AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 132 notes
5
16 avis
4
28 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour moi qui ne suis pas du tout amatrice de fantasy habituellement, j'avoue avoir bien accroché à ces deux premiers tomes.
Les personnages sont attachants, l'intrigue bien menée le tout dans un univers historique et magique qui me plait bien. Beaucoup d'action dans ce tome, ce qui nous tient en haleine du début à la fin.
Je vais maintenant attaquer le troisième et dernier tome de la saga, en espérant y prendre autant de plaisir que dans celui-ci.
Commenter  J’apprécie          10
Thya notre jeune oracle continue son périple aidée par son oncle Aylus, devin résistant, et Enoch à fuir les assassins lancés à leur trousse par son frère Aédon.
On découvre ainsi la véritable nature d'Enoch non plus simple maquilleur et casanova. Il se transforme lui aussi dans un personnage plus tourmenté qui découvre son pouvoir. Leur route se sépare, Thya part à la recherche des dieux sous le voile, plus puissants et plus anciens que tous les autres dieux.
Ce deuxième tome nous entraîne habilement dans la continuation des aventures de nos trois principaux personnages qui se mélangent avec les dieux anciens entre affrontement et ruse. Une histoire pleine de rebondissement toujours très agréable à lire. Un final digne de nous ouvrir une troisième voie, celle du troisième tome.
Commenter  J’apprécie          110
Je ne me fais absolument aucune illusion : mes fameuses « bonnes résolutions littéraires de 2021 », préparées avec soin et espoir, vont très assurément sombrer dans l'oubli dans quelques semaines, quelques mois tout au plus (si la motivation et la détermination sont au rendez-vous, ce qui n'est clairement pas gagné). C'est pourquoi j'ai décidé, en ce glacial mois de janvier, d'avancer le plus possible dans la réalisation de ces-dites résolutions littéraires, en particulier la plus importante à mes yeux : terminer mes dizaines de sagas en cours. C'est toujours un crève-coeur que de devoir, pour une raison ou pour une autre, mettre en pause la lecture d'une saga : pendant les mois, voire les années dans le pire des cas, de latence, mon petit cerveau ne cesse de s'agiter en se demandant ce qu'il arrive à tel ou tel personnage, comment va se conclure telle ou telle intrigue … Et le plus terrible, c'est que parfois, l'attente a été si longue que j'en avais presque oublié le début ! La voie des oracles a eu plus de chance que d'autres, vu que deux mois seulement ont séparés ma lecture du premier et du second opus ….

Nous retrouvons la jeune Thya, accompagnée de son cher et tendre Enoch et de son oncle Aylus, en cavale dans les forêts barbares de la Germanie : traqués par les mercenaires que le frère de la jeune femme, Aedon, a envoyé à leurs trousses, nos trois fugitifs cherchent à rejoindre une tribu Node … Mais rien ne se passe comme ils l'avaient prévu et espéré, ce qui est un comble quand on est oracle ! Il faut dire que la jeune femme hésite de plus en plus à utiliser ses dons de divinations : elle a défié le Temps, défié le Destin, et le prix à payer pour chacune de ses visions est de plus en plus lourd. Elle décide alors de se rendre à Constantinople, chez le frère de sa mère, qui saura sans doute lui en apprendre plus sur ces fameux Dieux Voilés qui ne cessent de la hanter dans ses cauchemars. Sans le savoir, sans le vouloir, Thya n'est qu'un pion, convoité par toutes les forces en présence : le Destin est en marche, mais toute la question est de savoir qui en tire les ficelles … et qui payera le prix fort de cette partie d'échec où se joue jusqu'à l'existence de l'univers …

A mes yeux, Estelle Faye est une équilibriste, une excellente équilibriste qui danse sur son fil en toute légèreté pour mieux nous ébahir, nous émerveiller, nous faire trembler et rêver tout à la fois : elle a su trouver dans ce second opus une harmonie parfaite entre lumière et obscurité. En effet, d'un côté, l'intrigue prend un tournant autrement plus sombre que dans le premier tome : c'est désormais Hécate, déesse de l'ombre, des morts et des cauchemars, qui tire les ficelles, qui dicte les règles du jeu. Ses « alliés dévoués » ne sont que des pantins entre ses mains, de minuscules rouages facilement interchangeables dans la grande machine de sa conspiration. On frissonne d'effroi à chaque fois qu'elle intervient, comme si elle se dressait devant nous drapée de son aura sombre. « L'homme se croit libre car il ignore les causes qui le déterminent », dit Spinoza … Rien de plus vrai ici : Aedon et Enoch, pour ne citer qu'eux, sont tant et si bien sous l'emprise de la divine manipulatrice qu'ils ne doutent pas un seul instant d'agir de leur plein gré … Si j'éprouve beaucoup de sympathie pour le jeune mage, je dois reconnaitre que je n'avais que faire du sort du cruel Romain, si avide de pouvoir et de vengeance, si empli de haine et de rancoeur …

