Rome, ville éternelle ?
Comme souvent, avant de démarrer une lecture, je ne savais rien de l'oeuvre mis à part le fait que ce roman avait reçu le prix Goncourt. Je pensais donc partir dans la Rome antique et je me suis retrouvé en Corse.
Je ne l'ai pas regretté, bien au contraire. Ça n'arrive pas si souvent de rencontrer des livres qui vous captivent, celui là en est un, dès les premières phrases j'ai été happé et ne l'ai plus lâché.
Cela tient surtout à l'écriture de
Jérôme Ferrari, envoûtante. Je suis rentré de plain-pied dans l'histoire de cette famille avec cette photo prise en 1918 mais où ceux qui compte ne sont pas les présents mais les absents.
Suivants les chapitres, soit on déroule le siècle avec Marcel soit l'on est ancré de nos jours dans ce petit village.
Les passages sur Marcel sont ceux les mieux écrits, les plus émouvants, une vie rongée d'espérance, une vie à ses yeux inutile, gâchée, il reste avec ses morts et attend à son tour la fin.
Pour son petit-fils Matthieu et son ami Libero, après des désillusions universitaires, ils se construisent un autre rêve en reprenant un bar. La majeure partie de ce roman se déroule dans ce bar, microcosme des passions et des relations humaines.
Espoirs déçus, rêves se terminant en cauchemars, est-ce que rien de ce qu'on bâtit ne résiste ?
Que reste t'il à part la pensée de ces moments ?
Quand une personne âgée meurt, elle emporte avec elle le souvenir de ceux déjà disparus qui ne vivaient plus que dans sa mémoire, ils disparaissent à jamais sans plus personne pour se rappeler leurs existences sauf à travers quelques photos, des visages des générations précédentes où l'on ne peut le plus souvent même mettre un nom.
Ce roman a résonné en moi sans même que je puisse vraiment l'expliquer. Il invite à la réflexion. J'espère vous avoir donné envie de le découvrir à votre tour, il le mérite.