Le Troisième Jumeau

La porte s'ouvrit. Il s'attendait à voir Jeannie: ce n'était qu'un garde de sécurité. L'homme le connaissait.
- Oh! bonsoir professeur. J'ai vu de la lumière, alors je me suis dit que j'allais vérifier. Le docteur Ferrami laisse généralement sa porte ouverte quand elle est ici.
Berrington fit un effort pour ne pas rougir.
- Très bien, dit-il - Jamais d'excuses. Jamais d'explications. - Je veillerai à refermer la porte quand j'aurai terminé.
- Parfait.
Le garde resta silencieux, attendant une explication. Berrington n'en donna aucune. L'homme finit par prononcer:
- Eh bien, bonne nuit, professeur.
- Bonne nuit.
Le garde sortit.
Berrington se détendit. Pas de problème.

P 271

Il se sentait tout à la fois déçu et soulagé. Comme quelqu'un qui, en plein régime, lutte contre la tentation pendant tout le trajet jusque chez le pâtissier et qui trouve le magasin fermé. Il avait l'impression que lui avait été épargné quelque d'interdit.

Ah! Les hommes ! Les salauds s'exhibent sans qu'on leur demande rien. Les beaux garçons sont timides comme des nonnes.

Roman sympa ,sans plus.
Dommage que l intrigue se devine rapidement ,du coup aucune surprise ni suspens....

L'équipe des hockeyeuses avait disparu, mais il
trouva sans mal le gymnase, un bâtiment bas près
d'une piste d'athlétisme, avec sur le devant une
grande statue représentant un discobole. Il se gara
devant un parcmètre, sans mettre de pièce: il ne
mettait jamais d'argent dans ces trucs-là. La robuste
capitaine de l'équipe de hockey était debout sur les
marches du gymnase, en train de bavarder avec un
couple. Il monta les marches en courant, sourit au
capitaine en passant devant elle et poussa la porte
pour pénétrer à l'intérieur.

Il nageait en plein rêve: il n'était pas dans un tribunal, il n'était même pas un véritable avocat; pourtant, il défendait une opprimée contre l'injustice d'une puissante institution. Les chances étaient contre lui, mais la vérité était de son côté.

Berrington se frotta les yeux.
- Bon sang de bon sang de bon sang, marmonna-t-il avec rage.
C'était lui qui avait persuadé Jeannie Ferrami de venir ici. Sa communication sur la criminalité avait ouvert de nouvelles perspectives en mettant l’accent sur les composants de la personnalié criminelle. La question était vitale pour le projet Genetico. Il tenait à ce qu’elle continue à travailler sous son aile. Il avait incité l’université de Jones Falls à lui offrir un poste et il s'était arrangé pour faire financer ses recherches grâce à une bourse octroyée par Genetico.

Genetico possédait ses propres laboratoires et sous-traitait des travaux de recherche aux départements de biologie et de psychologie des universités. C'était Berrington qui s’occupait des rapports de l’entreprise avec les universités.

- Jeannie, pourquoi as-tu un anneau dans le nez ?
Jeannie palpa le petit anneau d’argent et eut un pâle sourire.
- Maman, je me suis fait percer le nez quand j’étais gosse. Tu ne te souviens pas ? Tu étais furieuse. J’ai cru que tu allais me jeter à la rue.
- J’oublie quantité de choses…