AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 158 notes
5
19 avis
4
26 avis
3
15 avis
2
2 avis
1
0 avis
Merci Babelio, merci Masse Critique, Merci Scrinéo ! Au XXVIIe siècle l'humanité a conquis les étoiles, du moins elle l'aurait fait si la ploutocratie ne lui avait pas confisqué pour la énième fois le fruit de ses efforts en s'emparant de la galaxie à son seul profit. Dans l'astroport d'Ankou il y a en marre des réformes régressistes synonymes de déclassement, de précarité et de pauvreté, appliquées de force au prétexte qu'il n'y a pas d'autres alternatives que la voie du pognon à tout prix... Damian Sabre est sur les barricades et veut croire en une solution pacifique, mais le grisby est sacré pour les nantis et comme d'habitude un agent infiltré provoque l'incident qui justifie que les autorité puisse commettre des crimes contre l'humanité en toute impunité, et pour ne rien gâcher avec la complicité de ses salauds collabos de médias prestitués… Dan est serveuse au Frontier, un bar paumé d'un coin paumé qui aurait dû être la tête de pont pour la colonisation des Nuages de Magellan avant que la ploutocratie ne décide d'instaurer le servage cosmique. Elle chante pour les nouvelles victimes de la lutte des classes, sauf que quelqu'un la filme, met la vidéo sur l'extranet et qu'avec des milliards et des milliards de vue elle en devient la nouvelle égérie et que la ploutocratie met sa tête à prix. Elle se réfugie enfuit à bord du vaisseau de son pilier de bar Mary Reed, sauf que cette dernière prend immédiatement la tangente elle aussi poursuivie par les chiens de chasse du Grand Capital. Car Mary Reed est en fait Liliam Rochelle la dernière figure de la Grande Piraterie dont la tête est elle aussi mise à prix : lancez le générique !!! (visible sur le blog dont le lien suit tout en bas ^^)

Buddy movie ou road movie ? Qu'importe la cavale de la légende et du boulet n'est pas sans rappeler celle de Thelma et Louise, et on alterne les flashback dans lesquels la légende raconte les grandes heures de la Grande Piraterie et les retours au présent dans lesquels le boulet doit affronter à travers moult péripéties les dures réalités de la vie. Dans "L'Orphelin de Perdide", Stefan Wul nous racontait le rêve de Max le Pirate de l'Espâce qui voulait offrir un planète paradis à tous ceux qui avait soif d'espérance, ici on nous raconte la planche de salut de Sang Noir, Jonas et Sol Saint Clair les Pirates de l'Espâce qui n'ont d'autre choix que d'offrir une planète cauchemar à tous les réfugiés de la dystopie capitaliste : ne remercions pas les Ronald Reagan, les Margaret Thatcher et autres Emmanuel Macron qui avec leur TINA à la con ont construit années après années un tel Monde de Merde qu'ils nous ont volé nos espoirs et nos rêves au point que tout le monde est désormais persuadé que demain sera pire qu'aujourd'hui et que pour nous il n'aura plus jamais d'avenir heureux (Estelle Faye nouvelle victime de la Macronie après Arthur de Pins, Cyril Pedrosa, Roxanne Moreil, Nicolas Jarry et cie ?)… Au fil des péripéties la relation entre Liliam et Dan devient celle d'un mentor et son élève car la pirate cyborg rescapée de Bataille d'Ys cherche quelqu'un à qui léguer son passé, alors que la rookie naïve est en quête d'un idéal pour ne pas dire d'une cause… La quête de mémoire de l'une se confond avec la quête d'identité de l'autre, et au final poursuivis et poursuivants font route vers Carabe le dernier refuge de la galaxie pour le sauver ou pour le détruire. Un fin pleine de désenchantement entre rêve et réalité, ordre et chaos, espoir et désespoir ? Non ce n'est pas la fin, c'est le commencement ! No Pasaran !!!

