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3,4

sur 1444 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le quartier de Rione Alto, Giovanna, à 12 ans, est une enfant choyée et aimée par des parents cultivés, au coeur d'un foyer bienveillant. Elle est professeure de latin grec et correctrice de romans à l'eau de rose, lui est professeur d'histoire et de philosophie. Ce dernier ne cesse d'ailleurs, depuis des années et sans raison aucune, de la complimenter sur tout et sur rien. Mais lorsque la jeune fille commence à avoir des difficultés à l'école, elle les surprend en pleine conversation et entend, notamment, des mots prononcés à mi-voix par son père, "elle est en train de prendre les traits de Vittoria". Une tante laide avec qui ses parents n'entretiennent plus aucune relation depuis des années. Pour Giovanna, ces mots blessants deviennent une obsession et elle n'a plus qu'une idée en tête, aller voir à quoi ressemble Zia Vittoria. À travers cette quête, elle va découvrir un autre monde mais aussi, grâce à cette dernière, regarder et considérer ses parents autrement...

Une phrase anodine entendue au détour d'une conversation, une phrase lourde de sens et non sans conséquence... "Laide", un mot brutal, qui plus est, prononcé par son père et à un âge où l'on est plus que jamais sensible. Giovanna veut à tout prix se rendre compte par elle-même si elle ressemble effectivement à Vittoria. Une rencontre qui va bouleverser la jeune fille et lui faire entrevoir une autre facette de ses parents mais aussi de son foyer et du monde. Un monde empreint de mensonges, d'hypocrisie, de secrets depuis longtemps cachés, de haine, d'amours contrariées... C'est dans ce contexte que Giovanna va peu à peu chercher à comprendre d'où elle vient et qui elle est, au contact de femmes excentriques ou soumises, de jeunes hommes, voyous pour certains. Une galerie de personnages riche et hétéroclite. Avec une écriture directe, Elena Ferrante traite, avec force, émotions et une grande finesse psychologique, l'adolescence et ses états d'âme, l'émancipation, l'image de soi... dans une société marquée par les rapports de classe. Un roman bercé de désillusions et d'espérances...
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Un peu déçue par ce roman d'Elena Ferrante que j'adore. J'ai découvert cette auteure grâce à la célèbre et passionnante saga de L'Amie prodigieuse et il est clair que chacun de ses écrits foisonne de topoï chers à l'auteure : les origines sociales, l'héritage familial, la violence des relations, l'importance de l'intellect... Et nous retrouvons tout cela dans ce roman. Mais c'est peut-être trop. Les liens avec les personnages de la saga sont trop évidents pour réussir à s'en détacher. le fil conducteur de ce nouveau récit n'est pas clair et je suis restée sur ma faim, sans vraiment saisir le propos de l'auteure.
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Certains auteurs ont une imagination foisonnante dont jaillissent des univers, des créatures, des péripéties qui nous laissent abasourdis. Avec Elena Ferrante, c'est un peu le contraire : si je suis tout aussi abasourdie, c'est par sa capacité à construire une intrigue captivante à partir de ce qui pourrait sembler presque rien, grâce à sa capacité à entrer au plus profond de la psychologie de ses personnages.

Dans les beaux quartiers de Naples, une jeune fille à l'aube de la puberté surprend une phrase de son père qui souligne sa ressemblance avec Vittoria, la tante si mauvaise, si hideuse que tous les ponts ont été rompus avec elle. Cette remarque déclenche chez la protagoniste un flot de pensées dévastatrices, lève brutalement un voile, vient fissurer le monde enchanté de son enfance en lui montrant à quel point il change lorsqu'on l'éclaire différemment. Avide de tirer cette affaire au clair, elle décide de se faire sa propre idée sur la tante honnie…

Il ne m'en a pas fallu plus pour m'accrocher irrésistiblement aux pages de ce roman que j'ai dévoré presque d'un trait. Évidemment, j'ai brûlé, comme la narratrice, de connaître Vittoria et de savoir ce que celle-ci nous révèlerait des parents de Giovanna – dont la duplicité est suggérée dès les toutes premières pages. Une rencontre avec une femme, un autre milieu social qui brouille son petit monde bien ordonné et provoque des réactions en chaîne. À moins que tout cela n'agisse que comme un révélateur de forces qui étaient déjà à l'oeuvre chez Giovanna et ses parents ? Au fil des pages, on se rend compte que le coeur de l'intrigue a moins trait à la part de mystère qui baigne les adultes qu'à l'âge de l'adolescence – sa fragilité, son ébullition, ses questionnements douloureux et exaltants, ses révélations sur la vie et l'amour. Et le poids des mots qui créent des faits dans un monde confus et face auxquels la jeune fille en construction qu'est Giovanna se sent vulnérable : « Je suis fatiguée d'être exposée aux mots des autres. J'ai besoin de savoir ce que je suis vraiment et quelle personne je peux devenir. »

