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3,56

sur 1960 notes
C'est un livre qui malgré toutes ses qualités m'a laissé perplexe. D'habitude la complexité ne me fait pas peur, bien au contraire. Que ce soit dans l'intrigue, dans les personnages, le style, les descriptions, j'en raffole. A une seule condition cependant, qu'elle soit pertinente, qu'elle nous permette de regarder le monde d'un nouvel oeil comme à l'intérieur d'un kaléidoscope. Ma récente lecture par exemple de Jardins d'exil de Yanis Al-Taïr en est l'exemple parfait. Mais malheureusement ici, la complexité sert un récit long, lent, tortueux dans l'unique but de perdre le lecteur. Et c'est réussi, j'avoue humblement m'être perdue sur les routes sinueuses de Corse. Je me suis accroché jusqu'à la dernière page mais même la fin ne m'a permis de recoller les morceaux.
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Lu en 2017. Je découvrais alors un auteur indéniablement brillant. Un récit philosophique construit sur une intrigue plutôt simpliste à la base, mais dont la force émotionnelle repose sur une réflexion intimiste et universelle.

La décadence et la périclité du monde, son inexorabilité, la fragilité des hommes, leur impuissance face à un impossible mythe et un insondable abîme : l'homme, maître de sa destinée mais également responsable de son bonheur, est l'artisan depuis son origine de sa propre destruction, en "péchant" par excès, d'orgueil, d'égoïsme et de corruption...
Un texte prégnant qui raconte un exemple de notre tragédie humaine, sous fond de prédiction / malédiction divine (sermon de Saint Augustin) et d'héritage (familial, historique, sociétal).
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Rome, ville éternelle ?
Comme souvent, avant de démarrer une lecture, je ne savais rien de l'oeuvre mis à part le fait que ce roman avait reçu le prix Goncourt. Je pensais donc partir dans la Rome antique et je me suis retrouvé en Corse.
Je ne l'ai pas regretté, bien au contraire. Ça n'arrive pas si souvent de rencontrer des livres qui vous captivent, celui là en est un, dès les premières phrases j'ai été happé et ne l'ai plus lâché.
Cela tient surtout à l'écriture de Jérôme Ferrari, envoûtante. Je suis rentré de plain-pied dans l'histoire de cette famille avec cette photo prise en 1918 mais où ceux qui compte ne sont pas les présents mais les absents.
Suivants les chapitres, soit on déroule le siècle avec Marcel soit l'on est ancré de nos jours dans ce petit village.
Les passages sur Marcel sont ceux les mieux écrits, les plus émouvants, une vie rongée d'espérance, une vie à ses yeux inutile, gâchée, il reste avec ses morts et attend à son tour la fin.
Pour son petit-fils Matthieu et son ami Libero, après des désillusions universitaires, ils se construisent un autre rêve en reprenant un bar. La majeure partie de ce roman se déroule dans ce bar, microcosme des passions et des relations humaines.
Espoirs déçus, rêves se terminant en cauchemars, est-ce que rien de ce qu'on bâtit ne résiste ?
Que reste t'il à part la pensée de ces moments ?
Quand une personne âgée meurt, elle emporte avec elle le souvenir de ceux déjà disparus qui ne vivaient plus que dans sa mémoire, ils disparaissent à jamais sans plus personne pour se rappeler leurs existences sauf à travers quelques photos, des visages des générations précédentes où l'on ne peut le plus souvent même mettre un nom.
Ce roman a résonné en moi sans même que je puisse vraiment l'expliquer. Il invite à la réflexion. J'espère vous avoir donné envie de le découvrir à votre tour, il le mérite.
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J'ai trouvé ce livre un peu long en longueur même si le livre est court. On retrouve plusieurs personnages de la même famille qui s'imbriquent dans un destin assez fataliste.
On s'aperçoit quand même que de vivre dans un village de Corse et de te tenir un bar. Cette vie ressemble plus à une maison close.
On a vécu le déclin de plusieurs vie pas uniquement celle de Rome.

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J'ai trouvé cette lecture superbe. J'ai pris grand plaisir à la lire. Tout était vraiment bien.
Pourquoi cette note alors ? Parce que malheureusement, quelques semaines après avoir refermé ce livre, je ne m'en souviens presque plus. C'était plaisant, mais finalement je n'ai pas été marqué, ni par l'histoire, ni par l'écriture.

Un peu dommage pour un Goncourt, non ?
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En panne de lecture, j'ai sorti ce roman (récupéré de prime abord dans une boîte à livres) de ma PAL où il traînait depuis longtemps. J'ai rarement de bonnes relations avec tout ce qui est Prix Littéraires Officiels, en particulier le Goncourt... A priori, hélas, confirmé. Jérôme Ferrari est un auteur très érudit qui ne s'adresse sans doute pas à moi, lectrice lambda.

