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3,84

sur 235 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'était ma première lecture d'Estelle Faye, que j'ai croisée et écoutée avec attention lors de plusieurs festivals de Science-fiction et de fantasy, à Rennes avec Ouest Hurlant notamment. Bon... C'était intéressant et digeste, mais sans plus. Je suis allé au bout du livre, qui raconte l'aventure d'une jeune sorcière dans un monde médiéval fantastique.
Je reproche à ce roman sa superficialité dans les thématiques abordées. La jeune sorcière va s'avérer aimer une autre jeune femme, ce qui coche les cases et donne une représentativité à la communauté LGBT. D'accord, mais ça ne va pas beaucoup plus loin... C'est dommage. le reste se résume pour moi à une gentille aventure initiatique d'une héroïne qui va trouver à s'accomplir dans ses pouvoirs.
Très oubliable...
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Pour une fois qu'on voit un diptyque avec assez de matière pour remplir une trilogie plutôt que l'inverse, célébrons ça dans la joie et la bonne humeur !

Il me tardait de redécouvrir Estelle Faye, auteure française bien implantée dans les littératures de l'imaginaire. Elle a la réputation d'avoir un grand talent visuel (sans doute un héritage de son passage dans les arts de la scène et du cinéma), talent dont le souvenir m'échappait complètement (j'avais lu et détesté son tout premier roman, La Dernière Lame, il y a presque dix ans). Il me tardait de lui donner une deuxième chance et on m'a vendu Les Seigneurs de Bohen comme étant une très bonne entrée dans son univers.

Premier constat : le style est bien plus mûr que dans mes souvenirs. Plus travaillé, avec un vocabulaire riche et précis, il n'en est pas moins fluide et agréable. La gestion des scènes d'action, des rebondissements, des révélations est maîtrisée et relance sans cesse l'intérêt du lecteur (et avec plus de 700 pages au compteur, c'est absolument essentiel). Un bon point de ce côté-là.
Deuxième constat : c'est un roman choral et le changement de narrateur est admirablement bien fait. L'auteure se sert souvent d'un mot, d'une phrase ou d'une action pour faire une transition, et utilise ce qu'on vient d'apprendre dans les lignes précédentes. Un seul de ces narrateurs parle à la première personne du singulier : Ioulia. C'est depuis ses souvenirs qu'elle nous relate les événements, depuis ce qu'elle a appris de cette période trouble, depuis ce qu'elle sait des autres personnages. Les passages qui lui sont consacrés sont à part et servent à donner des informations qu'on ne peut obtenir qu'avec le recul. J'ai beaucoup apprécié ce choix narratif qui donne un rythme particulier.
Troisième constat : l'univers est bien construit. Assez classique, mais approfondi et doté d'une petite touche d'originalité : on y mélange la mythologie slave et les grands poncifs de la fantasy occidentale (un vil empereur à abattre, une race de dragons maléfiques disparue, un empire unique et tout-puissant, une connaissance partielle au-delà des limites dudit empire, etc.). Avec des touches perso tels que des Vaisseaux Noirs mystérieux et meurtriers qui ceinturent les côtes du continent, une Impératrice séquestrée par son rôle de magicienne, une entité immortelle parasite, une double appréciation de la magie (à la fois recherchée pour son côté pratique, et honnie parce que très liée à la féminité), un métal magnifique qui ressemble au sacro-saint lithium, devenu essentiel à notre société depuis qu'on en a découvert les propriétés, métal blanc dont l'extraction pose de nombreuses questions humaines… Bref, un monde qui appelle à l'exploration.

Mais le point négatif du lore, c'est sa géographie, nettement améliorable. Personnellement, j'en ai marre que les gens remplissent leurs mappemondes avec des Royaumes vides, des déserts et des grandes steppes, mettent de grandes étendues glacées vers le haut et de grandes étendues brûlantes vers le bas. Je veux plus de variété ! Et plusieurs continents ! On est plus ou moins au Moyen-Âge, comment se fait-il qu'on ne sache rien en-dehors des limites de Bohen ? Il n'y a pas de pays voisin avec qui commercer ou faire la guerre ?

