié, on saisit l'âme de ce chant profond. On les suit de leur rencontre sur les bancs de l'école au crépuscule de leur vie. A mesure que grandit leur succès, on les accompagne des villages les plus reculés d'Andalousie à Madrid, puis de l'Espagne à New York et dans les plus grandes capitales mondiales.
Car ces deux-là ont le feu sacré. Ensemble, dans une symbiose parfaite, ils portent leur art à des sommets inégalés. le public, insatiable, les acclame. Manuel et Melchior jouent des nuits entières, se donnant entièrement, sans réserve. Et comme ils ont la chance d'être arrivés à une époque où, après Franco, le flamenco put sortir du cercle étroit des barios de Séville, de Cordoue ou de Jerez pour se faire connaître dans le monde entier, ils ne s'accordent aucun répit.

Dans le sillage d'Antonio Gades et de Paco de Lucia, nombreux furent ceux qui profitèrent de cet engouement. Les plus grands artistes côtoyaient les pâles interprètes qui se jetaient dans ce qui était devenu une carrière. Les tournées, les enregistrements de disques, les cachets confortables faillirent bien avoir la peau de cet art ancré dans une terre et chantant les aspects les plus simples de l'existence - l'amour, la mort, la douleur, la joie de vivre, l'amitié, le bonheur d'être ensemble, la beauté.
Mais que peut-il bien advenir de l'émotion originelle et de la sincérité lorsqu'on doit chanter et jouer sur commande, tous les soirs, inlassablement ?

Le grand Manuel faillit bien s'y perdre, qui se mit à chercher dans l'alcool, dans la drogue, dans les plaisirs éphémères les émotions dont l'éloignement de sa terre, de des amis et de sa famille l'avait coupé. le public, celui des aficionados, ne s'y trompa pas, et tourna le dos à celui qui s'était égaré. Ce n'est qu'au prix d'un retour à ses racines que Manuel pourrait, peut-être, retrouver sa voix, son identité et son incomparable talent...

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Acheté lors de mes vacances en Espagne... Je me suis laissée tentée par la thématique du Flamenco, de l'Andalousie...
Je n'ai pas accroché au style d'écriture de l'auteur.
Le personnage principale raconte sa passion pour le Flamenco et ses grandes figures... Sur les 50 premières pages, il passe d'un personnage à un autre avec quelques détails... Je n'y ai pas vu d'histoire, je me suis perdue en route comme si je lisais une liste de personnages donnée en lien avec quelques souvenirs...
J'ai donc abandonné...
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Melchior de la Pena dit El Gordo est fasciné par le flamenco. Il aime cela, le rythme et dès son plus jeune âge il en éprouve une passion. Il est souvent chez Tio Bernardo, le père de son ami Manuel qui veut devenir chanteur de flamenco. Il veut devenir un ARTISTA, il deviendra Manuel el Negro.

On va vivre ici une belle histoire d'amitié, mais une histoire d'amour pas comme les autres : celle du FLAMENCO.

Ce flamenco, toute une culture, une transmission de véritables histoires contées qui naissent de l'émotion, des joies et des peines vécues par un peuple.

A la lecture de ce bouquin, les soléa, siguiriya, falsetas; huleria et alegria n'auront plus aucun secret pour vous.

L'histoire de cette passion entre Melchior et sa guitare, l'apprentissage de cette musique si belle qui naît des sensations, qui s'entend, véritable fusion, communion entre un homme et sa guitare (le tocaor)

Belle histoire d'amitié avec Manuel qui après un parcours du combattant devient un grand CANTAOR. Leur vie, leur parcours, l'histoire entre les hommes et le partage et la transmission de cette passion. La plume est belle , les mots sont justes et cette passion m'a touchée.

Je me suis pourtant lassée lors des descriptions beaucoup trop longues pour moi sur les chants, les personnages célèbres du flamenco. J'avoue avoir trouvé cela un peu ennuyant.

Cela reste malgré tout une belle lecture avec de belles émotions.

Un extrait pour devenir un pro du jargon Flamenco :

"La buleria, l'alegria ou les tangos célèbrent l'espoir, l'amour et la gaieté. Siguiriya est la confession d'un homme à l'agonie. Solea dit l'homme tout entier, ses joies comme ses peine, on y rassemble dans un souffle l'amour et l'amitié, la trahison, la joie et la douleur de vivre."