Il est surprenant, glaçant même, de constater que de son côté, sa soeur Thya emprunte doucement le même chemin : elle aussi a le coeur empli de chagrin, un chagrin si profond qu'il s'est changé en colère. Thya veut prendre sa revanche sur le Destin, veut s'émanciper de cette toile qui décide du sort des hommes. Et elle vise haut : ni plus ni moins que des Dieux si puissants et si effrayants que les hommes et les divinités ont préféré en effacer la mémoire. Thya veut être la seule maitresse de sa destinée, la seule et unique guide de sa vie. Mais Thya n'est qu'une humaine, certes déterminée et obstinée, mais qu'une humaine : que pèseront sa détermination et son obstination face à la puissance des Dieux qu'elle est venue défier ? Autre point très intéressant : Thya est d'autant plus humaine qu'elle perd progressivement son humanité. Elle est humaine non plus dans sa bonté mais bien dans son inclination pour la haine, la vengeance, la violence. C'est parce qu'elle n'est pas une héroïne sans faille à la droiture sans tâche que Thya est profondément humaine, et qu'on ne peut pas s'empêcher de trembler pour elle, de s'attacher à elle, alors même qu'on ne peut plus cautionner ses actes …

Noirceur, donc. Mais aussi, je vous le disais, lumière, paradoxalement. Cette lumière se cache dans la loyauté du petit Sylvain minuscule, ce petit esprit des bois prêt à tous les sacrifices pour sauver son « ami humain » : il y a dans cette amitié un peu naïve une pureté qui m'a parfois tiré les larmes aux yeux, une absoluité qui m'a fait chaud au coeur. Lumière également dans l'amour d'Aylus pour son fils, cet amour qu'il n'a jamais pu, jamais su lui montrer, mais qui enfle dans son coeur et dans son âme. Mais plus globalement, la lumière se situe selon moi dans le contexte même : il y a quelque chose d'admirablement rafraichissant dans cette époque en équilibre, elle aussi, entre deux ères. C'est la fin de quelque chose, oui, mais aussi le début d'une autre, comme une renaissance qui règne dans l'atmosphère. Comme si tout était possible. Il est triste de se rendre compte que pour insuffler un nouveau souffle, un nouvel élan de vie, il faut que l'ancien monde soit à bout de force. Il faut une mort pour redonner vie. Alors le lecteur espère, il espère de tout coeur que même si tout semble perdu, même si les ténèbres semblent avoir envahi le monde et les coeurs, quelque chose de lumineux en sortira …

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est un excellent deuxième tome que nous offre l'autrice ! C'est un roman qui vous fait voyager, voyager dans les rues colorées d'une Constantinople en plein essor, dans les rues désolées d'une Rome qui perd de son éclat, sur la Route de la Soie, dans les forêts celtiques. Estelle Faye a une plume telle qu'elle vous fait oublier que tout ceci n'est qu'une histoire, qu'un roman : il vous suffit de fermer les yeux pour sentir le vent du désert, pour humer l'odeur de la terre des bois. Estelle Faye ne raconte pas, elle happe. Elle captive. Elle ensorcelle. Et surtout, elle vous surprend : le tournant pris par le dernier quart du récit, et plus encore celui des ultimes chapitres, je ne l'avais pas vu venir. Cela faisait partis des retournements de situation si incroyables que le lecteur ne peut même pas l'imaginer, l'envisager avant qu'il ne se produise. Et clairement, c'est réussi : l'envie de découvrir le troisième et ultime opus, de voir les conséquences de cette décision inattendue, n'en est que d'autant plus forte. Une chose est sûre et certaine dans cette nébuleuse d'inconnus : c'est assurément une trilogie que je conseille, elle est vraiment sublime et exceptionnelle !

