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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman aborde les questionnements d'un homme sur sa sexualité, ses réflexions philosophiques sont passionnantes à lire. Cet homme s'interroge sur son ressenti amoureux et ses conséquences dans la société et le milieu social où il vit ; il est d'ailleurs fait mention que l'Angleterre de ce début de XXe siècle condamne juridiquement toute homosexualité alors que la France et l'Italie la tolère tant qu'elle reste dans un cadre privé.

Les questions physiologiques ne sont pas le sujet du livre : aucune description de concupiscence (seulement des gestes de douceur comme poser sa tête sur une épaule). de plus le roman ne pourrait détailler cet aspect charnel puisque le narrateur est très chaste malgré ses « pensées impudiques ».

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J'avais vu le film il y a bien longtemps et c'est en voulant le revoir que j'ai découvert que c'était une adaptation d'un livre. Je me suis donc empressé de me le procurer et il ne m'a pas déçu. La traduction en français de Nelly Shklar est sublime, c'est poétique et ça nous porte comme dans un rêve.
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Lu lycéenne. J'avais découvert le roman après avoir vu l'excellent film de James Ivory (1987), à une époque où l'on ne parlait pas d'homosexualité le soir à table en famille.
Edward M. Forster, d'une plume raffinée, dresse le portrait incisif d'une société aristocratique dominée par le pouvoir, la morale chrétienne et un fort sentiment de supériorité. J'avais été touchée par la psychologie des personnages, leurs parcours personnels, la ténacité et la véracité de Maurice..
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Rédigé vers 1913, Maurice ne fut publié pour la première fois qu'en 1971, après la mort d'E. M. Forster qui s'était toujours opposé à cette édition. Il faut dire que le sujet avait de quoi choquer l'Angleterre des années 1910, puisqu'il relate l'amour entre Maurice et Clive, deux gentlemen issus de familles respectables. Ce roman magnifique dépeint aussi bien le rejet sans appel de la société anglaise, pour qui un tel amour est une abomination, que la difficulté pour les deux jeunes hommes à s'accepter eux-mêmes tels qu'ils sont. Si l'un des deux, Clive, choisit de refreiner ses sentiments et de se conformer à ce qu'attend de lui la société, Maurice parviendra à dépasser ses démons intérieurs, et connaitra l'amour auprès d'Alec, un simple domestique qui plus est. Ce roman, écrit dans une langue magnifique, a toutes les qualités d'une oeuvre littéraire qui perdure. Il dépeint brillamment ce que pouvait être la vie d'un homosexuel d'alors.
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Se déroulant au début du XXe siècle, à l'aube d'une première guerre mondiale qui n'a pas encore tout bouleversé, Maurice suit son personnage éponyme de l'enfance à l'âge adulte, en passant par l'université où il va découvrir son homosexualité. Sorte de roman d'apprentissage et d'acceptation de soi, cette oeuvre, publiée à titre posthume, a été écrite à une époque puritaine où de tels sentiments étaient tabous, et même interdits.

Pourtant, l'oeuvre ne tire jamais dans le mélodrama d'un amour impossible ou la tragédie que l'on pourrait attendre. Maurice va grandir, traverser des joies et des chagrins, comme toute autre personne. Pas de romance idéalisée, non plus. Chaque relation a ses hauts et ses bas, partagées entre un idéal platonique et une histoire d'amour plus charnelle.

Maurice est loin d'être un personnage parfait, lui-même pétri de défauts. Il est le fruit de son époque, seul homme de la famille, lui qui a perdu son père et n'a que des soeurs. Sa relation aux femmes est donc impactée, de même que l'homophobie intégrée depuis sa naissance qu'il devra déconstruire pour s'accepter enfin. Cela fait de lui un personnage profondément humain.

