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3,83

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après une récente incursion dans la littérature jeunesse avec « La voie des oracles », Estelle Faye nous revient cette année avec un roman plus adulte publié par Critic et lorgnant davantage du côté de la dark-fantasy. Et me voilà bien embêtée, car si j'ai jusqu'à présent toujours été séduite par les textes de l'auteur, je suis beaucoup plus mitigée dans le cas des « Seigneurs de Bohen ». le roman dispose pourtant de solides atouts, à commencer par un univers intéressant et sortant incontestablement des sentiers battus. D'abord parce que l'auteur s'inspire avant tout de la civilisation slave, ensuite parce que le degré de technologie est ici plus élevé que d'ordinaire (des chefs de guerre utilisent la poudre au combat, l'imprimerie en est à ses débuts mais commence à se développer...) le bestiaire est lui aussi plutôt bien étoffé, chose à laquelle j'ai toujours été particulièrement sensible en fantasy. Ashrays (homme d'eau), div, vodianoïs, goules, golems, vives, vouivres... : voilà un petit aperçu des créatures plus ou moins dangereuses mises en scène ici avec succès. La plume de l'auteur est quant à elle toujours aussi agréable et donne naissance à des scènes au grand pouvoir évocateur que je garderais certainement en mémoire bien après ma lecture (la première expérience de Maëve sur le trône de l'Impératrice ; l'expédition de Lantane au phare d'Ankouan ; la rencontre entre Sainte-Etoile et la cartomancienne...)

On doit aussi à Estelle Faye de belles trouvailles en matière d'intrigue, qu'il s'agisse des Vaisseaux Noirs et de la manière dont l'Impératrice s'y prend pour les maintenir à distance des côtes, ou encore de la magie utilisée par Janosh et Wens. Je suis malheureusement moins convaincue par le reste du récit, à commencer par tout ce qui à trait à cette fameuse révolution lancée contre l'Empire. Malgré ses six cent pages au compteur, le roman survole en effet avec une rapidité parfois déconcertante des événements cruciaux dont la narration est expédiée en à peine quelques pages. Difficile dans ces conditions de se sentir véritablement investi dans le récit qui en vient même parfois à perdre de sa cohérence (le cas de la petite Sigalit, bombardée presque du jour au lendemain chef d'un mouvement de résistance clandestin, est notamment très gros à avaler). Si le roman se focalise aussi peu sur l'avancée de cette révolution, c'est surtout parce que l'auteur s'attarde beaucoup (trop) sur la romance entretenue entre certains de ses personnages. Je n'ai jamais rien contre les histoires d'amour, mais seulement si elles ne prennent pas une place démesurée au dépend du reste de l'intrigue... or c'est justement le cas ici. le côté « romance » n'est d'ailleurs pas très en phase avec l'étiquette « dark fantasy » accolé au roman par l'éditeur, un problème marketing qui devient décidément récurrent ces derniers temps (il serait temps de comprendre que comparer un auteur à des mastodontes du genre n'est absolument pas lui rendre service et fausse au contraire les attentes du lecteur... )

Pour ce qui est des personnages, j'ai été particulièrement sensible à ceux qui n'occupent pas le devant de la scène : la morguenne des Havres capable de jouer avec le vent ; la Soeur de l'épée cherchant à résoudre le mystère de la disparition des enfants de la région ; la vouivre capitaine de navire... Je serais plus nuancée en ce qui concerne les protagonistes auxquels j'ai moins accroché, à l'exception notable de Sainte-Etoile et de son « monstre » Morde (à propos duquel j'aurais d'ailleurs bien aimé avoir davantage d'explications). Maëve, elle, est beaucoup trop obnubilée par ses affaires de coeurs (même si j'ai été sensible à son attrait pour l'aventure et l'océan) ; Sorenz et Wens sont trop « parfaits » et ont des comportements parfois difficiles à trouver plausibles ; quant à Janosh, le personnage est effectivement prometteur mais pas assez développé pour suffisamment capter l'intérêt du lecteur. Enfin, j'avoue avoir été assez gênée par le côté « romance gay ». Entendez-moi bien, je n'ai aucun problème avec les relations homosexuelles et je trouve même plutôt positif qu'un auteur cherche à inclure davantage de diversité dans ses romans. Seulement dans le cadre qui nous est décrit ici cela ne colle tout simplement pas : on est censé être dans une société qui désapprouve ce genre de comportement et pourtant un nombre incalculable de personnages tombent au premier regard sous le charme d'une personne de même sexe, sans en être surpris une seule seconde et sans chercher à vraiment s'en cacher (cela peut sembler secondaire mais j'avoue que cela m'a sorti à plusieurs reprises du roman).

