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sur 233 notes
Qui a dit que les empires sont éternels ?
Il suffit parfois d'un rien ! il suffit de l'amour improbable entre Saint-Étoile, bretteur itinérant, gredin vaguement schizophrène et de Sorenz, chien de guerre de haute volée, à la grâce toute féminine ; de Cigale, si fragile, si solaire, devenue La Voix des miséreux, des miteux, des va-nu-pieds, qui croupissent à l'ombre des hautes tours ; de la magicienne Maëve prête à donner son âme pour sauver sa cité des Vaisseaux Noirs ; de la rencontre entre le lumineux Wens, clerc déchu pour les beaux yeux d'une princesse, et du sombre Janosh, exilé à jamais pour avoir retrouvé les rites oubliés des anciens mages…
Il suffit parfois de pas grand-chose ! Il suffit de ce Livre Interdit dont les mots traversent les contrées à la vitesse d'un cheval au galop ; de ce vent mauvais qui chuchote à l'oreille des Hommes que l'Empire est bâti sur des couches et des couches de mensonges…
L'Empereur, de ses yeux de lynx, regarde ces misérables destinées s'agiter autour de lui. D'une chiquenaude, il pourrait si facilement les balayer…
Mais il suffit que par un heureux hasard du destin, tous, sublimes ou chancelants, blessés ou saufs, hagards ou fringants, vaincus ou triomphants, se retrouvent au même moment au même endroit pour soudainement prendre conscience que l'Empire n'est qu'une armure vide, une carcasse creuse.
Qui a dit que les empires sont éternels ?
Il y a du souffle épique dans ce livre. Les aventures de nos héros nous entrainent très loin. Il y a des drâmes, des rires et de l'amour. Beaucoup d'amour. J'ai adoré.
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Après une récente incursion dans la littérature jeunesse avec « La voie des oracles », Estelle Faye nous revient cette année avec un roman plus adulte publié par Critic et lorgnant davantage du côté de la dark-fantasy. Et me voilà bien embêtée, car si j'ai jusqu'à présent toujours été séduite par les textes de l'auteur, je suis beaucoup plus mitigée dans le cas des « Seigneurs de Bohen ». le roman dispose pourtant de solides atouts, à commencer par un univers intéressant et sortant incontestablement des sentiers battus. D'abord parce que l'auteur s'inspire avant tout de la civilisation slave, ensuite parce que le degré de technologie est ici plus élevé que d'ordinaire (des chefs de guerre utilisent la poudre au combat, l'imprimerie en est à ses débuts mais commence à se développer...) le bestiaire est lui aussi plutôt bien étoffé, chose à laquelle j'ai toujours été particulièrement sensible en fantasy. Ashrays (homme d'eau), div, vodianoïs, goules, golems, vives, vouivres... : voilà un petit aperçu des créatures plus ou moins dangereuses mises en scène ici avec succès. La plume de l'auteur est quant à elle toujours aussi agréable et donne naissance à des scènes au grand pouvoir évocateur que je garderais certainement en mémoire bien après ma lecture (la première expérience de Maëve sur le trône de l'Impératrice ; l'expédition de Lantane au phare d'Ankouan ; la rencontre entre Sainte-Etoile et la cartomancienne...)

On doit aussi à Estelle Faye de belles trouvailles en matière d'intrigue, qu'il s'agisse des Vaisseaux Noirs et de la manière dont l'Impératrice s'y prend pour les maintenir à distance des côtes, ou encore de la magie utilisée par Janosh et Wens. Je suis malheureusement moins convaincue par le reste du récit, à commencer par tout ce qui à trait à cette fameuse révolution lancée contre l'Empire. Malgré ses six cent pages au compteur, le roman survole en effet avec une rapidité parfois déconcertante des événements cruciaux dont la narration est expédiée en à peine quelques pages. Difficile dans ces conditions de se sentir véritablement investi dans le récit qui en vient même parfois à perdre de sa cohérence (le cas de la petite Sigalit, bombardée presque du jour au lendemain chef d'un mouvement de résistance clandestin, est notamment très gros à avaler). Si le roman se focalise aussi peu sur l'avancée de cette révolution, c'est surtout parce que l'auteur s'attarde beaucoup (trop) sur la romance entretenue entre certains de ses personnages. Je n'ai jamais rien contre les histoires d'amour, mais seulement si elles ne prennent pas une place démesurée au dépend du reste de l'intrigue... or c'est justement le cas ici. le côté « romance » n'est d'ailleurs pas très en phase avec l'étiquette « dark fantasy » accolé au roman par l'éditeur, un problème marketing qui devient décidément récurrent ces derniers temps (il serait temps de comprendre que comparer un auteur à des mastodontes du genre n'est absolument pas lui rendre service et fausse au contraire les attentes du lecteur... )