Et puisque je commence à digresser en direction des défauts, gardons le cap, messieurs-dames, et attaquons avec celui qui m'était le plus pénible : les personnages. D'une part, je les ai trouvé trop nombreux : il est difficile de s'attacher parce qu'on passe trop vite de l'un à l'autre ; et s'il ne sont que trois au début, leur nombre se multiplie très vite, la toile se complexifie, leurs proches prennent à leur tour la parole pour dévoiler un bout d'intrigue.
D'autre part, qu'est-ce qu'ils ont pu m'agacer ! Tous à tomber amoureux pour un oui ou pour un non et à filer le parfait amour… Jamais d'histoire de cul, jamais de tromperie, jamais de mensonges, de manipulation, ou même de rupture, de crime passionnel… Et presque exclusivement de l'homoromance. Poussant l'invraisemblance jusqu'à faire d'un personnage un peu gaillard, porté sur la boisson, louant son épée au plus offrant et courant la gueuse depuis deux décennies un amoureux transis du jour au lendemain : NON.
Alors je suis très contente que les personnages LGBT soient mis au premier plan d'une saga fantasy. Mais quand c'est TOUT LE MONDE qui se découvre un attrait pour le même sexe (ou presque…) et quand c'est couplé à des histoires aussi mielleuses, il n'y a plus de crédibilité et en tant que lectrice, je n'en retire que de la frustration.
Deuxième défaut : j'ai quelques fois trouvé les ficelles scénaristiques grossières. C'est un problème récurrent dans les romans chorals : comme par hasard, les bonnes personnes se rencontrent au bon moment, comme par hasard, les forces convergent pour donner des scènes finales épiques, et pour essayer de tromper le lecteur on essaye de faire en sorte que tout se dénoue au moment le plus critique (quand une forteresse est à deux doigts d'être prise ou un personnage à deux doigts de mourir). Ce procédé scénaristique me fatigue, mais je ne jette pas la pierre à Estelle Faye. J'ai déjà observé cela dans Les Aventuriers de la mer, de Robin Robb (qui est pourtant ma saga préférée d'une auteure que j'adore !). Ce deuxième défaut était curieusement plus remarquable dans Les Révoltés de Bohen – tout comme il l'était dans le dernier tome des Aventuriers. La conclusion arrive, j'imagine qu'il faut tout résoudre en beauté.

Et enfin, le dernier point que je soulève ne concerne que Les Révoltés : la narration m'y a paru plus brouillonne. Là où les narrateurs étaient bien séparés et où les passages de Ioulia la métamorphe étaient à part, tous les fils rouges se sont trouvés comme mélangés, et celle qui reprend le rôle de Ioulia n'intervient plus exactement depuis ses souvenirs, elle est presque dans le présent. Les passages qui la concernent restent toutefois en italique, et la narration est toujours à la première personne du singulier. J'ai trouvé ce choix étrange.

Bref : une découverte en demi-teinte. Une saga avec de très bons points forts, mais aussi des points faibles assez pénalisants pour moi. Malgré tout, je serai curieuse de lire le reste de la production d'Estelle Faye, ayant été conquise par son écriture.
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Après avoir lu Widjigo l'année dernière, j'avais très envie de découvrir d'autres oeuvres d'Estelle Faye. Les Seigneurs de Bohen était dans ma PAL, ce qui tombait bien. L'histoire de la chute d'un Empire a de quoi attirer l'attention, d'autant plus à travers plusieurs points de vue ! Qu'en ai-je pensé ?

Ce que j'ai apprécié dans un premier temps, c'est qu'Estelle Faye ne place son récit dans un univers médiéval d'Europe de l'Ouest traditionnelle. Elle choisit plutôt de s'inspirer d'Europe de l'Est, à travers un folklore peuplé de vodianoï ou de Roussalka. le système politique est formé de Margraves, seigneurs militaires turbulents qui remettent en cause la puissance de l'Empereur. Outre les aspects slaves, il y a aussi une partie du monde, près des côtes, qui est plus proche des inspirations bretonnes. Avec son phare de Bratz qui domine des mers où errent d'imposants et mystérieux noirs. Ce positionnement permet d'échapper dans un premier temps à l'effet lassitude qui pourrait naître de tomber une fois de plus dans une histoire aux contours classiques.

Mais l'autrice va plus loin encore en proposant un monde qui est en pleine bascule. On retrouve les avancées technologiques qui ont su modifier l'Histoire. C'est le cas avec les apparitions des armes à poudre, qui peuvent changer le sens d'une bataille. Il est également évoqué les débuts de l'imprimerie, qui permettent de propager des idées nouvelles (et rebelles) à travers un Empire à bout de souffle. Estelle Faye pose donc les pierres d'une histoire qui aurait pu avoir une vraie ampleur, analysant les éléments qui provoquent la chute des Empires et agitent les peuples.

