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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vers l'est, vers l'uchronie, et au-delààààààà !

Changement de braquet dans ce deuxième tome largement tourné vers l'action. le rythme s'accélère et les pénétrations dans l'esprit des personnages sont limitées au strict nécessaire.
Les enjeux augmentent également. Alors que le premier tome semblait restreindre l'intrigue essentiellement à un affrontement frère-soeur, ce deuxième tome lui fait subir une inflation subite et ce n'est ni plus ni moins que l'existence de l'univers qui se retrouve dans la balance. le gabarit des acteurs – surtout des « maléfiques » – enfle également avec l'arrivée de dieux d'envergure qui prennent les choses en main.

Le récit reste toutefois centré autour de nos trois héros Thya, Aylus et Enoch – les deux premiers oracles de leur état, le dernier plutôt sorcier – qui vont être balayés par les vents des événements et manipulés comme des héros grecs. Avec eux nous partons en voyage vers l'Orient. C'est l'occasion de découvrir de nouvelles cultures, moins « romaines ». Mais cela passe très vite. On ne s'endort pas, il faut se déplacer. Dommage. J'aurais apprécié découvrir un peu plus Constantinople, avoir le temps de figer dans ma tête des images inoubliables. Mais non, faut partir.
Les kilomètres parcourus vont d'autant plus se multiplier car Estelle Faye fait prendre à sa Communauté le même destin que celle de l'Anneau de Tolkien : elle la casse et développe plusieurs chemins parallèles. Les péripéties subies par les uns et les autres sont très prenantes, écrites selon la classique méthode page turner : pour savoir ce qu'il advient de Thya, il vous faut passer le chapitre qui parle de Enoch, puis celui sur Aylus, puis celui sur Aedon le frère de Thya, puis… Comment voulez-vous vous arrêter pour dormir ?

On entre aussi franchement dans l'uchronie. Si jusqu'à présent les événements avaient pu avoir lieu dans notre Histoire, cachés aux yeux des contemporains, ce qui arrive à l'Empereur Honorius nous plonge dans l'imaginaire. Tchouk-tchouk, le train de l'Histoire vient de bifurquer et s'engage sur une voie inconnue. Au niveau des enjeux, cela m'a rappelé la BD Troie de Nicolas Jarry.

Tout est-il excellent dans ce deuxième tome ? Non pas. Je suis sceptique devant la faiblesse et l'humanité dont Estelle Faye pare certains de ses dieux. La vitesse à laquelle le récit se déroule oblige à certaines ellipses un peu malheureuses, comme certaines batailles qui sont éludées, certains périples zappés, certaines aventures (celle d'Aylus en particulier) font tout simplement pschitt. Et comme dans le premier tome je trouve les enchainements de certains événements quelque peu capilotractés. Je ne comprends pas pourquoi Thya conserve sa motivation de vengeance à la fin, alors que celle-ci n'a plus lieu d'être.
D'une manière plus générale, j'ai du mal à imaginer qu'un monde dans lequel le panthéon des dieux grecs (ou romain) et tous les personnages de la mythologie sont une réalité ait pu voir se développer le Christianisme. Une religion peut en supplanter une autre en prêchant que ses mythes ne sont que superstitions. Si vraiment Jupiter, Apollon, les Centaures et patin couffin existent, il suffirait d'un peu de comm « miraculeuse » pour que les humbles mortels s'agenouillent et jettent aux orties péché originel, Trinité et compagnie.

La fin réserve une surprise. Les événements prennent un tour qui n'a pas été sans me rappeler le tome 1 de Martyrs d'Olivier Peru. Mais là j'en dis déjà trop.
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En Résumé : J'ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec le second tome de ce cycle, qui nous offre un rythme plus lent que le tome précédent, mais vient complexifier l'intrigue et surtout dévoiler un peu plus l'importance de Thya que ce soit dans le jeu des machinations humaines comme divines, le tout agrémenté de quelques scènes épiques réussies. L'univers antique continue lui aussi à se densifier nous offrant un empire en pleine chute, ainsi que l'apparition de plus en plus importante du fantastique avec les anciens dieux qui se battent pour continuer à exister. Les personnages ne sont pas en reste, surtout qu'ils vont devoir affronter des épreuves terribles, qui ne vont pas les laisser indemnes et vont les forcer à devoir faire des choix pas toujours simples, à devoir évoluer et d'une certaine façon grandir. Les personnages secondaires sont aussi intéressants à découvrir et apportent leurs pierres à l'intrigue. Mon seul regret vient que ce second tome est plus complexe dans le même nombre de page que le premier, ce qui fait que certains passages et certaines émotions sont traités avec un peu de facilité et de simplicité, mais rien de non plus bloquant ou frustrant. La plume de l'auteur se révèle toujours aussi riche, fluide et entrainante aboutissant à une conclusion qui donne clairement envie de lire rapidement la suite.