Lecture en demi teinte, donc, pour « Les Seigneurs de Bohen » qui dispose d'un univers certes intéressant porté par une belle plume mais dont l'intrigue aurait gagné à se focaliser davantage sur cette histoire de révolution au lieu de s'attarder autant sur les émois des protagonistes. Nul doute que le roman trouvera son public, simplement je n'en fais cette fois pas partie.
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Il m'a fallu presque un mois pour lire ce roman de fantasy !
C'est long ce genre de roman quand on n'est pas emballé...
La lecture était pourtant assez plaisante car Estelle Faye nous propose un univers plutôt cohérent et digne de la bonne fantasy. Cependant, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages principaux, Saint-Étoile, sorte de chevalier errant, et Maeve, la morguenne, sorcière des océans. Je les ai trouvé tous deux sans saveur et leur vie amoureuse, voire sexuelle, ne m'a pas franchement touchée. Ce qui est bien dommage car cette dimension prend une place importante dans le roman.
Heureusement leur chemin a croisé des personnages méritant un peu plus d'attention.
L'intrigue politique est somme toute assez basique. Un Empire à renverser, quelques mercenaires feront l'affaire. Ajoutons à cela un peu de magie et le tour est joué.
Enfin en ce qui me concerne, le tour a tout de même eu du mal à prendre.
Que ce fut long !
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Après avoir lu Widjigo l'année dernière, j'avais très envie de découvrir d'autres oeuvres d'Estelle Faye. Les Seigneurs de Bohen était dans ma PAL, ce qui tombait bien. L'histoire de la chute d'un Empire a de quoi attirer l'attention, d'autant plus à travers plusieurs points de vue ! Qu'en ai-je pensé ?

Ce que j'ai apprécié dans un premier temps, c'est qu'Estelle Faye ne place son récit dans un univers médiéval d'Europe de l'Ouest traditionnelle. Elle choisit plutôt de s'inspirer d'Europe de l'Est, à travers un folklore peuplé de vodianoï ou de Roussalka. le système politique est formé de Margraves, seigneurs militaires turbulents qui remettent en cause la puissance de l'Empereur. Outre les aspects slaves, il y a aussi une partie du monde, près des côtes, qui est plus proche des inspirations bretonnes. Avec son phare de Bratz qui domine des mers où errent d'imposants et mystérieux noirs. Ce positionnement permet d'échapper dans un premier temps à l'effet lassitude qui pourrait naître de tomber une fois de plus dans une histoire aux contours classiques.

Mais l'autrice va plus loin encore en proposant un monde qui est en pleine bascule. On retrouve les avancées technologiques qui ont su modifier l'Histoire. C'est le cas avec les apparitions des armes à poudre, qui peuvent changer le sens d'une bataille. Il est également évoqué les débuts de l'imprimerie, qui permettent de propager des idées nouvelles (et rebelles) à travers un Empire à bout de souffle. Estelle Faye pose donc les pierres d'une histoire qui aurait pu avoir une vraie ampleur, analysant les éléments qui provoquent la chute des Empires et agitent les peuples.

Et comme le récit se veut tendre vers la dark fantasy, l'ambiance mature et sombre est de mise et plutôt réussie. Comme tout monde en transition, Bohen traîne son lot de misères. Les guerres anciennes ont laissé des cicatrices qui peinent à guérir. La pauvreté hante les rues. Des pans de population sont laissés pour compte, comme les magiciens, qui ont mauvaise réputation, ou les Essènes. Ces derniers ressemblent au peuple juif, notamment par leurs légendes liées aux golems et le fait qu'ils vivent pauvrement dans des quartiers dédiés. Des navires fantômes étranges menacent les côtes, trop mal dotées pour de défendre seules. L'autrice parvient à faire sentir ces aspects fragiles, les failles dans le système.

