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sur 1140 notes
La vie est faite de choix et souvent nous faisons les mauvais ou les plus confortables. Alors forcément des décennies après l'heure est arrivée de nous poser la question : qu'avons-nous fait de notre vie ? Un bon mariage, de beaux enfants qui ne deviendront jamais ce que nous voulons en faire, de l'argent, habiter un beau quartier. Oui mais après ? Patty en a fait l'amère expérience. Au lieu de suivre son Bad boy, elle choisit le bon parti, l'homme calme rassurant et travailleur. Elle sombrera dans la dépression et dans l'alcoolisme surtout quand ses enfants deviendront de jeunes adultes. L'auteur décrit très bien les désillusions du mariage, de la vie, dans un pays de liberté… Ou presque.

Faudrait-il faire les mauvais choix aux yeux de la société pour son propre bonheur ? Je ne suis pas loin de le penser.
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Le premier roman de Jonathan Franzen m'avait conquis. Les corrections relatait la vie de personnages très typés mais, en même temps, qui dégageaient quelque chose de très universel. Je pouvais reconnaître beaucoup de mes proches dans plusieurs des traits de ces personnages. Mais rien n'est pareil avec cet autre roman de l'auteur, Freedom. La famille mise de l'avant ici ne m'a pas conquis. Patty Berglund, après une brève carrière dans le basketball universitaire, est restée longtemps confinée dans son rôle de femme au foyer. Walter Berglund est un politicien et un entrepreneur un peu effacé, il lutte pour la conservation d'une espèce d'oiseaux et pour la rcréation d'un refuge pour ces animaux. Et, vingt ans plus tard, que dire de leurs enfants ? Joey, le «golden boy» à qui tout semble sourire, vit de multiples tribulations à l'université alors que Jessica reste dans l'ombre. Il ne reste que Richard Katz, ancien rockeur, le meilleur ami de Walter et le confident de Patty, énigmatique, excentrique et séduisant, qui revient épisodiquement pour brouiller les cartes. Toutes ces centaines de pages pour cinq personnages !

D'ailleurs, ces cinq personnages sont trop uniques et ont une histoire trop particulière pour qu'on s'y reconnaisse (ou pour qu'on y reconnaisse qui que ce soit). Et leurs péripéties sont telles que je n'étais pas capable de me connecter à eux. Et c'est beaucoup dire, sachant que je peux facilement me mettre dans la peau d'un astronaute dans un futur pas trop lointain ou dans celle d'une jeune comtesse russe du dix-neuvième siècle follement amoureuse… Cette distance entre ces personnages et moi m'a empêché de m'intéresser à eux et, par conséquent, de profiter pleinement de cette histoire. Et ils vivent trop de choses, le lecteur ne peut digérer ce qui arrive à un personnage qu'un autre vit un drame nouveau. À la fin, trop c'est trop !

Je pourrais parler un peu de la liberté, une valeur à ce point importante dans l'oeuvre qu'elle en est le titre. Chaque personnage la véhicule à sa manière. Patty aimait Richard mais elle a choisi d'épouser Walter. Ce choix aura de lourdes conséquences… ou peut-être pas. Chaque personnage sera confronté à des choix difficiles, en d'autres mots, à la question de la liberté. Que ce soit en amour, en affaires, même quand vient le temps défendre ses idéaux ou de remettre en question la guerre en Irak ou le soutien à Israël. Mais, souvent, c'est très subtil, parfois même un lecteur pourrait passer à côté… décevant.

Bien sur, on retrouve avec joie la plume acerbe et acérée de Jonathan Franzen, qui décortique et diagnostique avec la même acuité les revers, les défauts de la société américaine. Cependant, il y avait toujours cette impression de déjà vu. Je crois que l'auteur a tout mis dans son premier roman (qui fut une grande oeuvre) et qu'il essait de répéter son exploit. Mais on ne peut réécrire le même roman ! Peut-être devrait-il délaisser les sagas familiales un moment, diriger sa plume créatrice vers d'autres types d'oeuvre ? Ne serait-ce que pour mieux y revenir. Mais qu'en sais-je, je ne suis qu'un simple lecteur. Quoiqu'il en soit, Frangent est un auteur qui m'attire, qui me rend curieux. Je lirai sa prochaine oeuvre, peu importe le sujet.
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Dix ans après "les corrections", Franzen l'entomologiste à lunettes revient ausculter ses congénères dont il fouille sans complaisance les actes et les consciences.
Cette fois-ci, c'est la famille Berglund qui passera sous la lumière crue de sa loupe, nous donnant à voir dans ce microcosme un aperçu de la société américaine des années 2000.

