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3,4

sur 1444 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment la Ferrante parvient à rendre une fois de plus passionnante une histoire normale et banale comme celle qui nous propose à nouveau dans son dernier roman, reste pour moi, la clé de son succès. Compliments. Mais un moment, je ne voudrais pas être mal comprise : peut-être que l'histoire qui nous raconte, dans lequel nous vivons encore une fois avec la protagoniste le passage à l'âge adulte, est "normal" certes, mais pas "banal". Pour le moins comme n'est pas banale la mienne ou votre histoire, car immanquablement, on fini, à un moment ou à un autre du récit, par se reconnaître et s'identifier aux paroles de la Ferrante. Combien de petits faits du quotidien, d'innocentes phrases ou de gestes d'un compagnon restent marqués à vie dans notre histoire en modifiant les événements. Et si de plus "la phrase innocente" entendue par inadvertance provient des lèvres d'un parent, on peut être stupéfait en regardant dans la vie des autres, combien de conséquences elle peut faire jaillir. Quelques mots échangés "entre grands", peut-être en riant, arrivent à façonner et à défigurer une existence tout entière. Jusqu'à un certain âge, nous considérons nos parents comme le porte-voix de la Vérité Absolue. Un jour, grâce à un regard ou un ton de voix, nous nous rendons compte que ce n'est pas le cas et le Monde Entier s'effondre autour de nous. Nous nous rendons alors compte que non seulement nos chers parents, mais tous les adultes ne sont que des façades qui cherchent à cacher bien ou mal un fourre-tout de contradictions, mensonges, connivences douteuses, improbables compromis... Probablement, après avoir réalisé que l'on est une entité différente du corps de notre mère, c'est ça, le plus grand traumatisme de l'existence...
Comment croire encore ? Comment pouvoir avoir confiance ? Et là, encore une fois, nous nous mettons à imiter les grands... nous construisons notre façade, notre réseau d'inventions plus ou moins réussies…
L'écriture hypnotique de la Ferrante pousse rapidement à tourner les pages pour lire les phrases dans une sorte de fièvre compulsive pour enfin laisser l'amertume dans la bouche au réveil avec la fin qui fait s'effondrer soudainement nos échafaudages imaginatifs. Signe d'une suite ? Ou d'un énième mensonge confirmant ses paroles.?

ITCome riesca la Ferrante a rendere avvincente ancora una volta una storia normale e banale come quella che ci propone nuovamente in qs suo ultimo romanzo, resta per me, la chiave del suo successo. Complimenti. Ma un momento, non vorrei essere fraintesa: forse la storia che ci racconta, in cui viviamo ancora una volta con la protagonista il passaggio all'età adulta, è “normale” certo, ma non “banale”. Per lo meno come non è banale la mia o la vostra storia, dato che immancabilmente, si finisce, ad un momento o ad un altro del racconto, per riconoscersi e immedesimarsi nelle parole della Ferrante. Quanti piccoli fatti del quotidiano, innocenti frasi o gesti di un compagno restano marchiati a vita nella nostra storia modificandone gli avvenimenti. E se poi “la frase innocente” udita per inavvertenza proviene dalle labbra di un genitore si può restare attoniti guardando nelle vite degli altri quante conseguenze possa far scaturire. Qualche parola scambiata “fra grandi”, magari ridendo, arrivano a plasmare e deturpare un'esistenza tutta intera. Fino ad una certa età, riteniamo i nostri genitori come portavoci della Verità Assoluta. Un giorno, grazie ad uno sguardo o un tono di voce, ci rendiamo conto che non è così e il Mondo intero crolla attorno a noi. Ci rendiamo poi conto che non solo i nostri cari genitori, ma gli adulti tutti sono solo facciate che cercano di nascondere bene o male un guazzabuglio di contraddizioni, menzogne, connivenze dubbiose, insoliti compromessi …Probabilmente, dopo il rendersi conto di essere un'entità diversa dal corpo della propria madre, è questo, il più grande trauma dell'esistenza umana…
Come credere ancora? Come poter aver fiducia ? E là, ancora una volta, ci mettiamo ad imitare i grandi… costruiamo la nostra facciata, il nostro reticolo di invenzioni più o meno riuscite…
La scrittura ipnotica della Ferrante spinge veloce a girare le pagine a leggere le frasi in una specie di febbre compulsiva per poi lasciare l'amaro in bocca del risveglio col finale che fa crollare all'improvviso le nostre impalcature immaginative. Segno di un seguito? O solo di un' ennesima bugia convalidante i suoi dire..?

