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3,99

sur 273 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Ami lecteur. Si tu envisages de lire ce livre, ou que d'aventure tu en entreprends un jour la lecture, tu n'y trouveras ni matière à palpiter de frayeur, ni, même s'il est question de jambe fraichement inhumée et découverte par le gardien d'un monastère inhabité, niché dans les collines et loin de toute civilsation, une enquête menée tambour battant. Cependant, tu n'en seras pas déçu.
René Frégni t'invitera à l'apaisement, à t'isoler du tumulte du monde, et avec la poésie de ses mots, il t'amènera à un de ces états contemplatifs, auxquels il nous est si difficile de nous abandonner.
Convié par cet amoureux de la nature, tu entendras le chuchotis de la Durance, rivière dans laquelle jeune garçon il s'ébaudissait, et dont il se souvient en ces termes : "Je sentais l'odeur de l'eau, entre les saules et les roseaux, cette belle odeur verte". Cette rivière dont il parle comme il parlerait d'une adolescente que jadis, il aurait étreinte : "Entre ces deux ponts, elle est un corps de jeune fille que j'ai parcouru, caressé, découvert. Je connais la moindre de ses courbes, ses muscles, ses mystères, ses caprices, sa respiration, la puissance soudaine de ses désirs".
La plume de René Frégni est d'une grande douceur. Pareille à un murmure, elle t'effleure l'oreille et te susurre de porter un regard plus attentif sur les merveilles de la nature.
Tu feras la connaissance de Solex, petite chatte blanche oh combien attachante, trouvée non loin du monastère dont le narrateur est le gardien. Cette petite boule de poils qui accordera ses pas aux siens, sa solitude et sa vie à la sienne, sera prénommée "Solex", en souvenir de son solex sur lequel, naguère, il parcourait les routes de sa provence bien-aimée, "le pays bleu".
René Frégni te parlera d'amitié, d'amour, de nuages, de ciel et de couleurs, mais il évoquera également le temps qui passe. "La vie avait filé de vallée en vallée, sans m'en apercevoir j'avais vieilli, avant de revenir dans ce vallon oublié des Basses-Alpes".
La vieillesse, que nous redoutons tant, serait-elle vaine ? Peut-être est-elle le prix à payer pour que nous nous détachions de toute futilité, et que nous apprenions, enfin ! À poser sur le monde un regard émerveillé, celui de notre enfance , celui qu'a su garder René Frégni.


















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le narrateur, écrivain se voit proposer le métier de gardien d'un monastère non loin de Riez et Moustiers- Sainte-Marie.
Dans le pays de Jean Giono, je n'ai pas mu m'empêcher de penser à son écriture car le livre de René Frégni nous livre une écriture aussi impressionnante de beauté entre prose et poésie.
Dès le début, j'ai été sous le charme des mots , des jolies descriptions de la nature, de sa découverte avec la chatte Solex surnommée ainsi lorsqu'elle a commencé à ronronner comme un petit moteur.
L'écrivain-narrateur écrit très peu, débroussaille les lieux pour un propriétaire inconnu qui le paie 1000 € par mois, fait la connaissance avec un ouvrier venu d'Inde, chargé de la réfection du cloître. Il est aussi très proche du couple de libraires du village, deux personnes unies dans la lecture.
Tout s'écoule paisiblement jusqu'au jour où il déterre une jambe humaine qui appartient à un cadavre pas très ancien.
Il est alors glacé d'effroi. La police est prévenue mais ne mène pas une enquête très sérieuse.
Ces derniers faits ne prennent pas le pas sur l'ambiance décrite par René Frégni bien que nous, lecteurs, nous connaissons le dénouement à la fin. Un dénouement que j'ai envie de qualifier de banal dans l'échelle des sentiments humains.
J'ai donc fait connaissance avec René Frégni et c'est vrai, comme on me l'avait prédit qu'il décrit admirablement la Provence, dans une écriture intense, unique , précise et poétique.

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Un auteur en panne d'inspiration part s'isoler dans une abbaye pour écrire son nouvel ouvrage. Il a pour seule compagnie un chat (Solex) et un couple d'amis libraires qui résident à proximité. Sa retraite est rapidement perturbée par une découverte inattendue...Entre polar et nature writing, un chouette roman où la nature est exaltée grâce à une écriture limpide et poétique. Une belle découverte, un auteur que je relirai volontiers.
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Un écrivain en perte d'inspiration se voit confier le gardiennage d' un monastère abandonné par un énigmatique propriétaire très riche dans l'arrière-pays provençal. Payé 1000 euros contre divers travaux de jardinage, cette retraite isolée lui convient parfaitement. Jusqu'au jour où sa quiétude est quelque peu perturbée par la découverte d'une jambe dans l'ancien cimetière des moines...