J'apprécie aussi beaucoup Estelle Faye pour sa plume. Je la trouve très fluide et poétique. le roman ne fait pas exception. Ici, elle est particulièrement douée pour mettre en avant les sentiments et les pensées de ses personnages. Elle trouve un bon équilibre entre émotions, poésie et moments plus actifs, même s'il manque une scène de combat marquante pour soutenir le scénario. C'est particulièrement visible dans les lettres de Ioulia la Perdrix, qui offrent de beaux moments de prose.

L'autrice a créé de nombreux personnages aux personnalités fouillées. Ils ont tous assez intéressants et bien construits. J'ai bien apprécié Maëve, fille d'armateur, magicienne du sel, qui doit trouver le moins de s'adresser à l'Impératrice folle pour sauver son peuple. Sainte-Etoile et Morde, le bretteur et le démon dans sa tête, forment un duo piquant qui apporte une touche d'humour. On a du plaisir à suivre chacun des arcs narratifs dans un premier temps, d'autant plus que nous sommes immédiatement immergés dans l'action.

Mais comme vous le constatez, je termine chacun de mes paragraphes sur une note un peu plus réservée. En effet, vous savez sûrement que je n'aime pas vraiment les romances trop présentes dans mes romans SFFF. J'ai trouvé que Les seigneurs de Bohen tombaient dans cet écueil. Chaque arc narratif apporte son lot de relations. Si on peut saluer que ce soit très queer, elles prennent le pas au milieu de roman sur l'intrigue et pousse au dernier plan la chute de l'Empire. Celle entre le chien de guerre et Sorenz montre même quelques incohérences, car nous sommes censés être un univers qui voit d'un très mauvais oeil les relations homosexuelles. Mais la perspective effleure assez peu les protagonistes et des décisions stratégiques incohérentes sont de mises. C'est d'autant plus étrange que c'est presque parfois à l'opposé de la personnalité qu'ils sont censés avoir.

Il ne manquait pas grand chose pour que le roman me conquiert pleinement ! C'est un plaisir de retrouver la plume fluide et poétique d'Estelle Faye, qui parvient une fois de plus à bâtir des personnages convaincants et approfondis. L'univers est un point fort qui aurait mérité d'être accentué : les ambiances slaves et bretonnes sont envoûtantes, le tout dans un contexte de changement technologique et culturel majeur. Elles permettent au roman de trouver une identité bien à lui dans de la fantasy souvent marquée par le médiéval d'Europe de l'Ouest. J'ai cependant trouvé que le récit perdait son histoire originelle et son rythme dans des romances un peu falotes qui contrastent étrangement avec la volonté de créer un monde sombre et violent. le livre a cependant trouvé son public, du coup n'hésitez pas à lire plus de chroniques si vous pensez qu'il pourrait vous plaire.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Je ne suis pas un lecteur de fantasy ni de romans fantastiques. Mes tentatives précédentes ont été annihilées par une écriture sommaire et des personnages schématiques. J'ai découvert ici tout le contraire : une belle écriture, des personnages ambigus, des héros qui ne gagnent pas toujours. La magie et le fantastique ont une présence suffisamment discrète pour laisser le devant de la scène à l'humanité des personnages.
C'est probablement avec plaisir que je lirai un autre roman d'Estelle Faye.
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Pour une fois qu'on voit un diptyque avec assez de matière pour remplir une trilogie plutôt que l'inverse, célébrons ça dans la joie et la bonne humeur !

Il me tardait de redécouvrir Estelle Faye, auteure française bien implantée dans les littératures de l'imaginaire. Elle a la réputation d'avoir un grand talent visuel (sans doute un héritage de son passage dans les arts de la scène et du cinéma), talent dont le souvenir m'échappait complètement (j'avais lu et détesté son tout premier roman, La Dernière Lame, il y a presque dix ans). Il me tardait de lui donner une deuxième chance et on m'a vendu Les Seigneurs de Bohen comme étant une très bonne entrée dans son univers.