Pour ce qui est des personnages, j'ai été particulièrement sensible à ceux qui n'occupent pas le devant de la scène : la morguenne des Havres capable de jouer avec le vent ; la Soeur de l'épée cherchant à résoudre le mystère de la disparition des enfants de la région ; la vouivre capitaine de navire... Je serais plus nuancée en ce qui concerne les protagonistes auxquels j'ai moins accroché, à l'exception notable de Sainte-Etoile et de son « monstre » Morde (à propos duquel j'aurais d'ailleurs bien aimé avoir davantage d'explications). Maëve, elle, est beaucoup trop obnubilée par ses affaires de coeurs (même si j'ai été sensible à son attrait pour l'aventure et l'océan) ; Sorenz et Wens sont trop « parfaits » et ont des comportements parfois difficiles à trouver plausibles ; quant à Janosh, le personnage est effectivement prometteur mais pas assez développé pour suffisamment capter l'intérêt du lecteur. Enfin, j'avoue avoir été assez gênée par le côté « romance gay ». Entendez-moi bien, je n'ai aucun problème avec les relations homosexuelles et je trouve même plutôt positif qu'un auteur cherche à inclure davantage de diversité dans ses romans. Seulement dans le cadre qui nous est décrit ici cela ne colle tout simplement pas : on est censé être dans une société qui désapprouve ce genre de comportement et pourtant un nombre incalculable de personnages tombent au premier regard sous le charme d'une personne de même sexe, sans en être surpris une seule seconde et sans chercher à vraiment s'en cacher (cela peut sembler secondaire mais j'avoue que cela m'a sorti à plusieurs reprises du roman).

Lecture en demi teinte, donc, pour « Les Seigneurs de Bohen » qui dispose d'un univers certes intéressant porté par une belle plume mais dont l'intrigue aurait gagné à se focaliser davantage sur cette histoire de révolution au lieu de s'attarder autant sur les émois des protagonistes. Nul doute que le roman trouvera son public, simplement je n'en fais cette fois pas partie.
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Il m'a fallu presque un mois pour lire ce roman de fantasy !
C'est long ce genre de roman quand on n'est pas emballé...
La lecture était pourtant assez plaisante car Estelle Faye nous propose un univers plutôt cohérent et digne de la bonne fantasy. Cependant, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages principaux, Saint-Étoile, sorte de chevalier errant, et Maeve, la morguenne, sorcière des océans. Je les ai trouvé tous deux sans saveur et leur vie amoureuse, voire sexuelle, ne m'a pas franchement touchée. Ce qui est bien dommage car cette dimension prend une place importante dans le roman.
Heureusement leur chemin a croisé des personnages méritant un peu plus d'attention.
L'intrigue politique est somme toute assez basique. Un Empire à renverser, quelques mercenaires feront l'affaire. Ajoutons à cela un peu de magie et le tour est joué.
Enfin en ce qui me concerne, le tour a tout de même eu du mal à prendre.
Que ce fut long !
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A la place d'une Dark Fantasy « épique et spectaculaire », Estelle Faye vous propose en fait une Paranormal Romance évitant de façon maniaque toute scène d'envergure

