Un bon croquis doit être fait hardiment, les traits doivent être bien pinces , bien francs ; les silhouettes toujours nettement indiquées, les formes bien définies. Rien n’est ennuyeux à voir comme ces croquis indécis qui voudraient être « jolis » et ne sont que mous, cotonneux! Le croquis doit être net et carrément indiqué; il va sans dire que lorsqu'il s’agit de croquis instantanés on ne peut souvent que l’indiquer d’un trait, mais encore faut-il que ce trait soit franchement crayonné.
Outillage!... le mot est gros pour indiquer un bien mince bagage d’ustensiles : la plupart du temps un album ou un carton à dessin contenant quelques feuilles de papier, un crayon, puis le canif pour le tailler, une gomme à effacer et voilà!... Si l’on a l’intention de prendre des croquis « faits », si l’on aime avoir ses aises, si surtout on ne craint pas de se charger, on peut augmenter son bagage d’un pliant et d’une ombrelle à pique.
Suivant le mode d’exécution qu’on veut employer, on modifiera, bien entendu, ses outils : on prendra plumes et encre, pinceaux, gourde à eau, sépia ou encre de Chine.
S’il ne s’agit que de prendre des croquis rapides, presque des notes, le crayon et l’album suffiront.
Un illustrateur, lui, est appelé à aller travailler un peu partout... Quand il s’agit de prendre sur nature des vues plus ou moins intéressantes, par des journées plus ou moins ensoleillées, cela va tout seul; mais s’il faut rendre une scène d’actualité, par exemple, et se glisser dans la foule, souvent dans la cohue, afin d’avoir à tout prix les notes suffisantes pour parfaire un dessin, c-'est une autre histoire et ce n’est pas toujours commode, tant s’en faut.
Avant d’essayer de développer les diverses manières de prendre des croquis sur nature au dehors, nous donnerons un conseil à ceux qui n’ont jamais essayé; c’est de commencer à en faire beaucoup sur nature, chez eux !...