Avec "Les Nuages de Magellan" nous ne sommes pas dans le Space Opera, mais dans le New Space Opera : le renouvellement réclamé à corps et à cri par la New Wave, de façon méprisante voire haineuse, c'est fait par l'intégration de toutes les thématiques du cyberpunk au space opera classique. On voit bien Pierre Bordage dans le rétroviseur droit et Laurent Genefort dans le rétroviseur gauche, mais ici c'est fait avec tellement de poésie qu'on ne peux songer qu'aux meilleurs textes de Robert Heinlein, d'Isaac Asimov, d'Arthur C. Clarke ou de Roger Zelazny : ceux qui suivent la musique coeur !
J'ai le privilège de suivre Estelle Faye depuis son premier roman (mdr les blasés d'en face qui l'ont bashé pour ensuite retourner leurs veste et l'encenser et la récompenser), elle a toujours eu un truc et on retrouve les grandes qualités et les petits défauts que j'avais repéré dès le départ : un imaginaire super, une belle plume, une grande culture, des émotions à fleur de peau et des personnages attachants et émouvants (car complexes et tourmentés), mais aussi une moindre appétence pour les scènes d'action, une intrigue parfois mal menée, des rebondissements pas toujours bien amenés et bien exploité,s et des tenants et des aboutissants pas pas forcément bien explicités (c'est en forgeant qu'on devient forgeron et le bon accueil du lectorat lui a permis de s'accrocher et de persévérer là ou tant d'autres ont dû abandonner : merci à vous tous amis lecteurs et amies lecteurs, sans vous on serait passé à côté de d'une belle âme et de belles oeuvres !)… Si le duo principal est très réussi, les personnages secondaires sont malheureusement survolés car ils ne font que passer : Anshu le moine défroqué, Kieren la barman mutant, Sélène la videuse cyborg, Nashu le savant fou, Yero le climato, Gwen l'exobio, Dilby le mécano… Car l'auteure a fait le choix du roman court, c'est d'ailleurs tout à son honneur, et elle construit en moins de 300 pages un véritable livre-univers et le condensé d'une véritable saga, mais c'est aussi là que le bat blesse car les 35 dernières pages qui forment en quelque sorte l'épilogue de l'histoire auraient pu constituer un cycle entier en plusieurs tomes !
Mais allons plus loin… Pour en avoir parlé de vive voix avec elle, Estelle Faye est une enfant de la télé et elle a sa culture manga : ici parmi toutes les figures de l'Âge d'Or de la Science-fiction japonaise impossible de ne pas penser à toutes les thématiques de la saga "Albator" / "Harlock"… Mais pas seulement, car Dan en fuite coaché par Liliam, c'est dans "Tytania" de Yoshiki Tanaka le héros malgré lui Fan Hulic coaché par le Docteur Lee, vers lesquels se tournaient tous les regards et tous les espoirs au point qu'ils se retrouvaient obligés de rallier toutes les résistances avant de diriger la révolution totale contre le Grand Capital, et c'est fascinant de voir que Les Nuages de Magellan finissent là où commence la série culte de l'auteur japonais, à savoir "Les Héros de la Galaxie", quand les victimes de la dictature fuient le bras d'Orion pour faire vivre la démocratie dans le bras du Sagittaire… Mieux encore les héroïnes cyborg d'Estelle Faye nous rappellent aux grandes heures de Motoko Kusanagi dans "Ghost in the Shell" de Masamune Shirow et Gally / Yoko dans "Gunnm" de Yukito Kishiro, elles ont même tellement de classe que j'ai immédiatement pensé à Teitania la guerrière badass de "Shining Heresy" elle aussi en quête d'identité, de vérité et avant toute chose d'une cause à défendre digne de ce nom… D'ailleurs Estelle, si tu me lis pense à redonner vie à Fyana et Chirico Cuvie les héros romantiques de la magnifique saga "Armored Trooper Votoms" : elle contient peu ou prou tout ce que tu aimes. Et désolé de signaler qu'au-delà du format que tu as choisi, tu es passée à côté de quelque chose de grandiose : tu es avait pioché dans les jeux mémoriels de "Total Recall", tes twists de fin auraient laissé tout le monde sur le cul avant de ressusciter "Queen Esmeraldas" ! Oh Yeah !!!