"Freedom" est pour moi le livre de tous les paradoxes : un récit chiant (*) où l'on ne s'ennuie pas une seconde, un rythme lent (*) qui fait tourner les pages frénétiquement, des personnages antipathiques, immatures, capricieux, égotistes pour lesquels on ressent une profonde empathie, des vies ratées qu'on a envie de vivre.

Alors pourquoi je l'ai tant aimé, ce roman? Je crois que c'est pour une raison pas très avouable car complètement égocentrique, à savoir que je l'ai ressenti comme le reflet de nos propres vies et de nos contradictions, nos grandeurs et nos médiocrités, nos aspirations et nos renoncements.

(*) Nan, c'est pas vrai.Ce n'est pas chiant et ce n'est pas lent, c'est juste long (un poil trop par moments, quand même!).

Et c'est magnifiquement écrit, c'est même une écriture qui tient de l'alchimie tant elle parvient à faire fonctionner cette histoire et l'adéquation de ces personnages au système de valeurs brouillées dans lequel ils baignent.

Bref, ce n'est pas très original, mais je suis fan de Franzen.
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Patty a épousé Walter peu après l'université, sans vraiment oublier Richard, le meilleur ami de Walter. « Oh Walter… Savait-il que la chose la plus attirante chez lui, durant ses mois où Patty apprenait à le connaître, était le fait qu'il était l'ami de Richard Katz ? » (p. 106) Pourtant, les Berglund sont heureux. Mère modèle, épouse dévouée et voisine idéale, Patty est une femme au foyer accomplie après avoir été une brillante athlète universitaire, animée par le même esprit de compétition et la même envie de réussir. Quand Joey, le garçon, affiche sa romance avec Connie, la fille des voisins, tout change. « Les gens se disputent quand ils s'aiment, mais qu'ils ont conservé leur personnalité et qu'ils vivent dans le monde réel. » (p. 502) Aux orties le masque de la famille idéale ! le couple Berglund se déchire : Patty et Richard se cherchent tandis que Walter se jette à coeur perdu dans un projet de sauvegarde animalière, assisté par une trop belle et trop jeune Indienne. Pourtant, Patty aime toujours Walter et Walter aime toujours Patty. « Lui et sa femme s'aimaient et se causaient une douleur quotidienne. » (p. 419)

Attention, choc littéraire ! Jonathan Franzen dissèque la famille américaine moyenne, ce modèle si illusoire et pourtant toujours convoité. L'auteur interroge également le couple comme structure d'emprisonnement et d'abolition des libertés personnelles. « Combien de milliers de fois encore […] vais-je laisser cette femme me poignarder le coeur ? » (p. 392) Sa position est claire : il préfère la liberté, sous toutes ses formes. Liberté de ne pas se marier, liberté de ne pas avoir d'enfant, liberté d'aimer à sa guise, liberté de changer d'avis et de partenaire, liberté de revenir vers son partenaire. Hélas, la liberté est difficile à gagner ou à garder et elle n'est pas héréditaire : à quel point les enfants sont-ils libres de ne pas reproduire les schémas et les chagrins de leurs parents ?

Entre politique et scandale écologique, Freedom présente une thèse qui dérange. Il est déjà notoire que l'homme est l'espèce vivante qui cause le plus tort à son environnement et à celui des autres espèces, la surpopulation menaçant toujours davantage le monde et ses richesses. « Nous en sommes maintenant à un point où toute personne raisonnablement instruite peut comprendre le problème posé par la croissance démographique. La prochaine étape est donc de faire en sorte que les étudiants trouvent cool de s'inquiéter de cette question. » (p. 466) Et s'il devenait évident que la seule façon qu'a l'homme de protéger les ressources naturelles est de cesser de se reproduire ? Sujet sensible, s'il en est et l'auteur se garde bien de répondre définitivement à la question.

