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sur 525 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette enquête que relate Irène Frain, elle tente de trouver des réponses, de rompre le silence qui entoure l'assassinat de sa soeur Denise, 79 ans, en sept 2018. 7 semaines après l'agression violente, Denise decède a l'hôpital, sans avoir émergée du coma. Ce décès est même considéré comme mort naturelle, sans faire le lien avec l'agression subie. Irène, de 11 ans la cadette de cette grande soeur et marraine Denise qui a aussi remplacée la mère dans les yeux de la fillette, veut comprendre. de la vie de Denise mariée et mère, Irene ne sait pas grand chose, les liens ont été rompus, liés à la bipolarité de sa soeur, et aux  relations  peu aimantes avec la mère. 

Ce récit d'Irene Frain est le témoignage poignant d'une quête de réponses, de compréhension face à un mur de silences. le manque d'échanges au sein de la famille, mais aussi les défaillances des systèmes judiciaire et policier contraints, par manque de moyens humains, de prioriser certaines enquêtes, et d'en ajourner  d'autres,  au point que les délais et les absences de réponses deviennent insupportables pour les proches des victimes. 

Je suis admirative des mots qu'Irene Frain a su trouver pour rendre compte de son désarroi, de sa tristesse, de sa colère, et pour redonner toute son importance a ce crime brutal dont a été victime cette grande soeur qui a beaucoup compté pour l'autrice et pour laquelle elle garde des sentiments profonds.

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Ce livre est le parfait exemple du fait qu'il faut toujours finir un livre, même s'il ne nous plait pas ou nous agace. Et de l'agacement, j'en ai eu pendant toute la première partie. Un agacement, voir même de la colère. Comment peut on être aussi peu empathique, être égocentrée et froide ?
Le récit, limite chirurgical du crime d'un être cher, sans trop d'émotions, sauf l'auto apitoiement.
Et puis, la suite, l'explication de cette froideur, de cette distance, et tout bascule. Et l'agacement fait place à la tristesse.
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Récit très intime de l'auteure à propos du crime sauvage dont a été victime sa soeur de 79 ans . Crime qui, quatorze mois après les faits, ne fait l'objet d'aucune enquête sérieuse, d'aucun rapport de police.

Elle nous livre ses incompréhensions, ses doutes, le cheminement qu'elle s'impose pour essayer de trouver la lumière au bout du tunnel. Pour seulement comprendre.
Mais, elle se heurte sans fin au mur infranchissable de la justice et de ses errances.

C'est hallucinant d'être confronté à tant d'inhumanité et de négligence face à un acte aussi horrible. Irène Frain s'interroge aussi à propos de la relation distante qu'elle entretenait avec cette soeur autrefois adulée. Elle m'a émue dans sa détresse et son obstination.

Une lecture particulière.

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Une lecture éprouvante, témoignage émouvant de la soeur de la victime sauvagement agressée et morte sous les coups. Un roman qui tourne en rond autour de la police et justice car eux-mêmes ont décidé de ne pas se soucier de ce crime odieux. Un roman qui parle du silence, des bizarreries de la vie d'une famille qui fait que soudain des soeurs s'éloignent puis finissent par ne plus se voir ni se parler. Un roman qui parle de ce que l'on voit et de ce qui se cache discrètement derrière ce que l'on voit. J'ai bien aimé ce passage où l'auteure est dans la ville
Un moment de lecture intense !
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Il est des récits qui sont plus forts et plus poignants qu'un roman et celui-ci en fait partie. J'ai peu lu Irène Frain, je me souviens seulement d'un livre où elle évoquait déjà les non-dits de sa famille où elle a connu une enfance et une jeunesse compliquée.

Elle y évoquait brièvement sa soeur aînée Denise, qu'elle appelait sa fée-marraine tellement elle avait d'admiration pour elle, brillante, étudiante prometteuse et surtout protectrice pour elle. le départ de cette soeur pour suivre des études dans une autre ville a été un déchirement pour Irène Frain.

C'est de Denise qu'il est question ici, c'est elle qui a été assassinée un samedi après-midi, dans son pavillon de banlieue, plutôt tranquille, à l'âge de 79 ans. Elle restera plusieurs semaines dans le coma avant de mourir de ses blessures. Irène n'avait plus de relations avec elle depuis quelques années. La famille a mis sept semaines avant de la prévenir du décès de sa soeur.

Dans les mois qui suivent, l'auteure doit faire face au silence de sa famille, mais aussi à celui de la police et de la justice. La colère monte, elle a besoin de comprendre ce qui a pu se passer et elle commence à prendre des notes au quotidien et à relater ses démarches. Quatorze mois après le drame, le policier chargé de l'enquête n'a toujours pas rendu son rapport qui permettrait de nommer un juge d'instruction. Irène Frain va prendre un avocat pour essayer de s'y retrouver dans le labyrinthe administratif et judiciaire.