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Thya notre jeune oracle continue son périple aidée par son oncle Aylus, devin résistant, et Enoch à fuir les assassins lancés à leur trousse par son frère Aédon.
On découvre ainsi la véritable nature d'Enoch non plus simple maquilleur et casanova. Il se transforme lui aussi dans un personnage plus tourmenté qui découvre son pouvoir. Leur route se sépare, Thya part à la recherche des dieux sous le voile, plus puissants et plus anciens que tous les autres dieux.
Ce deuxième tome nous entraîne habilement dans la continuation des aventures de nos trois principaux personnages qui se mélangent avec les dieux anciens entre affrontement et ruse. Une histoire pleine de rebondissement toujours très agréable à lire. Un final digne de nous ouvrir une troisième voie, celle du troisième tome.
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Ce second tome est à la hauteur de mes espérances car j'y ai retrouvé tout ce qui m'avais plu dans le premier volet.
Thya poursuit la quête de ses visions à travers les territoires de la Germanie, tentant tant bien que mal d'échapper à son frère Aedon. Mais les divinités et le Destin se jouent d'elle, compliquant sa tâche déjà difficile.
Aylus, Enoch et le Sylvain ne sont pas en reste. Ils auront aussi à faire des choix et les épreuves auxquelles ils vont devoir faire face sont loin de ce qu'ils avaient imaginé.
J'aime cet univers fantasy, peuplé de créatures mystérieuses et mythiques mais ce que je trouve original dans cette série, c'est le contexte historique de la Rome antique dans lequel les personnages évoluent.
Après avoir découvert le rebondissement des dernières pages, je n'ai plus qu'une envie, lire le dernier opus de cette trilogie !
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Cette suite débute peu de temps après la fin du tome 1. Aylus, Enoch et Thya fuient les mercenaires d'Aedon en s'enfonçant dans les territoires « barbares ». Les relations au sein du groupe sont compliquées, que ce soit pour Thya qui garde ses distances avec Enoch et se méfie de son oncle, Enoch qui ne sait plus que faire pour plaire à la jeune oracle et reste glacial avec son père ou Aylus, qui tente de retrouver ses marque en tant qu'oncle, père et oracle. Les personnages ont beaucoup changé. Ils sont en pleine évolution et vont devoir assimiler les expériences, traumatisantes pour certaines, qu'ils ont vécus en évoluant et prenant en maturité.

La multiplication des narrations permet d'approfondir certains éléments peu développés dans le premier tome. Les motivations d'Aedon sont éclaircies, ce qui le rend sinon sympathique, plus humain et inspirant la pitié. le monde des Dieux est également plus présent, on croise Bacchus et Appolon, tandis que Culsans et, en particulier, Hécate, déesse du Cauchemar, prennent un rôle majeur. Nous retrouvons aussi le faune et d'autres créatures magiques mystérieuses.

Ce tome est résolument plus sombre, avec son lot de morts et trahisons. L'histoire prend un tournant bien plus tragique, qui cause souffrances et haine chez les personnages principaux. Thya va involontairement porter malheur à ceux qui l'entourent et ceux qui veulent utiliser ses services. Estelle Faye ne ménage ni ses personnages, ni ses lecteurs. Les rebondissements sont surprenants, ce qui est très appréciable.

