La vie du poète est une longue errance, les voyages à travers le pays, la poésie, des poèmes par centaines et à côté d’eux, tout juste le labeur banal du malheur, de la misère
Et puis vient la mémoire qui bâtit ses monuments sur les fosses, fait grandir ses arcs de triomphe un peu partout où gémissaient des ruines. La ville d'Hiroshima a édifié un grand musée en souvenir du bombardement nucléaire.
L'histoire continue. D'autres chagrins l'attendent : en sept ans, Issa voit tour à tour mourir sous ses yeux ses trois enfants puis leur mère. Pendant ce temps, en Europe, c'est tout un monde qui s'écroule dont il n'aura jamais su même l'existence.Puis tout finit par rentrer dans l'ordre, le temps fait son travail mélancolique sur les hommes et les nations.(..)
Que sait-on, au fond d'une vie ? Si cela avait un sens, il faudrait pouvoir se représenter que l' insignifiant Issa est le contemporain de Lamartine et celui d' Hugo, de Saint- Just et de Napoléon, qu'à un moment tous ces hommes ont respiré, pensé, vécu à l'intérieur de la même épaisseur impensable du temps.( p.43)
Toute sagesse dit : le temps est un fleuve. Mais, en réalité, personne ne se tient jamais sur la berge des mondes pour en contempler le cours.
Issa a vieilli. Il va mourir. Je l'imagine : en rêve lui reviennent chaque jour davantage des images qu'il aime. Mais le fil du récit manque qui lui permettrait d'en savoir le sens. Chaque nuit le livre au même désordre tendre et dans la torpeur moite d'une agonie qui s'éternise, il demande au temps de lui dire seulement le chiffre de sa vie.
A Issa, la poésie sert à faire une marque un peu plus profonde dans le sillon d'encre que son pinceau laisse sur le papier.
[Histoire du poète Kobayashi Issa] :
Les poux et les moustiques lui tiennent compagnie et, averti de la nécessaire solidarité de tous les êtres vivants, il leur accorde à son tour l'hospitalité.
petites bêtes - ceci est mon corps mon sang - venez et buvez
[Histoire du poète Kobayashi Issa] :
Le religion le fait rire. Il n'a aucun respect pour tout le commerce crédule qu'il voit prospérer autour de lui
car il n’y a pas de raison pour un romancier que tout s’achève avec la vie.
e poète de la vie, des enchantements d’enfants et des éveils émerveillés dans la nature