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sur 1377 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La Vengeance des mères est la suite de Mille femmes blanches.

Rompant la parole donnée, l'armé américaine a massacré la tribu cheyenne de Little Wolf, et avec elle une bonne partie des premières femmes blanches que le chef indien avait échangées contre des chevaux. Quelques unes ont survécu, comme les jumelles Margaret et Susan Kelly, qui sont bien décidées venger la mort de leurs proches et de leurs enfants. Elles sont bientôt rejointes par une petite troupe de jeunes femmes également envoyées vers l'ouest dans le cadre du plan d'échange juste avant que les hostilités reprennent. Parmi elles, Molly McGill, une forte tête...

Comme pour Mille femmes blanches, le texte de la Vengeance des mères est supposé être la transcription de carnets de notes de jeunes femmes participant à l'opération d'échange. Ici ce sont des cahiers à 4 mains, celles de Margaret Kelly, qui tient le crayon pour elle-même et sa jumelle Susan, et celles de Molly McGill.
Cet artifice place le lecteur au coeur de l'action, lui faisant partager au quotidien la vie des "femmes blanches" (dont une afro-américaine) insérées ou s'insérant dans la tribu, et donc indirectement celle des indiens, en bénéficiant de deux points de vue.
Au delà de la dimension épique du récit, Jim Fergus nous fait profiter de ses grandes connaissances du pays, des régions où se déroule l'action et des modes de vie des indiens au 19ème siècle. Il nous montre la porosité qui existaient entre les populations, certains blancs ou métis pouvant très bien vivre au milieu des indiens, tandis que des tribus indiennes pouvaient s'allier aux blancs contre d'autres tribus ennemies.
On peut certes reprocher à l'auteur un parti pris : dans son récit, il y a les agresseurs (les colons, soutenus par l'armée, qui cherchent à s'approprier toutes les richesses) et les agressés (les indiens, qui ne demandaient qu'à continuer à vivre comme avant). Dans Mille femmes blanches, cela était contrebalancé par la description des atrocités que les uns et les autres étaient capables de commettre. C'est un peu moins le cas dans ce second opus, où l'impression qui domine est celle de la fuite des indiens devant un envahisseur toujours plus présent et déterminé.

Construit sur le même schéma que le précédent, ce roman surprend moins. Mais la qualité de l'écriture en fait cependant un excellent livre.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Découvrir l'univers d'écriture de Jim Fergus relève du plaisir à l'état pur La vengeance des mères m'a permis d'y pénétrer, dire que j'en sors conquise ne vous surprendra sûrement pas . Suite de mille femmes blanches ce roman peut sans difficultés être lu indépendamment .
C'est courant mars 1876 que la cavalerie américaine attaque le camp d'hiver de Little Wolf . Un véritable carnage! Les Cheyennes sont exterminés, hommes, femmes et enfants, sans aucune pitié . Réussissant à s'échapper certains vont réussir à rejoindre le camp d'hiver des Lakotas . Leur chef Crazy Horse les accueille . Parmi ces rescapés des femmes blanches . Ce sont les premières épouses blanches envoyées dans les tribus indiennes en échange de chevaux donnés à la cavalerie. Parmi elles Margaret et Susie Kelly des jumelles irlandaises qui ont perdu leurs petites filles mortes de froid et ont décidé de se venger à n'importe quel prix . Elles seront bientôt rejointes par d'autres ,Molly McGill ,Lady Hall une aristocrate anglaise et sa servante Hanna Alford, Lulu Larue la petite française, Carolyn Metcalf, Astrid Nostergard la norvégienne, Maria Galvez la mexicaine . Toutes "recrutées " dans le cadre de ce programme Femmes blanches.
Seules richesses de Meggie, Susie et Molly les registres sur lesquels elles consignent leurs journaux . Ce sont ces journaux qui nous permettent de retracer cette année d'errance avec le Peuple avant le grand affrontement qui sera encore plus sanglant que prévu .
La plume de Jim Fergus vous entraîne, vous emporte dans la migration de ce peuple en mouvement perpétuel , mouvement inéluctable de fuite devant l'armée américaine qui a décidé son extermination.
Des figures de femmes extraordinaires, des personnages intemporels , une époustouflante histoire , un roman au plus près du réel .Bref un grand roman qui se lit sans reprendre haleine . Merci infiniment aux éditions du cherche midi et à Babélio pour cette splendide lecture
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Une suite aussi plaisante à lire que le premier "Mille femmes blanches".