7/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Emballée par le sujet, le flamenco, et par le début du livre. Un peu déçue de la suite, je trouve qu'il manque une dimension romanesque.
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critiques presse (1)
Lexpress
23 septembre 2013
Dans une langue typiquement flamenca, qui épouse le mouvement heurté et les sonorités lancinantes des nuits ibériques, l'auteur de Nullarbor signe une épopée fiévreuse, faite de gloire, de déchéance et de rédemption.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les Gitans vous diront qu'on ne peut rien comprendre au flamenco avant de s'être emborraché huit cents nuits avec ceux qui savent... Il faut passer sa vie à courir les juergas, c'est dans ces réunions que le chant, spontané, rend toute sa saveur. Un soir vous jouerez comme on doit le faire, le second vous serez perdu, le fil du compás vous glissera entre les doigts, au troisième il vous reviendra et ce sera merveille... C'est ainsi qu'on apprend, en partageant le vin de l'amitié, la botellita de whisky, en fumant comme un charretier pour chasser le sommeil. Vous piquez du nez sur la chaise, un voisin vous bouscule : "Écoute !..." On y laisse la santé, on est vieux avant l'âge - vivre est si dangereux... Combien de fois ai-je pensé, au matin de ces nuits sans fin, que de n'être pas mort tenait du miracle...
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Regardez-les, dans les fiestas, les plus petits observent les pas des adultes, les reproduisent sans effort. Les guitaristes, les chanteurs, pas un qui sache la musique. Tout s'apprend à l'oreille. La vérité du chant, on ne l'enseigne pas, du moins, comme on l'entend. "Por ahi ! ... C'est par là !...", avisent ceux qui savent. Si notre musique est belle, c'est qu'elle naît de la sensation. Chacun tâtonne, s'en saisit librement et ainsi la recrée. Il m'en a coûté plus qu'à d'autres. Mes sens étaient moins aiguisés, j'ai frayé mon chemin à force de labeur. Je m'écartelais la cervelle à mémoriser les doigtés, le phrasé d'une mélodie, le déroulé des rasgueos, ces percussions de tous les doigts, main droite, qui battent le compás. Au bout d'une semaine, je maîtrisais mes deux accords, la main droite était raide encore, désordonnée. Tío Bernardo marquait le tempo d'une buléria, il me guidait à demi-voix : "Olé ! ... Tu es dedans !" Il a pris ma tête à deux mains, il m'a baisé le front.
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Au fond, rien n'a changé. Les jours de feria tout le monde veut être un gitan, parader dans nos robes, goûter la beauté de nos femmes, nos danses, nos chants... Mais on ne pardonne rien, la moindre faute nous condamne, on accuse : c'est un gitan!... Notre âme s'est forgée au creuset, du mépris, la douleur vous endurcit, le flamenco est un venin qui coule dans nos veines... Il se nourrit de cette rage.
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Le don d'écoute et d'attention que les gitans possèdent, je ne sais pas d'où il leur vient, peut-être la nécessité de survivre toujours en terre étrangère, d'apprécier la situation au premier coup d'oeil
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La profondeur des choses, c'est là qu'il faut chercher. Vous ne comprenez pas le chant sans en connaître les histoires. Le flamenco est la culture d'un peuple qui travaille.
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Videos de David Fauquemberg (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Fauquemberg
Toute sa vie, Kerry Salter a cherché à éviter deux choses : sa ville natale et la prison. Mais son grand-père se meurt et la police du Queensland la soupçonne de complicité dans un cambriolage. La jeune aborigène remonte donc sur sa Harley, direction Durrongo, sa rue principale, son pub, son ennui, ses sauvagesnormauxblancs… et sa famille fantasque. Car, entre sa mère qui tire les cartes dans les foires, son frère, sorte de koala géant alcoolique, et son neveu mal dans sa peau qui se rêve en baleine, Kerry aura fort à faire. D'autant que le maire entreprend de construire une prison sur la terre sacrée des Salter : la magnifique île d'Ava où leur ancêtre, pourchassée par les Blancs, s'est réfugiée pour y accoucher. La guerre entre l'édile corrompu et la famille Salter sera féroce.
Un roman grinçant et jubilatoire qui nous plonge au coeur du bush australien.
Melissa Lucashenko est une autrice bundjalung de la côte est de l'Australie. Très active dans la défense des droits des aborigènes, elle est co-fondatrice des Sisters Inside, une association qui vient en aide aux femmes incarcérées. Celle qui parle aux corbeaux est son sixième roman. Il a reçu le prestigieux prix Miles Franklin en 2019.

Traduit de l'anglais (Australie) par David Fauquemberg.
En savoir plus : https://bit.ly/3o2LT1x
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