Premier constat : le style est bien plus mûr que dans mes souvenirs. Plus travaillé, avec un vocabulaire riche et précis, il n'en est pas moins fluide et agréable. La gestion des scènes d'action, des rebondissements, des révélations est maîtrisée et relance sans cesse l'intérêt du lecteur (et avec plus de 700 pages au compteur, c'est absolument essentiel). Un bon point de ce côté-là.
Deuxième constat : c'est un roman choral et le changement de narrateur est admirablement bien fait. L'auteure se sert souvent d'un mot, d'une phrase ou d'une action pour faire une transition, et utilise ce qu'on vient d'apprendre dans les lignes précédentes. Un seul de ces narrateurs parle à la première personne du singulier : Ioulia. C'est depuis ses souvenirs qu'elle nous relate les événements, depuis ce qu'elle a appris de cette période trouble, depuis ce qu'elle sait des autres personnages. Les passages qui lui sont consacrés sont à part et servent à donner des informations qu'on ne peut obtenir qu'avec le recul. J'ai beaucoup apprécié ce choix narratif qui donne un rythme particulier.
Troisième constat : l'univers est bien construit. Assez classique, mais approfondi et doté d'une petite touche d'originalité : on y mélange la mythologie slave et les grands poncifs de la fantasy occidentale (un vil empereur à abattre, une race de dragons maléfiques disparue, un empire unique et tout-puissant, une connaissance partielle au-delà des limites dudit empire, etc.). Avec des touches perso tels que des Vaisseaux Noirs mystérieux et meurtriers qui ceinturent les côtes du continent, une Impératrice séquestrée par son rôle de magicienne, une entité immortelle parasite, une double appréciation de la magie (à la fois recherchée pour son côté pratique, et honnie parce que très liée à la féminité), un métal magnifique qui ressemble au sacro-saint lithium, devenu essentiel à notre société depuis qu'on en a découvert les propriétés, métal blanc dont l'extraction pose de nombreuses questions humaines… Bref, un monde qui appelle à l'exploration.

Mais le point négatif du lore, c'est sa géographie, nettement améliorable. Personnellement, j'en ai marre que les gens remplissent leurs mappemondes avec des Royaumes vides, des déserts et des grandes steppes, mettent de grandes étendues glacées vers le haut et de grandes étendues brûlantes vers le bas. Je veux plus de variété ! Et plusieurs continents ! On est plus ou moins au Moyen-Âge, comment se fait-il qu'on ne sache rien en-dehors des limites de Bohen ? Il n'y a pas de pays voisin avec qui commercer ou faire la guerre ?

Et puisque je commence à digresser en direction des défauts, gardons le cap, messieurs-dames, et attaquons avec celui qui m'était le plus pénible : les personnages. D'une part, je les ai trouvé trop nombreux : il est difficile de s'attacher parce qu'on passe trop vite de l'un à l'autre ; et s'il ne sont que trois au début, leur nombre se multiplie très vite, la toile se complexifie, leurs proches prennent à leur tour la parole pour dévoiler un bout d'intrigue.
D'autre part, qu'est-ce qu'ils ont pu m'agacer ! Tous à tomber amoureux pour un oui ou pour un non et à filer le parfait amour… Jamais d'histoire de cul, jamais de tromperie, jamais de mensonges, de manipulation, ou même de rupture, de crime passionnel… Et presque exclusivement de l'homoromance. Poussant l'invraisemblance jusqu'à faire d'un personnage un peu gaillard, porté sur la boisson, louant son épée au plus offrant et courant la gueuse depuis deux décennies un amoureux transis du jour au lendemain : NON.
Alors je suis très contente que les personnages LGBT soient mis au premier plan d'une saga fantasy. Mais quand c'est TOUT LE MONDE qui se découvre un attrait pour le même sexe (ou presque…) et quand c'est couplé à des histoires aussi mielleuses, il n'y a plus de crédibilité et en tant que lectrice, je n'en retire que de la frustration.
Deuxième défaut : j'ai quelques fois trouvé les ficelles scénaristiques grossières. C'est un problème récurrent dans les romans chorals : comme par hasard, les bonnes personnes se rencontrent au bon moment, comme par hasard, les forces convergent pour donner des scènes finales épiques, et pour essayer de tromper le lecteur on essaye de faire en sorte que tout se dénoue au moment le plus critique (quand une forteresse est à deux doigts d'être prise ou un personnage à deux doigts de mourir). Ce procédé scénaristique me fatigue, mais je ne jette pas la pierre à Estelle Faye. J'ai déjà observé cela dans Les Aventuriers de la mer, de Robin Robb (qui est pourtant ma saga préférée d'une auteure que j'adore !). Ce deuxième défaut était curieusement plus remarquable dans Les Révoltés de Bohen – tout comme il l'était dans le dernier tome des Aventuriers. La conclusion arrive, j'imagine qu'il faut tout résoudre en beauté.

