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2,83

sur 142 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je vais aller un peu à contre-courant de la plupart des critiques sur le livre de Babelio, mais tout en étant d'accord avec elles sur le constat sur le livre.

Oui le livre est un peu brouillon et on ne s'y retrouve pas trop. On nous parle d'une maladie héréditaire, d'un héritage familial lourd, mais aussi d'un don, de rêves prémonitoires ou non, de maisons qui hantent les rêves mais sont elles-mêmes hantées, d'une agente immobilière qui cherche à soigner les clients qu'elle côtoie en leur trouvant les maisons qui vont combler leurs angoisses et en prenant semble-t-il soin avant de désenvouter ces lieux chargés d'esprits. Bref, on perd un peu le Nord et l'auteur ne nous tend pas vraiment de boussole, ne nous guidant que par des poésies ou des chansons en anglais que le personnage principal semble parfaitement comprendre... grand bien lui fasse !

A lire ce paragraphe on pourrait se dire "Erreur de clic, c'est deux étoiles, pas quatre". Et bien non, car tout ce bric à brac m'a pour le coup bien emporté. Les répétitions de mots lancinantes (oui on ne parle quasiment que de brume, de rêve, de maison, de flamme, de rousseur...) ont installé pour moi une atmosphère oppressante qui ne m'a pas lâché tout au long du roman. le mystère est là et le style, au delà de ces répétitions, est souvent très poétique avec des images qui marquent. J'adore quand mon esprit cartésien ne peut que comprendre qu'on soit troublé aussi par certains phénomènes paranormaux qu'on préférerait expliquer par la maladie, qui est pourtant ici mortelle.

En plus, au delà de toute cette atmosphère ésotérique, il y a aussi la belle et triste histoire d'une famille brisée par cette même maladie, un beau couple d'amoureux donnant naissance à deux soeurs soudées et solidaires. Et je terminerais par cette belle phrase d'un père à sa fille en version originale "You have a great power on me : use it wisely" (allez, je suis magnanime avec les monolingues, je propose ma maladroite traduction "Tu as un grand pouvoir sur moi, utilise le avec sagesse") Cet aveu de faiblesse du parent envers son enfant est peut-être dangereux mais il sonne tellement juste en moi.
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Nouveau roman choisi parmi cette rentrée littéraire, Lady Hunt d'Hélène Frappat a bien des points communs avec Laura Kasischke et Sylvie Germain. L'ambiance mystérieuse, évanescente de l'une et la quête des origines de l'autre.

Laura Kern, piètre négociatrice immobilière, qui fricote au passage avec son patron, assiste impuissante à la disparition d'un enfant lors de la visite d'un appartement. Il faut préciser que Laura est particulièrement sensible à ce genre de phénomène, elle rêve très souvent de la même maison au bord de la mer, ce rêve finit par tourner à l'obsession. Elle craint surtout que ces manifestations étranges soient les premiers signes de la maladie de Huntington. Cette maladie héréditaire est une épée de Damoclès pour Laura et sa jeune soeur Elaine, enceinte de son premier enfant. Pour elles, l'heure est à la réflexion, faut-il ou non faire le test ? Dans cette famille déchirée par la maladie, Laura cherche ses racines entre la Bretagne et le Pays de Galles, d'où son père était originaire. le roman mêle français et anglais, la langue du mystère ; le recueil de poèmes de Tennyson offert par son père, lui sert de fétiche auquel se raccrocher, véritable fil rouge du récit, je redoutais pourtant les flashbacks, les récits des rêves, mais cela s'enchaîne plutôt bien.

