Il y a quelques semaines maintenant je vous présentais le recueil de nouvelles de @k_tastrof issu de la collection Rechute aux éditions Goater. Aujourd'hui je vous parle du tout premier ouvrage d'une collection dérivée nommée Relapse, une anthologie de nouvelles « horrifiques » d'autrices françaises bien connues de la sfff.
Quelques mots avant toute chose sur cette maison d'édition qui s'impose pour moi comme étant une référence dans le milieu grâce à des textes qui raisonnent, engagés, inclusifs, militants et féministes et à des auteurices qui semblent s'exprimer sans retenue ni censure. Pour moi Goater c'est un exemple mais aussi et surtout l'espoir d'un avenir positif pour l'imaginaire en France, trop souvent stigmatisé et critiqué.
Malheureusement avec
Nous parlons depuis les ténèbres, une légère amertume - puis-je vraiment parler de déception ?- est venue poindre sournoisement le bout de son nez au fil de ma lecture. Peut-être m'étais-je laissée emporter par mes attentes ? Car à l'annonce de ce regroupement d'autrices, qu'on se le dise, j'étais surexcitée. Et même si au fur et à mesure de l'avancé dans le recueil les nouvelles gagnaient en force, j'ai globalement manqué de quelque chose.
Avec le recul, je dirais que la plupart des textes m'ont semblé inachevés comme en suspension dans l'attente de leur fin ou d'un dénouement bien plus sombre. Parce que finalement ce qui se dégage de cet ensemble ce sont des mots durs, brutaux, funèbres mais qui ne suffisent pas à faire illusion, à rendre l'immersion « réelle » ni à transmettre des émotions vives. Voilà ce qui m'a manqué : du mordant et des éléments de terreur pour que l'angoisse prenne forme, s'insinue en moi et me glace le sang, et de l'intensité pour y croire, être happée et transportée dans ces tréfonds de l'horreur, du gothique et du fantastique.
- Pour en revenir aux nouvelles, je dirais que celle d'
Aurélie Wellenstein coche toutes les cases mais l'effet de surprise n'y est pas lorsque l'on connaît les écrits de l'autrice.
- La nouvelle qui m'a le plus touchée est celle de
Lizzie Felton parce que la psychiatrie c'est mon truc et que l'expérience de mort imminente c'est idéal et passionnant. le sujet est proprement traité même si les croyances du psychiatre m'ont semblé peu crédibles. Malgré tout il m'a manqué un petit quelque chose pour entrer totalement dans la danse.
- Celle qui fonctionne le mieux pour moi est celle de
Floriane Soulas et même si la peur ne s'est aucunement immiscée en moi, j'ai adoré le côté très visuel et cinématographique apporté par l'autrice avec son huis clos spatial.
-
Barbara Cordier m'a impressionnée avec sa belle écriture, tout en rondeur, fluide et apaisante que je ne connaissais pas. J'ai beaucoup apprécié les réflexions, remarques et pensées des jeunes protagonistes mais encore une fois point de frissons par ici.
- La conclusion mortelle de la nouvelle de
Cécile Guillot était excellente, mais il m'a manqué les émotions.
- La plus réussie est sans conteste celle de
Morgane Stankiewiez, parfaite en tout point. du début à la chute.
- Enfin, celle d'
Estelle Faye conclut magnifiquement ce recueil de 10 textes.
Même si j'en attendais plus, je suis heureuse d'avoir découvert de nouvelles autrices, le concept est génial et je ne peux que recommander cette lecture ne serait-ce que pour l'expérience. Je reste aux aguets et au taquet, toujours, car je ne veux surtout pas rater le prochain numéro de Relapse.
*Merci infiniment @editionsgoater pour l'envoi du roman, ce fut une très belle surprise.