Roman de
Jonathan Franzen paru en 2001,
Les Corrections raconte les liens entre les membres de la famille Lambert : Alfred, le père, ancien ingénieur des chemins de fer, Enid, la mère, femme au foyer, Gary, le fils aîné qui a réussi, Denise, la fille devenue chef cuistot et Chip, le benjamin qui se rêve écrivain.
Découpé en cinq longs chapitres, et encadré par deux petits chapitres en ouverture et en conclusion, le roman débute au moment où l'état de santé d'Alfred, atteint de la maladie de Parkinson, se détériore. Cela marque le début d'une modification des rapports entre chacun des membres de la famille.
Chaque chapitre aborde la vie de l'un des personnages, en évoquant le contraste entre passé et présent, l'éloignement progressif et l'incompréhension qui domine chez le Lambert, le resserrement des liens aussi, face à la maladie d'Alfred.
Jonathan Franzen réussit à décrire ce hyatus qui existe dans chaque famille entre la fiction familiale et la réalité, le délitement des liens, le fait que la cellule familiale d'origine ne subsiste qu'à travers des moments de retrouvailles convenues, le temps de Noël ou d'une visite chez l'un ou l'autre. Il arrive à maintenir un suspense dans cette saga domestique, où la déstabilisation des personnages, véritable moteur du récit, fait que l'on ne peut imaginer quel chemin tortueux les Lambert vont emprunter.
Se déroulant principalement entre le Midwest, Philadelphie et New York,
Les Corrections montre aussi un certain mode de vie américain, où domine l'importance des schémas de la réussite professionnelle et de la famille WASP, le fait de conserver les apparences ou la place centrale des placements et des investissements pour s'assurer une situation sociale reconnue.
Un roman parfois dur et désespérant, avec beaucoup d'humour cependant, et qui fait écho par les sujets qu'il aborde : le vieillissement, l'éclatement géographique de la famille, la déception réciproque entre parents et enfants, le poids des modèles sociaux dans les comportements. A lire.