J'ai cependant eu du mal à rester plongée dans l'histoire. Durant la première partie du roman, je me demandais où voulait nous mener l'auteure. J'ai plus accroché par la suite, mais sans ressentir autant de plaisir que pour le premier tome. Les histoires parallèles créent un effet particulier, qui ralenti l'histoire et m'a un peu détachée des péripéties, notamment avec les nombreuses ellipses. Ces dernières sont pourtant nécessaires au récit, mais je suis un peu déçue du rythme, comparé au premier tome.

La fin m'a, par contre, convaincue. Les évènements se précipitent et le suspense m'a tenue en haleine dans les derniers chapitres. Là encore, Estelle Faye ne fait pas de compromis et fait des choix inhabituels. le troisième tome promet d'être vraiment intéressant!

Ce second tome m'a déçue sur plusieurs points car j'ai ressenti moins d'enthousiasme pendant ma lecture que pour Thya. le rythme est particulier et perturbant. Cependant, il se rattrape par la qualité des rebondissements, des personnages et de la fin. Je pense également que ma déception vient de mes attentes élevées, suite au premier tome. J'ai tout de même pris plaisir à retourner dans l'univers de Thya ainsi qu'à retrouver la plume d'Estelle Faye, que j'aime toujours autant
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A peine terminé le premier tome que j'enchainais sur le suivant ! Il faut bien avouer que c'est agréable, pour une fois, de se lancer dans une série et de pouvoir lire plusieurs tomes les uns à la suite des autres. Lire un primer volet et devoir attendre plusieurs mois pour le second est pénible pour les impatients, en plus de provoquer l'oubli de certains détails importants. J'ai donc poursuivi ma lecture avec joie, et tous les éléments en tête.

Le trio a donc quitté l'Europe pour explorer le Moyen-Orient. Thya, lors d'une vision, aperçoit les « Dieux Voilés » qui la mettent en garde : elle ne pourra plus utiliser ses pouvoirs d'oracle sans en subir les conséquences. Ce qui va amener le trio à se séparer. Chacun va suivre sa propre voie, faire de nouvelles rencontres, bonnes ou mauvaises, et faire ses choix.

Aylus apparaît peu dans ce volume. On suit par contre l'évolution de Thya et d'Enoch. Enoch subissant une véritable transformation ! J'ai beaucoup apprécié cette progression, ces doutes, ce changement de mentalité. Un personnage qui évolue est un personnage plus vivant, plus réel. le pauvre va subir, et on subit avec lui, impuissants. le récit prend une tournure plus dramatique sans toutefois omettre quelques scène épiques. Estelle a su jouer avec les mots pour nous transmettre l'émotion requise. Bien joué !

Thya, finalement, évolue peu dans ce volet. Certes, elle franchit de lourds obstacles et en voit elle aussi de toutes les couleurs. Pourtant on la sent plus dure que le roc dès le départ et ce jusqu'à la fin. Une fin attendue, mais qui par contre ouvre de multiples possibilités pour le troisième et dernier tome de la Voie des Oracles.

A côté de notre trio, nous retrouvons différents dieux, pas toujours d'accord entre eux. D'autres facettes de ces personnages nous sont dévoilées. Presque figurants dans le premier tome, cette fois ils entrent dans la partie. Et quelle réjouissance de se balader aux côtés de ces figures mythiques !

En bref, « La Voie des Oracles, tome 2 – Enoch » est dans la lignée du premier tome. Un récit destiné à la jeunesse qui peut se lire à tout âge, mêlant histoire, anciennes croyances, magie et épopée pour la liberté. Un monde très bien construit, plausible et que l'on a envie de parcourir. Des personnages aux background étoffés et qui évoluent au fil des pages. Des peuples et des coutumes aujourd'hui disparus que l'on retrouve avec plaisir, et surtout une écriture légère qui nous invite à poursuivre l'aventure jusqu'au bout.
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Je tenais à remercier les éditions Scrinéo ainsi que le site Livraddict pour ce partenariat, j'avais déjà eu l'occasion de lire le premier tome grâce à eux, j'ouvrais par ailleurs mon service civique avec ce roman... Je termine mon service civique avec ce second opus. Passé la nostalgie, je dois dire que j'ai apprécié cette suite, elle est à la hauteur du premier, quoique parfois long sur certains passages. Dans l'ensemble, c'est une excellente série mêlant mythologie et religion chrétienne, aventure, tension, romance et magie.

