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EAN : 9782070122257
192 pages
Gallimard (02/10/2008)
3.66/5   1339 notes
Résumé :
Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité.
Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (105) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 1339 notes
David Foenkinos est indéniablement un auteur que j'aime lire comme un voyage à l'intérieur des mots, comme une ritournelle flottant sur les berges de l'émotion, comme une hirondelle dessinant mille contours enchantés avec ses ailes.

Alice et Fritz s'aiment mais c'est compliqué. Comme dans toutes histoires passionnelles, il y a entre ces deux-là beaucoup d'électricité et de crises de nerfs entre deux crises de fou rire. Ils passent donc leur temps à se séparer et à se retrouver dans le tumulte de leur vie construite loin de l'autre.

C'est un roman aussi doux que cocasse, un sourire, un pincement au coeur, un éclat de rire dans une bulle d'amour qui flotte entre nostalgie, regrets et espoir. Un livre qui donne autant envie d'être en couple pour rendre sa vie extraordinaire et autant envie d'être célibataire et peinard tout seul.

J'ai passé un bon moment dans cette tranche de vie beurrée d'amour toujours. J'aime cette écriture imagée tellement remplie, ce ton parfois léger pour faire germer les sourires quand tout part à l'eau. Et toujours des arabesques qui ornent avec douceur l'émotion.
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Le mouvement #MeToo permet aux victimes de harcèlement sexuel ou de viol de s'exprimer et parfois de dénoncer le prédateur qui n'est pas toujours un homme (ou un porc) comme le rappelle David Foenkinos en décrivant les dégâts provoqués par Céline Delamare, DRH d'une maison d ‘édition, qui abuse des stagiaires.

Maitresse, plutôt qu'amante, elle domine et possède son gigolo dont elle brise le mariage. Fritz sort étranglé de cette épreuve, de cette première séparation.

D'une plume légère, parfois caustique, souvent humoristique, le romancier montre l'instabilité affective créée par cette agression, et raconte les séparations qui en découlent.

Un roman original qui offre un regard décalé et libérateur sur les agressions sexuelles féminines dans le monde du travail.
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Le titre est à l'image du livre : léger et plein d'autodérision. Car 'Nos séparations' raconte avant tout une histoire d'amour, celle de Fritz et Alice, une histoire certes moderne et compliquée, mais pleine de douceur et d'ironie tendre.

On sent que David Foenkinos aime se moquer des gens, mais qu'il se moque en même temps de lui-même, et surtout qu'il les aime et les comprend. C'est cet humanisme qui m'a un peu réconciliée avec lui, après sa Délicatesse qui ne m'avait pas paru délicate du tout et m'avait laissée de glace...

J'ai beaucoup souri pendant ma lecture, me suis reconnue dans certaines disputes absurdes ou fuites aberrantes, et ai même compati à la difficile situation du héros lâche qui s'enferre tout seul... Pour autant, faisant mentir leur titre, ces séparations vont probablement très vite s'envoler pour moi comme des bulles de savon...
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Mon premier Foenkinos, avalé le temps d'un week-end pluvieux...

Comme son nom l'indique, la trame de ce roman suit les poncifs du rapport amoureux, le tango argentin de l'interaction entre deux épris, les heur(t)s et malheurs de la danse du couple et de la passion.

Mais David Foenkinos, dans un format adapté (200 pages) le fait avec une verve franche et un humour piquant qui m'ont fait penser à Alexandre Jardin et Astor Piazzola. On suit avec plaisir l'évolution des couples de danseurs, mûs par une rueda des émotions où les passes succèdent aux changements de partenaires.

Bien sûr, le thème des séparations est on ne peut plus sérieux, et le "coeur profond", plus lent que l'émotion passionnée, reste souvent en rade sur la piste de danse, quand la musique s'arrête... mais David Foenkinos désacralise ces mélos du quotidien par son humour, à mon avis inégal : ainsi dans Nos Séparations certains passages incisifs m'ont fait rire aux éclats, notamment ceux confinant à l'absurde -que j'affectionne toujours autant- , tandis que d'autres sont tombés complètement à plat ; certains procédés de style m'ont paru agaçants d'intellectualisme, tandis que d'autres sonnaient justes ; ainsi l'usage des notes de bas de page comme partie à part entière de la narration.

C'est à juste titre que Bernard Pivot écrit en 4ème de couverture "on est dans la plus jolie tradition française : s'amuser de ce qui serre le coeur" ; et les réponses amoureuses dans le livre envers Bernard Pivot ne sont pas sujettes à caution : décidément, David Foenkinos écrit bien, avec grâce et délicatesse, malgré des passages plus faibles, clichés.
c'est bien ainsi que j'ai lu et apprécié ce livre. Chez lui la légèreté, qui permet de s'adresser à tous, n'empêche pas la gravité et, si certains personnages semblent à peine esquissés, le style et les situations sont, eux, travaillés avec un art consommé de la peinture au couteau. le geste, épuré, est sûr et vigoureux.