Parallèlement, l'auteure remonte son histoire familiale expliquant pourquoi elle avait rompu les liens avec cette soeur tant aimée. Irène Frain tenait elle-même une place particulière dans la famille, on l'a souvent tenue à l'écart et cette attitude perdure, même avec les nouvelles générations. Les problématiques familiales ont la peau dure et se transmettent bien.

Nous savons tous que la police et la justice manquent de moyens dans notre pays, mais là, il y a tout de même autre chose dans la pesanteur et le silence que l'on oppose à Irène Frain. le jour où elle se décide à aller enquêter sur place, là où vivait Denise, elle en apprend plus que depuis des mois de démarches officielles, notamment que d'autres meurtres de vieilles dames ont eu lieu dans le même secteur, sans qu'il y ait eu de rapprochement de fait.

La colère de l'auteure on ne peut que la ressentir aussi devant des fonctionnements plus que problématiques. Et comme elle le souligne, la mort de vieilles dames, au fond, ce n'est pas si grave que cela. Ce sont des crimes "sans importance". Elle dresse en creux un portrait juste de ces gros bourgs tranquilles où tout le monde se connaissait et qui sont devenus des zones d'urbanisation et des cités dortoirs où les commerces ont fermé les uns après les autres et où les vieux ne trouvent plus leur place. Tout au long du récit, l'auteure se pose la question "si je n'étais pas connue comme écrivain, que deviendrait cette affaire ? Qui se soucierait de la mort de Denise ?"

Il est à noter qu'après des mois de demandes restées vaines, le rapport du policier est arrivé sur le bureau d'un juge d'instruction la veille de la parution du livre d'Irène Frain.

C'est un récit fluide, écrit avec simplicité et sincérité, qui m'a touchée et interpellée.
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Irène Frain est de ces auteurs dont je connais le nom, mais dont je serais incapable de citer de tête plus de deux ou trois titres, et dont je vois pourtant certains romans passer sur la PAL de monsieur quand il revient de la bibliothèque… Je ne pensais pas faire connaissance avec elle aussi intensément en cette rentrée littéraire. C'est chose faite donc avec ce récit, bouleversant de sincérité et de retenue dans lequel l'auteure évoque sa soeur. Irène Frain a appris, sept semaines après les faits, l'agression dont a été victime sa soeur aînée, et son décès. La vieille dame a été agressée alors qu'elle était seule chez elle, en train de fabriquer des petits sachets de lavande pour ses proches. Même si l'impasse dans laquelle elle vivait était plutôt calme, on soupçonne très vite la proximité de quartiers difficiles d'être à l'origine de l'agression. Irène Frain avait perdu contact avec cette soeur dont elle avait pourtant été très proche dans son enfance, et même à l'origine de sa vocation littéraire, tant elle admirait son intelligence et sa culture. Son décès, d'une violence extrême, la bouleverse et la révolte, surtout que l'enquête piétine et qu'après l'enterrement, l'écrivain n'a plus de nouvelles de ses neveux ni des autorités. Elle décide alors de faire appel à un avocat pour faire avancer l'enquête… Mais c'est également avec son passé, et le lien étrange qu'elle a eu avec sa famille, qu'elle doit s'arranger aujourd'hui. Elle est l'enfant d'un déni de grossesse, la soeur aînée elle aussi d'une fratrie plus jeune avec laquelle sa mère a enfin réussi à être une mère conforme à ses souhaits. Elle est aussi celle à qui, plus tard, un praticien a conseillé de fuir les réunions de famille. On assiste à un travail de deuil difficile dans ce contexte particulier et au désarroi d'une soeur qui a la conscience aiguë de tout ignorer sur les dernières années de vie de celle qui était aussi sa marraine. L'écriture d'Irène Frain cherche ici des moyens différents de raconter tout en contournant la douleur. Et j'ai aimé, été touchée, par sa façon à la fois fragile et déterminée de conduire son texte.
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Ce n'est pas parce qu'un crime paraît « sans importance » aux yeux du Mastodonte de la Justice qu'il est acceptable de le classer sans suite, comme un simple fait divers ou comme un décès ordinaire.
Car le meurtre violent d'une femme âgée dans son pavillon au fond d'une impasse, ce n'est pas juste sa disparition du microcosme de son lotissement de la banlieue Sud de Paris. C'est aussi la douleur de la perte d'une grande soeur qui a tant compté dans la vie de l'auteure, c'est un sentiment d'injustice face au triste constat d'une enquête bâclée, c'est une révolte contre le renoncement de la Police affectée à la cité « sensible » voisine.
Irène FRAIN a 11 ans de moins que sa soeur Denise, une intellectuelle rayonnante d'assurance et de beauté, qui fût un modèle pour elle. Et si elle l'a perdue de vue depuis de nombreuses années, elle ne peut renoncer à demander justice pour son assassinat sauvage.
Le style de l'auteur est incisif, précis et assez froid, même si l'on sent l'amour qui a autrefois uni cette fratrie. Je n'ai pas été conquise par ce récit très distant sentimentalement même si je l'ai néanmoins trouvé nécessaire.
La photographie de cette « banlieue dortoir » est très floue et se limite à l'ambiance d'un bistrot et à l'immense centre commercial qui la jouxte.
La démarche de l'auteure est animée par le souvenir et au-delà de la colère, c'est le regret d'avoir laissé le temps passer et les liens se défaire qui lui donne une telle énergie.
Et, comme « il n'est jamais trop tard pour bien faire », je ne peux que lui souhaiter d'aboutir à une résolution de l'enquête, pour sa propre paix intérieure et pour notre besoin collectif d'une justice impliquée et efficace.
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Chaque jour l'information nous apporte son lot quotidien d'injustice. Des enquêtes parfois bâclées, les oreilles de l'autorité bouchées, des gens assassinés pour de l'argent ou un regard, etc. notre quotidien ne manque en effet pas de sauvagerie. Sauvagerie et horreur qui ont un jour frappé à la porte de l'auteure Irène Frain, dont la soeur et marraine est morte des suites de ses blessures après une intrusion dans son domicile.