Et comme le récit se veut tendre vers la dark fantasy, l'ambiance mature et sombre est de mise et plutôt réussie. Comme tout monde en transition, Bohen traîne son lot de misères. Les guerres anciennes ont laissé des cicatrices qui peinent à guérir. La pauvreté hante les rues. Des pans de population sont laissés pour compte, comme les magiciens, qui ont mauvaise réputation, ou les Essènes. Ces derniers ressemblent au peuple juif, notamment par leurs légendes liées aux golems et le fait qu'ils vivent pauvrement dans des quartiers dédiés. Des navires fantômes étranges menacent les côtes, trop mal dotées pour de défendre seules. L'autrice parvient à faire sentir ces aspects fragiles, les failles dans le système.

J'apprécie aussi beaucoup Estelle Faye pour sa plume. Je la trouve très fluide et poétique. le roman ne fait pas exception. Ici, elle est particulièrement douée pour mettre en avant les sentiments et les pensées de ses personnages. Elle trouve un bon équilibre entre émotions, poésie et moments plus actifs, même s'il manque une scène de combat marquante pour soutenir le scénario. C'est particulièrement visible dans les lettres de Ioulia la Perdrix, qui offrent de beaux moments de prose.

L'autrice a créé de nombreux personnages aux personnalités fouillées. Ils ont tous assez intéressants et bien construits. J'ai bien apprécié Maëve, fille d'armateur, magicienne du sel, qui doit trouver le moins de s'adresser à l'Impératrice folle pour sauver son peuple. Sainte-Etoile et Morde, le bretteur et le démon dans sa tête, forment un duo piquant qui apporte une touche d'humour. On a du plaisir à suivre chacun des arcs narratifs dans un premier temps, d'autant plus que nous sommes immédiatement immergés dans l'action.

Mais comme vous le constatez, je termine chacun de mes paragraphes sur une note un peu plus réservée. En effet, vous savez sûrement que je n'aime pas vraiment les romances trop présentes dans mes romans SFFF. J'ai trouvé que Les seigneurs de Bohen tombaient dans cet écueil. Chaque arc narratif apporte son lot de relations. Si on peut saluer que ce soit très queer, elles prennent le pas au milieu de roman sur l'intrigue et pousse au dernier plan la chute de l'Empire. Celle entre le chien de guerre et Sorenz montre même quelques incohérences, car nous sommes censés être un univers qui voit d'un très mauvais oeil les relations homosexuelles. Mais la perspective effleure assez peu les protagonistes et des décisions stratégiques incohérentes sont de mises. C'est d'autant plus étrange que c'est presque parfois à l'opposé de la personnalité qu'ils sont censés avoir.

Il ne manquait pas grand chose pour que le roman me conquiert pleinement ! C'est un plaisir de retrouver la plume fluide et poétique d'Estelle Faye, qui parvient une fois de plus à bâtir des personnages convaincants et approfondis. L'univers est un point fort qui aurait mérité d'être accentué : les ambiances slaves et bretonnes sont envoûtantes, le tout dans un contexte de changement technologique et culturel majeur. Elles permettent au roman de trouver une identité bien à lui dans de la fantasy souvent marquée par le médiéval d'Europe de l'Ouest. J'ai cependant trouvé que le récit perdait son histoire originelle et son rythme dans des romances un peu falotes qui contrastent étrangement avec la volonté de créer un monde sombre et violent. le livre a cependant trouvé son public, du coup n'hésitez pas à lire plus de chroniques si vous pensez qu'il pourrait vous plaire.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Beauté de lecture. Les personnages principaux vivent des choses surprenantes et sensées. L'accélération du livre dans les 100 dernières pages est fort stimulante et attrayante. Mais le bémol pour moi qui prend beaucoup de place est ce côté où l'auteur a voulu mettre une trop forte touche sentimentale des personnages principaux. Un amour à contre courant de la société en place dans le livre.
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Il m'a fallu presque un mois pour lire ce roman de fantasy !
C'est long ce genre de roman quand on n'est pas emballé...
La lecture était pourtant assez plaisante car Estelle Faye nous propose un univers plutôt cohérent et digne de la bonne fantasy. Cependant, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages principaux, Saint-Étoile, sorte de chevalier errant, et Maeve, la morguenne, sorcière des océans. Je les ai trouvé tous deux sans saveur et leur vie amoureuse, voire sexuelle, ne m'a pas franchement touchée. Ce qui est bien dommage car cette dimension prend une place importante dans le roman.
Heureusement leur chemin a croisé des personnages méritant un peu plus d'attention.
L'intrigue politique est somme toute assez basique. Un Empire à renverser, quelques mercenaires feront l'affaire. Ajoutons à cela un peu de magie et le tour est joué.
Enfin en ce qui me concerne, le tour a tout de même eu du mal à prendre.
Que ce fut long !
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Je suis très mitigé et partagé par ce roman. D'un côté j'aime beaucoup la plume d'Estelle Faye, les dialogues sont très réussis et certains traits de caractères vraiment intéressants. La magie est assez originale également. Cependant je trouve les messages progressistes (que je soutiens) mal amenés et ont du mal à se fondre dans cette fresque de fantasy. Cela m'a sorti du livre à bien des moments car je me suis cru dans notre société du 21eme siècle.

