Le Tao Te King tend à montrer que c'est par la retraite plutôt que par l'activité, par l'inaction plus que par l'action, que nous acquérons la sagesse. "Celui qui a peu acquiert, celui qui a beaucoup s'égare", dit le Tao.
Il ne laisserait derrière lui aucune trace de réflexion, pas une photo, pas une idée. Personne ne saurait rien de son expérience. Rien ne s'écrirait jamais à son sujet. Il disparaîtrait, tout simplement, et personne sur cette planète grouillante de monde ne remarquerait rien. Sa fin ne créerait même pas une vaguelette à la surface de l'Etang du Nord. Son existence aurait été une vie d'entière perfection.
La question-clé n'était peut-être pas de savoir pourquoi on se retranchait de la société, mais pourquoi on voudrait y rester.
La vie moderne semble organisée pour nous éviter la solitude à tout prix, mais cela vaut peut-être la peine de s'y confronter de temps à autre. Plus nous refoulons la solitude loin de nous, moins nous sommes en mesure de l'affronter, et plus elle devient terrifiante. Certains philosophes croient que cette solitude est le seul véritable sentiment qui soit. Nous vivons en orphelins sur un minuscule rocher dans l'immensité de l'espace, sans le moindre indice fût-ce de la forme de vie la plus élémentaire nulle part autour de nous, à des milliards et des milliards de kilomètres à la ronde, une solitude au-delà de toute imagination. Nous vivons enfermés dans nos têtes et ne pouvons jamais tout à fait connaître ce qu'éprouve l'autre. Même entourés de notre famille et de nos amis, nous cheminons vers la mort, complètement seuls.
A mon sens, deux des plus grands plaisirs de la vie sont le camping et la lecture -- et le nec plus ultra, ce sont les deux en même temps.
« Je n’ai pas l’habitude de voir les visages des gens. Ils recèlent trop d’information. »
La haine de ce que le monde est devenu constitue la raison première qui pousse les protestataires à devenir des ermites.
Un journal intime était il sincère ?
"Soit on y écrit beaucoup de vérités pour couvrir un unique mensonge,
croyait-il,
soit beaucoup de mensonges pour couvrir une seule vérité ".
Il chemine dans la forêt avec grâce et précision, se faufile à longues foulées, brise à peine une brindille. La terre est encore ponctuée de monticules d'une neige sale, creusée par le soleil et de traînées de boue -- c'est le printemps dans le centre de l'Etat du Maine --, mais il devine tous ces obstacles.
-- N'êtes vous jamais tombé malade ? Insiste-t-elle.
-- Non, fait-il. Pour tomber malade, il faut être en contact avec d'autres humains.