Hélène Frappat livre avec Lady Hunt, un très beau roman, envoûtant, sur la transmission, au sens le plus large, ce que les parents laissent à leurs enfants, les biens, la langue, la maladie avec lequel on ne s'ennuie pas une seconde.
Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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Habituellement, je rédige ma chronique au plus tard 2 jours après avoir terminé l'ouvrage mais avec Lady Hunt, j'ai eu besoin de temps pour analyser mon avis (je savais que j'avais aimé mais je ne savais pas comment faire passer le message).
Tout au long de la lecture, j'ai été captivée par la vie de Laura, une trentenaire un peu perdue, hantée par ses cauchemars et prise au piège de son passé.
Le livre est très décousu (ce qui, a priori, a dérouté certains lecteurs) et je trouve qu'il colle parfaitement à l'état d'esprit de l'héroïne. Elle part dans tous les sens, commence des choses sans les terminer et les chapitres se succèdent aussi un peu de cette façon. Ce style m'a beaucoup plu (ça m'a rappelé le livre La Route).
J'ai été tenue en haleine tout au long de ma lecture et j'avais peur d'être déçue par la fin (c'est souvent comme ça quand j'aime bien un livre car il m'est trop souvent qu'une fin un peu bâclée gâche tout). Heureusement, il n'en fut rien. J'ai trouvé la fin très bien, en cohérence avec le reste de l'ouvrage.
J'ai beaucoup aimé toutes les références à la Bretagne et à la Grande-Bretagne, le côté mystérieux du livre où on ne sait jamais si on bascule dans l'irréel ou si ce sont juste les rêves de Laura.
Par contre, je tiens à vous mettre en garde, le style de l'ouvrage est particulier et pourrait ne pas plaire (comme pour La Route). Mais si vous aimez les styles décousus et que vous n'avez pas peur, je vous le conseille. C'est une petite perle !
En bref : à lire !
Lien : http://voxpopuleek.fr/2013/1..
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Laura KERN, agente immobilière, présente à sa clientèle bourgeoise des maisons et des appartements cossus au coeur de Paris. Un matin, elle fait visiter un appartement à une famille tout en les laissant faire plusieurs fois le tour des lieux après leur avoir vanter le parquet de Hongrie, la cheminée en marbre blanc et tous les détails luxueux de l'endroit. Tout à coup, elle ressent que quelque chose ne va pas, quelque chose manque !!!

« Il est impossible de sortir de l'appartement où l'enfant n'est plus là. »

Chaque fois qu'elle visite une maison, un appartement, les visions d'un visage de femme apparaissent dans les miroirs. Parfois, on peut croire que certains lieux ont une âme, que des spectres et des fantômes y rodent. le côté surnaturel de ce roman nous fait voyager dans un monde irréel, nous sommes toujours sur le fil de la limite de l'au de là, telle cette sensation bizarre qu'elle ressent.

Laura est née à Kardec dans un petit village de Bretagne. Elle a une soeur, Elaine, née deux ans plus tard. Toutes les deux sont nées dans la maison familiale. Un jour, au cours d'une visite à sa mère, cette dernière lui avoue son inquiétude, car Élaine, qui attend un enfant, veut faire le test !!!

Elle a su, l'année de ces sept ans, qu'Élaine et elle ont une chance sur deux de développer la maladie de Huntington et que pour le savoir, il suffisait qu'elles se soumettent à un test prédictif. Comment fait-on pour vivre en se sachant porteur du risque…

Habilement construit avec une atmosphère immatérielle, ce roman est tout en contraste. Autant il évoque la vie d'Elaine, la maladie, sa soeur, la vie de famille bien réelle, autant il évoque le côté mythique, fiction, l'irréel. A nous de faire jouer notre imagination.
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Faire des visites pour une agence immobilière, en plein coeur des beaux quartiers parisiens, trouver la maison ou l'appartement dont chacun rêve, c'est le quotidien de Laura Kern. Mais Laura est perturbée par un rêve récurrent à propos d'une maison menaçante. Lors d'une visite, des évènements effrayants se produisent…
Ce roman est bien plus qu'un roman gothique, tous les ingrédients y sont pourtant, mais revisités, prolongés, portés par l'écriture. Et quels ingrédients ! Les maisons visitées par Laura, le poème de Tennyson que lui a laissé son père, toute petite parcelle d'un lourd héritage, le feu qui revient comme un élément récurrent, comme le sang, les miroirs… Et toujours ces rêves qui ponctuent la vie de Laura, dont on ne sait si ce sont des réminiscences ou des prémonitions.