J'y ai trouvé une certaine tendresse, une volonté d'espoir et une fin ouverte tel un véritable message d'amour. Bousculant les moeurs et même les hiérarchie sociales, cette fin est, d'ailleurs, l'une des plus belles qu'il m'est été donné de lire ces dernières années. Je la connaissais déjà, grâce au film, mais la voir écrite par les mots si justes de l'auteur (lui-même homosexuel) rajoute à sa beauté.
Lien : https://moonlightsymphonyblo..
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J'ai découvert Maurice très tardivement. Je connaissais Morgan Forster par Virginia Woolf, bien sûr, et par les adaptations cinématographiques de son oeuvre. La route des Indes (David Lean) et Chambre avec vue (James Ivory).
Voir Maurice (sur Arte) m'a poussée à lire très vite le livre et j'ai adoré.
Pêle-mêle, la période de Cambridge, la rencontre avec Clive Durham, les discussions sur la religion, la métamorphose de Maurice, personnage qui gagne en finesse... partie apparemment appréciée également des amis de Forster qui ont lu le livre, la critique sociale, le portrait d'une Angleterre provinciale et aristocratique, où, finalement, Maurice rencontre son deuxième amour. Les notations humoristiques (le tapis auquel les domestiques semblent "rendre les derniers hommages" lors d'une fuite dans le salon de Penge...) quelques personnages à clef (Risley, le cousin du doyen de l'université, rappelle furieusement Lytton Strachey), et, bien entendu, la fin que Forster voulait pour son roman, envers et contre tout, et qui est tellement importante... pour les générations de lecteurs qui auront lu ce livre (et auront pu s'y identifier). On pourrait souligner aussi l'écriture parfois poétique (le parc de Penge) et certains beaux symboles... (la chevelure du héros poudrée par le pollen des oenothères).

Une édition en français avec un appareil critique ne serait vraiment pas superflue. Étant donné la genèse du roman. Ce qui existe dans certaines versions anglaises.

En prolongement, à noter, également, en juillet 2021, la parution du roman de William di Canzio (en anglais jusqu'à présent), "Alec", ou l'histoire de Maurice (devenu personnage secondaire, mais important, bien sûr), et d'Alec Scudder, vu sous l'angle d'Alec, 50 ans après la parution de Maurice en français. Chez Farrar, Straus et Giroux New York.
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Classique de la littérature gay écrit en 1913, ce roman m'a pris de court. Les romances de Maurice sous l'Angleterre conservatrice sont ultra bouleversantes.

La plume est absolument dingue, aussi pudique que puissante. le message est giga positif et anticonformiste pour l'époque.

Grandiose !
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"Maurice" est un roman essentiellement autobiographique, de genre intimiste et initiatique, mais social également, écrit en 1913, mais dont l'auteur – E.M Forster (1879 – 1970) refusa toujours la publication en raison du thème abordé : l'homosexualité masculine en Angleterre au début du 20ème siècle. Il ne sera publié qu'après la mort de l'écrivain. Il relate « les amitiés particulières » et les amours contrariées d'un jeune garçon en quête de réponses identitaires.


Puisse ce livre aider quelques-uns à affronter nombre d'obstacles, pour voir plus clair en eux et à accepter qui ils sont. Assurément, "Maurice" est essentiel et compte parmi les plus beaux romans d'amour. Quand on (re) lis « Maurice », malgré les souffrances, la culpabilité, le jugement et le rejet des autres ravivés, l'on se sent apaisé par l'univers du récit et la manière dont Foster aborde un sujet, toujours saisissant de modernité, au moyen d'une écriture limpide et agréable, de dialogues parfois cruels, mais toujours délicats.


Il est impossible de ne pas être ému par cette histoire d'amour entre hommes – des premiers émois de Maurice, quand il rencontre Clive à Cambridge, au rejet, initialement partagé, par ce dernier, Et pour autant, les doux dialogues et l'érotisme tendre de leurs caresses, jusqu'au dégoût de soi à une violente colère contre un monde qui juge un jeune homme malade et anormal en raison de ses sentiments. Que dire de ces premiers moments entre Maurice et Clive chargés d'érotisme - pour les hétérosexuels aussi…  ?