Les éditions Scrinéo donnent généralement plutôt dans le Young Adult bien pensé, bien calibré donc de qualité, mais là on a un vrai roman tout simplement (avec un livre-objet soigné et mis en valeur par une nouvelle chouette illustration de couverture de Benjamin Carré). Alors les spécialistes nous disent qu'il ne s'agit que d'un roman de pure divertissement : avec la Quête du héros aux mille et uns visages, la lutte des classes, le capitalisme, l'anarchisme, les utopies pirates, la conquête de l'espace, le transhumanisme, la cybernétique, l'écologisme, mais aussi la ségrégation et l'intégration à travers les romances lgbt… Que reste-il aux romans de pur intellectualisme ??? ^^


Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          593
Estelle Faye poursuit ses écrits et signe cette fois un space opera chez Scrinéo, Les Nuages de Magellan.

Space Opera Adventure
Dans la lignée de cette collection de science-fiction initiée et dirigée par Stéphanie Nicot, Estelle Faye mise sur un space opera de pure aventure. Dans son format, par son contenu et selon son approche, ce roman rentre tout à fait en compatibilité avec ce que semble vouloir faire Stéphanie Nicot de cette collection : retrouver l’esprit (et parfois les défauts) d’une collection précédente, « Fleuve Noir Anticipation ». En effet, on retrouve des romans plutôt calibrés, le voyage dans l’espace comme principal argument et un public populaire, potentiellement primo-lecteur de science-fiction, comme cible. Évidemment, il y a toujours le risque de retrouver les mêmes tics inhérents à cette ancienne collection : des romans un brin formaté dans un moule préconçu, mais au moins ils répondent à une attente. Personnellement, j’aime beaucoup le space opera, donc ce n’est pas très dérangeant, mais je n’irai pas jusqu’à dire comme d’autres qu’il y a trop peu de space opera, et de science-fiction en général, dans les publications, car là les chiffres disent l’inverse.

Une quête de sens et de liberté
Dan est une jeune serveuse dans un bar paumé de la galaxie. Alors qu’une révolte est réprimée dans le sang et retransmise par les réseaux, elle improvise une chanson en soutien aux victimes et qui fait bien plaisir aux clients sympathisants. Devant l’arrivée de représentants des autorités qui traquent tous les agitateurs prêtant assistance aux insurgés, Dan doit s’enfuir et, pour cela, elle rejoint clandestinement le vaisseau de Mary Reed, aventurière rencontrée tout récemment et qui lui semble une figure de liberté. Liberté, c’est là le mot qui est souvent sous-entendu par l’autrice comme fondamental dans cette histoire. Pourtant, c’est un mot finalement bien moyen face au pouvoir capitaliste des compagnies marchandes interstellaires qui dominent cet espace d’échanges. Sous couvert d’apporter un confort marchand, elles cloisonnent, enferment leurs administrés. Cet aspect aurait pu (dû ?) être poussé plus loin par l’intrigue, cela aurait donné de belles choses. Malgré cela, nous suivons la découverte d’une partie de la galaxie par cette jeune Dan au péril de sa vie.

Yo Ho, Yo Ho et une bouteille de rhum !
Depuis pas mal de temps, Estelle Faye semblait avoir envie d’écrire sur les mers et les océans (cf. Les Seigneurs de Bohen), mais aussi de s’inspirer des aventures pirates, au besoin en les intégrant dans un tout autre genre que le roman historique habituel. Ainsi, dans ce space opera d’aventure, l’autrice convoque toutes les références pirates qu’elle peut : Mary Reed est l’aventurière mise sur la route de la protagoniste, le mythe de New Providence (ici dénommée Carabe, ce qui nous renvoie à nos chers Caraïbes) constitue l’horizon de cette aventure, etc. Ce fort lien avec les utopies pirates du début du XVIIIe siècle irrigue l’esprit du roman, où il semble que le lecteur ait embarqué pour découvrir le concept de nouvelle frontière spatiale ; l’autrice essaie, au fond, de nous emmener vers un « Far Space ». Le schéma est relativement classique pour du space opera ou des scènes de piraterie : fuite involontaire, lieu hostile et isolé, scène de taverne, cercle de jeux glauque, sauvetage in extremis, etc. Toutefois, il est surtout possible de se retrouver avec une énorme frustration en ayant terminé ce livre : le début est très rapide pour se lancer tout de suite dans l’exploration de cet univers, mais on oublie jusqu’au bout la très belle première scène qui aurait mérité un meilleur sort par la suite.