Une rencontre sympathique donc, sans enthousiasme délirant, mais qui mérite bien que je mette aussi dans ma pal La Délicatesse.

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J'ai passé un très beau moment en compagnie de ce livre dont l'écriture m'a enchantée. David Foenkinos a encore sévi. Ce diable d'écrivain, auteur de "la délicatesse ", parvient une nouvelle fois à métamorphoser une suite d'aventures amoureuses somme toute relativement banales en un témoignage amoureux poétique, plein de simplicité et d'originalité, de gravité et d'humour.
David Foenkinos est un amoureux fou des mots et jongle avec eux à la façon d'un virtuose et parfois ......ceci en est le revers sans doutes......... il en fait un peu trop .... peut-être ?







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Citations et extraits (162) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai certainement pas fait assez de sport dans ma jeunesse pour supporter ainsi les mouvements irréguliers de mon coeur. Cela fatigue tellement , ce mouvement perpétuel du bonheur au malheur.Avec Alice, j'alternais sans cesse entre les mouvements d'euphorie où je voulais l'emmener en weekend sur la Lune , et les moments de violences intersiderales où je l'aurais enfouie au coeur de la Terre.Je pense qu'elle ressentais exactement la même chose. Habituellement si douce et si chuchotante, elle était capable de crier subitement, de deverser des sons stridents dans mes oreilles amoureuses. Nous étions dans la valse des tonatlités. Et je n'étais pas loin de penser que l'amour rend surtout sourd.
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Il faut dire que j'ai été élevé (le mot est un peu fort) par des parents post-soixante-huitards. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est traumatisant de passer ses vacances en Inde quand on est enfant. C'est juste un détail au passage. A présent, je les vois peu : ils vivent sur une montagne quelque part à l’ombre des moustaches de José Bové. Ou alors, ils voyagent à l'autre bout du monde pauvre. Ils sont de toutes les manifestations altermondialistes. Il m’est arrivé de penser que j'étais pour eux moins important qu'un grain de riz brésilien vendu en commerce équitable. Cette balance n’était finalement pas équitable pour moi, mais j'ai fait en sorte de me construire avec leurs valeurs, sans me focaliser excessivement sur leurs lacunes.
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On peut avoir trois types de divergences avec une personne : sur la vision du futur, sur la vision du présent et sur la vision du passé. Et une chose est sûre : si l'on vit ce troisième type de divergence, les deux autres en découlent tout naturellement.
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J’ai l’impression que la mort est un regard qui me guette en permanence. Chacun de mes gestes est voué à être analysé par une force supérieure, cette force qui est mon futur d’homme décomposé. Depuis mon plus jeune âge, c’est ainsi. Je vis en ne cessant de penser qu’un jour je ne vivrai plus.

Alice aurait pu se retrouver dans le roman d’un grand écrivain tchèque, mais elle a préféré être dans ma vie. C’était un samedi soir, et nous étions invités à une soirée. Les circonstances n’avaient rien d’extraordinaire, et c’est souvent le meilleur moyen de rencontrer l’extraordinaire.

Elle paraissait presque gênée, et elle m’a souri. Ce n’était pas un sourire qui appartenait au cercle du rire. Il m’était destiné. Comme je le lui ai rendu aussitôt, nous avons formé un cercle dont nous étions les deux seuls initiés. Notre cercle du sourire était un sous-ensemble autonome du cercle du rire, une dissidence intime.

— Et tu t’appelles comment ? — … » Je ne sais pas pourquoi mais il m’a fallu un long moment pour répondre. À cet instant, je n’avais pas envie de m’appeler Fritz. Je crois surtout que je n’avais pas envie de m’enfermer dans des lettres, je ne voulais rien définir de ce que nous vivions, je voulais nous laisser encore la possibilité d’être deux inconnus. Plus jamais après nous ne pourrions faire marche arrière jusqu’à cet espace où nous ne nous connaissions pas. C’était le dernier moment de notre relation anonyme.

L’éducation, dans la plupart des cas, c’est juste un entraînement quotidien pour nous pousser à ne pas ressembler à nos parents.

Il ne faut jamais demander à une femme la moindre explication rationnelle sur son comportement. Elle sortit subitement prendre l’air. Je pense souvent à cette expression : « prendre l’air ». Cela veut dire que l’on va ailleurs, pour le trouver. Cela veut dire littéralement : où je suis, je m’asphyxie.

Le refuge, c’est toujours la nostalgie.

« Ah bon, j’ai dit ça ? » me demandait-elle, et je n’arrivais pas bien à savoir si elle se moquait honteusement de moi ou si elle avait une redoutable faculté d’amnésie. Je crois surtout qu’elle cicatrisait vite, alors que j’étais l’archétype du garçon qui tourne en boucle dans sa tête toutes les situations.