Et enfin, le dernier point que je soulève ne concerne que Les Révoltés : la narration m'y a paru plus brouillonne. Là où les narrateurs étaient bien séparés et où les passages de Ioulia la métamorphe étaient à part, tous les fils rouges se sont trouvés comme mélangés, et celle qui reprend le rôle de Ioulia n'intervient plus exactement depuis ses souvenirs, elle est presque dans le présent. Les passages qui la concernent restent toutefois en italique, et la narration est toujours à la première personne du singulier. J'ai trouvé ce choix étrange.

Bref : une découverte en demi-teinte. Une saga avec de très bons points forts, mais aussi des points faibles assez pénalisants pour moi. Malgré tout, je serai curieuse de lire le reste de la production d'Estelle Faye, ayant été conquise par son écriture.
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Une lecture en dents de scie !

J'ai découvert la plume d'Estelle Faye avec sa saga Thya chez Scrinéo. J'avais déjà trouvé que bien que ce soit de la jeunesse, l'histoire n'était pas assez fouillée.

Ici, je retrouve ce même sentiment. Les ingrédients sont présents pour faire de la bonne fantasy : des gentils, des vilains pas si méchants, de la magie noire et blanche, une religion, des monstres pas si monstrueux, et un personnage principale coquin, très attachant.

Je ne me suis pas émue de la relation entre Maëve et Lantane que je trouve pas assez travaillée. Au-delà de leur amour homosexuel, on s'en moque, je la trouve sur le fil du rasoir. J'aurai apprécier un peu plus de profondeur à leur sentiment mutuel. Cela dit, je considère que ce n'est pas leur relation qui est au coeur du récit, mais plutôt un moyen de peindre les personnages et leur sensibilité.
de plus, leur relation est épisodique et n'apporte, à mon sens, que peu de crédibilité à la relation de Sigalit et Maëve par la suite.

Le personnage de Maëve est sympathique. Je l'imagine très bien avec ses pouvoirs pas si géniaux et ses cheveux verdis de sorcière pas très propre sur elle, un peu souillon. Elle en est attachante. Elle est fragile mais pas trop, un peu niaise parfois, mais elle rêve juste de liberté et a été beaucoup trop longtemps gardé dans l'ombre de sa famille. Ce n'est pas un homme, on le sait, elle ne pourra pas régner puis, elle n'a pas la beauté de soeur Othylie.

En parallèle, nous suivons l'histoire de Sainte-Étoile, élevé par les frères dans la croyance qu'il était un bâtard royale... toute sa vie, il vit de recèle, de meurtre, accompagné par son ami, Morde. Bien plus qu'un compagnon de route, ils sont un.
J'ai vraiment été conquise par la relation avec Sonia/Sorenz, je trouve extrêmement intéressant d'introduire un personnage hermaphrodite à ce récit. Cela ne rend le bretteur que plus humain, sensible et aimant. À aucun moment, je n'ai eu le sentiment de tomber dans le cliché, leur relation est vraiment bien dépeinte, naturelle et un brin magique même. le combat que mène Sorenz en tant que fils du roi des Havres afin d'obtenir l'approbation de ses pairs est très touchante. Un vrai chien de guerre, un meneur qui a su se faire respecter de sa Compagnie par sa bravoure et sa sincérité.

La partie du Janosh et Wens ne m'a pas transcendée. C'est intéressant et cela nourri le récit notamment à travers la mythologie des Golems, ces contes qui bercent la vie des enfants de Bohen. Contes qui verront le jour...
Cependant, j'ai trouvé que ça allait trop vite, que cela manquait encore une fois de profondeur.