"Dernier arrêt avant l'automne" est un roman difficilement classable. A la fois parenthèse buccolique et poétique, à la fois roman policier, ce livre nous entraine dans une escapade inattendue qui nous offre une histoire du terroir teintée d' un mystère bienvenu qui ne laisse pas le récit tomber dans une langueur monotone. La plume évocatrice de René Frégni nous plonge d'emblée au coeur des paysages provençaux, à l'heure où la nature se colore de dorures et revêt ses atours chamarrés. J'ai aimé observer avec lui ces paysages si beaux et je me suis inquiétée avec lui du fait qu'ils risquent un jour de disparaitre sous l'action égoïste de l'homme. Au côté du narrateur, on (ré)apprend à profiter des plaisirs simples de la vie : un repas frugal mais sain, un bon livre, une pelote de poils qui vous réchauffe le ventre en ronronnant, la chaleur du foyer, le contact de la nature, un café en terrasse, l'amitié... La nostalgie est aussi de mise avec les souvenirs d'enfance et le portrait tendre d'une mère aimante. de même que les terreurs ancestrales, de celles des méchants Gitans sanguinaires, passage révélant avec drôlerie nos peurs ancrées et ridicules.
Le narrateur nous parle de la vie tout simplement, de celle qui coule encore paisiblement dans les petits villages, loin des effusions des grandes villes. Jusqu'à cette intrigue policière qui, loin des élucubrations des thrillers, nous rappelle que les pires actions des hommes restent guidées le plus souvent par ce qui fait de nous des hommes justement : l'amour !

Un beau roman dont on ressort serein et apaisé, qui se lit doucement et se pose là, dans votre bibliothèque, comme une jolie feuille d'automne se couche sur son tapis doré. A savourer.
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Depuis plusieurs mois les mots se faisaient tirer l'oreille. Ils coulaient bien de sa plume vers les pages de ses cahiers mais rechignaient à s'organiser en tirades, ces farandoles qui dansent sous nos yeux toujours plus avides de rêves. Depuis plusieurs mois René Frégni était en panne. Destin hasardeux que celui qui s'en remet à l'inspiration pour subsister.

Dernier arrêt avant l'automne est quand même venu à terme. Sans doute à cause de la violence de ce monde. L'esprit ankylosé par la nostalgie de l'automne pointant son nez, le chorégraphe des mots avait trouvé compensation à son déboire dans l'ermitage qu'il avait investi, le monastère de Ségriès, profitant d'un emploi sans rendement à justifier. Une aubaine pour qui sait goûter l'instant présent à se remplir les yeux des couleurs de l'automne, les poumons de l'air des collines, se goinfrer de mots. Quand ils veulent bien pousser en son jardin secret.

Pourquoi l'homme ne se satisfait-il pas de jouir de la vie devant le spectacle de la nature ? A se suffire de peu. Pourquoi a-t-il donc fallu que l'humaine nature se rappelle à ses yeux horrifiés et qu'un cadavre sorte de terre sous le groin fouisseur d'un sanglier ? Extirpant soudain le contemplateur débonnaire de son engourdissement à l'approche de l'hiver ?

La Fiancée des corbeaux, mon premier Frégni, m'avait engagé à poursuivre ma découverte de l'auteur. Joignant le geste à l'intention, j'ai lu sa dernière parution. L'envie de poursuivre dans son univers me gagne alors, l'envie de remonter le temps avec d'autres de ses écrits, de m'inclure dans la béatitude qu'il insuffle au fil de ses pages. On est porté avec lui à déplorer que le monde ne soit pas comme la fresque paisible et colorée de cette Provence qu'il honore si bien de son verbe poétique. A déplorer que la vie ne se suffise pas à boire à la source de l'amitié.

René Frégni est porté à aimer les autres au point de leur pardonner l'impardonnable. Il a l'obsession de déceler dans le tréfonds de leur âme la petite flamme d'humanité qui absoudra du pire. Car les hommes font des bêtises. Beaucoup trop. Mais en sont-ils responsables dans l'âpreté de ce monde s'interroge René Frégni ? Peut-être n'ont-ils pas tous eu la chance d'avoir une mère aimante, comme le fut la sienne. Il la vénère et nous en fait témoins à grands renfort d'élans nostalgiques.

