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j'ai lu déjà plusieurs écrits de Lydia Flem qui m'enchantent et me surprennent chaque fois et celui-ci ne fait pas exception !!!
Un petit livre qui ne paye pas de mine ... jubilatoire, faussement léger,
qui parle avec beaucoup d'humour, d'émotion, de facétie mais aussi de
connaissances historiques, littéraires , etc. des habits que nous choisissons,
et des codes vestimentaires auxquels nous obéissons ou que nous refusons...

"Je me souviens qu'un corps, c'est une manière de se mouvoir, d'exister
dans l'espace. Nos habits nous habillent, mais c'et nous qui les habitons." (p. 196)

Tout ce que les vêtements révèlent ou dissimulent de notre personnalité...
La course aux apparences, les convenances, les règles de savoir-vivre, les
marques de classe sociale, etc.

Une lecture des plus plaisantes grâce au talent de Lydia Flem, qui balaye
tous les registres, entre l'histoire de la mode, ses souvenirs personnels, des
évocations littéraires, picturales , historiques ou cinématographiques, sans oublier "le décortiquage" facétieux d'expressions qui sont rentrés dans notre langage quotidien !!

Lydia Flem par la forme choisie, rend hommage parallèlement à Georges
Perec avec son "Je me souviens"....

J'ai beaucoup souligné dans ce florilège des plus attrayants... mais je
tenterai de me freiner dans mes transcriptions, que je vous ajoute à cette
fin de chronique...sans trop vous lasser, j'espère ?!!

"Je me souviens de la phrase d'André Suarès: " La mode est la plus excellente des farces, celle où personne ne rie car tout le monde y joue" (p. 174)

"Je me souviens que les mots -habit, habitation et habitude- partagent une commune étymologie. (p. 178)"

"Je me souviens des phrases de Gilbert Lascault: " Chaque maison est un
vêtement de pierre. Chaque manteau est déjà une demeure et-simultanément-une peau" (p. 131)

Je me souviens que lorsqu'il faisait trop chaud, les hommes demandaient
aux dames l'autorisation de "tomber la veste" (p. 134)

Une lecture fort agréable... qui évoquera à chacun ses propres souvenirs, et
ses propres comportements face aux choix vestimentaires, qui en disent fort long sur "notre deuxième peau" !!... que nous nous créons...intimement, de manière rebelle ou plus conventionnelle.... !
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Cet objet littéraire est comme un album où toutes les photos seraient mélangées. On y trouve côte à côte des souvenirs de la semaine dernière, comme des années 60. Des clichés de famille ou des portraits de gens célèbres. Des anecdotes personnelles ou de la grande Histoire.
Un régal. Léger comme du tulle, mais riche comme un brocard ancien.
Le texte fait écho à notre propre vécu. Remet en lumière des instants qui paraissaient enfouis, englués dans les sous-sol de la mémoire. Parce que les souvenirs, si on ne les convoque pas de temps en temps, ils palissent, à devenir transparents et s'effilochent comme un pull aimé, trop porté.

Alors après lecture on se souvient aussi.
Je me souviens de cette combinaison jaune pale que l'on m'avait achetée chez Marks & Spencer dans les années 80.
Je me souviens de cette tenue beaucoup trop originale que portait ma mère lors d'une réunion parents-profs et pour laquelle je l'avais vertement rabrouée.
Je me souviens de cette robe que j'aimais quand j'avais 5 ans et qui rapetissaient à mon grand désespoir, ne comprenant pas que c'était moi qui grandissait.

Les vêtements sont nous. Certains restent très longtemps et d'autres passent fugaces. Quand leur propriétaire disparait, ils deviennent orphelins.
Portant encore pour quelques temps le parfum de leurs hôtes et le souvenir qu'on en a.

C'est un beau texte où l'on apprécie ce qui est trop souvent considéré comme futile. Où l'on parle de patrons, de surfil, de pattemouille, de ces dames chapeautées et ces messieurs gantés. Mais aussi de cape d'invisibilité, de baskets. Bref, le vêtement est passé, présent. Il se touche, s'enlève, se revêt, se donne, se fait discret ou insolent. A l'image de celui qui le porte.
Je regrette juste que l'on ne parle pas plus de son parfum, de son odeur. le vêtement neuf, le pull en laine mouillé, l'eau de toilette qui imprègne le foulard maternel ou la cravate paternelle, le tee-shirt en sueur, le bloomer qui sent le lait bébé, le vieux chapeau en feutre de grand-mère qui fleure l'antimite, ou le manteau dont les effluves de friture trahissent le menu du déjeuner.

Alors faut-il le lire ? Oui. Un grand oui. Prenez le temps pour cette frivolité pas si frivole que ça finalement.
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Un régal d'humour et de sentiments. Se garde au fond de son sac pour être lu par petites touches, avec gourmandise.On retrouve ici l'esprit de Geoges Perec, mais cette fois dans un environnement féminin, quelquefois espiègle, genre petit lutin rieur, mais également sur des sujets très sérieux, avec de vraies émotions et une belle intimité. J'avais beaucoup aimé "Comment j'ai vidé la maison de mes parents" qui m'avait accompagnée alors que ... je vidais dans la douleur la maison de mes parents ...
Lydia Flem utilise les mots justes pour dire ce qui nous trouble, nous agace, nous anime, nous fait rêver.
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J'ai emprunté ce livre pour son titre, qui me plaisait beaucoup. Je ne l'ai même pas feuilleté ( heureusement ). Aussi, quand je l'ai ouvert, quelle surprise !
Je me suis dit : « Oh, mon dieu, je n'arriverai jamais à lire ce truc... »
Et bien, pas du tout, j'y ai pris au contraire beaucoup de plaisir.
Et certains des " Je me souviens " m'ont rappelé... des souvenirs.
Un petit bijou, écrit en hommage à Georges Perec, et à déguster sans modération.
Mais l'élève s'est bien gardée de dépasser le maître : elle s'est arrêtée à 479 " Je me souviens ".
Je ne connaissais pas cet auteur, mais je vais vite me précipiter sur ses autres écrits.
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Dans ce livre inclassable car ce n'est pas d'un recueil de nouvelles ni un roman, Lydia Flem nous raconte et surtout se raconte depuis son enfance.
En se souvenant d'un événement familial ou historique, d'un vêtement, d'une personne, d'une expression, chacun des 476 petits paragraphes commence par « je me souviens » .