Estelle Faye qui écrit un space opera et qui écrit à propos des utopies pirates, c’est toujours intéressant. Malgré cela, le format et la restriction globale du scénario pourront en gêner plus d’un.
Commenter  J’apprécie          360
L'énorme plus de ce roman SF c'est sa grande poésie dans la description des mondes traversés et une sensibilité certaine aux problématiques de l'amour qui transcende le temps, l'espace et même les limitations physiques.

Il y a aussi, là, de grandes qualités d'écriture.

Tout cela est vraiment épatant, pourtant je dois reconnaître avoir éprouvé de l'ennui pendant cette lecture. L'intrigue est surprenante : impossible de deviner où l'autrice veut nous emmener. Elle peut donc paraître un peu décousue...

Je ne connaissais pas Estelle Faye et ce roman m'aura en tout cas donné envie de lire autre chose d'elle.
Commenter  J’apprécie          310
Après plusieurs romans de fantasy à destination de la jeunesse et des adultes, Estelle Faye s'est récemment lancée dans la science-fiction, et plus spécifiquement dans le space-opera avec « Les nuages de Magellan ». Cela fait bien longtemps que les humains ont du abandonner la Terre, totalement polluée et inhabitable, et qu'ils ont peu à peu colonisé les planètes alentours. Ankou est l'un de ces corps célestes qui abritent à présent une population humaine : un trou paumé dont peu de gens avaient entendu parler jusqu'à ce qu'une révolution citoyenne y soit violemment réprimée par le pouvoir en place. C'est là que l'on fait la connaissance de nos deux héroïnes : la première est une jeune serveuse un peu paumée, forcée de fuir pour échapper aux grandes Compagnies qui la poursuivent ; la seconde est une baroudeuse plus âgée qui tente elle aussi d'échapper depuis des années aux autorités en raison de son passé mouvementé. le hasard faisant bien les choses, les deux femmes vont parvenir à quitter la planète ensemble, avant de se lancer dans une formidable aventure qui va les entraîner d'un bout à l'autre de la galaxie. Bien qu'habituellement peu fan de ce sous-genre de la science-fiction (même si « Pyramides » m'a récemment fait changer d'avis), j'ai fini par me laisser convaincre de lire le roman, poussée à la fois par les critiques enthousiastes publiées par la blogosphère, mais aussi parce qu'Estelle Faye est une auteur dont j'apprécie souvent les textes. Et il faut bien avouer qu'on passe un bon moment avec ces « Nuages de Magellan » qui transportent dans l'espace les grandes utopies pirates du XVIIIe siècle et mettent en scène deux personnages féminins attachants et bien campés.