La quatrième de couverture parle de « roman de dark fantasy spectaculaire et épique, dans la lignée de Joe Abercrombie ou de Glen Cook », mais on se retrouve en réalité avec de la Paranormal Romance Gay d'une grande mièvrerie et qui, au mépris de l'aspect Flintlock également présent, fait passer au troisième plan la Révolution qui est supposée être au coeur de l'histoire au profit des transports amoureux des protagonistes (et d'un message social contre les intolérances / pour la liberté sexuelle et la libération de la femme -notamment sur le plan professionnel-). Deux des personnages principaux, loin des codes de la Dark Fantasy, sont d'ailleurs des Bishōnen (hommes d'apparence délicate, androgyne, voire carrément féminine) sortis tout droit d'un manga / anime. Si vous pensez que la Dark Fantasy peut s'accommoder de personnages mercenaires au teint de rose et aux cheveux soyeux, dépourvus de la moindre cicatrice, au mépris des codes du genre qui privilégient les protagonistes patibulaires et burinés, allez-y, sinon, fuyez.

Bref si l'aspect « dark » est en effet présent, il est trop noyé dans des éléments qui ne correspondent pas aux codes du genre pour remporter l'adhésion des puristes. L'aspect épique et spectaculaire, vanté lui aussi par la quatrième de couverture, je le cherche encore (en même temps, avec des batailles réglées en quelques lignes lapidaires…), tout comme le magicbuilding, aux abonnés absents (ce qui, vu la présence très importante d'éléments surnaturels, est un comble). L'impression d'ensemble est celle d'un livre peu maîtrisé (avec de grosses incohérences en terme d'intrigue et de worldbuilding), relevant globalement plus du Young adult que de la Dark Fantasy pour adultes : autant dire qu'on est très loin de la comparaison fantaisiste avec Cook et Abercrombie, de grands écrivains maîtrisant avec brio leur sujet. le soin quasiment maniaque avec lequel l'autrice évite toute grande scène potentiellement immersive, spectaculaire ou épique est juste extraordinaire. Ce qui n'aurait pas posé de problème si ce roman avait été présenté comme intimiste, et pas comme « épique et spectaculaire » : là, il y une discordance absolument énorme entre le marketing et la réalité concrète.

Le seul intérêt que je trouve à ce livre est une atmosphère fantastique très agréable, des influences slaves qui le démarquent du tout-venant de la fantasy francophone, et bien entendu la présence de canons et d'armes à feu, ainsi que le contexte Révolutionnaire, qui l'inscrivent dans le mouvement Flintlock Fantasy. Toutefois, dans chacune de ces catégories (ainsi, bien entendu, qu'en Dark fantasy), vous pouvez trouver largement mieux, surtout si vous lisez l'anglais. Si vous êtes intéressé par une exploration au travers d'un prisme Fantasy de la Révolution, on vous conseillera plutôt de vous tourner vers McClellan ou Wexler, nettement plus pertinents (le second proposant également une romance gay autrement plus intéressante). Pour l'aspect civilisation slave + mousquets / canons + magie, les anglophones auront tout intérêt à aller plutôt vers Bradley P. Beaulieu. Enfin, pour de la Fantasy Gay-friendly, préférez Rien que l'acier de Richard Morgan, incomparablement plus solide.

Bref, un livre qui se destinera essentiellement au fan de l'autrice, au novice en Fantasy, au lecteur de Young Adult ou de Paranormal Romance, ou au lecteur non-anglophone. le fan de Cook, d'Abercrombie et de Dark Fantasy / Fantasy épique ira, lui, voir ailleurs si l'herbe est plus verte (et elle l'est).