Relèvent-ils de la folie ou du fantastique, de la maladie ou de la malédiction, ces troubles que ressent la narratrice, autour de l'identité, de l'hérédité ou des lieux hantés ? Dans ce roman plus encore que dans d'autres, les maisons sont des personnages à part entière, avec les traces de tous leurs anciens habitants, de leurs habitantes surtout. D'autres thèmes encore traversent élégamment le livre, je ne veux pas en dire trop…

Chacun y trouvera des phrases, des paragraphes auquel il sera sensible. L'écriture est poétique, dans le genre nocturne et onirique, et rares sont les phrases dont la petite musique sonne moins bien à l'oreille. Enfin, et c'est assez exceptionnel pour être noté, c'est un roman que j'ai fait durer au maximum à la fin, pour ne pas en sortir, pour rester plongée dans son atmosphère un peu plus longtemps… Une très belle découverte, pour un choix réalisé juste à partir de la couverture et de quelques mots !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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C'est d'abord la couverture et le titre du livre qui m'ont fait de l'oeil . Puis la quatrième de couverture ainsi que les premières critiques postées sur le site m'ont confortée sur cette lecture.
Je l'ai donc demandé en bibliothèque et j'étais en liste d'attente ... une fois le roman en mains, je découvre des critiques plutôt catégoriques et négatives sur l'ouvrage.

Me voila donc perplexe avant d'ouvrir le livre.
Ce sentiment s'est vite évanoui.

Oui ce livre est gothique dans toute la poésie de son écriture. On est bercé par la brume et les tourments de Laura Kern.
Non, ce livre n'est pas que gothique, derrière se cache les questions de l'hérédité, de la maladie ( notamment du regard des autres et du sentiments du malades) mais aussi la quête de ses origines et quoi de plus ésotérique que de faire de notre héroïne une descendante celtique ?
On revient donc à l'aspect gothique, voir mystique du roman, qui nous parle du Pays de Galle, de la Bretagne, des croyances, des sorcières, des dons ...
Et tout du long le poème de Tenysson, Lady Shalott.

Alors oui je l'avoue, j'ai plongé sans retenue dans ce roman dont j'ai aimé tant le thème que le charme, l'ambiance et le dénouement.
C'est avec plaisir que je renouerai avec Hélène Frappat, dont l'écriture m'a enchantée.

Faites vous votre opinion loin des critiques, il me semble que ce livre mérite de rencontrer certaines sensibilités même si d'autres seront épargnées.
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Il est difficile de savoir par où commencer pour parler de ce roman.
Ce livre est surprenant. Il mêle le surnaturel et la maladie pour les fondre en instillant un doute dans l'esprit du lecteur.
S'agit-il réellement de surnaturel ou Laura est-elle en train de sombrer dans la maladie ?
Il y a néanmoins plusieurs indices qui sont placés dans le récit et l'oriente vers le surnaturel.
L'écriture d'Hélène Frappat est délicate, ciselée et douce.
Il n'y pas de heurts dans ce texte, pas de coups mais une lente glissade vers la folie, la mort ou au contraire, la compréhension.
Seuls ceux qui adhèrent le sauront.
Cette écriture ciselée emporte le lecteur en utilisant les poèmes de Tennyson, le mélange de la langue anglaise et du français, la première venant apporter un peu d'onirisme à la seconde.
Les poèmes en anglais restent parfois hermétique à celui qui ne maîtrise pas cette langue, mais là encore, cela s'éclaire à la fin, et l'idée principale est transmise dans la suite du texte.

C'est finalement un roman de l'intérieur que l'auteure nous offre ici.
Le lecteur entre progressivement dans l'esprit de Laura, dans ses rêves et ses obsessions.
Il sent son inquiétude, ses peurs, son égarement en espérant le sauveur, celui qui lui tendra une main salutaire.
L'image du reflet est omniprésente, dans les reflets qui apparaissent ou disparaissent, dans l'image de Lady of Shalott, dans ce que l'on croit et ce qui nous échappe.

Mais tout ne nous échappe-t-il pas à un moment de nos vies ? Et tout n'est-il pas un simple reflet de ce que l'on croit ?

Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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Laura Kern est une jeune femme rousse, seule, et habitant à Vanves. Pour la définir tout à fait, elle est célibataire et conserve des attaches en Bretagne où elle a grandi. Elle travaille au sein d'une très chic agence immobilière parisienne et entretient une liaison avec son patron qui est, lui, marié. La famille Kern est quelque peu atypique, entre un père Gallois peintre et défaillant et une mère quelque peu sur la réserve.