Le roman d'Estelle Faye pullule en effet de références à la piraterie, thème semble-t-il cher à l'auteur. Outre la mention évidente à une certaine Mary Reed, on peut également mentionner la présence de capitaines de vaisseaux charismatiques commandant un équipage épris de liberté, une volonté affichée de s'affranchir des règles et carcans de la société, et surtout l'existence d'une île/planète servant de repère à tous les rebelles et marginaux qui ne rentrent pas dans le moule. L'insoumission et la révolte sont ainsi deux thématiques essentielles du roman (comme c'était d'ailleurs déjà le cas dans « Les seigneurs de Bohen ») et son message est assez explicite. L'intrigue est pour sa part bien rythmée : on ne s'ennuie pas une seconde tant les rebondissements et les nouvelles rencontres s'enchaînent rapidement. L'univers est quant à lui assez succinctement décrit compte tenu de son immensité, mais les quelques aperçus que l'on en a suffisent à satisfaire l'imagination du lecteur. On a ainsi l'occasion de visiter plusieurs planètes aux climats et aux usages différents qui nous permettent d'appréhender la diversité des paysages mais aussi des habitants qui cohabitent sur les différents astres de cette galaxie. le principal atout du roman tient cela dit moins à la qualité de son décor qu'à celles de ses personnages, à commencer par les deux aventurières qui occupent ici le devant de la scène. Dan est une jeune fille un peu paumée à laquelle il est facile de s'identifier : on se reconnaît aisément dans son désir d'aventures et de voyages. Liliam est plus torturée, mais on devine sans mal derrière sa froideur et sa dureté apparente une souffrance profondément enfouie qui ne manquera pas de toucher le lecteur.

En dépit de toutes ces qualités, le roman n'est pas exempt de défauts, le premier étant sans aucun doute que l'intrigue aurait mérité d'être un peu plus étoffée. On aurait en effet voulu que les pérégrinations des deux héroïnes soient développées sur plus de trois cent pages, ce qui aurait permis de complexifier l'intrigue ainsi que les relations entre les personnages. Pour cette raison, le roman se rapproche à mon sens davantage du young-adult, ce qui se traduit d'ailleurs aussi par un style moins élaboré que celui auquel l'auteur nous avait jusque là habitué dans ses autres oeuvres (nombreuses répétitions, succession de phrases très courtes…). On peut également regretter d'avoir finalement si peu d'éléments sur l'âge d'or de la piraterie tel que l'a connu Liliam. Certes, les souvenirs évoqués par le personnage permettent de se faire une idée des événements qui ont conduit à la chute des trois seigneurs pirates, mais on se prend parfois à imaginer qu'il aurait peut-être été plus intéressant de suivre leurs aventures et celle de la fondation de Carabe que celles de nos deux héroïnes. Enfin, dernier bémol : certains événements ou comportements adoptés par les personnages peuvent parfois paraître un peu trop improbables. Je pense notamment au personnage de Dan qui parvient à s'imposer presque du jour au lendemain en tant que leader d'un équipage de pirates et se révèle soudainement grande oratrice (c'est une chose qui m'avait déjà gênée dans « Les seigneurs de Bohen » où on retrouvait un personnage avec un parcours un peu similaire). L'ellipse finale et la conclusion tombent aussi un peu trop comme un cheveux sur la soupe et peuvent paraître en décalage avec le reste du récit.

Estelle Faye signe avec ce premier space-opera un roman divertissant, rempli de belles aventures et de personnages attachants. On pourrait simplement regretter que l'histoire ne soit pas plus développée, ainsi que certaines facilités scénaristiques qui m'incitent à penser que le roman s'adresse peut-être davantage à un jeune public. Cela ne gâche toutefois en rien le plaisir de cette aventure qui fait la part belle à la piraterie et au voyage. A découvrir.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          240
Estelle Faye est un nom que je connais bien. J'ai même plusieurs titres dont elle est l'autrice dans ma P.A.L. (si on peut encore l'appeler comme cela, étant donné qu'elle s'étend sur plusieurs étagères). Mais je n'avais encore jamais ouvert un de ses livres, malgré tout le bien que j'avais entendu à son propos.

Cette lacune est corrigée avec ce roman qu'on pourrait plutôt cataloguer comme Y.A., tant certains passages sont rapidement évacués. Mais n'allons pas trop vite. Les Nuages de Magellan, c'est un space opera efficace et bien fichu, avec des personnages de premier plan forts, une histoire d'amitié très réaliste et beaucoup d'action. Un jeune serveuse, suite à un évènement particulièrement violent (la répression violente et meurtrière d'une grève par les propriétaires), improvise un chant de résistance (il faut dire qu'elle était complètement défoncée et ne se rappelait plus rien le lendemain) et se retrouve recherchée par les Compagnies, devenue malgré elle un symbole de résistance. Elle s'échappe dans le vaisseau d'une ancienne pirate, qui avait mené, voilà des années, la résistance contre ces mêmes Compagnies. La boucle est bouclée, la transmission va pouvoir s'effectuer entre les deux générations.