Dernier arrêt avant l'automne est un ouvrage à deux vitesses. Celle d'un René Frégni qui vit au rythme de la nature et la célèbre de son style savoureux, et celle d'un monde dont la violence rôde autour de lui et s'exprime par la voix d'une autorité publique dont on perçoit qu'elle n'est pas la sienne. Le bémol à ces élans humanistes prompts à réhabiliter celui qui a fauté serait de penser aux victimes. L'homme n'est jamais aussi grand que lorsqu'il assume ses écarts. Mais chacun son rôle, quand d'aucuns revêtus de l'uniforme chassent le coupable, l'écrivain cherche l'innocent au fond de lui. C'est sa marque de fabrique à René Frégni.
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Le dernier né de René Frégni.
L'histoire, comme toujours, se passe dans le sud.
Par l'intermédiaire d'un ami libraire, un écrivain un peu en mal d'inspiration, devient provisoirement gardien d'une abbaye abandonnée.
Ambiance bucolique, jusqu'à ce que…………
J'aime bien lire René Frégni.
C'est toujours frais, rafraîchissant.
Mais aussi sensible et poétique.
Il nous donne des envies de nature
Il cultive l'art de prendre son temps, l'art de l'écriture, l'art de la contemplation
Et ses histoires sont toujours sympathiques même quand il y a mort d'homme
Cette lecture m'a reposée, emmenée ailleurs.
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Un ami du narrateur lui propose un poste vacant : dans le village, on recherche un gardien pour le monastère, chargé aussi de tenir propres jardin et sépulture. Notre héros accepte, habitué aux petits boulots, consacrant sa vie à écrire des romans, mais sans s'en sortir financièrement. Un endroit pour écrire pense-t-il. Mais voilà, en jardinant, il découvre une chaussure puis une jambe... Je découvre avec plaisir la plume de notre auteur. de belles phrases pour une histoire précieusement racontée. Je viens de rencontrer un auteur : belle découverte qui va me pousser vers d'autres de ses romans, c'est certain.
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Belles retrouvailles avec René Fregni pour ce livre lu, avec beaucoup d'à-propos, pendant le confinement !
Le narrateur, écrivain, se voit proposer un emploi dans un monastère à l'abandon, homme à tout faire, jardinier,… Il espère y retrouver l'envie d'écrire. Pas d'écriture pour lui, mais la nature, magnifique,dans cette belle région provençale, un chaton abandonné qui ne va plus le quitter ; Mais aussi la découverte d'une jambe enterrée qui va faire basculer ce récit dans le roman policier…

Un peu de suspense, beaucoup de nature, de sensibilité, de poésie. Tout Fregni est là, dans ce subtil mélange. On est heureux de le retrouver comme on retrouve un ami. On suit sa pensée, on l'accompagne dans la jouissance qu'il a à vivre au milieu de la nature, toujours très solitaire. On découvre les charmes oubliés des arbres, de la neige, des vieilles pierres. le calme et la beauté deviennent aussi nos compagnons. Comment quitter un livre de Fregni ? En pensant au prochain à lire...

A lire, son "tract de temps de crise" publié gratuitement par Gallimard avec de nombreux textes très intéressants
https://tracts.gallimard.fr/fr/products/tracts-de-crise-n-08-les-jours-barbares


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« Suis-je devenu un moine qui ne lit plus, qui ne prie plus et qui s'endort doucement dans les couleurs de l'automne… »
Le narrateur, écrivain en panne , accepte un boulot de gardien-jardinier dans le domaine du monastère de Ségriès, propriété d'un richissime financier. Ses amis libraires Pascal et Aline ne sont pas loin et sur leurs encouragements, il espère retrouver l'inspiration dans l'effort d'un travail physique au grand air. « Je ne suis pas venu ici pour rencontrer Dieu, j'y suis venu pour aller un peu plus loin dans le tumulte de ma vie qui avance trop vite. Pour observer ma vie dans un immense miroir de silence. » le recueillement espéré dans ces lieux sera soudain balayé par une macabre découverte qui ne peut laisser quiconque en paix.
Je découvre René Frégni avec ce titre, grâce à la communauté Babelio, et ça en valait le coup. Une écriture belle et enveloppante dès les premières phrases, mise au service d'une histoire où l'amitié tient une grande place au coeur des vicissitudes de la vie.
Ma curiosité piquée envers cet auteur, je vais assurément revisiter son univers littéraire.
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Sur Babelio :
René Frégni… Tiens ! Une critique d'un livre de René Frégni… Tiens ! une bonne critique d'un livre de René Frégni… Tiens ! Encore une bonne critique d'un livre de René Frégni
Est-ce le même phénomène que quand vous êtes enceinte et que toutes les femmes dans la rue se sont données le mot pour être enceintes aussi ? Non, je ne crois pas.
Un phénomène de contagion peut-être.

Dans le même temps, dans la vraie vie :
Ah… Ils n'ont pas de livre de René Frégni à la bib. Déception. Ah… Ils n'ont pas de livre de René Frégni à l'espace des livres de la grande surface que je fréquente. Déception. Ah ! Maintenant, ils ont un livre de René Frégni ! le dernier qui vient de sortir apparemment.
La contagion a peut-être atteint aussi les vraies gens.

Et quand les deux mondes se rencontrent :
René Frégni raconte une histoire. le début est presque intimiste, se risquant même à être un peu longuet. Mais c'est comme les petites routes en voiture, c'est plus long, certes, mais il y a des choses à voir. Et puis c'est beau. Et là aussi, dans le livre de René Frégni, c'est beau. Ah ! La voilà l'écriture poétique de René Frégni, dont j'ai déjà tant « entendu parler » dans les critiques lues sur Babelio. Elle est là lorsqu'il raconte la nature, un endroit, ou lorsqu'il narre une ambiance, un sentiment.

Et puis une histoire avec un peu de mystère, un enjeu pour les personnages. le tout tient sur un nombre raisonnable de pages, un peu à contre-courant des pavés de maintenant, ce qui donne un chouette livre pour un week-end.

Une belle découverte que ce René Frégni !
A renouveler !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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