Je me souviens que la minijupe est apparue en même temps que la pilule et que les femmes croyaient à la révolution sexuelle.

Je me souviens de la publicité : « Demain, j'enlève le haut. »

Je me souviens de l'injonction « Sois belle et toi. »

Je me souviens d'avoir lu qu'en 1931 le maire de Paris ordonna à Marlène Dietrich de quitter la ville sur-le-champ parce qu'elle s'était montrée, dans la rue, en pantalon.

Je me souviens de Simone Veil, en chignon et tailleur Chanel, défendant à l'Assemblée nationale, sous les huées et les injures, le droit des femmes à avorter et faisant passer la loi.

Je me souviens qu'on s'habille un peu pour soi et beaucoup pour les autres (ou le contraire).

Je me souviens que, comme la mère était fâchée contre moi, elle disait : « Tu es une vraie chiffonnière ». Je ne savais pas ce que cela voulait dire mais j'entendais la colère dans sa voix.

Je me souviens des militantes aux seins nus du groupe Femen.

Je me souviens de l'instant délicieux où tout bascule lorsqu‘une main ouvre le premier bouton.

Je me souviens d'un imperméable de couleur mastic que je détestais. J'avais treize ans, j'étais amoureuse. On disait : « Se sentir moche comme un pou. »

Je me souviens que le 24 avril 2013 plus de mille cent-trois jeunes ouvrières sont mortes après l'effondrement des huit étages du Rana Plaza, un ensemble de cinq usine de confection, au Bangladesh.

Je me souviens qu'un corps, c'est une manière de se mouvoir, d'exister dans l'espace. Nos habits nous habillent, mais c'est nous qui les habitons.

Je me souviens comment j'étais habillée le 11 septembre 2001.

Je me souviens que les baskets n' étant plus le seul privilège des ados et des sportifs, tout le monde s'est mis à affirmer : « Je suis bien dans mes baskets ».

Chaque paragraphe serait à citer tant c'est juste !
Authentique, drôle, malicieux, touchant, ce livre recèle de belles émotions et déclenche des réflexions. A partir de ses propres souvenirs, Lydia Flem réactive notre mémoire collective avec de observations très pertinentes sur les femmes. Ces instantanés composent brillamment un éventail de l'histoire et de ce qui nous a marqués.
A picorer, à savourer et à méditer sans aucune modération !

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Aujourd'hui, j'ai lu "Je me souviens de l'imperméable rouge que je portais l'été de mes vingt ans" de Lydia Flem. J'étais tombée en amour du rouge carmin de sa couverture et de la puissance évocatrice du titre en chinant au magasin Oxfam où je me rend régulièrement en quête de merveilles de poche. L'ouvrage, écrit sur un mode ludique et adoptant une forme devenue classique depuis les "Je me souviens" de Georges Perec mêle les souvenirs intimes de l'auteur aux souvenirs liés à la mémoire collective, le tout décryptant l'ensemble des codes liés à la garde-robe vestimentaire d'hier à aujourd'hui. Entre souvenirs de révoltes féministes et combats actuels, nous rappelant qu'hommes et femmes ne sont pas égaux dans le regard social qui nous lient aux habits, entre cris d'alarmes concernant les conditions de travail actuelles dans l'industrie de la mode et fascinations cinématographiques pour les icônes et leurs tenues, cet ouvrage de Lydia Flem ne joue pas la carte du pathos mais se révèle incroyablement bien documenté en ce qui concerne l'histoire de la mode et nous interpelle sur l'impact sociétal de celle-ci. J'ai trouvé sa forme très intéressante. Un essai très actuel, résolument féministe, fragmenté mais néanmoins fluide et chapitré, doté de son index subjectif et qui parlera à tous par sa puissance universelle. @monprecieuxlivre
Lien : https://monprecieuxlivre.wix..
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Quelle meilleure preuve de la vitalité de l'oeuvre de Perec que de la voir continuée aujourd'hui par d'autres ? Dans Je me souviens de l'imperméable rouge que je portais l'été de mes vingt ans, Lydia Flem reprend le principe des "Je me souviens" de Perec, ces brefs échos du passé appartenant autant à l'intime qu'à la mémoire collective. Elle y ajoute une autre dimension, en portant une attention toute particulière au vestiaire féminin au long des décennies. Sujet futile ? Loin de là, car le vêtement se fait témoin des contraintes qui pèsent sur le corps féminin, et de sa libération. En 479 fragments - un de moins que Perec -, Lydia Flem dessine ainsi une histoire de la mode et des avancées sociales, des premières créations de Sonia Rykiel aux soutien-gorges brûlés de 68, en passant par la mini-jupe, tout en rendant un bel hommage à son modèle.
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A la façon de Georges Perec, des "Je me souviens" qui s'enchaînent mais avec comme fil rouge (justement) les vêtements, la mode et tout ce qui entoure cette thématique. Une lecture envoutante par cette litanie...
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