Histoire et fiction se mêlent agréablement.
Pour ce qui est vrai, on appréciera la découverte de l'histoire et des coutumes des indiens Cheyenne à cette époque (fin 19ème), avec tous les drames subis par ces blancs avides de terres ou d'or. Les massacres, les batailles, les errances.
Coté fiction, on s'attache à ces femmes blanches dont le passé leur fait préférer vivre au sein de cette tribu. Une intégration qui se fait, peut-être, un peu trop facilement me semble-t-il (reproche que je faisais déjà au premier roman).
Mais on ne s'ennuie pas un instant à suivre leurs aventures et tout ça, dans de somptueux paysages.

Si Jim Fergus devait écrire un troisième opus pour nous conter ce que les indiens ont encore enduré après... je suis partante !
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C'est un réel plaisir que de retrouver cette suite de "Mille femmes blanches" dont la sortie datait déjà du début des années 2000. Jim Fergus reprend, dans " La vengeance des mères", le même mode de narration que lors de son premier opus. C'est donc au travers des carnets écrits par ces femmes, que le gouvernement américain avait décidé de marier aux natifs afin de les intégrer à la "civilisation", que l'auteur entraîne de nouveau ses lecteurs dans le quotidien de ces dernières tribus. On redécouvre le parcours de quelques unes de ces femmes blanches que nous avions laissé alors qu'elles avaient trouvé la paix et un époux dans la tribu de Little Wolf.
Au coeur de l'hiver, alors que les Cheyenne ont installé leur camp, les forces du général Crook attaquent le campement du chef Little Wolf et, profitant de l'effet de surprise, massacrent une grande partie de la tribu et parmi eux des enfants. Enfants cheyennes mais aussi ceux nés des mariages entre les natifs et les femmes blanches ayant adopté le mode de vie des indiens. C'est par ce sombre et cruel chapitre que débute ce nouvel épisode de l'histoire de ces femmes qui ont de nouveau tout perdu, tout sauf leur soif de vengeance. Parallèlement d'autres femmes s'apprêtent à rejoindre à leur tour, la tribu et poursuivre le programme FBI (femmes blanches pour indiens) lancé par le gouvernement américain qui, de son côté, a renoncé à ce projet reniant le traité signé avec le chef Little Wolf. Après l'attaque de leur train par des Cheyenne ivres de haine, elles vont comme leurs aînées apprendre à vivre à la mode indienne et s'initier à la dure vie nomade pour finalement y prendre un réel plaisir. Mais se profile dans un horizon des plus sombres la légendaire bataille de Little Big Horn.
On retrouve avec bonheur les truculentes femmes du premier tome auxquelles viennent s'ajouter ces novices venues rejoindre les grandes plaines pour différentes raisons. On redécouvre à leurs côtés les joies simples du mode de vie des natifs mais aussi la cruauté d'un monde qui vit ses derniers instants.
Tous en selle pour vivre une nouvelle aventure dans les grands espaces nord-américains, un véritable hymne à la nature et à un mode de vie à jamais disparu.
Si vous avez aimé "Mille femmes blanches" replongez sans hésitation dans ce splendide roman.
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J'étais très impatiente de plonger dans cette "suite", même si j'avais un peu peur que cela soit trop proche de Mille femmes blanches, mais Jim Fergus nous offre un roman à la hauteur du premier. Un hommage à la culture amérindienne et particulièrement aux Cheyennes dont il parle avec grand respect et son admiration transpire dans cet opus.

Jim Fergus se lance dans une suite, qu'il ne souhaitait pas spécialement faire. Il dit lui-même n'avoir pas vraiment relu Mille femmes blanches et être très content qu'on puisse lire la vengeance des mères sans avoir besoin de lire le premier.

L'auteur rend hommage aux femmes, qu'il trouve "beaucoup plus intéressantes que les hommes", merci monsieur Fergus de laisser les femmes s'exprimer à travers votre plume, ce qui ne doit pas être une mince affaire, s'immerger dans l'esprit d'une femme afin d'exprimer sa psychologie, son esprit, ses sentiments ! Les femmes sont complexes et Jim Fergus nous le prouve dans ce roman ! Elles sont contradictoires et tellement belles !

On sent que l'auteur a voulu non seulement rendre hommage au peuple cheyenne, mais aussi aux femmes "sacrifiées" pour une pseudo intégration des indiens. En définitif ces femmes vont trouver dans ces tribus ce que 'elles n'ont pas trouvé chez elles : le respect, l'amour et bien d'autres choses encore...

Ce qui est incroyable avec la vengeance des mères, c'est que je n'ai pas les 15 années entre les deux romans ! Jim Fergus nous plonge directement dans le vif du sujet en donnant la parole à Molly et Susan, comme il l'avait fait avec May Dodd. le roman commence là où s'arrête le précédent, sur le massacre du camp de Little Wolf pendant l'hiver 1875/76.