L'univers inventé par Estelle Faye est très documenté, les religions anciennes et nouvelles sont présentes et bien expliquées, il en va de même pour toutes notions historiques abordées, comme l'Empire romain, Constantinople ou le désert. C'est riche, complexe, on rencontre Hécate ainsi que d'autres divinités anciennes, un Faune, un Sylvain, une Ondine... Il y a une bonne dose de magie, on continue de découvrir les mystères entourant Thya et ses prédictions. C'est toujours travaillé de manière à ne jamais nous perdre ou bien pour nous tenir éveillés, c'est fascinant d'en apprendre toujours plus sur ce monde à la croisée de tant de changements.

L'intrigue reprend à la fin du premier tome, Thya, Aylus et Enoch continuent de fuir Aedon, le frère de Thya. Ils vont pousser leur périple afin de découvrir de nouvelles contrées, j'ai rencontré pas mal de surprises dans l'histoire, elle prend des détours intéressants et dévoile des rebondissements prenants. Je ne m'attendais pas à suivre cette voie et encore moins à lire ce final. Toutefois, le final à l'avantage de la surprise et de donner très envie de connaître la suite. En somme, c'est une suite plus complexe, beaucoup plus sombre, avec des personnages changés par toutes ces aventures que nous découvrons dans ce roman. Les actions s'enchaînent avec rapidité, il y a une certaine urgence, l'envie de fuir Aedon qui devient tellement puissant. Ce second tome réserve lui aussi son lot de révélations, ce qui m'a enchantée, parce que quelques fois, cette fuite m'a paru répétitive.

Les personnages ont changé, je l'ai souligné plus haut, mais sincèrement, quand je vois tout le chemin parcouru par Thya, elle est devenue plus endurcie, plus forte, avec quelques notes de douceur. Enoch était mon favori dans ce premier tome, sa bonne humeur est toujours là, mais il devient le protagoniste clé de ce second opus. Il lui arrive pas mal d'événements, il se retrouve sous la coupe d'Hécate, il maîtrise davantage la brume et le feu bleu. Il a été très surprenant et j'espère le revoir par la suite. Aedon est le deuxième personnage qui m'aura le plus séduite, s'il est toujours aussi détestable, il s'avère plus menaçant, plus ambitieux et les rares chapitres où il fut mis en avant m'ont toujours enchantée. Les nouveaux personnages vus sont eux aussi très intéressants, je suis fascinée par la Mère ou Adur, ou même Hécate, elle est très fascinante.

Le style d'écriture d'Estelle Faye est magique, bien écrit, soigné, avec de très belles descriptions des lieux, des protagonistes, des émotions. Les dialogues sont peu nombreux, mais ils sont toujours là quand il faut, ils apportent des informations très utiles sur la personnalité, l'avancée du récit. Avec cet enchaînement impressionnant, c'est vrai que j'ai ressenti une grande vitesse, parfois des longueurs et des répétitions au niveau des schémas (rencontres, prix à payer pour les prédictions, fuite, mort). Il y a un petit manque de pause, on s'attache peu à ces nouveaux personnages ou lieux. J'aurais tellement aimé que l'on reste un peu plus à Constantinople ou encore chez les Nodes, pour mieux les connaître, s'attacher plus ces personnes qui sont importantes dans l'intrigue.

En conclusion, cette suite est grandiose, elle offre de bonnes aventures, de l'action, des émotions, un flux incroyable en terme de péripéties et de surprises. Nos héros principaux grandissent, changent, ils connaissent de nouvelles aventures, découvrent des contrées extraordinaires comme Byzance ou le désert. Il y a des points négatifs, mais l'univers et le style de l'auteure rattrapent ces points, on se sent vite happée dans l'intrigue, le final est explosif et je suis très heureuse d'avoir pu retrouver Enoch et Thya. Je suis impatiente de les revoir pour le troisième tome !
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Je ne me fais absolument aucune illusion : mes fameuses « bonnes résolutions littéraires de 2021 », préparées avec soin et espoir, vont très assurément sombrer dans l'oubli dans quelques semaines, quelques mois tout au plus (si la motivation et la détermination sont au rendez-vous, ce qui n'est clairement pas gagné). C'est pourquoi j'ai décidé, en ce glacial mois de janvier, d'avancer le plus possible dans la réalisation de ces-dites résolutions littéraires, en particulier la plus importante à mes yeux : terminer mes dizaines de sagas en cours. C'est toujours un crève-coeur que de devoir, pour une raison ou pour une autre, mettre en pause la lecture d'une saga : pendant les mois, voire les années dans le pire des cas, de latence, mon petit cerveau ne cesse de s'agiter en se demandant ce qu'il arrive à tel ou tel personnage, comment va se conclure telle ou telle intrigue … Et le plus terrible, c'est que parfois, l'attente a été si longue que j'en avais presque oublié le début ! La voie des oracles a eu plus de chance que d'autres, vu que deux mois seulement ont séparés ma lecture du premier et du second opus ….

