Le résumé de la quatrième de couverture traduit parfaitement l'atmosphère de ce roman, "méditation sensible", "histoire simple racontée avec délicatesse et humour.". Ce récit évoque des étapes essentielles de la vie comme l'amour, le couple, le divorce, la vieillesse. J'aime la phrase de Marcelo Mastroianni cité dans le livre:
"
Les souvenirs sont une espèce de point d'arrivée, et peut-être sont-ils aussi la seule chose qui nous appartient vraiment.".
Et l'auteur, pour mon plus grand plaisir, insère dans son histoire des paragraphes sur
les souvenirs des personnes célèbres ou anonymes rencontrées dans le récit.
Il sort tout de même de cette méditation une profonde tristesse. le narrateur, tout comme son père, semble cloué au sol, sans volonté. Ils subissent les évènements. le narrateur semble englué dans une morosité, une passivité permanente.
Heureusement, il y a le jeu des mots de l'auteur, ces petites expressions telles,
"Et on est là comme des veilleurs de chagrin."
"Cette fille avait de longs cheveux et la vie était courte."
" le regard dans le vide, elle semblait comme égarée dans l'absence."
"La version alcoolique du phare. le néon n'attire pas les bateaux mais plutôt les dérives."
La plume est légère, sensible et l'on s'attendrit souvent pour les personnages, notamment la grand-mère qui veut revivre sa jeunesse avant de mourir.
C'est tendre, nostalgique, bien écrit mais cela donne une version très pessimiste du couple et de la vie.