Une ombre plane dans l'intrigue avec cette menace de maladie rare, la chorée de Huntington, qui frappe de manière aléatoire les membres de la famille. le mal est héréditaire et Laura pourrait donc être touchée du même mal que son père (car son étrange comportement est en fait dû à ce mal qui paralyse corps et cerveau). C'est sa soeur, Elaine, qui franchit le cap de savoir la première si elle est touchée car, enceinte, le diagnostic a besoin d'être posé. Y a-t-il eu une transmission de cette tare qui a déjà emporté le père ?
Pour Laura le trouble est d'autant plus inquiétant qu'un rêve se fait persistant : une maison dans la brume, inaccessible et pourtant aux contours toujours plus précis se fait récurrente de jour comme de nuit. Pourquoi ce rêve ? Est-il le premier pas vers la dégénérescence ?

Jadis, je rêvais comme tous les dormeurs ; je dormais comme tous les rêveurs. Mes journées ressemblaient à une salle de cinéma dont le projectionniste a oublié d'éteindre les lumières. [...] Quand la nuit tombe, tout s'inverse. Les paroles retentissent en sourdine tandis que les fantômes sur l'écran prennent vie avec une sauvagerie déchirante.
Telle est la nuit, ma nuit, la maison où je rêve. (p. 53)

C'est un récit qui a été volontiers décrit comme gothique dans la plupart des médias et je le comprends fort bien car le style met largement l'accent sur une ambiance fantastique et sombre. Les rêves se confondent avec la vie et les démons ne sont jamais bien loin, prêts à tout faire basculer dans la folie.
J'avais été frappée par le passage de l'auteur dans La grande librairie (France 5) qui m'avait donné envie de découvrir ce roman, l'un des plus intrigants, selon moi, de cette rentrée littéraire française. Je suis toujours plus sévère avec les auteurs Français qui me font peu rêver mais là j'avoue avoir été prise au jeu de cette femme paumée, aux cheveux de feu, combattant ses angoisses avec une vraie force de caractère.
J'avoue par contre avoir été moins sensible aux extraits de chansons et poèmes en anglais insérés un peu à tout va. Certes la narratrice a pour père un Gallois haut en couleurs mais cette pointe d'excentricité ne m'a pas convaincue si bien que j'ai fini par lire en diagonale les paragraphes en italique.

Dans le fond c'est bien l'histoire qui mérite le détour, dans toute sa largeur, avec ses abords mystiques, avec ces liens de famille distendus et parfois délétères (c'est eux qui portent la malédiction). Mais cette famille a bien des ressorts et là où la chute pourrait être brutale, les émotions s'immiscent avec une délicate pudeur.
Je relirai bien volontiers Hélène Frappat car cette découverte m'a tout à fait enchantée !
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Je fais donc partie de celles et ceux qui ont aimé ce roman.

Son côté romantique et un peu mystérieux, son appel à des forces telluriques qui nous dépassent.

Le rapport aux maisons, qui m'a longtemps posé question, a trouvé un écho en moi. Même si le Patron n'est qu'un accessoire dans cette histoire.

Je n'ai pas trouvé ce roman particulièrement gothique. Heureusement, car je ne prise pas ce genre.

En revanche, j'aurais aimé en savoir plus sur Elaine et son bébé, même si on devine la suite de l'histoire.

L'histoire de la Dame de Shalott ne m'a pas spécialement parlé et ne m'a pas paru essentielle.

Un roman dont j'ai aimé l'ambiance de brume.

L'image que je retiendrai :

Une phrase, plutôt : "Nous sommes les filles de la bruyère et du vent".
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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C'est un livre que je conseille aux lecteurs avides de voyager entre les frontières du rêve et de la réalité. Cependant, je vous mets en garde : le style d'écriture est si original qu'il peut devenir déstabilisant. C'est une histoire qui nous laisse tantôt dans la brume, tantôt dans la perplexité… A vous de vous laisser guider – ou de vous perdre !
Lien : http://phebusa.fr/lady-hunt/
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