Nous retrouvons la jeune Thya, accompagnée de son cher et tendre Enoch et de son oncle Aylus, en cavale dans les forêts barbares de la Germanie : traqués par les mercenaires que le frère de la jeune femme, Aedon, a envoyé à leurs trousses, nos trois fugitifs cherchent à rejoindre une tribu Node … Mais rien ne se passe comme ils l'avaient prévu et espéré, ce qui est un comble quand on est oracle ! Il faut dire que la jeune femme hésite de plus en plus à utiliser ses dons de divinations : elle a défié le Temps, défié le Destin, et le prix à payer pour chacune de ses visions est de plus en plus lourd. Elle décide alors de se rendre à Constantinople, chez le frère de sa mère, qui saura sans doute lui en apprendre plus sur ces fameux Dieux Voilés qui ne cessent de la hanter dans ses cauchemars. Sans le savoir, sans le vouloir, Thya n'est qu'un pion, convoité par toutes les forces en présence : le Destin est en marche, mais toute la question est de savoir qui en tire les ficelles … et qui payera le prix fort de cette partie d'échec où se joue jusqu'à l'existence de l'univers …

A mes yeux, Estelle Faye est une équilibriste, une excellente équilibriste qui danse sur son fil en toute légèreté pour mieux nous ébahir, nous émerveiller, nous faire trembler et rêver tout à la fois : elle a su trouver dans ce second opus une harmonie parfaite entre lumière et obscurité. En effet, d'un côté, l'intrigue prend un tournant autrement plus sombre que dans le premier tome : c'est désormais Hécate, déesse de l'ombre, des morts et des cauchemars, qui tire les ficelles, qui dicte les règles du jeu. Ses « alliés dévoués » ne sont que des pantins entre ses mains, de minuscules rouages facilement interchangeables dans la grande machine de sa conspiration. On frissonne d'effroi à chaque fois qu'elle intervient, comme si elle se dressait devant nous drapée de son aura sombre. « L'homme se croit libre car il ignore les causes qui le déterminent », dit Spinoza … Rien de plus vrai ici : Aedon et Enoch, pour ne citer qu'eux, sont tant et si bien sous l'emprise de la divine manipulatrice qu'ils ne doutent pas un seul instant d'agir de leur plein gré … Si j'éprouve beaucoup de sympathie pour le jeune mage, je dois reconnaitre que je n'avais que faire du sort du cruel Romain, si avide de pouvoir et de vengeance, si empli de haine et de rancoeur …

Il est surprenant, glaçant même, de constater que de son côté, sa soeur Thya emprunte doucement le même chemin : elle aussi a le coeur empli de chagrin, un chagrin si profond qu'il s'est changé en colère. Thya veut prendre sa revanche sur le Destin, veut s'émanciper de cette toile qui décide du sort des hommes. Et elle vise haut : ni plus ni moins que des Dieux si puissants et si effrayants que les hommes et les divinités ont préféré en effacer la mémoire. Thya veut être la seule maitresse de sa destinée, la seule et unique guide de sa vie. Mais Thya n'est qu'une humaine, certes déterminée et obstinée, mais qu'une humaine : que pèseront sa détermination et son obstination face à la puissance des Dieux qu'elle est venue défier ? Autre point très intéressant : Thya est d'autant plus humaine qu'elle perd progressivement son humanité. Elle est humaine non plus dans sa bonté mais bien dans son inclination pour la haine, la vengeance, la violence. C'est parce qu'elle n'est pas une héroïne sans faille à la droiture sans tâche que Thya est profondément humaine, et qu'on ne peut pas s'empêcher de trembler pour elle, de s'attacher à elle, alors même qu'on ne peut plus cautionner ses actes …

