J'ai découvert
Maurice très tardivement. Je connaissais Morgan Forster par
Virginia Woolf, bien sûr, et par les adaptations cinématographiques de son oeuvre. La
route des Indes (David Lean) et Chambre avec vue (James Ivory).
Voir
Maurice (sur Arte) m'a poussée à lire très vite le livre et j'ai adoré.
Pêle-mêle, la période de Cambridge, la rencontre avec Clive Durham, les discussions sur la religion, la métamorphose de
Maurice, personnage qui gagne en finesse... partie apparemment appréciée également des amis de Forster qui ont lu le livre, la critique sociale, le portrait d'une Angleterre provinciale et aristocratique, où, finalement,
Maurice rencontre son deuxième amour. Les notations humoristiques (le tapis auqu
el les domestiques semblent "rendre les derniers hommages" lors d'une fuite dans le salon de Penge...) quelques personnages à clef (Risley, le cousin du doyen de l'université, rappelle furieusement
Lytton Strachey), et, bien entendu, la fin que Forster voulait pour son roman, envers et contre tout, et qui est tellement importante... pour les générations de lecteurs qui auront lu ce livre (et auront pu s'y identifier). On pourrait souligner aussi l'écriture parfois poétique (le parc de Penge) et certains beaux symboles... (la chevelure du héros poudrée par le pollen des oenothères).
Une édition en français avec un appareil critique ne serait vraiment pas superflue. Étant donné la genèse du roman. Ce qui existe dans certaines versions anglaises.
En prolongement, à noter, également, en juillet 2021, la parution du roman de William di Canzio (en anglais jusqu'à présent), "Alec", ou l'histoire de
Maurice (devenu personnage secondaire, mais important, bien sûr), et d'Alec Scudder, vu sous l'angle d'Alec, 50 ans après la parution de
Maurice en français. Chez Farrar, Straus et Giroux New York.