Lien : https://lesmotsetaientlivres..
Commenter  J’apprécie          30
Je n'aurais pas trainé pour lire ce deuxième opus de la série La Voie des Oracles d'Estelle Faye ! Quelques semaines après mon avis sur le premier tome : Thya, voici donc mon avis sur Enoch.

Si vous n'avez pas lu le tome 1 : je divulgue quelques éléments importants dans ma chronique.

On retrouve les trois héros là où nous les avions laissés à quelques jours/semaines près. Thya a bien réussi à atteindre Borg comme elle l'escomptait et sa quête n'est pourtant pas totalement achevée. Sa fuite non plus, pour échapper à son frère, et elle n'était que le prémisse d'une traque sans merci. Enoch lui continue d'apprendre à dompter ses pouvoirs de créateurs de brumes et Aylus reste plus ou moins fidèle à lui-même.

Ce deuxième opus est l'occasion d'explorer plus avant les contrées du monde, on ira faire un tour sur la route de la soie, à Constantinople et même dans le désert du Vide. de quoi faire voyager les trois héros plus que de raison, mais aussi de les faire grandir (enfin surtout pour Thya et Enoch). Ainsi, si j'avais aimé voir la jeune Thya devenir plus adulte dans la quête initiatique du premier tome, on passe un cap dans ce second volet, en la rendant plus mature, plus décidée et inévitablement plus femme.

Enoch, c'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux personnages (Adur le cavalier oriental et la vielle femme), des divinités mais en pleine déchéance face à la montée du christianisme (Apollon, Dyonisos, ...) mais aussi de retrouver de manière plus approfondie des personnages comme Minuscule, qui se révèle un allié indispensable pour Enoch. Quant à Aedon, le frère entêté de Thya, avide de pouvoir on aura l'occasion de le suivre dans des chapitres tournés vers Rome et sa classe politique. Il sera accompagné (bien malgré lui) du dieu aux deux visages et d'une autre divinité.

Estelle Faye ne sera pas tendre avec ses personnages. Je n'en dévoilerai rien mais certains événements (qui à la fin du récit, s'avèrent finalement indispensables) m'ont surprise. Les personnages sont par de nombreux aspects gagnés par des événements qui les dépassent, qu'ils ne peuvent sans doute pas même imaginer. L'autrice joue avec nos nerfs faisant s'enchainer les récits de chaque personnage alors que nous les laissons dans des situations périlleuses. de quoi donner un coup de fouet à notre rapidité de lecture !

En Bref : Sous couvert du déclin de l'Empire romain, Estelle Fays offre aux lecteurs un mélange inattendu de roman fantastique saupoudré d'interventions divines. le tout est dense et richement développé. Les personnages dans ce deuxième opus grandissent gagnant en sagesse, combativité ou résignation. Un excellent moment de lecture qui me donne particulièrement envie de découvrir le fin mot de l'histoire.
Lien : http://amarueltribulation.we..
Commenter  J’apprécie          20
J'avais bien aimé le premier tome, bien que j'avais mis quelques temps pour rentrer dans l'histoire.

Je me souviens avoir bien aimé le premier tome donc je me suis plongée dans ce second tome !

J'ai aimé retrouver Thya, Enoch et Aylus, poursuivre leurs quêtes et aventures ! Connaitre ce qui leurs arrivent. J'ai retrouvé l'histoire, le mystère et la magie présent dans le premier tome. L'histoire se complexifie et s'accélère pour mon plus grand plaisir. Malgré que je me sois perdu à plusieurs moments car c'est une période historique que je connais peu.

L'écriture de l'autrice m'a autant séduite que le premier tome et développe bien l'histoire.

Un bon deuxième tome, qui donne envie de découvrir le troisième et dernier tome.
Lien : https://mathildelitteraire.b..
Commenter  J’apprécie          10
Une lecture agréable qui me poussera à lire la suite
Lien : https://bulledelivre.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00
Ce deuxième tome de la voie des Oracles suit le cheminement différent de Thya et Aylus d'un côté et d'Enoch et le sylvain de l'autre. Comme pour le premier tome, celui-ci nous entraîne dans une aventure mêlant légendes et mythologie. le côté fantastique est de plus en plus présent mais on sent cependant toujours une grande recherche historique. On quitte l'empire romain pour découvrir la Germanie et l'empire sassanide et on sent bien que l'auteure a fait des recherches sur le sujet.