Noirceur, donc. Mais aussi, je vous le disais, lumière, paradoxalement. Cette lumière se cache dans la loyauté du petit Sylvain minuscule, ce petit esprit des bois prêt à tous les sacrifices pour sauver son « ami humain » : il y a dans cette amitié un peu naïve une pureté qui m'a parfois tiré les larmes aux yeux, une absoluité qui m'a fait chaud au coeur. Lumière également dans l'amour d'Aylus pour son fils, cet amour qu'il n'a jamais pu, jamais su lui montrer, mais qui enfle dans son coeur et dans son âme. Mais plus globalement, la lumière se situe selon moi dans le contexte même : il y a quelque chose d'admirablement rafraichissant dans cette époque en équilibre, elle aussi, entre deux ères. C'est la fin de quelque chose, oui, mais aussi le début d'une autre, comme une renaissance qui règne dans l'atmosphère. Comme si tout était possible. Il est triste de se rendre compte que pour insuffler un nouveau souffle, un nouvel élan de vie, il faut que l'ancien monde soit à bout de force. Il faut une mort pour redonner vie. Alors le lecteur espère, il espère de tout coeur que même si tout semble perdu, même si les ténèbres semblent avoir envahi le monde et les coeurs, quelque chose de lumineux en sortira …

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est un excellent deuxième tome que nous offre l'autrice ! C'est un roman qui vous fait voyager, voyager dans les rues colorées d'une Constantinople en plein essor, dans les rues désolées d'une Rome qui perd de son éclat, sur la Route de la Soie, dans les forêts celtiques. Estelle Faye a une plume telle qu'elle vous fait oublier que tout ceci n'est qu'une histoire, qu'un roman : il vous suffit de fermer les yeux pour sentir le vent du désert, pour humer l'odeur de la terre des bois. Estelle Faye ne raconte pas, elle happe. Elle captive. Elle ensorcelle. Et surtout, elle vous surprend : le tournant pris par le dernier quart du récit, et plus encore celui des ultimes chapitres, je ne l'avais pas vu venir. Cela faisait partis des retournements de situation si incroyables que le lecteur ne peut même pas l'imaginer, l'envisager avant qu'il ne se produise. Et clairement, c'est réussi : l'envie de découvrir le troisième et ultime opus, de voir les conséquences de cette décision inattendue, n'en est que d'autant plus forte. Une chose est sûre et certaine dans cette nébuleuse d'inconnus : c'est assurément une trilogie que je conseille, elle est vraiment sublime et exceptionnelle !

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Je remercie chaleureusement Livraddict et les éditions Scrinéo qui m'ont permis de poursuivre l'aventure en compagnie de Thya via un partenariat.

Le premier tome de cette saga avait été un coup de coeur. Cette suite ne déroge pas. J'ai un très peu de temps pour lire ces derniers temps et je n'en pouvais plus de découvrir la suite des aventures de Thya, Enoch, et Aylus. C'en était navrant !

Le style littéraire d'Estelle Faye est toujours aussi parfait et approprié au scénario. Seul point négatif à ce sujet, les mots étrangers qui n'ont toujours pas de définition en note ou en index. Autant le latin ne m'échappait pas trop, autant j'ai eu plus de mal dans ce tome avec des mots d'origine germanique et sassanide. Merci Wikipedia qui m'a, entre autres, appris ce qu'était un dizpat. C'est bien dommage, car ces petits mots ajoutent à l'immersion du lecteur dans le récit ; immersion totalement gâchée quand on se sent obligé d'aller chercher une définition sur internet. Sans compter que c'est assez peu approprié pour de la littérature jeunesse…

J'ai même un peu regretté ce manque avec l'arrivée de nouvelles divinités dans le récit. Une petite note pour dire qui, quoi, où, comment, n'aurait pas été de refus pour enrichir les jeunes esprits tout en les divertissant. Quoi qu'il en soit, les nouveaux venus permettent au récit de prendre plusieurs directions ce qui élargit agréablement la trame de l'histoire. Les personnages principaux gagnent énormément en profondeur et en caractère, de même que les personnages secondaires. Ils n'en deviennent que plus touchants et plus attachants et je me suis surprise à trembler pour eux au fil des pages.