Mais tout n'ira pas de soi : les deux femmes vont devoir se découvrir, s'accepter, s'apprivoiser. Et cette naissance d'une amitié forte, Estelle Faye la raconte avec talent. Même si on imagine bien depuis le début la suite logique de la rencontre, les différentes étapes de leur relation, les multiples péripéties s'enchainent avec un grand naturel et sans que l'on soit en train de chercher les ficelles. Par contre, les autres personnages sont laissés à l'état de silhouettes. On les prend et on les jette quand on n'en a plus besoin. La nécessité de faire court, peut-être, de s'attacher à l'essentiel. C'est dommage et cela catalogue, comme je l'ai écrit plus haut, ce roman dans une littérature plus légère, malgré les thèmes abordés.
Pour cadre, l'autrice a choisi le monde des pirates. de l'espace. Pas tout à fait Albator, mais cela n'empêche pas de rêver. C'est fou comme cet imaginaire est puissant : des tyrans dominateurs qui veulent imposer leur ordre à des foules assommées. Mais soudain, quelques-uns se dressent contre la violence et, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, allument la mèche qui peut faire exposer toutes ces injustices. Ou pas. On ne peut qu'être pris par cet espoir de renverser l'ordre (injuste) établi, de voir les petits triompher des grands égoïstes, éternelle rengaine toujours d'actualité hélas.