Ce caractère mouvant de l'intrigue va de pair avec une fin très ouverte qui m'a un peu frustrée. Mais je dois bien reconnaître que Elena Ferrante nous avait prévenus dès la première page : « Tout est resté figé – les lieux de Naples, la lumière bleutée d'un mois de février glacial, ces mots. En revanche, moi je n'ai fait que glisser, et je glisse aujourd'hui encore à l'intérieur de ces lignes qui veulent me donner une histoire, alors qu'en réalité je ne suis rien, rien qui soit vraiment à moi, rien qui ait vraiment commencé ou vraiment abouti : je ne suis qu'un écheveau emmêlé dont personne ne sait, pas même celle qui écrit en ce moment, s'il contient le juste fil d'un récit, ou si tout n'est que douleur confuse, sans rédemption possible. »

Un roman fort qui vit, de nouveau, de ces portraits de femmes si vivants qu'ils continuent à nous hanter une fois le livre refermé.
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Au travers de la vie et des rêves d'une adolescente, Elena Ferrante propose un roman d'apprentissage, écrit dans un style mordant, sinueux et tranchant.
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Le nouveau roman d'Elena Ferrante raconte, dans les années 1990, l'adolescence de Giovanna, fille unique de parents professeurs. La rencontre de Giovanna avec sa tante Vittoria va ouvrir les yeux de l'adolescente sur les mensonges et les hypocrisies qui régissent la vie de ses parents. On retrouve, dans ce roman, comme dans « l'amie prodigieuse », les lieux fétiches de l'auteur(e) ?, Naples et ses quartiers populaires et Milan, la ville Bourgeoise où migrent les intellos Napolitains (Roberto).
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui sonne comme une petite musique intérieure ou qui se lit comme le journal intime d'une adolescence qui grandit et apprend, découvre et se découvre. C'est un roman d'apprentissage.
Apprentissage sur ses proches tout d'abord. Sa tante horrible dépeinte ainsi par ses parents est-elle vraiment ainsi ou bien est-ce son père à elle, le vil manipulateur qui aurait fait du mal à cette tante ? Ou bien rien de tout ça encore, mais des incompréhensions de part et d'autre ? Giovanna se rend compte peu à peu, après avoir adulé les uns puis les autres, que les adultes qu'elle a admiré ne sont que de simples humains eux aussi, avec leurs qualités et leurs défauts. L'amour-adulation se transforme en amour-indulgence.
Apprentissage de la philosophie, ses réflexions prennent de plus en plus de place sur divers sujets (Dieu, les évangiles, l'amour, la fidélité, le mal...)
Apprentissage de l'amitié et de l'amour et du désir. Elle découvre qu'il faut s'aimer soi-même pour pouvoir aimer, pour se faire respecter. Et que les hommes sont tous différents et semblables à la fois sur certains points. L'héroïne est audacieuse et n'a pas froid aux yeux en matière sexuelle, pour son jeune âge, au début pour se détruire volontairement, par sentiment de culpabilité et de dégoût d'elle-même, à la fin dans un état d'esprit tout autre, par revendication du droit à disposer d'elle-même et de sa vie, par esprit d'émancipation vis-à-vis des normes sociales et des adultes qui veulent régenter sa vie amoureuse.
Belle évolution donc d'un personnage attachant, tout autant que les nombreux autres dont elle parle avec passion.