[...]

En conclusion et contrairement aux apparences, ce livre n'est pas tout à fait personnel, un mélange d'adulte et d'enfant dans le regard ; il est surtout une voix de plus qui s'élève contre la barbarie, contre la justice bien trop lente, débordée, si peu tournée envers les réelles victimes. Il faut que les choses changent.

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J'ai eu envie de lire "un crime sans importance" d'Irene Frain après l'avoir vue présenter le livre lors d'une émission de télévision. C'est le récit du crime dont sa soeur aînée à été victime mais que l'auteur apprendra sept semaines après. On devine entre les lignes qu'un fossé s'est creusé entre Irène Frain et sa famille et que sa soeur qu'elle avait idôlatrée durant son enfance ne faisait plus partie de sa vie après trois malheureux rendez-vous manqués. Et à cause de cela le récit n'en est que plus poignant, car à l'annonce de cette nouvelle terrible, tout le passé revient submerger l'auteur. Tout s'y mêle, tristesse, regrets, angoisse mais aussi les souvenirs heureux qui remontent à la mémoire. Et Irène Frain n'aura de cesse que d'essayer de faire avancer le dossier judiciaire sans grand succès. Cette quête est-elle le moyen d'exorciser peut-être la culpabilité que l'on sent à chaque ligne, culpabilité d'avoir laissé sortir de sa vie cette soeur tant aimée ? Peut-être. Et en refermant le livre on ne peut s'empêcher d'être étreint d'une grande tristesse.
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Dans ce roman autobiographique, Irène Frain aborde un fait divers sordide, le meurtre particulièrement violent d'une octogénaire chez elle, dans son pavillon de banlieue…et cette vieille dame n'est autre que la soeur aînée de l'auteure, Denise, celle qui a été sa marraine et qu'elle a toujours admirée et pourtant perdue de vue. Ce qui pousse Irène Frain à écrire c'est l'inertie de la police et de la machine judiciaire. En un an, rien n'a bougé. L'inspecteur en charge du dossier n'a pas rendu son rapport ce qui empêche la nomination d'un juge d'instruction. L'auteure a l'impression que cette inertie n'est pas étrangère au statut de la victime : qui s'émeut de la mort d'une vieille femme seule ? Cette situation la révolte. Elle a d'autant plus besoin de l'exprimer que sa famille ne lui est d'aucun secours : les ponts ont été rompus à l'époque où Denise a développé sa maladie (elle était bipolaire). Les enfants de Denise la connaissent à peine et la laissent à l'écart (elle ne sait rien du drame avant le décès de sa soeur qui se produit plusieurs semaines après l'agression). Pour l'auteure ce livre est l'occasion également de renouer avec le souvenir de cette soeur qu'elle a tant aimée avant que la maladie ne les sépare. En dépit de ce thème difficile, j'ai apprécié cette lecture autant pour ce que l'auteure raconte (sa jeunesse, sa relation avec sa soeur) que pour ce que l'auteure dénonce (l'inertie policière et judiciaire qui la pousse à donner de la voix tandis que les autres parents de victimes, comme lui dit son avocat, finissent par « faire un cancer »). Elle évoque également d'une manière plus large un mal plus diffus, une violence souterraine qu'on ne perçoit pas au premier regard mais qui est pourtant bien présente dans notre société.
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