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Giovanna est une adolescente assez chanceuse qui vit à Naples, dans les hauteurs, dans les beaux quartiers, aimée et choyée par ses deux parents professeurs. Mais, l'année de ses 12 ans, tout va changer. Elle entend son père qu'elle adore et qu'elle met sur un piédestal la comparer à sa tante Vittoria. Or le père de Giovanna a toujours traité sa soeur de folle et de sorcière. Il la déteste et c'est totalement réciproque. Cette comparaison fait l'effet d'une bombe dans le coeur de la jeune fille. Elle n'a alors plus qu'une idée en tête : partir à la rencontre de Vittoria, découvrir cette tante et comprendre en quoi elles ont des points communs. Au contact de Vittoria, personnalité haute en couleurs et quelque peu perturbée, Giovanna va apprendre à voir la vie qui l'entoure avec un autre regard et va découvrir « la vie mensongère des adultes ». Difficile alors, une fois confrontée à la fausseté des gens qui l'entourent, d'arriver à se construire. Ce livre m'a vraiment plu au démarrage. L'auteure rend très bien la difficulté de l'adolescence, cet âge où on se cherche et où les modèles sont si importants. Giovanna est prise entre deux feux. Malgré l'amour qu'elle porte à ses parents, elle est aussi fascinée par Vittoria qui incarne un autre monde plus grossier, plus brut mais peut-être plus vrai que le sien si policé. J'ai eu un peu plus de mal dans le dernier tiers du livre où j'ai trouvé que ça traînait en longueur…
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Un roman que j'ai lu sans déplaisir. Un récit d'apprentissage dramatique où les parents perdent leur aura et le père l'estime de sa fille, qui perd sa virginité sans aimer. Les dialogues prédominent. Toute une atmosphère de déliquescence qui nous happe.
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VIVRE À NAPLES ET MÛRIR.
Encore une adolescente en relation conflictuelle avec ses amies sur fond de Naples : on pourrait se dire que c'est le quatrième volume de l'Amie Prodigieuse ; mais non, ici la situation familiale de Giovanna dont les parents ont une « relation croisée » avec un couple ami, une autre famille atypique formée par les deux veuves (femme et maîtresse) réconciliées par amour du défunt tant aimé, une tante folle-dingue mais voix de la vérité, placent tous ces jeunes gens dans une situation perturbante pour démarrer dans la vie. On imagine bien les difficultés des enfants de ces 3 familles : découverte concomitante de la sexualité, des mensonges des adultes, de l'adultère. Nous revivons avec ces sympathiques adolescentes le moment du basculement entre l'admiration sans borne et la remise en question du modèle parental.
C'est aussi l'occasion de visiter Naples, ville de tous les extrêmes, belle et laide, riche ou miséreuse selon les quartiers. Un mystérieux bracelet, véritable talisman, passera de femme en femme pour changer leur destin.
Avec un style qui lui est bien particulier, une écriture fluide, continue, sans paragraphe, Elena Ferrante nous plonge dans un livre plein de vigueur et de sensibilité.
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Comme dans ses précédents romans, il y a chez Elena Ferrante une crudité sans obscénité, un féminisme sans prosélytisme. Sa révolution personnelle se fait lentement. Elle est parfois brutale, sans être vindicative. Les thèmes rappellent ceux abordés précédemment sous d'autres angles (la famille/les parents, l'amour/le sexe, l'amitié, la beauté, la complexité de la vie) et on reconnaît chez les personnages des airs particuliers à l'univers de l'écrivaine. La transition entre l'enfance et la vie adulte est un renoncement. Avec la perte du bonheur familial, l'adolescente ne croit plus en ses parents, la vérité à laquelle elle tient tant lui échappe. À moins qu'elle ne découvre sa propre vérité...
Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/08/25/elena-ferrante-la-vie-mensongere-des-adultes/
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D'Eléna Ferrante j'ai lu la célèbre saga L'amie prodigieuse que j'avais adoré. J'étais curieuse de découvrir un autre roman de cette auteure.

C'est avec un certain plaisir que je me suis plongée dans ce roman, retrouvant le style d'écriture qui m'avait beaucoup plu.

L'adolescence, sujet évoqué dans la célèbre saga est à nouveau le thème central du roman. La construction de la psychologie adolescente y est décrite minutieusement. Ce qu'une phrase anodine peut faire découler chez une jeune fille en proie aux transformations physiques et hormonaux est décortiqué, entraînant une succession d'actions et de pensées. le monde des adultes est mis en parallèle avec celui des adolescents, chacun son interprétation des faits et gestes et de leur signification.

Elena Ferrante nous emmène dans le Naples des privilégiés et dans celui des ouvriers. Il n'y a plus de barrière. La limite est flou, à l'image des émotions que ressent Giovanna la protagoniste.

Un roman riche comme sait si bien faire l'auteure. Un beau roman d'apprentissage sur les déconvenues et joies de l'adolescence, les premiers amours, les questionnements, la quête d'identité. J'y ai retrouvé quelques répétitions et reflets avec L'amie prodigieuse. Mais cela ne m'a pas dérangé dans ma lecture. J'ai même été contente de retrouver cette atmosphère qui m'avait tant plu.
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"Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie" ...

Ah, retourner à Naples le temps d'une lecture.. Naples, où j'ai appris le temps d'une semaine, à conduire autrement, sans tenir compte des feux rouges, par exemple. Naples et ses rues étroites, où il faut rester sur ses gardes, Naples et son magnifique musée archéologique, Naples ... enfin, c'est Naples !