Les Nuages de Magellan se sont donc révélés être une lecture très agréable et, malgré mes réserves, m'ont donné envie de poursuivre la découverte de l'univers de cette autrice si importante dans le panorama de la littérature SFFF française.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          235
Salut les Babelionautes
Dans ma jeunesse j'ai dévoré une grande partie des romans de la collection Fleuve Noir Anticipation, dés que j'avais un peu d'argent de poche je filai a la papeterie de mon quartier pour m'en offrir un.
Donc quand j'ai lu quelques part que les éditions Scrineo créez une collection de science-fiction sous la direction de Stéphanie Nico j'ai cherché et j'ai trouvé ce roman d'Estelle Faye qui s'aventure dans le Space-Opéra.
Et bien elle s'en sort très bien avec les Nuages de Magellan, autour de deux personnages féminins, elle construit une histoire ou l'Humanité a conquis les Étoiles mais ses rêves se sont brisés sur le monopole des grandes compagnies Spatiales.
Pour le profit, elles ont noyautés les vols spatiaux et empêchent toutes nouvelles explorations.
Mais c'était sans compter sur des irréductibles qui préfèrent devenir pirates plutôt que de renoncer a leur indépendances.
Dan, est serveuse dans un bouge sur un caillou minier, elle y chante du blues tout en rêvant de fuir dans l'espace.
Mary est une spatiale qui est venue s'échouer sur le même caillou a bord de son vaisseau.
A la suite d'une tragédie qui a causé la mort de milliers de spatiaux, en lutte contre les compagnie, Dan est obligé de fuir.
Par un concours de circonstance elle va le faire avec Mary, a partir de cet instant ce sera une fuite ou il lui arrivera plein d'aventures en compagnie de Mary.
Stéphanie Nicot, avec cette collection, renoue avec brio avec la ligne éditoriales des Fleuve Noir Anticipation de ma jeunesse.
C'est léger et en même temps suffisamment étoffer pour permettre de s'évader avec nos deux Héroines a travers la Galaxie.
Commenter  J’apprécie          130
Emballée par Éclat de Givre, un presque coup de coeur par son écriture magique et onirique, j'avais hâte de lire un autre livre d'Estelle Faye. Celui ci ayant été primé (plusieurs fois je crois) j'en attendais pas mal j'avoue....
Et sans faire rouiller le suspens comme un vaisseau à l'abandon, j'vous avoue de suite que je suis plutôt déçue. Si l'écriture reste plaisante elle ne m'a transmis aucune évasion. L'histoire quant à elle offre un beau twist de fin mais il m'a fallu la moitié du bouquin pour rentrer dedans.
Plutôt que de râler velu, je me dis que c'est p'tet l'univers qui m'a perdu étant une personne bien plus mordue par le medfan que la guerre des étoiles. Mais quand même, j'aurais aimé rêver les yeux ouverts sur des vestiges d'univers et... Poukram! La Sauce n'a pas pris.
Commenter  J’apprécie          110
J'ai éprouvé un mal fou à entrer dans ce roman, ne trouvant aucun point d'ancrage. Et pourtant les ancrages, il y en a une foultitude et cela donne un roman de seulement 300 pages d'une sacrée densité, tant par le nombre de thèmes abordés, que par les questionnements qu'ils soulèvent.
C'est à donner le tournis que de tenter de savoir où Estelle Faye nous entraîne, entre space opera, roman d'aventure, piraterie, roman d'amour, parfois même anticipation.
Lorsqu'on se rend compte au final que tout tourne autour des deux personnages principaux, forts, tourmentés, et donc intéressants, et donc essentiels. Les deux femmes portent à elles seules l'histoire de la recherche de ce paradis légendaire, l'une et l'autre pour des raisons différentes mais qui les rapprochent, et les guident dans leur vie jusqu'à cet objectif ultime qui apparaît dès lors non plus comme tel mais bien comme moteur à autre chose.
Et cet autre chose, c'est bel et bien l'espoir auquel se raccroche les jeunes femmes, dans un monde où tout semble perdu pour l'humanité, le peu d'humanité qui reste à des êtres humains capables désormais d'améliorer leur corps par des implants cybernétiques, et même de défier leur propre mortalité.
La thématique n'est pas nouvelle dans le genre mais l'autrice l'utilise non seulement comme preuve, entre autre, de sa grande culture (sans jamais les citer, directement, elle convoque des oeuvres cultes de la cultures manga et sf parmi bien d'autres avec une sensibilité et une poésie forte et fine à la fois) mais également comme point de réflexion sur la brièveté de la vie humaine.
Je trouve dommage qu'Estelle Faye ait ouvert tant de portes sans vraiment aller voir ce qu'il se trouve derrière mais c'est sans doute son choix, son parti pris, pour nous livrer un roman court d'une telle force et d'une telle densité...
Commenter  J’apprécie          100
Amoureuse des littératures de l'imaginaire, j'ai toujours eu un peu plus de mal avec la science-fiction. Peut-être à cause de la froideur qui semble irrémédiablement attachée au genre, peut-être parce que je préfère que mes héros se battent sans l'aide de technologies futuristes. Mais Estelle Faye a réussi à chambouler tous mes préjugés avec Les Nuages de Magellan. L'autrice nous offre un space-opera haletant et plein d'émotion, une ode à la liberté et à la révolte sur fond de piraterie et de voyages galactiques. Et c'est un délice !

Nous sommes au 27è siècle et l'humanité s'est installée aux quatre coins de la voie lactée, avant que les Compagnies ne décident d'en réguler l'exploration. Sur un planétoïde, dans un bar sans prétention, une jeune serveuse nommée Dan improvise une chanson en hommage à ceux qui sont morts pour la liberté. Une gueule de bois, une vidéo et quelques milliers de partages plus tard, la voilà devenue l'ennemie publique numéro 1. Liliam, pilier du bar où travaille Dan, s'est échouée sur son planétoïde pour fuir son passé et s'enfuit de nouveau lorsque les Compagnies viennent chercher Dan… sans savoir que la serveuse s'est cachée dans son vaisseau. L'une est une jeune femme qui rêve d'aventures, l'autre une vieille pirate qui cherche à oublier son passé houleux. Commence alors un voyage à travers l'espace, mais aussi à travers les souvenirs de Liliam. En même temps que Dan, nous sommes emporté∙e∙s alors qu'elle lui raconte l'époque de la grande piraterie et de Carabe, terre sacrée où règnerait encore la liberté, mais aussi et surtout de son grand amour, la cyborg Sol Saint-Clair…