Ce tome là est plus sombre que le premier et révèle d'autres enjeux. Pour ma part, je l'ai un peu moins apprécié. Même si j'ai bien aimé l'idée de mélanger ainsi plusieurs mythologies et de donner plus d'élément sur les dieux et leurs histoires, j'avoue 'être un peu ennuyée lors de certains passages. Quelques tournures de phrase m'ont également parues un peu maladroites, ce que je n'avais pas particulièrement relevé dans le premier tome.

J'ai cependant bien aimé découvrir la suite des aventures d'Enoch et Thya, ainsi que leur évolution. Je pense lire assez rapidement le troisième tome, d'autant que la fin de celui-ci m'a un peu surprise.


Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          10
La magie a moins opérée que pour le premier tome. Si j'ai retrouvé les personnages avec joie, l'histoire est un peu trop dispatché. Enoch a en réalité un rôle moins important qu'on pourrait l'imaginer. J'ai été un peu déçue par la tournure des relations entre les personnages, et encore plus de la "romance". Mais il y a tout de même de bons aspects, et j'ai hâte de lire le dernier tome.
Commenter  J’apprécie          00
Bon, mon problème étant que je laisse passer du temps entre chaque tome j'avais complètement oublié le contexte dans lequel nous avions laissé nos héros, Thya l'Oracle, Enoch le maquilleur aux pouvoirs magiques et Aylus l'ancien oracle. Même sans résumé je me suis quand même vite replongée dedans. Je ne suis pas restée perdue très longtemps. Nous retrouvons aussi en parallèle, Aedon, le frère de Thya qui cherche à la tuer et qui va tomber entre les griffes manipulatrices d'Hécate.

Point ultra positif : cette fois nous avons eu droit à une carte qui m'avait manquée lors du premier livre. J'ai donc eu tout le loisir de pouvoir visualiser les différents lieux cités, d'autant qu'ils vont tous beaucoup voyager compte tenu qu'ils partent de Gaule pour se retrouver au-delà de Constantinople. Bref, cette carte m'a autant aidée, qu'instruite car cette époque m'est totalement étrangère.

Dans ce volume, Thya nous apparaît moins assurée, moins prompte à utiliser ses dons d'oracles. Elle doute davantage et va se reposer sur ses compagnons, du moins durant une partie de l'histoire. Cela permet à Enoch de s'imposer un peu plus même s'il est à mon avis encore loin de son véritable potentiel. On en apprend plus sur Aedon et sur les desseins d'Hécate. La petite touche amusante est générée grâce au Sylvain qui accompagne Enoch, un minuscule être que j'ai aussitôt associé dans mon esprit à Bébé Groot des Gardiens de la Galaxie puisque j'ai vu le deuxième film le mois dernier (mais je ne dis pas que le sylvain s'en inspire, c'est juste moi qui l'ait imaginé ainsi dans mon esprit.)

Le blason des dieux est un peu plus redoré, enfin, disons qu'ils sont plus présents et avec une plus forte implication car, malheureusement, leur puissance se fane et ils ne sont plus qu'une pâle image de leur splendeur passée. J'ai adoré le passage avec Dyonisos qui était à la fois beau, cruel et d'une grande tristesse. Encore une fois, je me suis sentie impuissante face à la disparition des dieux. La nostalgie persiste tandis que la magie est plus exploitée ici.

La fin est surprenante, je ne m'y attendais pas. Plusieurs rebondissements ponctuent le récit qui est moins prévisible que le premier (je rappelle que nous avons les visions d'avenir de Thya, donc on sait à peu près à quoi s'attendre dans le premier tome). Les personnages chutent, se relèvent et rechutent encore, c'est assez surprenant et frustrant à la fois. Certains aspects, dont la disparition de personnages, sont traités un peu vite à mon goût. Ce sera mon seul bémol, ça et les "ma belle" d'Enoch qui me hérissent le poil.

