Le but des parents, c'est de faire en sorte de pousser leurs enfants une marche au-dessus de la leur, pour que chaque génération soit mieux lotie que la précédente.
En se regardant dans le miroir ce matin-là, Victor ressent le sentiment de dégoût envers lui-même qui ne le quitte pas beaucoup ces derniers temps. Non seulement il ment à sa famille et prend des risques qui pourraient le renvoyer en prison, mais en plus il apprécie cette partie de sa vie à laquelle il croyait avoir définitivement tourné le dos.
Alexandra sait qu'elle ne peut pas l'empêcher de vivre, même si c'est dans l'objectif louable de le protéger de lui même. Il doit apprendre à fixer ses propres limites et à les respecter pour devenir un adulte digne de ce nom. Elle ne peut que le guider sur la voie, certainement pas se substituer à lui.
Cet enfant, son enfant, ne lui a apporté que terreur et détresse. Chaque seconde qui passe, elle craint la suivante. Elle l'imagine accusé des pires choses, emprisonné à vie, mort assassiné par ses codétenus, comme son père. Elle ferme les yeux. Elle sait que son fils aura sa peau, un jour. Elle n'envisage évidemment pas que son fils la tue physiquement. Elle pense plutôt que ce stress permanent qui ruine ses journées finira par la ronger de l'intérieur. Jour après jour, Milo creuse sa tombe. Elle ne sait pas si c'est la règle, ou si elle a vraiment tiré le gros lot, mais elle a fini par conclure que les enfants sont là pour détruire leurs géniteurs.
Un page turner durant lequel on a l'impression d'être dans un récit réel, dans un quotidien familial, qui nous emporte comme un tourbillon vers... l'inexorable ? En tout cas, une de ses versions. Et c'est là que j'ai senti la touche un peu typique de Claire Favan : elle n'a pas peur d'y aller ! Enfin, plutôt, de nous y envoyer ! Dans son inexorable sens du dénouement.
Je n'aime pas citer des auteurs pour laisser un avis sur un autre mais je vais faire une exception, d'autant que Claire Favan cite elle-même l'un d'eux dans ses remerciements 🧚♂️🧚♀️
J'ai retrouvé le côté "vie ordinaire mais pas tant que ça" de Barbara Abel, le côté réaliste de Olivier Norek Officiel et la touche noire typique de Claire Favan. Je vous le conseille 😊
Malheureux comme les pierres, il s'assoit par terre. Il se sont tout creux. Le petit garçon heureux qu'il était quelques jours plus tôt a été remplacé par autre chose. Une créature qui hurle de fureur en permanence dans sa tête et qui réclame son père.
Pendant des années, elle a accepté la honte l’apitoiement, la violence et le désespoir causés par leurs sentences, leurs condamnations et leur manque de remise en question.
Comment démêler le vrai du faux dans les récits des enfants ? Surtout quand ils tiennent un coupable tout désigné …
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Forte d'une nouvelle détermination, Alexandra devient à peu près sourde à tous les reproches qu'on lui adresse jusqu'à la fin du CM2 de Milo. On "l
Quelque chose de précieux s'est cassé en lui et son regard s'est brutalement ouvert sur un monde qu'il n'aurait pas dû percevoir avant des années. Alors, à quoi bon courir après une balle pour l'attraper, faire un puzzle, découper des cartons et les colorier pour fabriquer des masques quand la vraie vie attend, tapie dans l'ombre, de pouvoir briser votre cœur ?