J'ai failli faire l'impasse sur ce livre : l'histoire d'une gamine de treize ans ... bof, a priori ...
Mais j'ai finalement été rapidement pris par les personnages: Giovanna, Alfredo, Giuliana, la zia Vittoria, bien sûr, haute en couleurs et en verbe ; mais en fait tous les personnages sont travaillés, et ont une réelle présence.

"La vita bugiarda degli adulti" est un livre attachant, émouvant même, qui nous renvoie à l'adolescence, avec ses joies, ses découvertes, ses peurs, ses tourments...
On peut aussi s'interroger sur la paternité, ou la maternité, à travers les personnages de Nella et Andrea. Un livre riche, donc, et qui vaut le détour.
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J'avais adoré 3 volumes de « l'amie prodigieuse » ; il y avait plusieurs raisons à cela : j'ai à peu le même âge que les 2 héroïnes , j'ai grandi dans un quartier populaire qui sans être Naples en était très proche et dans un milieu sociologique comparable ; après l'enfance , j'ai vécu la politisation des années 70 ... Bref, l'ensemble me parlait viscéralement.
Du coup j'ai voulu lire les autres livres d'elena Ferrante qui malgré des qualités ne m'ont pas emballée...
Le dernier livre sur la prise de conscience d'une adolescente de ce que sont en fait les adultes qu'elle pensait connaître , sur les non dits familiaux, une sorte de fin des illusions , rappelle certainement quelque chose à beaucoup d'entre nous .
Le regard diversifié sur les protagonistes
donne de l'épaisseur à l'ensemble.
Une impression globalement positive donc mais je ne suis évidemment pas une ado des années 2010++ et n'ai même plus l'âge des parents , j'ai été spectatrice donc moins concernée
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Ma première rencontre avec Elena Ferrante … Donc pas d'attente particulière et surtout pas de comparaison à effectuer avec sa saga l'Amie prodigieuse. Or, visiblement, en lisant les critiques de certain.e.s Babeliotes, il revient souvent qu'elle ne se réinvente pas … Je n'ai pas eu à le constater ni le déplorer.

J'ai apprécié cette écriture fouillée, l'analyse des personnages, j'adore ça, des films ou des livres dans lesquels il ne se passe rien (sous-entendu pas de morts, pas de casse, pas de violence gratuite …). Un texte dans lequel l'autrice prend le temps d'analyser tous ses personnages, de les disséquer au scalpel.

Comment ne pas se retrouver dans l'adolescente rebelle, blessée, en questionnement qu'est Giovanna? Nous avons sans aucun doute tous et toutes été confrontées aux mensonges ou petits arrangements de nos parents, notre famille. La période de l'adolescence est une période difficile, si en plus elle coïncide à la période de séparation de ses parents, à la distanciation de ses amies d'enfance, à la rencontre de quelques petits voyous de mauvais quartiers, il n'en faut pas plus pour que l'on soit tenté par l'arrêt de ses études, le sexe provocateur, l'alcool, le mensonge, … On retrouve à peu près tous ces ingrédients dans cet ouvrage. Je l'ai lu en un week-end, je me suis beaucoup questionnée sur mon adolescence à moi, sur ma famille, sur les mensonges de mes parents … puis j'ai repensé à mon couple et à l'adolescence que nous avons fait vivre à notre fille.

A nouveau une lecture qui m'a permis de réfléchir et de me poser des questions. Or c'est ça que je recherche dans mes lectures, qu'elles m'interpellent, me dérangent, voire me bousculent ...

J'ai aussi beaucoup apprécié la description de la ville, qui est une héroïne à part entière du livre. Je ne connais pas Naples, mais finalement on retrouve dans ces petits ilots, ces quartiers, les mêmes caractéristiques que dans toutes les grandes villes. le quartier "haut" bourgeois, le quartier d'en bas, près de la mer ou du fleuve, plus populaire, plus prolétaire … c'est une configuration traditionnelle. Ce livre m'a fait me souvenir de mes lectures de Pier Paolo Pasolini (question ambiance dans les quartiers mal famés de Rome chez les Raggazzi), et aussi d'Erri de Luca avec son Montedidio. Et comment ne pas penser au voleur de bicyclette? Bref, c'est ça aussi que j'aime quand je lis un nouveau livre, établir des liens entre ceux que j'ai déjà lus, les films vus, parfois un morceau de musique …

Et finalement, comme je n'ai pas lu l'amie prodigieuse mais que j'ai vu la série, j'y ai bien évidemment retrouvé les thèmes traités les uns dans les années 50, les autres dans les années 90 … mais cela ne m'a pas du tout ennuyée, au contraire.



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J'ai été surprise et saisie par son style, âpre, cru et tranchant. Les personnages sont "disséqués" sous sa plume. C'est parfois déboussolant voire dérangeant. Je me suis laissée prendre par ces personnages féminins, l'émancipation de Giovanna qui sort de l'adolescence est saisissante, et l'analyse des mensonges des adultes dans les yeux d'une enfant est magnifiquement traité. La fin m'a laissé surprise, je n'arrive pas encore à savoir si je l'aime ou je suis frustrée. Très belle découverte et envie d'aller découvrir ses autres livres.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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