La narration de Freedom navigue sur le fil temporel : prétéritions et effets dilatoires donnent au texte une grande densité sans jamais le rendre étouffant. le récit autobiographique de Patty éclaire les silences et remet les vérités en place, mais il ne prend toute son ampleur et sa puissance qu'avec la suite de l'histoire, plusieurs années après la confession écrite de l'épouse pas si parfaite. « Elle était tombée amoureuse du seul homme au monde qui aimait Walter et qui désirait le protégeait autant qu'elle. » (p. 229) Les personnages sont brillamment complexes sans être jamais confus et leur grande force est de se réinventer sous la plume d'un auteur qui les aime en dépit de leurs défauts. Quant au lecteur, il aime les personnages précisément parce qu'ils ont des défauts. Patty est follement compétitive et vraiment dépressive. Walter est pathologiquement gentil et résolument compatissant. Richard est foncièrement agaçant et profondément cynique. Joey est définitivement républicain et éternellement irrésolu. Et pourtant, aucun d'eux n'est jamais un archétype ou un monstre.

Vous êtes libres de ne pas me croire sur parole, mais Freedom est vraiment un excellent roman.
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Un triangle amoureux : Walter, Richard...et Patty. L'un rockeur extrêmement séduisant, l'autre écologiste avec le charme en moins du premier et les conquêtes amoureuses aussi mais d'une profonde gentillesse et respectant énormément les femmes et enfin la dernière étant tout simplement Patty. Cette dernière s'étant d'abord laissé éblouir par le charme de Richard a néanmoins compris que celui qui la rendrait heureuse serait Walter pour sa fidélité, sa douceur et sa compréhension.
Un roman que j'ai trouvé assez décevant car il traîne en longueur, narrant sur presque 800 pages ce qu'il pourrait dire en 300, faisant sans cesse des flash-back pour passer en revue toute la généalogie des trois personnages principaux.

Un roman néanmoins très bien écrit, invitant le lecteur à réfléchir sur de nombreux sujets, tels que la fidélité dans un couple, l'honnêteté envers son conjoint ou, plus complexe, l'écologie, la préservation de la planète et le respect de la nature. J'avoue que je me suis un peu perdue d'ailleurs dans ces dernières mais qui n'étaient pourtant pas dépouvues d'intérêt.
Un livre qui reste tout de même à découvrir !
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Tout commence par une chronique ménagère façon Wisteria Lane. On passe ensuite en mode affrontements familiaux, sentimentaux ou idéologiques (voire les trois à la fois). Cette évolution dans le propos et le destin des personnages rend ce roman plus attachant de page en page et donne matière à réflexion (écologique notamment).

Et pourtant et pourtant… la traduction un peu lourdingue ainsi que de dérangeantes coquilles relevées ça et là pourraient parfois en gâcher la lecture. Mais malgré tout, et en dépit d'une tentation de renoncer dès les premières pages, je ne regrette pas d'avoir persévéré. Freedom est plutôt un bon pavé d'été, son poids non négligeable permettant en outre une musculation des avant-bras fort bienvenue en période d'exhibition estivale.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Voila plusieurs semaines que je peine a lire ce roman. Pas que le sujet ne me plaise pas au contraire mais les 700 pages sont parfois difficiles. Certains passages m'ont paru long surtout quand il était question de Joey ou de Walter, personnages auxquels j'ai eu du mal a m'attacher. Par contre les pages ou il était question de Patty et Richard se tournaient toutes seules.

Jonathan Franzen signe ici un roman incroyable, avec des personnages très profond et les sentiments des personnages sont décrits avec une grande justesse. Patty a connu Richard et Walter a la fac, elle était très attirée par Richard mais c'est Walter qu'elle a épousé et cette situation va détruire progressivement cette famille.
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Le genre humain : c'est de cela dont il est question dans Freedom. Des hommes et des femmes avec leurs failles et leurs passions, qui sont souvent les mêmes, vont trébucher dans leur existence et se relever. J.Frazen sait faire exploser les « grands » principes, il nous fait perdre nos repères et nous ouvre, ainsi, des horizons de tolérance. Mêlant avec talent et sans lourdeur les questions écologiques et celle de l'amour il s'attèle à briser tous les clichés ; L'amour n'est jamais là où on croit le trouver, l'écologie non plus, pas plus que ce qui est juste ou pas… A travers, l'implosion d'une famille standard américaine, Frazen démontre que l'édifice d'une vie repose sur une série de compromis avec soi-même et qu'aussi désastreuses que puissent en être les conséquences, ces accommodements sont inévitables. La description minutieuse et passionnante de la famille Berglund permet de dépeindre une société américaine obnubilée par elle-même, par son droit individuel à la liberté et par sa vision coloniale de la démocratie. Aucune génération n'est épargnée, ni aucun milieu social. Avec une réelle efficacité, Frazen campe des personnages qui portent en eux névroses profondes et stabilité, rien n'est ni tout noir, ni tout blanc. En lisant, on oscille entre colère et plaisir, entre suspens et certitude, le roman s'avère très vite captivant. Chacun se retrouvera pris dans le filet de ses mensonges et de ses lâchetés mais arrivera (plus ou moins) à s'en libérer. Avec leurs travers et leurs déséquilibres les personnages s'avèrent attachants et nous livrent une vérité vivre c'est « commettre des erreurs » ; on sort de cette lecture plus léger et moins coupable.