Ce qui précède n'est que la conclusion / le résumé de ma critique : retrouvez l'argumentaire et l'analyse complète sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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"Un roman de dark fantasy spectaculaire et épique, dans la lignée des oeuvres de Joe Abercrombie ou de Glen Cook " en définitive si l'on peut considérer que le dernier roman d'Estelle Faye entre bien dans la catégorie de la dark Fantasy il n'a en revanche rien de spectaculaire, rien d'épique mais surtout ne s'apparente en aucune manière à un roman de Joe Abercrombie de près comme de loin.
Sincèrement c'est une terrible désillusion que ces seigneurs de Böhen et il en ressort une déception non moins aussi forte que l'attente fébrile qui en aura précédé la lecture.
Déjà le scénar, en fin de compte je crois que je n' ai rien pané du tout, que ce soit les justifications de cette révolution qui couve, les motivations des différents personnages, c'est clairement très confus et parfois précipité quand il s'agit d'accélérer le rythme du récit pour faire avancer les choses, car sa patine grave. Au niveau de l'action et de l'épique on est quasiment au niveau du zéro absolu, sur ce plan il ne se passe pour ainsi dire rien ou si peu.
Honnêtement j'ai vraiment le sentiment que l'auteure a clairement privilégié l'aspect romance-drama à tout le reste, à la limite le reste ce n'est qu'un background pour Estelle Faye même, une simple toile de fond car tout réellement tourne autour des sentiments et des pulsions sexuelles des personnages.
Personnages qui ont en commun la même attirance vers d'autres personnages du même sexe, et si la chose me fait sortir de ma zone de confort, je n'ai pas trouvé non plus que les relations qui en découlaient transpiraient d'authentisme.
Seigneurs de Böhen est selon moi un livre mal vendu par l'éditeur, qui risque de décevoir car en définitive il n'aura pas trouvé son vrai public cible.
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En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans un récit de Fantasy épique, mais aussi intimiste des plus réussis. le récit est porté de façon efficace par une narration multiple qui fait qu'on est rapidement happé par l'histoire. La tension monte ainsi au fil des pages pour aboutir à une conclusion qui n'a certes rien d'explosif mais s'avère percutante et réussie. le gros point fort du roman vient clairement de la galerie de personnages que nous brosse l'auteur qui sont loin des héros en quête pour changer le monde. Ce sont des personnages qui ont leurs histoires, leurs envies, leurs faiblesses, leurs émotions et c'est ce maelström qui va les faire avancer et qui va les amener à faire des choix. L'auteur montre que la passion, les émotions font que parfois il faut se battre pour vivre sa vie. Au final des protagonistes attachants, touchants et entraînants. Les personnages secondaires sont eux aussi intéressants et certains auraient même mérité d'être un peu plus approfondi. L'univers peut paraître classique dans les grandes lignes et ce qu'il propose, mais c'est dans les petits détails et la touche personnel qu'apporte Estelle Faye qu'il gagne, selon moi, en intérêt. On découvre ainsi un monde dense, captivant, dépaysant, qui donne envie d'en apprendre plus. Alors, on pourrait reprocher que certains points sont traités trop rapidement, que certaines longueurs se font ressentir ou encore qu'un point de vue de l'Empire aurait pu apporter un contrepoids intéressant, mais franchement je chipote tant j'ai été happé du début à la fin par ce roman. La plume est toujours aussi soignée, vivante, poétique et prenante et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Avec Les Seigneurs de Bohen, Estelle Faye change à nouveau de genre avec cette fois un roman de fantasy adulte avec un univers original non marqué par un contexte historique. le roman se situe dans le monde de Bohen dont une carte nous est fournie au début du livre. L'empire de Bohen a fondé sa richesse sur le lirium, un métal et règne depuis très longtemps et bien entendu pas dans la plus grande justice. le roman va raconter la fin de cet empire au travers de plusieurs personnages: Sainte-Étoile, l'escrimeur torturé, Maëve, la sorcière et Wens, le clerc de notaire injustement condamné. D'autres personnages vont graviter autour de ces 3 personnages principaux et prendre énormément d'importance: Sorenz ab Abahaín, mercenaire révolutionnaire, Sigalit jeune couturière et Janosh un mage Essène. Tous ces protagonistes vont avoir un rôle dans la chute de l'empire à leur manière, même s'ils n'étaient pas destinés à devenir des héros. Les personnages d'Estelle Faye sont réalistes, humains, avec leurs défauts, leurs qualités et leurs désirs, simples et complexes à la fois comme l'est tout être humain et surtout extrêmement attachants. Ces personnages sont un des gros points forts de ce roman.