En tout premier lieu, j'ai été rebutée par ses phrases et ses chapitres qui n'en finissent pas. L'écriture est exigeante pour certains, pour moi, elle est carrément indigeste. Heureusement que le livre est court car j'aurais jeté l'éponge sans complexe. Les premiers chapitres, pourtant, avec le défilé des différents gérants de ce bar corse, sont assez drôle. J'ai lu le reste en travers jusqu'à me retrouver dans une tragédie avec la fin dramatique de ce pauvre Virgile. Je n'ai ni compris comment on était passé d'un genre à l'autre, ni les liens familiaux entre les personnages, ni la portée philosophique du texte, ni le rapport avec la chute de Rome (j'ai zappé le dernier chapitre). Il est vrai que je n'ai pas réellement fait d'effort non plus...

Mon inculture est sûrement impardonnable aux yeux de ceux qui ont encensé ce titre, mais je n'accorde que 3/20 à ce qui fût pour moi, dans sa plus grande partie, que verbiage pompeux.
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L'ambiance de ce livre nous transporte dans les petits villages de la Corse. Il ne faut pas grand chose : un village dans la montagne, un bar, des habitués, des jeunes avec des rêves et une arme. Un cocktail explosif entre tradition, préjugé, fratrie etc. Ce livre permet de nous évader dans la réalité de la vie le temps d'un instant.
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"Chaque monde repose ainsi sur des centres de gravité dérisoires dont dépend secrètement tout son équilibre". Cette phrase de la page 162 pourrait s'appliquer aisément au livre dans son ensemble. Voici un roman reposant sur des centres de gravité simples, voire simplistes diront les plus critiques: un village corse, un bar, une famille déchirée par les deux guerres mondiales et les guerres coloniales, deux copains, des filles légères, des femmes responsables, les mirages du pouvoir, l'illusion du bonheur, la croyance absurde de croire pouvoir changer les personnes, les choses, la jalousie, la violence, l'alcool, l'amour, la mort. Jérôme Ferrari convoque dans son roman tous ces "centres de gravité" pour nous offrir une vision assez désenchantée de nos existences. Il y a une fatalité constante dans ce livre. C'est, car ce devait être, aurait pu être son titre. Pour cela l'auteur montre, avec le renfort de la parabole d'Augustin d'Hippone dans son sermon sur la chute de Rome en 410, que les biens terrestres ne sont qu'illusions, moments, joies et plaisirs éphémères. Leur perte, leur évanescence ou leur disparition brutale ne doivent pas effrayer celui qui croit en Dieu. Bien sûr, d'aucuns trouveront que l'auteur a joué au philosophe en convoquant également Leibnitz et son meilleur des mondes.
J'ai préféré demeurer sur le plan littéraire. Et là vraiment, je crois nécessaire de saluer le style, l'écriture, le ton. Oui cette histoire de famille en Corse, autour d'un bar et de ses avanies, est divinement bien écrite. Il y a des passages proprement proustiens, des phrases belles comme des cris de révolte : "...., car il ne s'agissait ici que d'exercer avec une délectation répugnante un pouvoir qui ne se manifestait que dans les caprices de son arbitraire, le pouvoir des minables et des faibles, dont ce type en chemisette était le représentant parfait, avec le sourire idiot et suffisant qu'il lui adressait du haut de la citadelle imprenable de sa bêtise".
Tout le roman est ainsi, une authentique fête du langage, une syntaxe puissante, une lecture quasi hypnotisante.
Oui, pour moi ce livre est un vrai chef d'oeuvre littéraire que je ne peux que recommander chaudement.
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Je suis assez mitigée : l intrigue est assez intéressante mais le propos philosophique qui tend à donner du sens à la narration et à prouver qq chose n est pas véritablement clair et connecté au reste. C est dommage car c est vraiment bien écrit.
Xx
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Marcel a un fils Jacques u'il confie à sa soeur ( car la maman décède). Elevé avec sa cousine, Jacques l'épouse. Mathieu né de ce mariage. Au fil des vacances en Corse, il se lie d'amitié avec Libéro. Après leurs études, ils décident de reprendre un bar dans un petit village. Au bout de quelques mois, ils arrivent à en faire une certaine renommée. Tout se passe pour le mieux, une routine s'installe, le bar devient le lieu de vie de Mathieu et de Libéro.
Mais les choses changent. La responsable des serveuses vole directement dans la caisse, elle est virée sur le champs. Ce n'est pas l'ordre des choses mais le père de Mathieu meurt, plus tard Marcel. Les choses se dégradent encore au bar, Mathieu reste dans sa bulle. Une des serveuses tombe amoureuse d'un client, habitué des lieux, habitant du village. Ce client se moque d'un autre, ami de Mathieu et de Libéro. A la sortie du bar, Libéro pète un cable et poignarde le client moqueur. Il est condamné et emprisonné. Mathieu quitte la Corse et n'y retrounera pas.
Selon le sermon d'Augustin en 410 sur la chute de Rome, ce que l'homme construit, l'homme le détruit. Tout dans ce monde nait, vit et meurt.
Mais pour illustrer ce sermon d'Augustin, un bar dans un petit village Corse est-il un bon exemple ?
Néanmoins ce roman a valu le Prix Goncourt 2012 pour son auteur.
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