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Ça fait un petit moment que j'ai terminé ce pavé extraordinaire dont l'écriture est un pur régal. Il va bien falloir que je poste ma critique.

Freedom, liberté : l'un des plus beaux mots qui puissent exister, à mon sens personnel. Lamartine dit de la liberté qu'elle est le premier rêve de l'homme et qu'elle ne s'évanouit dans notre âme que quand le coeur se flétrit. Un mot qui est souvent associé à des idéaux politiques, mais je trouve que c'est une erreur, car la liberté est de tous les bords. Il suffit de la définir comme on le voudrait.

Pendant sept longues années, Jonathan Franzen s'est attelé à l'écriture de ce roman panoramique. Il y raconte énormément de choses. C'est principalement l'exploration d'une famille sur 30 ans de temps, celle de Patty et Walter. le début du livre commence avec une sorte de déconstruction, de dysharmonie. le couple, après certains déboires, ne voit plus d'autre issue que de quitter la banlieue très chic où ils vivent.

L'auteur change ensuite de ton pour adopter le point de vue de Patty qui parle à la troisième personne, en "autobiographe". Manifestement, elle fait un travail sur elle-même, ou doit se prouver quelque chose au travers de l'introspection. Elle raconte la période où elle était basketteuse à l'université. Richard, un musicien déjanté, lui plaisait, sans succès. Et puis, Walter s'est imposé petit à petit à elle jusqu'à fonder une famille. Nous suivons ensuite les péripéties de tous les personnages, très intensément, et de manière assidue. J'ai adoré.

Ce livre nous parle de l'Amérique et de la question de liberté qui est une des valeurs fondatrices de ce pays, valeur solidement ancrée dans l'esprit de tous les américains. Ça aide à mieux les comprendre. Et à mieux percer l'esprit d'entreprise, même si on n'a pas ça forcément en nous. le livre est foisonnant, très long mais bien construit. Il est agréable, l'écriture est fluide. On a le temps de s'attacher aux personnages qui sont tous très différents les uns des autres, autant psychologiquement qu'idéologiquement. Tous sont confrontés à un moment ou à un autre, à la question de la liberté. Qui au travers de la drogue, qui au travers de la liberté d'entreprise, ou de la famille, de l'amour, etc…

Ce livre nous montre des personnages en lutte pour défendre leurs idéaux. Quoi de plus beau et de plus représentatif du goût de liberté.

Le hic : Je n'ai juste pas compris pourquoi l'auteur décide de nous narrer un épisode de l'histoire des grands parents vers la fin du bouquin. Même s'ils sont des pionniers et qu'on leur doit respect, j'ai trouvé, qu'avec la profusion d'événements déjà présentés, cela devenait un peu too much.

Un autre très beau livre qui porte un regard tellement humaniste sur l'Amérique.
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Jonathan Franzen ne laisse jamais indifférent. L'auteur, connu pour ne pas mâcher ses mots, revient toujours sur les questions de rêves qui prennent l'eau et d'utopies à la dérive. Il aborde avec brio les thèmes qui lui sont chers et exploite des sujets qui l'angoissent et qu'il veut partager avec les lecteurs. Ses personnages sont toujours ambigus : formidables et terribles à la fois.

Frazen a une façon très particulière de décortiquer les parcours de ces personnages pour mieux comprendre ce qui les a amenés à devenir ce qu'ils sont. Maîtriser ou subir son destin, faire les bons choix, être une bonne mère et une bonne épouse, réussir sa vie professionnelle... Ces questions nous poursuivent et nous passons la moitié de nos vies à vivre par procuration ou centrés sur nous-mêmes. Nous nous apitoyons sur nos sorts et vivons en pleine confusion sentimentale car la plupart du temps nous tombons amoureux d'une fausse idée que nous nous faisons de quelqu'un ou de quelque chose.

Franzen égratigne au passage la politique américaine, l'écologie, l'hypocrisie au sein d'une société gangrenée qui peine à maintenir l'ordre.

Du grand art!

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