Notre dispute de la veille avait été absurde. J’espérais que tout serait oublié dès le premier regard. Je m’étais installé une pancarte autour du cou, sur laquelle on pouvait lire : « Tu m’emmerdes » Alice est sortie. Je l’ai vue s’approcher de moi, et tenter de discerner ce que j’avais écrit. Elle m’a fait un grand sourire, et a accéléré le pas pour m’embrasser. Puis, elle a chuchoté : « Toi aussi, tu m’emmerdes. » C’était l’amour.

Je comprendrais plus tard qu’il ne faut certainement pas vivre entouré de mots pour pouvoir écrire. Pour écrire, il faut s’échapper des phrases.

C’est l’infini paradoxe de la sexualité ; plus on s’encastre, plus on se sépare. Nous jouions la parfaite partition d’un monde irréel. Tout cela n’aurait qu’un temps, et une destination : la fin.

Nous sommes allés chez Ikea, et nous nous sommes disputés chez Ikea. Dans ce grand magasin, ils devraient embaucher un conseiller conjugal. Car s’il existe un endroit où le cœur des couples se révèle, c’est bien là. Je me demande même si tous ces meubles à construire ne sont pas qu’un grand prétexte pour semer la zizanie sentimentale. Je suis presque certain que le fondateur d’Ikea devait être un Suédois dépressif (on frôle le pléonasme), sans vie affective, et qu’il a trouvé le moyen d’anéantir celle des autres.

La première fois, j’ai ressenti une immense culpabilité. Je me suis senti honteux et sale, avec le sentiment de saccager Alice, de la dégrader, de l’abîmer, de la froisser, d’éparpiller les lettres de son prénom. Mais je n’avais pas su résister à Céline. Nous étions amants pendant que j’étais célibataire, et nous avons continué à nous voir.

C’était sûrement médiocre, mais la vie était bien trop courte pour être vécue avec l’envie d’être irréprochable.

Céline voulait un enfant avec Harold, mais elle buttait inlassablement contre son non-désir. Ce désir absent, c’était sa stérilité. L’équation était terrible. C’était l’homme de sa vie, et c’était un homme qui ne voulait pas donner la vie.

Je ne comprendrais décidément jamais cette expression : boire pour oublier. Quand je buvais, j’avais au contraire l’impression que la lucidité coulait en moi. Boire pour se souvenir. En revanche, je ne me souvenais pas précisément combien de vodkas j’avais bues.

Il existait tant de mots qu’il ne fallait pas définir. Le bonheur ne s’enfermait pas quelque part, on le vivait dans un air infini.

Il y a sur les rivages du malheur toutes les conditions pour faire des rencontres majeures.

Je me faisais inviter à un enterrement le jour de mon mariage. Que devais-je penser de ce symbole ? N’était-ce pas moi que j’allais enterrer ? Je me sentais en pleine phase active de décomposition.

C’était peut-être cela le comble de la délicatesse : faire le ménage avant de mourir.

Mon passé m’attendait, et c’était le plus angoissant des avenirs.

Je pensais souvent aux histoires amoureuses, à l’idée que des détails ridicules pouvaient modifier des décennies. J’avais lu une phrase qui disait : « Il y a des personnes formidables qu’on rencontre au mauvais moment, et des personnes qui sont formidables parce qu’on les rencontre au bon moment. »

Nous avons passé deux heures à nous écrire des petits papiers et, bien des années après, nous les regardons encore avec émotion ; comme des hiéroglyphes de notre amour. Car nous allions tomber amoureux.

Il n’est pas rare que ceux qui perdent un frère ou une sœur se sentent dans la nécessité absolue de vivre pour deux.

Elle était ma confidente, ma maîtresse, ma femme ratée et mon amie. Elle était érotique et prude. Elle me réveillait et m’endormait. Elle était définitivement celle du premier jour, et cela me rendait idiot.

Mais c’est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité.
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Nous sommes allés chez Ikea, et nous nous sommes disputés chez Ikea. Dans ce grand magasin, ils devraient embaucher un conseiller conjugal. Car s'il existe un endroit où le coeur des couples se révèle, c'est bien là. Je me demande même si tous ces meubles à construire ne sont pas qu'un grand prétexte pour semer la zizanie sentimentale. [...] Alice hésitait, et pire que tout : me demandait mon avis. Je n'avais aucun avis ici, j'étais lobotomisé. J'étais prêt à dire oui à tout, à acheter ces lampes qui ressemblent à des pissotières géantes, à monter des étagères jusqu'à la fin des temps. "Oh c'est insupportable d'être ici avec toi. Tu verrais comme tu tires la gueule !" (p. 82-83)
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Vidéo de David Foenkinos
60 autrices et auteurs de littérature, polars, albums jeunesse et BD viennent vous rencontrer le samedi 8 Juin, le samedi 15 et dimanche 16 et le samedi 22 Juin à La Griffe Noire à Saint-Maur-des-Fossés.
Jean-Edgar Casel vous présente le programme !
Notez que certains auteurs ont confirmé leur présence après le tournage de cette vidéo. Luc-Michel Fouassier et Olivier Bal (le samedi 8) et David Foenkinos (le samedi 15).
Pour tout savoir : https://www.lagriffenoireenfete.fr
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