« Cette mort ne peut pas rester sans voix » .
« Prenez un carnet, un stylo et écrivez tout ce qui vous passe par la tête » .
« le ravage a changé de forme » .
« Je dois aux livres ma victoire contre le silence » .
Quelques passages de ce récit - enquête et que dire après tant de critiques?
Au début , j'ai eu du mal, nous n'apprenons qu'à la page soixante l'identité de la victime , un récit froid qui s'animera progressivement ….
Les faits , rien que les faits …..L'auteure enquête à propos de l'assassinat sauvage de sa soeur aînée , soixante - dix neuf ans , massacrée à l'aide d'un marteau dans sa paisible maison de banlieue en grande région parisienne , alors qu'elle était en train de confectionner de jolis sachets de lavande …
L'agresseur se serait introduit en plein jour dans la maison de l'impasse et l'on ignore à quelle heure .
Face à l'opacité de ce fait divers —— peut - être l'oeuvre d'un serial killer —— l'auteure reconstitue en cinq parties bien construites , l'envers de cette ville de banlieue ordinaire : silence , attente , conjectures, « zone de l'effroi » , l'intenable , l'innommable ,l'angoisse nocturne l'improférable, , le silence de la justice , de la police , son mépris surtout , la lenteur, l'indifférence crasse , l'absence de réaction de sa famille , elle se doit de réparer ce que la justice a ignoré superbement , négligé, oublié…
Elle veut savoir LA VERITÉ .
Rage et ravage : reconstitution ——-dans des phrases mêlant l'intime et le social , poignantes , éprouvantes , émouvantes , douloureuses , drôles , talentueuses,——— cela lui donne aussi l'occasion de relire au grand jour, faire le point , rappeler ses souvenirs d'enfant , ses rapports houleux avec sa mère , la gentillesse de son père , expliciter l'histoire de sa fratrie dont elle s'est toujours sentie exclue .
« le talent d '
Irène Frain , c'est la vie, le temps jamais perdu ni vaincu » .
YANN QUEFFELEC.