J'avais beaucoup entendu parler des deux romans précédents de l'auteur :
Mala Vida et
Guerilla Social Club. Si je ne les ai pas lus, c'est simplement que je n'ai pas pu mettre la main dessus, mais je peux vous assurer que j'ai vraiment envie de réparer cette erreur maintenant.
C'est pas compliqué à comprendre. Marc Fernandez est journaliste à la base. Mais pas journaliste genre dans Closer, hein. Un vrai, style reporter. Et ça se sent. le point de départ de son roman, c'est un fait réel. À partir de là, tout est romancé, fictif et tout ce qu'on veut. Mais le fond, lui, existe. La situation actuelle de l'Argentine, par exemple.
Et c'est là que c'est passionnant. On est transporté dans un pays où la corruption est évidente, personne ne s'en pose la question, où les manifestations dégénèrent, parce que c'est comme ça. Un pays qui fait pourtant figure de bon élève niveau démocratie par rapport à ses voisins. Et ça, c'est un peu plus flippant.
On se doute bien de ce genre de choses, mais les voir écrites noir sur blanc, même dans un roman qui est par essence de la fiction, ça fait prendre un peu de recul.
Parce qu'on sent bien la connaissance du terrain, ou en tout cas le travail de recherches, la passion qu'a l'auteur pour ce continent assez méconnu finalement. Que ce soit sur le plan historique, économique ou politique, on entend assez peu parler de l'Amérique du Sud de ce côté-ci de l'Atlantique. Alors, si on ne va pas à la pêche aux informations, difficile de savoir que qu'il s'y passe.
Puis niveau thématiques, on s'attaque direct à du lourd. Liberté d'expression, liberté de la presse, corruption de l'exécutif, de la police, des médias, complaisance, etc. On n'y va pas de main morte.
Bref, j'ai appris plein de choses. Et j'ai envie de découvrir les précédents romans de l'auteur, mais aussi de retrouver ses personnages. Parce qu'il n'y a pas à tortiller, ils sont intéressants. Entre l'Espagne et l'Argentine, ces quatre là (pour les principaux) ont de quoi vivre pas mal d'aventures, entre leurs professions (journalistes, avocate, détective) et leurs caractères bien trempés. Ils ne manquent pas de courage et ne manquent pas non plus d'expérience, ce qui promet de chouettes moments à leurs côtés. Au-delà de ça, ils sont attachants, ils sont faillibles, ils sont humains. Ils peuvent se faire rouler, ils traînent quelques (grosses) casseroles, ils s'engueulent, ils se battent (pas forcément au sens littéral). Bref, ils vivent.
Malheureusement, le côté journalistique a aussi un pendant négatif, c'est le style d'écriture. Petit disclaimer : c'est hyper personnel, il n'y a rien d'objectif dans le fait d'apprécier ou non. Pour ma part, je n'ai pas été hyper fan. Un style qui me transporte va me montrer plutôt que me décrire, me suggérer plutôt que me raconter. Là, on n'est dans autre chose. du descriptif, de l'évident, du qui ne laisse pas de place au doute ou à l'interprétation. Certains adorent, moi moins.
Ce qui ne m'empêchera pas de relire l'auteur parce que j'ai aimé le reste de ce roman.
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