Les Nuages de Magellan est un superbe roman. Liliam et Dan sont deux personnages nuancés et parfaitement construits, jamais engoncés dans le rôle qui semble être le leur, mais prêts à évoluer, à grandir et à changer. Liliam est bourrue, cabossée, nostalgique mais aussi passionnante, forte et compatissante. Elle ne peut que gagner le coeur des lecteurs et des lectrices qui seront suspendu∙e∙s à ses lèvres, autant que Dan. Cette dernière est tout aussi attachante, évoluant constamment et toujours pour le mieux alors que l'histoire avance. On pourrait croire que les personnages font le roman, mais c'est sans compter sur l'atmosphère si particulière du récit, qui oscille entre ode à la liberté, cri de révolte, émerveillement, mélancolie et tendresse. Embarquer avec Liliam et Dan, c'est vouloir ressentir, rêver et espérer. Et quel tour de force d'avoir réussi à développer ce concentré d'émotions en moins de 300 pages ! Cela pourrait être frustrant d'abandonner cet univers et ces personnages après si peu de pages, mais la fin offerte par Estelle Faye est juste, belle et mesurée. Ce roman vaut le détour, même si le genre vous rebute, parce qu'il saura vous faire changer d'avis. Bonne lecture !
Lien : https://allison-line.blogspo..
Commenter  J’apprécie          100
Qu'est qu'un space opera ? Une histoire d'aventures dans les étoiles ! Prenez la trame d'une bonne histoire de pirate avec chasse au trésor à la clé et transportez là dans l'espace et vous obtiendrez une base très solide pour un bon roman du genre. Et c'est exactement la recette qu'applique Estelle Faye pour nous concocter Les nuages de Magellan.
À quelques siècles de nous, la galaxie a été conquise, de nombreuses planètes colonisées et des humains modifiés soit par la génétique soit à l'aide d'implants cybernétiques. Une chose en revanche n'a pas changé : les inégalités sociales et le poids des grandes corporations — les Compagnies — qui font la pluie et le beau temps dans la galaxie et restreignent la liberté de circulation des personnes à leurs seuls profits. Et pourtant, une légende court d'astroport en rade : celle de la Grande Piraterie et de la planète Carabe, libre et hors de toute carte stellaire. Une serveuse chanteuse de blues à ses heures va se retrouver sans le vouloir à la chasse à ce lieu mythique.
Dans Les nuages de Magellan, ne vous attendez pas à de la hard-SF avec de longues explications techniques ou à de grandes réflexions philosophiques (même si la lutte des classes est au coeur des motivations des personnages). Ce roman est avant tout un récit d'aventures destiné à vous faire voyager d'un coin de la galaxie à l'autre, à vous en mettre plein les yeux avec les différents habitats décrits et les vaisseaux. Avec une mention spéciale pour les colibris de l'écosystème régulateur du Mahault. le livre vous séduira avec sa galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Seule Mary, pourtant élément moteur de l'intrigue, car entraînant la serveuse à sa suite, se révèle finalement assez prévisible pour qui a su les différents indices semés tout au long du récit.
Ce qui ne gâche pas le plaisir de lecture. Bien au contraire, c'est ce mélange de familiarité et d'exotisme qui fait du roman d'Estelle Faye une lecture parfaite pour buller à l'heure de la sieste dans un hamac, ou pour s'évader quelques minutes le temps d'un trajet entre le travail et son domicile. Et c'est bien le principal non ?
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
Commenter  J’apprécie          90





Lecteurs (342) Voir plus



Quiz Voir plus

L'île au manoir (Lou)

Où est enfermée la fille?

dans un hôtel
dans un manoir
dans une maison

9 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : L'île au manoir de Estelle FayeCréer un quiz sur ce livre

{* *}