Le programme FBI, mis en place dans Mille femmes blanches, fut proposé par Little Wolf au président Grant, en effet celui-ci a peur (avec raison) que son peuple ne disparaisse, (au même titre que les bisons) suite à la conquête des "Blancs". Il propose de mêler les sangs blanc et cheyennes, pour assurer la survie des Indiens, grâce à une intégration bénéfique pour tous : « C'est pourquoi nous avons l'honneur de demander au Grand Père le présent de mille femmes blanches. Nous les épouserons afin d'apprendre, à nous et à nos descendants, la vie nouvelle qu'il nous faudra mener lorsque le bison aura disparu. »

Sans le savoir, Little Wolf provoque un sacré tollé, mais il poursuit : « Ainsi, nos guerriers logeront leur graine de Cheyennes dans le ventre des femmes blanches. Elle s'épanouira dans leurs entrailles et la prochaine génération de nos enfants viendra au jour dans votre tribu pour jouir de tous les avantages qui y sont associés. »

"En échange des mille femmes blanches, nous vous donnerons mille chevaux. Cinq cent bêtes sauvages et cinq cent autres déjà dressés. Les sangs de nos deux peuples seront irrémédiablement mêlés."

Voilà, comment le programme FBI est adopté, par un président très pragmatique et ce malgré une opposition politique, de la presse et de la bourgeoisie qui la jugent scandaleuse – livrer des femmes à des « sauvages » contre des chevaux – et inacceptable.

Je ne vais pas vous faire le récap' complet mais il faut savoir que dans la vengeance des mères, le programme est normalement abandonné, mais c'est sans compter avec la lenteur de la bureaucratie...

Les soeurs jumelles rescapées du massacre des indiens, ont la rage au ventre suite à la perte de leurs enfants... Elles décident donc de fuir aux côtés des Cheyennes. Et là nous assistons à un défilé de paysages magnifiques, tellement bien décrits par l'auteur, jusqu'aux Bighorn Mountain.

On retrouve de nouvelles "postulantes" qui vont peu à peu embrasser la cause indienne, Molly Susan, mais aussi Margaret, Lady Hall, Astrid, Lulu, Gertie et Matha qui se révèleront être de véritables guerrières, prêtes à tout pour sauver ce peuple, leur nouveau peuple... Elles sont blanches, mais deviennent profondément indiennes.

Les femmes et encore les femmes, sont les héroïnes de Jim Fergus qui délecte son lecteur avec cette histoire imprégnée par la mort, le deuil et surtout par la reconstruction et l'espoir. Tout au long de cette lecture, l'espoir sera un fil conducteur : l'espoir d'une vie meilleure, l'espoir de se venger, l'espoir de survivre...

Dans La vengeance des mères, deux femmes écrivent et donnent cette alternance avec ces carnets, chacune avec son style et son point de vu. Une évoque les traditions, les modes de vie, les paysages. L'autre nous parle de combats et de violence. Ce qui, en fin de compte, fait ressortir cette dualité que l'on trouve dans la culture amérindienne, à laquelle l'auteur est fortement attaché.

Jim Fergus réussi avec merveille à garder le lien entre ses deux fictions, tout en se démarquant dans le second, car on peut lire La vengeance des mères sans avoir lu Mille femmes blanches. La vengeance des mères met l'accent sur le métissage et la difficulté d'intégration, sur le désespoir de ces femmes qui en perdant leurs familles et leurs enfants ont tout perdu une seconde fois....

Partant d'une proposition, somme toute banale pour un indien, d'échange de chevaux contre des femmes, Jim Fergus a bâti une fiction d'un réalisme époustouflant.

La vengeance des mères s'achève la veille de la confrontation de la bataille de Little Bighorn en juin 1876, la coalition des Cheyennes et de Sioux inflige une mémorable défaite à la cavalerie du général Custer...

J'ai hâte de lire cette suite annoncée par Jim Fergus, lors de la rencontre dans les locaux de Babelio, en espérant ne pas attendre encore 15 ans :)

Il y a de l'aventure, du romantisme (pourtant j'en suis pas fane, mais à petite dose ça passe vraiment bien) et une belle approche de la culture amérindienne.

Merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi, de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman et surtout de rencontrer Jim Fergus, un écrivain d'une grande simplicité qui a répondu aux questions des lecteurs avec beaucoup de naturel et d'entrain.
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Après avoir lu Mille femmes blanches il y a quelques années, c'est avec grand plaisir que je suis repartie sur les traces de May avec cette lecture du mois proposée par le club.
Cette nouvelle aventure démarre là ou celle de Mille femmes blanches s'est arrêtée lors de l'attaque surprise du campement par l'armée.
Cette fois, l'histoire se poursuit avec ces femmes blanches bien intégrées au monde, à la culture indiennes avec les carnets de deux soeurs Kelly, deux soeurs au franc parlé et à la vengeance redoutable, mais aussi de sept nouvelles femmes qui rejoignent tardivement le programme FBI dont Molly un personnage à découvrir.
Si dans ce roman la guerre y est centrale, il questionne sur la légitimation de la vengeance, l'éradication progressive des peuplades indiennes, leurs croyances, avec toujours beaucoup d'humanité, d'espérance et d'amour de la part de Jim Fergus.
Un roman captivant, dépaysant, dans une Amérique des grands espaces j'ai adoré.
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Merci à Babelio de m'avoir fait redécouvrir cet auteur que j'avais perdu de vue depuis trop longtemps,à savoir depuis que j'avais lu et apprécié Mille femmes blanches,en 2000.
Difficile pour moi d'imaginer la patience qu'il a fallu à l'auteur pour réunir la documentation lui permettant de faire revivre la guerre_dont on connaît l'issue_entre les Indiens et le rouleau-compresseur des Blancs voulant prendre possession des terres ancestrales de ceux-ci.Tout ceci raconté avec un sacré talent de conteur.
Ce roman,qui met en parallèle les journaux intimes de deux femmes ayant fait partie du programme si peu glorieux d'intégration des Indiens dont le président Grant fut l'instigateur,permet une immersion du lecteur dans la vie intime de ces tribus dites sauvages,alors qu'elles suivent au plus près le rythme de le Nature.Je les ai aimées ces femmes,blanches ou indiennes,l'auteur ayant transmis son amour pour elles grâce à son écriture lumineuse,chaleureuse,brillante.
En ajouter plus serait,pour moi,banaliser la magie de cette histoire.A lire l'esprit ouvert pour vivre une aventure hors-norme.La fin serait-elle une porte entrouverte sur.....une suite?
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Avec ce deuxième tome de la trilogie entamée avec Mille femmes blanches, Jim Fergus poursuit sa plongée dans le mode de vie des Indiens Cheyennes en donnant la parole, cette fois, à deux autres femmes qui racontent ce qu'elles ont vécu en 1876 dans leur journal. May Dodd ayant disparu tragiquement, c'est Margaret Kelly (Meggie) et Molly McGill qui détaillent leur vie, La vengeance des mères, au travers de la plume si talentueuse de Jim Fergus.
L'histoire reprend dans le bureau de J.W. Dodd III, rédacteur en chef d'un magazine, à Chicago (Illinois), le 14 mai 2015. le père de J.W. avait fait publier Mille femmes blanches pour son arrière-grand-mère et pour montrer que « le ministère de la guerre des États-Unis … se proposait d'exterminer la population native afin de libérer les Grandes Plaines au profit de l'envahisseur blanc. La colonisation de l'Amérique est jonchée de tristes épisodes de cette sorte. »
Une femme indienne apporte alors deux sacoches contenant des registres que J.W. Dodd va lire et que nous découvrons en même temps : les journaux des deux femmes citées plus haut. C'est ainsi que l'histoire reprend et se poursuit dans le camp de Crazy Horse, le 9 mars 1876, où elles ne sont plus que quelques survivantes.
Meggie reconnaît que « Crazy Horse est un drôle de pistolet ». Avec sa gouaille d'Irlandaise au langage fleuri, elle raconte, donne la parole à Susie, sa soeur qui déclare, furieuse : « Mais c'est à cause de leurs couilles que les hommes sèment toutes les guerres, la mort et la ruine partout dans le monde. » Elles font connaissance avec des nouvelles venues kidnappées dans un train par les Lakotas. Parmi elles, Molly s'affirme au cours d'un pow-pow avec Gertie (Jimmy le muletier).
C'est donc le journal de Molly qui prend le relais et raconte qu'elle a été volontaire pour venir vivre chez les Indiens afin d'échapper à la prison : « Car en prison, comme ici, être retenue prisonnière est d'un ennui mortel. Nous avons toute la journée pour ne rien faire. »
Au fil de la lecture, nous apprenons la dure vie de ces femmes mêlées au quotidien des Indiens qui constatent que les Blancs tuent les bisons pour les affamer : « Les Blancs, c'est comme une invasion de sauterelles, ils vont infester le pays en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. »
Les événements se succèdent et j'ai été pris, absorbé par ce récit aux deux points de vue qui donne la parole à beaucoup de protagonistes. Les événements se succèdent, la tension est terrible car, d'un campement à l'autre, il faut se préparer à livrer bataille contre une armée beaucoup plus nombreuse, très bien équipée et décidée à faire place nette, ne ménageant ni femmes, ni enfants, ni vieillards.
C'est le passé de ce continent américain qui nous a tellement souvent été présenté du point de vue de l'homme blanc, débarqué depuis l'Europe, arrogant et sans scrupule, soucieux d'abord de son bénéfice immédiat. Hélas, l'armée US recrute ses éclaireurs parmi les Indiens, certaines tribus n'hésitant pas à se battre contre leurs frères pour tenter de venger des humiliations passées.