ps : écouté en livre audio et la personne faisant les voix les fait très bien !
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Elena Ferrante dans ce roman se focalise sur la période de l'adolescence, ses tourments, ses doutes. Giovanna ne sait plus qui elle est depuis qu'elle a entendu son père, adoré et admiré, dire d'elle qu'elle ressemblait à sa tante Vittoria, donc qu'elle n'était pas belle. Son monde s'écroule !
On retrouve de nombreux thèmes de L'amie prodigieuse. L'amitié entre filles, l'amour et la trahison, la sexualité. On retrouve aussi beaucoup la question de l'éducation, l'instruction même, l'importance ou non d'être cultivé, le personnage de l'intellectuel qui fait passer son travail, ses recherches avant toute chose (Roberto m'a beaucoup fait pensé à Nino). Les classes sociales et comment s'en affranchir : le plus souvent, quitter Naples est la seule solution pour se libérer. On est plus proche de l'époque contemporaine que dans L'Amie prodigieuse, pourtant les femmes sont toujours aussi dépendantes des hommes, père, frère, mari, amant.
C'est un roman d'apprentissage, de formation, très psychologique. Il se déroule sur environ 3 ans et on ne quitte quasiment pas Naples. Pourtant, Elena Ferrante réussi à nouveau à nous arrimer à son personnage principal et aux personnages secondaires en les rendant très humains, presque charnels.
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Giovanna, jeune napolitaine de douze ans, choyée par ses parents professeurs, entend un jour son père adoré dire à sa mère que sa fille devient moche comme sa tante Vittoria. Giovanna va alors vouloir connaitre cette tante, soeur de son père, qu'elle n'a jamais rencontré. Sa vie et sa conception des choses vont en être bouleversées. Giovanna va découvrir la famille de son père, un Naples qu'elle ne connaissait pas, pauvre, populaire loin de son éducation bien sage et une tante qui déteste son père, personnage magnifique, libre et ordurier.
Elena Ferrante, dans son style reconnaissable entre tous, nous donne à lire encore deux personnages de femmes inoubliables, une femme en devenir qui fait penser à la Elena de L'Amie prodigieuse et une femme forte et volcanique qui nous évoque Lila. C'est surtout le difficile passage à l'âge adulte d'une adolescente des années 1990 qui nous est raconté ici. Formidable !
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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L'histoire démarre lorsque Giovanna surprend une conversation entre ses parents. Son père trouve qu'elle ressemble de plus en plus à Vittoria, sa soeur. Giovanna n'a jamais rencontré sa tante Vittoria mais elle sent bien que ce n'est pas un compliment. Elle qui s'est toujours sentie belle et aimée dans le regard de ses parents, découvre qu'elle prend les traits de cette tante maléfique, haineuse, que son père a tenté d'effacer au fil des années, y compris sur les photos de famille. Alors Giovanna essaye de se renseigner, elle fouille dans les affaires de ses parents pour trouver des indices, pour comprendre qui est cette tante si terrible à laquelle elle est comparée. Finalement ses parents acceptent de lui faire rencontrer Vittoria et sa vie bascule.
Là encore on reconnait le talent d'Elena Ferrante pour croquer des personnages en colère, hargneux. Alors que le père de Giovanna a su s'extraire de ce milieu pauvre de Naples et est devenu un professeur érudit et respecté, sa soeur est restée vivre dans leur ancien quartier. Vittoria reproche notamment à son frère d'avoir mis fin à sa relation amoureuse avec Enzo qu'elle considère comme l'homme de sa vie. Depuis, Vittoria s'est liée d'amitié avec la famille d'Enzo et se comporte comme une deuxième mère pour ses enfants. C'est ce milieu que Giovanna découvre peu à peu, accompagnée de sa tante qui lui enjoint d'ouvrir les yeux sur ses parents. C'est ce que finit par faire Giovanna bouleversant ainsi l'équilibre de sa famille.

On retrouve dans ce roman, les thèmes chers à Elena Ferrante, l'adolescence, l'amitié, le passage à l'âge adulte, les relations de famille (entre frère et soeur, entre parents et enfants) ou encore la découverte de la sexualité. Une fois encore l'écrivaine oppose le Naples pauvre où les gens sont peu éduqués, haineux et parlent en dialecte, au Naples bourgeois où les gens sont bien élevés, font des belles phrases et ont fait des études. Et puis il y a le graal, Milan, où vit Roberto, sorte d'ersatz de Nino. On est donc jamais très loin de "L'amie prodigieuse" et Elena Ferrante a décidément un vrai talent pour créer des personnages. Je dois reconnaitre que même si j'étais heureuse de retrouver sa plume, je me suis un peu ennuyée. le fait de retrouver des similitudes avec la saga, était à la fois réconfortant et un peu décevant car cela y faisait penser tout en étant différent. Et globalement il ne se passe pas énormément de choses... La fin laisse présager des retrouvailles prochaines avec Giovanna. A suivre donc.
Lien : https://riennesopposealalect..
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Giovanna a 12 ans quand elle entend son père la comparer à sa tante. Malheureuse, mal dans sa peau d'adolescente, elle part à la découverte de cette femme mystérieuse et de la part de sa famille qu'elle ne connaît pas. L'analyse fine, détaillée et sensitive de la transition entre enfance et âge adulte, avec ses doutes, ses humeurs changeantes et excessives, la description d'une famille scindée par des disparités sociales et culturelles et d'une ville, Naples. Un roman évocateur, qui n'est pas sans rappeler ”L'amie prodigieuse”, mais non dépourvu de longueurs et de passages peu pertinents et dont la fin appelle un second volet.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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