Il faut entrer en
Fottorino comme en religion. La religion de celles et ceux qui ont été blessés par leur propre histoire familiale, orphelin(e)s réel(le)s, ou pire ces innombrables orphelin(e)s abandonné(e)s par un des parents absents. Que le titre est bien choisi, la caresse est omniprésente, cette caresse d'amour que tout parent digne de ce nom veut donner à son enfant, caresses plurielles des gestes quotidiens, caresses simulées, séductrices, destinées à combler le manque de l'autre, caresses avec le danger, avec le risque, comme si l'on jouait avec le feu. le feu justement, rouge des ses flammes, le rouge à lèvres des dames, des mamans, de cette maman absente, mais si présente, rouge de sang, rouge de honte, rouge de haine.
On s'embarque dans ce roman où l'on sent dès les premières lignes le caractère pathologique de l'amour filial, la violence des amours familiales.
Fottorino a peut être raison de nous dire cela, trop aimer, c'est ne plus aimer. Il y a forcément une lecture psychanalytique de cette histoire, mais pour le lecteur du commun, ce livre est une très troublante histoire d'amour, un ode aux parents mutilés de l'existence, qui seuls essaient de donner du bonheur à leur enfant, et un avertissement sur le danger de trop aimer. Et puis quelles belles pages sur l'amour paternel, cet amour si difficile à exprimer, à donner, à placer à côté du plus immédiat amour maternel.
Les plus : le style épuré, ciselé, la pudeur, les gestes du quotidien en métaphores multiples des sentiments, le tragique, presque une Tragédie grecque.
Les moins : il faut adhérer à l'histoire à la limite de la vraisemblance (mais c'est un roman...., l'issue qui se dessine un peu vite, mais est-ce si important.
Merci Monsieur Fottorino.