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Énormément de choses m'ont plu. En fait ce livre aurait même pu être un coup de coeur s'il n'avait pas présenté les défauts dont je parlerai par la suite. Mais concentrons-nous en premier lieu sur ce qui fait de ce roman une très belle oeuvre de fantasy.

Les Seigneurs de Bohen s'ouvre sur un univers riche et original, empruntant aussi bien des consonances slaves que bretonnes, situant son roman dans un autre espace que celui d'ordinaire d'inspiration occidentale. Les mots ont les timbres de l'est et des créatures surprenantes peuplent le récit (vouivre, margrave, byline, etc., ainsi qu'un certain nombre de mots en « oï » que je n'ai pas retenus). Les paysages sont éclectiques et immersifs aussi bien les mines que les plaines, ou encore l'océan à perte de vue des Vaisseaux Noirs. L'écriture est fine et les descriptions souvent très cinématographiques ce qui rend le roman très palpable, presque réel. C'est d'ailleurs ce que j'ai sans doute le plus apprécié dans le récit.

Doté d'un monde bien construit, Bohen est également un empire où règne la magie…mais où elle est interdite, mal vu par l'Eglise ou ce que l'on en devine. Dans certaines contrées les créatures magiques sont brûlées ou chassées, et dans les autres elles sont méconsidérées voire méprisées par le peuple et la noblesse. Pourtant, bon nombre des protagonistes en font usages : Sainte-Etoile a une mâchoire appartenant à un être surnaturel dans la tête, Maëve est une morguenne faisant usage de la magie du sel, Janosh est un Essenne qui connaît des « mots de pouvoir », et l'Impératrice elle-même repousse les hordes des Vaisseaux noirs sur son trône. de quoi perdre un peu la tête ! Malgré tout, cela ne m'a pas dérangée, ça donnait quelque chose en plus à ce récit dit de « dark fantasy ». Et puis la magie a toujours un drôle d'effet sur mon imagination et il faut dire que, là aussi, la plume de l'autrice joue parfaitement son rôle. On imagine sans peine les volutes de sel s'échapper des doigts de Maëve ou les arabesques tracées sur le corps de Wens par Janosh pour s'emparer de lui.

Les personnages sont bien campés, quoique légèrement stéréotypés et certains m'ont vraiment beaucoup plu : Sorenz, le mercenaire révolutionnaire androgyne, Maëve, Nasha, la vouivre capitaine de navire, ou encore le duo Janosh / Wens. Paradoxalement au récit qui nous annonce que ces relations sont interdites, beaucoup des personnages sont gays ou bi. C'est quelque chose qui ne me dérange pas, au contraire, j'aime que les récits d'aujourd'hui se diversifient. Mais les relations étaient parfois beaucoup trop mièvres, trop romancées pour de la dark fantasy, c'est dommage parce que je trouvais que cela changeait un peu de ce qu'on avait l'habitude de lire. Mais ces romans entravent vraiment le récit, les personnages sont amenés à prendre des décisions incohérentes ou êtres catapultés à des positions qu'ils n'auraient pas dû atteindre sans autre forme de procès. le récit étant éclaté, Estelle Faye oscillant d'un point de vue à un autre, on saute parfois d'une romance à une autre, en oubliant tout le reste… y compris l'objet même du récit : La chute de l'Empire.