Pour raconter l'histoire de ces personnages et de la révolution au sein de l'empire de Bohen, Estelle Faye a choisi une narration éclatée, changeant de narrateurs parfois au sein d'un chapitre ou s'attardant un peu plus sur un des narrateurs pendant quelques chapitres. Cette narration correspond parfaitement au récit et donne un certain dynamisme à l'histoire. J'ai beaucoup aimé également les interludes présents entre quelques chapitres où l'on retrouve le personnage de Ioulia La Perdrix. Ils permettent de recentrer la trame générale du récit. Même si l'importance accordée à chaque personnage n'est pas la même dans le récit, les personnages sont tellement attachants qu'on prend plaisir à les retrouver et qu'on tourne les pages sans s'en rendre compte.

L'univers des Seigneurs de Bohen est aussi un des aspects à souligner de ce roman, il est très riche et original. On est dans de la fantasy mais l'auteure arrive à s'approprier le genre et à créer un univers nouveau et varié rempli de mystères: qui sont vraiment les Wurms, qui dirigent les vaisseaux noirs? Chaque région du monde a des croyances différentes et les noms des mythologies qui les régissent sont tous disparates, on trouve par exemple des vodianoïs dans les marécages. Ces créatures surnaturelles et les paysages dans lesquels elles évoluent prennent vie sous nos yeux grâce à la très belle plume de l'auteure à la fois visuelle, fluide et immersive. On sent qu'Estelle Faye a énormément travaillé l'univers qu'on aimerait retrouver à nouveau tellement il est regorge de splendeurs.

Le roman raconte l'histoire de la chute d'un empire mais pas seulement. C'est aussi un roman sur l'importance de l'humain et de nos choix qui peuvent influencer le destin d'un pays. Les personnages ne sont pas surpuissants, comme c'est parfois le cas en fantasy, ils sont simples et guidés par leurs instincts, leurs désirs. Tout cela au profit d'un récit et d'une intrigue parfaitement maîtrisée par l'auteure sans perte de rythme et qui monte en intensité. le roman fait presque 600 pages et pourtant on ne s'ennuie pas une seconde, on est vite happé par cet univers et par le destin de ces personnages.

Estelle Faye a donc totalement réussi son essai en fantasy adulte. L'auteure change souvent de genre littéraire pour ces romans (post apocalyptique, conte asiatique, young adult) mais en gardant un style bien à elle et une patte très reconnaissable. Les premières pages du roman nous entrainent dans un univers incroyablement riche et envoutant avec des personnages attachants et un récit parfaitement maitrisé. Estelle Faye telle une sirène des temps modernes, nous séduit par ses mots à la place des chants, pour mieux nous ensorceler par la magie de sa plume à l'image de la très belle couverture du roman.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Je me suis fait avoir.
Le marketing présentait ce roman comme quelque chose de "spectaculaire et épique, dans la lignée des oeuvres de Joe Abercrombie (Les Héros, Servir Froid) ou de Glen Cook (La Compagnie noire)".
Autant dire que j'ai immédiatement acheté ce livre au vu de la comparaison avec ces auteurs.

Tout a bien commencé: déjà l'auteure écrit bien, pas de tournure de phrase alambiquée ou de fioritures, on a affaire à un style direct mais soigné.
Ensuite l'univers en lui même est intéressant, avec son ambiance Europe de l'Est médiévale-renaissance.
Enfin l'annonce de la présence d'armes à feu m'enthousiasmait beaucoup en tant que fan de Fantasy à poudre (avec une nette préférence pour la Flintlock Fantasy quand même, mais vu l'infime présence de ce genre en France je n’allais pas faire la fine bouche devant un livre qui intègre des arquebuses et canons).

Les premiers chapitres m'on plu: mystérieux, bien rythmés et dotés de personnages qui s'annonçaient bien trempés.
Et puis, la bérézina.
Au lieu de livrer une histoire "spectaculaire et épique" comme annoncée le roman se concentre sur les romances entretenues par les différents personnages. Si je salue le risque pris de traiter de l'homosexualité, sujet pas toujours évident à aborder qui est au coeur du roman, le souci c'est qu'il n'y a absolument aucun équilibre entre l'aspect romance et l'aspect annoncé comme "spectaculaire et épique" , on a bien quelques scènes de combat et deux trois passages qui traitent de la préparation Révolution mais ils sont tellement bref qu'ils en deviennent presque anecdotiques. Si c'est du spectaculaire et de l'épique que vous recherchez il vaut mieux vous tourner vers un autre roman.