En conclusion, une lecture plaisante, qui fait voyager pour sûr. Un roman qui tient sa promesse de guerre et de sang.
Je vous le recommande mais n'en attendez pas trop.
De là à le comparer à du Glen Cook c'est un peu fort, mais après tout, ne sommes nous pas tous inspirés par nos pères ?
Si je n'avais pas terminée cette lecture pile au moment où j'apprenais la sortie de la suite, je me serais dit qu'il en fallait une ! En effet, l'histoire mérite de se complexifier au niveau géo-politique, la faute à Martin et ses 7 couronnes peut-être ;)
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Les Seigneurs de Bohen est un livre dit de dark fantasy épique écrit par Estelle Faye.

Estelle Faye nous raconte la chute d'un empire, précipité par le peuple, un peuple enragé par le traitement qui lui est fait. Pour nous raconter la chute, on va nous faire suivre plusieurs personnages. Ces personnages principaux, sont par duo. le premier duo est celui de Sainte-étoile, bretteur errant, et de Sorenz-Sonia personnage hermaphrodite, qui dirige une bande de mercenaire. le deuxième duo est celui Maëve sorcière maîtrisant les pouvoir du sel, et Sigalit jeune fille vivant dans la capitale, menant la résistance. Et le dernier est celui de Wens clerc condamné au travaux forcé dans les mines, et Janosh gardien des mines et rejeté par les siens car utilisant la magie, ce qui lui a valut torture, on lui a tranché la langue, et renvoyé de sa ville.

Et autant vous dire qu'il y a de nombreuse chose à dire dessus, car comme vous l'avez surement vu avec la note, c'est une lecture mitigé pour ma part.
On va donc commencer par les points négatifs ( histoire de finir sur une bonne note ).

-Alors pour commencer j'ai eu une impression de faux pour ce qui est des personnages et de leur relation. J'ai du mal à l'expliquer, mais c'est vraiment une chose qui m'a marqué. Cependant il faut tout de même noté que les personnages évolue, ce qui fait tout de même plaisir. A noter que j'appuie ici sur un défaut assez minime.

-Là ou est le gros défaut, qui m'a un peu gâcher la lecture, c'est son histoire. Une histoire qui certes, avec un postulat de base comme celui que l'on nous donne sur la quatrième de couv, aurait put être très intéressante, sauf que non. Pourquoi non ? Parce que l'on nous raconte l'histoire de la chute d'un empire, entraîné par la révolution du peuple, et à aucun moment on ne ressent de tension, à aucun moment on ne ressent la haine, à aucun moment on ne ressent la rage de nos personnages, du peuple. de plus même si les passages importants de cette chute sont bien évoquer, mais souvent trop brièvement. Et là ou ça m'a encore plus déranger c'est que j'ai l'impression que toute ces tentions, toute ces violences ont été éclipser pour des romances étant souvent à mon gout trop niaise.

-Le dernier défaut qui ne concerne pas le texte qui n'a donc pas compter pour la note. Ce défaut concerne l'édition et plus particulièrement la quatrième de couverture. En effet on nous vend ici une dark fantasy épique, dans la lignée des plus grand comme Glen Cook ou Joe Abercrombie. Et autant vous le dire tout de suite, ce n'est pas du tout le cas, et cela participera à ma deception.

Passons au point positif maintenant.

-L'univers. L'univers mis en place dans ce roman est très travailler, très développer. On a le droit à de nombreux endroit géographique, répertorier sur la carte présente au début du livre. On y parcours des villes, des campagnes, des mines des ports. Un bestiaire très complet et original, changeant des un peux des dragons et des orcs. On y suit plus ou moins toute les classes social de la société et du système politique. On pourra cependant avoir un petit regret quand à la magie qui même si très présente est peu développer.

-Le fait que l'auteur est voulu introduire de la diversité dans son livre, avec des personnages lesbien, d'autre hermaphrodite, est un parti pris très intéressant, c'est relativement bien fait, et on ne peut que l'encourager.

-Le dernier point fort c'est l'écriture. Estelle Faye fait un très bon travail sur la prose qui retranscrit très bien son univers. de plus elle utilise un vocabulaire qui retranscrit très bien l'ambiance. Il est fait ici un vrai travail d'écriture.