Et on arrive à la partie que j'ai la moins aimée. J'adore la fantasy plus politique, vous le savez, j'aime les complots, les trahisons, et les romances ne me gênent d'ailleurs pas en temps ordinaire (Kushiel de Jacqueline Carey étant une de mes sagas favorites, ce serait carrément paradoxal), mais quand tout est parfaitement dosé. le côté romancé prend tellement le pas sur le reste de l'intrigue que j'ai eu énormément de mal à comprendre comment cette révolution a pu réellement se produire. Les scènes d'action sont largement expédiées, et les brefs moments épiques sous exploités. D'autres incohérences peuplent le récit mais le Culte d'Apophis en parle bien mieux que moi. Pourtant des choses auraient pu vraiment être mieux agencées surtout étant donné les liens entre tous les personnages et la façon dont leurs chemins se croisent. Même l'univers mis en place était réellement propice pour mettre sur le devant de la scène cette Révolution : imprimerie, poudre à canons, magie… J'en attendais beaucoup et j'ai finalement été déçue.

Alors bien sûr que ce roman est original, bien sûr que traiter de la place des femmes, des minorités, de montrer aussi bien la haine que l'amour, de démontrer que chacun est humain et que même les monstres avec les pires difformités le sont aussi, dans un roman de fantasy c'est plutôt bien pensé et novateur dans ce milieu plutôt masculin (même s'il y a bien sûr des héroïnes). J'aime les récits d'humanité, d'ailleurs je l'ai déjà dis à plusieurs reprises dans d'autres romans, mais pas au mépris du scénario.

En résumé

Les Seigneurs de Bohen est une lecture en demie teinte. Si j'ai adoré la plume et l'univers bâti par l'autrice, j'ai été déçue par l'imprécision du scénario, les nombreuses incohérences et la partie romancée qui a bien souvent pris le pas sur tout le reste. Toutefois l'écriture de l'autrice m'ayant bien plu, je me laisserai sans doute tenter par un autre de ses romans.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Je ne suis pas un lecteur de fantasy ni de romans fantastiques. Mes tentatives précédentes ont été annihilées par une écriture sommaire et des personnages schématiques. J'ai découvert ici tout le contraire : une belle écriture, des personnages ambigus, des héros qui ne gagnent pas toujours. La magie et le fantastique ont une présence suffisamment discrète pour laisser le devant de la scène à l'humanité des personnages.
C'est probablement avec plaisir que je lirai un autre roman d'Estelle Faye.
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Une lecture en dents de scie !

J'ai découvert la plume d'Estelle Faye avec sa saga Thya chez Scrinéo. J'avais déjà trouvé que bien que ce soit de la jeunesse, l'histoire n'était pas assez fouillée.

Ici, je retrouve ce même sentiment. Les ingrédients sont présents pour faire de la bonne fantasy : des gentils, des vilains pas si méchants, de la magie noire et blanche, une religion, des monstres pas si monstrueux, et un personnage principale coquin, très attachant.

Je ne me suis pas émue de la relation entre Maëve et Lantane que je trouve pas assez travaillée. Au-delà de leur amour homosexuel, on s'en moque, je la trouve sur le fil du rasoir. J'aurai apprécier un peu plus de profondeur à leur sentiment mutuel. Cela dit, je considère que ce n'est pas leur relation qui est au coeur du récit, mais plutôt un moyen de peindre les personnages et leur sensibilité.
de plus, leur relation est épisodique et n'apporte, à mon sens, que peu de crédibilité à la relation de Sigalit et Maëve par la suite.

Le personnage de Maëve est sympathique. Je l'imagine très bien avec ses pouvoirs pas si géniaux et ses cheveux verdis de sorcière pas très propre sur elle, un peu souillon. Elle en est attachante. Elle est fragile mais pas trop, un peu niaise parfois, mais elle rêve juste de liberté et a été beaucoup trop longtemps gardé dans l'ombre de sa famille. Ce n'est pas un homme, on le sait, elle ne pourra pas régner puis, elle n'a pas la beauté de soeur Othylie.

En parallèle, nous suivons l'histoire de Sainte-Étoile, élevé par les frères dans la croyance qu'il était un bâtard royale... toute sa vie, il vit de recèle, de meurtre, accompagné par son ami, Morde. Bien plus qu'un compagnon de route, ils sont un.
J'ai vraiment été conquise par la relation avec Sonia/Sorenz, je trouve extrêmement intéressant d'introduire un personnage hermaphrodite à ce récit. Cela ne rend le bretteur que plus humain, sensible et aimant. À aucun moment, je n'ai eu le sentiment de tomber dans le cliché, leur relation est vraiment bien dépeinte, naturelle et un brin magique même. le combat que mène Sorenz en tant que fils du roi des Havres afin d'obtenir l'approbation de ses pairs est très touchante. Un vrai chien de guerre, un meneur qui a su se faire respecter de sa Compagnie par sa bravoure et sa sincérité.