Je pourrais continuer et descendre le roman en flèche mais je ne vois pas ce que ça apporterais.
Pour faire court : Je n'ai pas apprécié ce roman parce que sa présentation est en désaccord avec son contenu et qu'il délivre quelque chose de complément différent de ce qu'il présentait.
De plus je ne suis clairement pas le public recherché par ce livre. Si ce roman avait tenu ses promesses ou qu'il n'avais pas trompé le lecteur en ce qu'il prétendait raconter et ce qu'il raconte réellement je n'aurai eu aucun souci mais en l'espèce ça ne marche pas pour moi.
Quant à la suite annoncée, je vais prudemment passer mon tour.
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Après avoir lu Widjigo l'année dernière, j'avais très envie de découvrir d'autres oeuvres d'Estelle Faye. Les Seigneurs de Bohen était dans ma PAL, ce qui tombait bien. L'histoire de la chute d'un Empire a de quoi attirer l'attention, d'autant plus à travers plusieurs points de vue ! Qu'en ai-je pensé ?

Ce que j'ai apprécié dans un premier temps, c'est qu'Estelle Faye ne place son récit dans un univers médiéval d'Europe de l'Ouest traditionnelle. Elle choisit plutôt de s'inspirer d'Europe de l'Est, à travers un folklore peuplé de vodianoï ou de Roussalka. le système politique est formé de Margraves, seigneurs militaires turbulents qui remettent en cause la puissance de l'Empereur. Outre les aspects slaves, il y a aussi une partie du monde, près des côtes, qui est plus proche des inspirations bretonnes. Avec son phare de Bratz qui domine des mers où errent d'imposants et mystérieux noirs. Ce positionnement permet d'échapper dans un premier temps à l'effet lassitude qui pourrait naître de tomber une fois de plus dans une histoire aux contours classiques.

Mais l'autrice va plus loin encore en proposant un monde qui est en pleine bascule. On retrouve les avancées technologiques qui ont su modifier l'Histoire. C'est le cas avec les apparitions des armes à poudre, qui peuvent changer le sens d'une bataille. Il est également évoqué les débuts de l'imprimerie, qui permettent de propager des idées nouvelles (et rebelles) à travers un Empire à bout de souffle. Estelle Faye pose donc les pierres d'une histoire qui aurait pu avoir une vraie ampleur, analysant les éléments qui provoquent la chute des Empires et agitent les peuples.

Et comme le récit se veut tendre vers la dark fantasy, l'ambiance mature et sombre est de mise et plutôt réussie. Comme tout monde en transition, Bohen traîne son lot de misères. Les guerres anciennes ont laissé des cicatrices qui peinent à guérir. La pauvreté hante les rues. Des pans de population sont laissés pour compte, comme les magiciens, qui ont mauvaise réputation, ou les Essènes. Ces derniers ressemblent au peuple juif, notamment par leurs légendes liées aux golems et le fait qu'ils vivent pauvrement dans des quartiers dédiés. Des navires fantômes étranges menacent les côtes, trop mal dotées pour de défendre seules. L'autrice parvient à faire sentir ces aspects fragiles, les failles dans le système.

J'apprécie aussi beaucoup Estelle Faye pour sa plume. Je la trouve très fluide et poétique. le roman ne fait pas exception. Ici, elle est particulièrement douée pour mettre en avant les sentiments et les pensées de ses personnages. Elle trouve un bon équilibre entre émotions, poésie et moments plus actifs, même s'il manque une scène de combat marquante pour soutenir le scénario. C'est particulièrement visible dans les lettres de Ioulia la Perdrix, qui offrent de beaux moments de prose.

L'autrice a créé de nombreux personnages aux personnalités fouillées. Ils ont tous assez intéressants et bien construits. J'ai bien apprécié Maëve, fille d'armateur, magicienne du sel, qui doit trouver le moins de s'adresser à l'Impératrice folle pour sauver son peuple. Sainte-Etoile et Morde, le bretteur et le démon dans sa tête, forment un duo piquant qui apporte une touche d'humour. On a du plaisir à suivre chacun des arcs narratifs dans un premier temps, d'autant plus que nous sommes immédiatement immergés dans l'action.