Le fil du récit est, quant à lui, toujours aussi réaliste que possible que ce soit du point de vue des rebondissements, que de la trame historique. Un plus, non négligeable, puisque l'auteur s'en sert pour amener de nouveaux mystères à résoudre.

Au final, je reste toujours aussi enthousiasmée par cette saga, même si quelques points viennent gâcher mon plaisir. Je vous ai déjà parlé du manque d'index, mais à ce détail presque insignifiant s'ajoute la fin de ce tome. En effet, elle me laisse un goût mitigé. D'un côté, je suis curieuse de voir ce qu'Estelle Faye a prévu de faire à partir de cette issue, de l'autre, j'aurai préféré que l'histoire s'achève sur l'avant-dernier chapitre, qui selon moi aurait fait une fin parfaite.
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Second volume d'une trilogie d'Estelle Faye, il m'a fallu tout d'abord lire le premier tome pour mieux encore accompagner cette découverte pour laquelle il est difficile d'attribuer un genre particulier tant la richesse des thèmes abordés est variée.

C'est donc la poursuite des aventures identitaires de l'ultime Oracle selon la prophétie des dieux ; la très tourmentée Thya, dans un empire romain en pleine décadence, alors que le Christianisme est devenue la religion unique et dans ses ultimes soubresauts face aux différentes peuplades barbares en rébellion. Si on est pris par les multiples rebondissements touchant à la famille de l'Oracle, découvrant la vérité sur des épisodes anciens jamais énoncés jusque là, partageant de trop rares moments de quiétude aupès de sa parenté retrouvée, c'est aussi avec plaisir que le lecteur renoue avec l'Antiquité, la mythologie, les peuples barbares (Parthes, l'Empire Sassanide) et les créatures les plus variées de ce bestiaire mythologique (Goule, Sylvain, Faune, Fées...). Une cartographie en quelques sorte aussi de l'Antiquité et de ses cités prestigieuses (Constantinople, la Route de la Soie) et des ultimes sursauts des anciennes religions (grecques et romaine) persécutées par le Christianisme en plein essor (la description des bacchanales sous l'égide de Dyonisos est un must). Enfin on ne peut pas oublier toutes les descriptions des scènes de magie noire, d'ensorcellement qui sont parfaitement rendues.

Bien entendu ce qui est au coeur de ce second volume c'est le destin des personnages majeurs de cette trilogie, Thya toujours en quête de son historique familial, du rôle qu'elle a à jouer, de plus en plus mature, toujours en souffrance tant les êtres qui la touchent semblent devoir lui être arrachés, balançant entre des amours contrariés et en colère permanente. Enoch, manipulé par la terrible déesse Hécate (manipulatrice) et prenant de plus en plus possession de ses pouvoirs magiques (brume et feu), Aylus le vieux guerrier romain aux multiples souffrances personnelles et le terrible frère de Thya, Aedon, parvenu lui - aussi à ses fins (Empereur de Rome) par son association avec Hécate et ses pouvoirs maléfiques toujours à la poursuite de sa sa soeur, mais pour des fins différentes.

Hommes et anciens dieux restent, ici encore, soumis à des caprices d'un destin bien sombre et indéterminé. Au gré des alliés de circonstances (Adur nouveau prétendant de Thya, la Mère une sorcière), ce sont de nouveaux combats qui s'engagent pour Thya en fuite perpétuelle mais animée d'une haine pour son objectif final qui s'il était atteint bouleverserait bien des choses et pourrait rabattre toutes les cartes des personnages croisés dans ces deux premiers volumes.

C'est avec un véritable plaisir que de lire cette trilogie (vivement le tome 3) tant le schéma suivi et les bouleversements qui animent cette fresque d'Estelle Faye, la connaissance d'un monde antique si mystérieux, des personnages et des créatures attachantes constituent une oeuvre originale et « addictive ».
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