Le sort des descendants de ces natifs est bien décrit par Jim Fergus qui nous emmène enfin, aujourd'hui, dans une réserve, mot atroce, sur les pas de J.W. Dodd : « La consommation de méthamphétamine est en hausse dans la réserve et les gens boivent comme des trous. » de plus, tout ce que l'homme inflige à la nature et la planète ressort dans ce roman dont la suite ne devrait pas décevoir.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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J'ai commencé avec plaisir « La Vengeance des mères » qui suit « Mille femmes blanches ». Jim Fergus reprend le récit en 1876 lors du raid sanglant de l'armée américaine sur le village cheyenne de Little Wolf. La tribu est exterminée et seulement quelques femmes blanches échappent au massacre.
Parmi elles, deux jumelles Irlandaises, Margaret et Susan Kelly, traumatisées par la perte de leurs bébés et par le comportement sanguinaire de l'armée des états Unis d'Amérique. Elles refusent de rejoindre la civilisation et trouvent refuge dans la tribu de Crazy Horse, un chef Lakota. Elles comprennent qu'il ne s'agit plus d'intégration mais d'extermination.
Ces deux femmes y rencontrent un groupe de sept femmes blanches arrivées comme elles pour être mariées aux indiens mais capturées lors de leur voyage en train vers Fort Laramie.
Cette suite est construite, comme le premier tome, d'extraits de carnets. Ceux-ci sont retranscrits par le rédacteur en chef J.W. Dodd III, lointain descendant de May Dodd. La trame du roman comporte des extraits des journaux intimes de Margaret Kelly, une des soeurs jumelles et ceux de Molly McGill, dernière recrue du programme FBI, institutrice d'origine écossaise incarcérée à Sing Sing pour le meurtre de son mari ce qui apporte des regards croisés sur les mêmes événements.
Le quotidien de cette dizaine de femmes est toujours aussi bien raconté. L'auteur narre avec réalisme leur caractère, leur vécu, leurs problèmes, leur intégration aux Cheyennes ou aux Lakotas. On a d'un côté, les soeurs Kelly qui veulent venger la mort de leurs enfants et qui partent retrouver Little Wolf et batailler contre l'armée américaine. Et de l'autre, ces femmes ayant adopté le mode de vie des indiens et qui se révoltent contre l'injustice du gouvernement US.
Ce livre alterne des scènes de la vie quotidienne et des récits guerriers dans des paysages grandioses. L'auteur attire l'attention sur la manière dont on a traité les Indiens Ceux-ci ont subi un conflit permanent avec les colons qui exterminaient les troupeaux de bisons, principale source de nourriture et avec l'armée qui reniait les traités, réduisait leurs territoires en leur livrant des batailles continuelles.
Mais l'auteur donne également une voix aux femmes rejetées, victimes de leur condition sociale, d'une justice aveugle, du patriarcat, des préjugés sexistes de l'époque et qui ne leur a laissé que la rébellion et la délinquance pour pouvoir survivre.
Ce page-turner a su attirer mon attention, titiller mon désir d'apprendre, emporter ma conviction.
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La magie a une nouvelle fois été au rendez-vous !
Voici la suite de Mille femmes blanches et, de nouveau, je me suis envolée dans les contrées indiennes.
Le récit est un hymne à ces populations, leur courage, leur simplicité, leur solidarité. C'est presque aussi un manifeste féministe tant les femmes indiennes et les femmes blanches sont pleine de bon sens (bon, peut être pas quand elles scalpent leurs ennemis), de force, d'instinct maternel, de volonté et de cohésion.
Malgré les scènes de tuerie, je me sentais bien en lisant les aventures de Molly, des soeurs Kelly et des autres.
Avec cette épopée en hommage au peuple indien et aux femmes, Jim Fergus nous offre encore un moment de grâce.
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