Je suis très curieuse de lire le dernier tome car la fin de ce volume nous promet une toute autre vision de l'histoire. C'est vraiment une série atypique avec une ambiance très particulière. L'univers est riche et la plume est fluide, agréable et enrichissante également. Estelle Faye n'invente rien, ses recherches ont dû être conséquentes pour nous décrire les lieux, les coutumes, les habits, etc. Cette époque (Vème siècle après JC) à cheval entre la Rome antique et le christianisme est assez méconnue, du moins en ce qui me concerne, donc je suis heureuse d'apprendre beaucoup de choses à son sujet, et notamment tous ces anciens peuples étrusques et sassanides.
Lien : http://dryade-intersiderale...
Commenter  J’apprécie          10
Vers l'est, vers l'uchronie, et au-delààààààà !

Changement de braquet dans ce deuxième tome largement tourné vers l'action. le rythme s'accélère et les pénétrations dans l'esprit des personnages sont limitées au strict nécessaire.
Les enjeux augmentent également. Alors que le premier tome semblait restreindre l'intrigue essentiellement à un affrontement frère-soeur, ce deuxième tome lui fait subir une inflation subite et ce n'est ni plus ni moins que l'existence de l'univers qui se retrouve dans la balance. le gabarit des acteurs – surtout des « maléfiques » – enfle également avec l'arrivée de dieux d'envergure qui prennent les choses en main.

Le récit reste toutefois centré autour de nos trois héros Thya, Aylus et Enoch – les deux premiers oracles de leur état, le dernier plutôt sorcier – qui vont être balayés par les vents des événements et manipulés comme des héros grecs. Avec eux nous partons en voyage vers l'Orient. C'est l'occasion de découvrir de nouvelles cultures, moins « romaines ». Mais cela passe très vite. On ne s'endort pas, il faut se déplacer. Dommage. J'aurais apprécié découvrir un peu plus Constantinople, avoir le temps de figer dans ma tête des images inoubliables. Mais non, faut partir.
Les kilomètres parcourus vont d'autant plus se multiplier car Estelle Faye fait prendre à sa Communauté le même destin que celle de l'Anneau de Tolkien : elle la casse et développe plusieurs chemins parallèles. Les péripéties subies par les uns et les autres sont très prenantes, écrites selon la classique méthode page turner : pour savoir ce qu'il advient de Thya, il vous faut passer le chapitre qui parle de Enoch, puis celui sur Aylus, puis celui sur Aedon le frère de Thya, puis… Comment voulez-vous vous arrêter pour dormir ?

On entre aussi franchement dans l'uchronie. Si jusqu'à présent les événements avaient pu avoir lieu dans notre Histoire, cachés aux yeux des contemporains, ce qui arrive à l'Empereur Honorius nous plonge dans l'imaginaire. Tchouk-tchouk, le train de l'Histoire vient de bifurquer et s'engage sur une voie inconnue. Au niveau des enjeux, cela m'a rappelé la BD Troie de Nicolas Jarry.

Tout est-il excellent dans ce deuxième tome ? Non pas. Je suis sceptique devant la faiblesse et l'humanité dont Estelle Faye pare certains de ses dieux. La vitesse à laquelle le récit se déroule oblige à certaines ellipses un peu malheureuses, comme certaines batailles qui sont éludées, certains périples zappés, certaines aventures (celle d'Aylus en particulier) font tout simplement pschitt. Et comme dans le premier tome je trouve les enchainements de certains événements quelque peu capilotractés. Je ne comprends pas pourquoi Thya conserve sa motivation de vengeance à la fin, alors que celle-ci n'a plus lieu d'être.
D'une manière plus générale, j'ai du mal à imaginer qu'un monde dans lequel le panthéon des dieux grecs (ou romain) et tous les personnages de la mythologie sont une réalité ait pu voir se développer le Christianisme. Une religion peut en supplanter une autre en prêchant que ses mythes ne sont que superstitions. Si vraiment Jupiter, Apollon, les Centaures et patin couffin existent, il suffirait d'un peu de comm « miraculeuse » pour que les humbles mortels s'agenouillent et jettent aux orties péché originel, Trinité et compagnie.

La fin réserve une surprise. Les événements prennent un tour qui n'a pas été sans me rappeler le tome 1 de Martyrs d'Olivier Peru. Mais là j'en dis déjà trop.
Commenter  J’apprécie          312





Lecteurs (264) Voir plus



Quiz Voir plus

L'île au manoir (Lou)

Où est enfermée la fille?

dans un hôtel
dans un manoir
dans une maison

9 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : L'île au manoir de Estelle FayeCréer un quiz sur ce livre

{* *}