Mais comme vous le constatez, je termine chacun de mes paragraphes sur une note un peu plus réservée. En effet, vous savez sûrement que je n'aime pas vraiment les romances trop présentes dans mes romans SFFF. J'ai trouvé que Les seigneurs de Bohen tombaient dans cet écueil. Chaque arc narratif apporte son lot de relations. Si on peut saluer que ce soit très queer, elles prennent le pas au milieu de roman sur l'intrigue et pousse au dernier plan la chute de l'Empire. Celle entre le chien de guerre et Sorenz montre même quelques incohérences, car nous sommes censés être un univers qui voit d'un très mauvais oeil les relations homosexuelles. Mais la perspective effleure assez peu les protagonistes et des décisions stratégiques incohérentes sont de mises. C'est d'autant plus étrange que c'est presque parfois à l'opposé de la personnalité qu'ils sont censés avoir.

Il ne manquait pas grand chose pour que le roman me conquiert pleinement ! C'est un plaisir de retrouver la plume fluide et poétique d'Estelle Faye, qui parvient une fois de plus à bâtir des personnages convaincants et approfondis. L'univers est un point fort qui aurait mérité d'être accentué : les ambiances slaves et bretonnes sont envoûtantes, le tout dans un contexte de changement technologique et culturel majeur. Elles permettent au roman de trouver une identité bien à lui dans de la fantasy souvent marquée par le médiéval d'Europe de l'Ouest. J'ai cependant trouvé que le récit perdait son histoire originelle et son rythme dans des romances un peu falotes qui contrastent étrangement avec la volonté de créer un monde sombre et violent. le livre a cependant trouvé son public, du coup n'hésitez pas à lire plus de chroniques si vous pensez qu'il pourrait vous plaire.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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L'Empire de Bohen est un des plus puissants Empires connus, et qui tire principalement sa richesse du Lirium, un métal précieux. Cet Empire se croyait immortel... Il avait tort ! Plusieurs personnes provoquèrent sa chute, et c'est eux que nous allons suivre dans cette histoire.
Donc, nous allons suivre plusieurs personnages dans Les Seigneurs de Bohen, tous différents les uns des autres, mais tous passionnants ! Il y a par exemple Sainte-Étoile, un escrimeur avec un monstre dans la tête ; Maëve, une sorcière qui rêve des océans ; Wens qui a été condamné à l'enfer des mines et qui va trouver une nouvelle voie ; Sorenz, un chien de guerre à la personnalité ambiguë ; Janosh qui a été renié par son entourage... Il y a donc beaucoup de personnes à se souvenir dans Les Seigneurs de Bohen, et c'est ce qui fait une des richesses du récit ! On passe de l'un à l'autre, les récits s'entremêlent parfois, et on peut voir la grande tapisserie dans son ensemble grâce à ces histoires individuelles. Pas de grands héros qui ont le destin de sauver le monde, mais plutôt des personnages qui agissent comme des petits cailloux dans l'histoire. Sans le réaliser, sans s'en rendre compte... Ils sont les cailloux dans l'ornière du monde, faisant sauter la roue du destin sur une nouvelle route. Tous intéressants, tous touchants, tous humains ! Pas de stéréotype, on peut s'identifier à eux, pour des raisons différentes, et surtout se reconnaître dans leurs histoires. Et, par-dessus tout, c'est l'amour qui prédomine, qu'il soit passionnel, amoureux, amical, familial... Et c'est bien souvent ce qui les animent ! Pour ma part, un bon coup de coeur pour le personnage de Janosh, qui est mon préféré, même si je les apprécie tous pour différentes raisons. Comme Sainte-Étoile et son humour, ou Maëve et son envie d'aller voguer sur les océans.
En plus des personnages, Estelle Faye nous entraîne dans une histoire dense, solide, et remarquablement écrite du début à la fin ! C'est un récit très dense, mais que j'ai dévoré

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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