Soyons reconnaissant de ne pas vivre dans un monde et dans un temps où un auteur de l'envergure de Forster pensait qu'il devrait attendre sa mort pour publier un roman dont il était pourtant fier, mais conscient du fait que son récit d'un amour authentique transgressait des lois iniques.

Bonne lecture,
Michel.
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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E.M Forster a fait publier ce livre de manière posthume. E.M Forster assurait qu'il était devenu homosexuel à 9 ans, après un pari : "le premier ou la première que je vois au coin de la rue, guidera mon orientation sexuelle". Il a vu un homme ce jour-là, au coin de la rue....
Maurice c'est le bourgeois qui fait craquer les carcans. Maurice est un héros. Lui, il ne se mariera pas, il ne suivra pas la bonne morale, il ne continuera pas la lignée des "on se marie avec quelqu'un de sa rue", il ne fondera pas un foyer, un foyer qui dans son "double entendre" résonne comme un enfer. C'est un homme du vrai, du bon, du beau. Il brille de 1000 feux parmi les milliards de ventres mous qui l'entourent et qui nous entourent aussi, faut bien le dire. A lire, pour être heureux .
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Au début du roman, Maurice est le typique adolescent anglais de la bonne société. Il a été scolarisé dans une école de garçons, où les convenances et bonnes manières de l'époque et de son rang lui ont été inculquées. Mais, comme tout élève de ce genre d'établissement, le jeune garçon ne connaît pas grand-chose de la vie « réelle ».

Lorsqu'il intègre l'université, Maurice découvre un tout nouveau monde et se lie avec plusieurs autres jeunes hommes. L'un d'eux, Clive Durham, jouera un rôle très important dans la vie de Maurice, puisqu'il en tombe amoureux.

« Maurice » a été écrit en 1913, mais ne paraîtra que de façon posthume en 1971 (à la demande de Forster) car son contenu, centré sur la découverte, par de jeunes adultes, de leur homosexualité, aurait pu choquer les moeurs de l'époque.

Alors, « Maurice » est-il un roman choquant ? Personnellement, je ne l'ai pas trouvé dérangeant (mais je vis au XXIe siècle, donc je suppose que je n'ai pas la même sensibilité que les anglais des années 20). Au contraire, « Maurice » est un roman magnifique, qui illustre parfaitement bien la passion, les difficultés, la peur d'être jugé ou rejeté par ses semblables, le poids des convenances, etc. Forster nous plonge donc dans un mélange d'émotions très intenses, lui qui considérait pourtant que l'émotion ne devait pas être un thème en soi, mais le point de départ du travail de l'écrivain.

Bien plus qu'un roman d'amour, « Maurice » dresse aussi le portrait d'une certaine Angleterre. L'ère victorienne en est à ses derniers moments. L'aristocratie connaît certaines difficultés et doit adapter son mode de vie à des circonstances nouvelles, qui ne lui plaisent pas particulièrement. Une esquisse de la société de l'époque est donc bien présente, surtout dans les passages consacrés aux familles respectives de Maurice et de Clive. Ces parties de l'histoire sont particulièrement passionnants : on y constate le déclin de ces familles bâties sur la tradition et leur difficulté d'adaptation au nouveau monde qui est en train de voir le jour.

Mais cette Angleterre en pleine évolution est aussi dénoncée, par Forster, comme étant très cruelles envers les jeunes qui, comme Maurice, découvrent leur homosexualité. Certains passages nous rappellent ainsi qu'à une certaine époque (et encore maintenant dans certains pays voire dans certaines mentalités…) les gays et autres LGBT étaient considérés comme des malades mentaux qu'ils fallait soigner (dans le meilleur des cas) ou comme des dépravés qu'il faillait réprimer.

Dure société que celle de l'époque. Pas étonnant, dans ces conditions, que Forster ait lui-même souhaité que ce roman très autobiographique ne soit publié qu'après sa mort : sans doute a-t-il souhaité éviter le même genre de procès retentissant que celui de D.H. Lawrence pour « L'amant de Lady Chatterley » (procès au cours duquel Forster a d'ailleurs témoigné en faveur de Lawrence).
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