C'est donc ici pour un moi une lecture mitigé. Et aussi une déception car on m'avait bien vendu cet auteur.

Je vous conseille ce livre si les romances ne vous dérange pas trop, et sinon vous pouvez tout de même essayer...
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Les seigneurs de Bohen est l'un des sept finalistes du prix littéraire de l'imaginaire, étant membre du jury, je me devais de le lire, malgré le manque d'intérêt pour le résumé au premier abord. Je n'étais pas plus intrigué que cela par cette histoire de Fantasy et malheureusement je n'ai pas accroché malgré les nombreux avis positifs.

On découvre un monde inédit, le monde de Bohen, un univers riche en surprise remplie de Sorcière, Vouivre, roi aveugle, princesse sanglante et tueurs divers et variés. Un empire mort qui nous est conté au fil des pages. On découvre la lente descente aux enfers de Bohen, les personnages hauts en couleur qui auront aidé à cette fin.

Pour avoir déjà lu bon nombre de roman Fantasy, je ne partais pas à l'aveugle dans un genre particulier qui demande du temps et de la réflexion à la lecture. Je savais à peu près à quoi m'attendre et avec moi, ce style que j'apprécie pourtant passe ou casse. J'ai besoin d'un univers riche en détails et en promesse, avec des personnages complexes et captivant à suivre au fil des pages pour rester accroché à mon bouquin et avec Les seigneurs de Bohen, je n'es pas réussis à être assez captivés pour apprécier retourner dans la lecture après chaque pause. J'avais de plus en plus de mal à rentrer dedans, par manque d'attachement aux personnages et par manque de détails sur le monde de Bohen en lui-même. On en apprend beaucoup par le point de vue de plusieurs grands personnages mais uniquement de leurs points de vue et pour certains ceux-là me donnait un goût de trop peut. Je me suis vite retrouvé frustré et déçu de moi-même. Ne pas réussir à être captivé me chagrinais, avoir des difficultés à le lire me stressaient, ce qui n'arrangeait rien à mon cas autant l'avouer. Je ne voulais pas l'abandonner, et après plus de deux mois de lecture par chapitre, j'ai décidé d'arrêter ma lecture et de passer à autre chose.

Et malgré tout, j'ai adoré la plume d'Estelle Faye. À la fois fluide et engagé, j'ai adoré découvrir un roman Féministe, qui donne aux femmes des destins complexes et une parole. On rencontre des femmes au caractère bien présent, avec des aspects qui dépoussièrent ce genre en particulier. On nous conte leurs sexualités de manière brute et sans mièvreries. Et cela sans forcément passer par des scènes plus torrides les unes que les autres bien au contraire. L'autrice décide de suggérer plutôt que de forcer les choses. On se retrouve donc avec un côté sensuel qui rafraîchit la lecture sans toutefois choquer le lecteur. Et ce côté féministe est pour moi l'une des grandes forces de ce livre.

Alors oui je n'es pas réussi à le finir, j'ai malheureusement abandonné la lecture, chose que je fais très rarement, rien ne me dit que dans quelques semaine l'envie de le finir ne pointera pas le bout de son nez mais pour l'instant je laisse de côté ce monde de Bohen et compte prochainement découvrir d'autres univers de l'autrice car après tout sa plume engager ma fortement conquise.
Lien : https://elodie-liseuse-lifes..
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Beauté de lecture. Les personnages principaux vivent des choses surprenantes et sensées. L'accélération du livre dans les 100 dernières pages est fort stimulante et attrayante. Mais le bémol pour moi qui prend beaucoup de place est ce côté où l'auteur a voulu mettre une trop forte touche sentimentale des personnages principaux. Un amour à contre courant de la société en place dans le livre.
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Je suis très mitigé et partagé par ce roman. D'un côté j'aime beaucoup la plume d'Estelle Faye, les dialogues sont très réussis et certains traits de caractères vraiment intéressants. La magie est assez originale également. Cependant je trouve les messages progressistes (que je soutiens) mal amenés et ont du mal à se fondre dans cette fresque de fantasy. Cela m'a sorti du livre à bien des moments car je me suis cru dans notre société du 21eme siècle.

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