La partie du Janosh et Wens ne m'a pas transcendée. C'est intéressant et cela nourri le récit notamment à travers la mythologie des Golems, ces contes qui bercent la vie des enfants de Bohen. Contes qui verront le jour...
Cependant, j'ai trouvé que ça allait trop vite, que cela manquait encore une fois de profondeur.

En conclusion, une lecture plaisante, qui fait voyager pour sûr. Un roman qui tient sa promesse de guerre et de sang.
Je vous le recommande mais n'en attendez pas trop.
De là à le comparer à du Glen Cook c'est un peu fort, mais après tout, ne sommes nous pas tous inspirés par nos pères ?
Si je n'avais pas terminée cette lecture pile au moment où j'apprenais la sortie de la suite, je me serais dit qu'il en fallait une ! En effet, l'histoire mérite de se complexifier au niveau géo-politique, la faute à Martin et ses 7 couronnes peut-être ;)
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Les seigneurs de Bohen est l'un des sept finalistes du prix littéraire de l'imaginaire, étant membre du jury, je me devais de le lire, malgré le manque d'intérêt pour le résumé au premier abord. Je n'étais pas plus intrigué que cela par cette histoire de Fantasy et malheureusement je n'ai pas accroché malgré les nombreux avis positifs.

On découvre un monde inédit, le monde de Bohen, un univers riche en surprise remplie de Sorcière, Vouivre, roi aveugle, princesse sanglante et tueurs divers et variés. Un empire mort qui nous est conté au fil des pages. On découvre la lente descente aux enfers de Bohen, les personnages hauts en couleur qui auront aidé à cette fin.

Pour avoir déjà lu bon nombre de roman Fantasy, je ne partais pas à l'aveugle dans un genre particulier qui demande du temps et de la réflexion à la lecture. Je savais à peu près à quoi m'attendre et avec moi, ce style que j'apprécie pourtant passe ou casse. J'ai besoin d'un univers riche en détails et en promesse, avec des personnages complexes et captivant à suivre au fil des pages pour rester accroché à mon bouquin et avec Les seigneurs de Bohen, je n'es pas réussis à être assez captivés pour apprécier retourner dans la lecture après chaque pause. J'avais de plus en plus de mal à rentrer dedans, par manque d'attachement aux personnages et par manque de détails sur le monde de Bohen en lui-même. On en apprend beaucoup par le point de vue de plusieurs grands personnages mais uniquement de leurs points de vue et pour certains ceux-là me donnait un goût de trop peut. Je me suis vite retrouvé frustré et déçu de moi-même. Ne pas réussir à être captivé me chagrinais, avoir des difficultés à le lire me stressaient, ce qui n'arrangeait rien à mon cas autant l'avouer. Je ne voulais pas l'abandonner, et après plus de deux mois de lecture par chapitre, j'ai décidé d'arrêter ma lecture et de passer à autre chose.

Et malgré tout, j'ai adoré la plume d'Estelle Faye. À la fois fluide et engagé, j'ai adoré découvrir un roman Féministe, qui donne aux femmes des destins complexes et une parole. On rencontre des femmes au caractère bien présent, avec des aspects qui dépoussièrent ce genre en particulier. On nous conte leurs sexualités de manière brute et sans mièvreries. Et cela sans forcément passer par des scènes plus torrides les unes que les autres bien au contraire. L'autrice décide de suggérer plutôt que de forcer les choses. On se retrouve donc avec un côté sensuel qui rafraîchit la lecture sans toutefois choquer le lecteur. Et ce côté féministe est pour moi l'une des grandes forces de ce livre.

Alors oui je n'es pas réussi à le finir, j'ai malheureusement abandonné la lecture, chose que je fais très rarement, rien ne me dit que dans quelques semaine l'envie de le finir ne pointera pas le bout de son nez mais pour l'instant je laisse de côté ce monde de Bohen et compte prochainement découvrir d'autres univers de l'autrice car après tout sa plume engager ma fortement conquise.
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