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3,22

sur 432 notes
Voilà un roman plus atypique que nous propose les éditions gallmeister , un drame, un thriller psychologique qui nous emmène là où je ne m'y attendais pas. Je crois qu'il faut finalement un peu de recul pour l'apprécier. Je ne reviendrais pas sur le résumé , il est assez explicite et ne spoile pas mais je donnerai juste mes impressions : c'est un roman où l'on ne comprend vraiment ce qui est en train de se passer qu'à la fin car les personnages restent assez mystérieux. On comprends mieux leurs comportements quand on apprend un peu plus de leur histoire donc il faut un peu de temps. En attendant, je ne me suis pas attachée aux personnages du tout, je n'ai pas eu d'empathie pour eux car j'avais envie de les secouer et de leur ouvrir les yeux. Il y a un côté dérangeant, un peu malsain . Cependant, je trouve que c'est bien construit dans l'ensemble (même si quelques longueurs et passage dont on ne comprend pas l'utilité), éclairant, que le récit est fascinant même si l'incompréhension demeure envers ce genre de personnes.
Challenge USA
Challenge Mauvais genre
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Ce premier roman est subjuguant, étrange, addictif... C'est grâce à Annette que je l'ai découvert, merci à elle!

Nord du Minnesota , ses hivers glaçants , ses marécages envahis de moustiques l'été... Une voix adulte , celle de la narratrice, se fait entendre, entremêlant rėflexions au présent ,souvenirs de sa petite enfance dans une communauté hippy et d'une année particulière , lorsqu'elle avait quinze ans. A cette époque de son adolescence, Madeline, que l'on surnomme " La cinglée" vit en marge, solitaire et sauvage. Elle aime se promener dans les bois qui entourent sa maison, avec ses chiens. Ses parents, seuls "survivants" du groupe éclaté vivotent.

Arrive, sur la berge d'en face, une famille qui la fascine, elle qui s'ennuie entre le lycée, sa mère devenue chrétienne par pénitence, son père taiseux; d'abord voyeuse depuis son grenier, elle s'immisce peu a peu dans leur intimité, en devenant la baby-sitter du petit Paul, quatre ans.

Mais ce bref aperçu ne dévoile rien de la singularité de ce roman, qui semble au départ plutôt un thriller car on nous laisse deviner qu'un drame a eu lieu , lié à cette famille voisine. Cependant, il n'en est pas vraiment un, ou plutôt il s'associe à d'autres genres: introspectif, psychologique, social.

Madeline nous confie des bribes des circonstances du drame, certes, mais de façon souvent indirecte, évoquant d'autres événements du passé, notamment son attirance pour une élève de son école, qui lui semble mystérieuse, Lily, d'origine indienne. C'est un aspect déconcertant du livre, mais c'est également ce qui en fait le charme, ces digressions qui n'en sont pas vraiment car tout tourne autour d'un sentiment de culpabilité, d'illusions qui déforment la vérité.

Madeline, ou Linda, Matty... Voilà une jeune fille secrète, aux multiples visages, à la fois innocente et portant un regard ironique , acéré, sur son entourage, devenue une femme désabusée, perdue. Un être attachant, dont l'enfance perturbée, livrée à elle-même , a laissé des traces indélébiles. Elle se cherche, cherche aussi à être vue, aimée , et c'est la nature qui la réconforte le mieux. J'ai d'ailleurs trouvé les descriptions du lac, des animaux, des saisons fort originales, souvent personnifiées de manière captivante.

le titre reflète bien à lui tout seul l'étrangeté de ce roman: devant présenter une exposé pour un concours sur l'histoire des hommes, Madeline préfère parler des loups... Comme si la réalité était autre, comme si les pensées s'échappaient ailleurs...

" Quelle est la différence entre ce qu'on veut croire et ce que l'on fait?" Tout est là, dans cette question que se pose la narratrice... Un roman vraiment à part, et je suis d'accord avec Annette, qui n'est pas évident à commenter. Il mérite en tout cas d'être lu!
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Madeline, ado de 14 ans, vit avec ses parents et ses chiens dans un coin perdu du Minesota où la forêt et les lacs s'imposent.

Quand une famille aisée s'installe dans la belle maison en face de chez elle, la jeune fille les espionne. Très vite, elle devient la baby-sitter de Paul, enfant à la santé fragile. Elle passe des journées entières avec lui et tient aussi compagnie à Patra, sa mère, qui la fascine. le père est chercheur en sciences et travaille loin. Mais elle sent comme un malaise quand il est là. Quelque chose cloche.

Madeline se fait appeler Linda par ses voisins. Elle a une personnalité insaisissable, elle est en retrait, comme flottante. À l'image de ce roman. J'utilise beaucoup de peut-être et de conditionnels, car ici, rien n'est certain. Et c'est ce qui fait tout le charme de cette histoire. L'auteure lance plusieurs intrigues sans toujours aller au bout, mais sans savoir pourquoi, j'ai aimé ces points de suspension qui laissent grande liberté au lecteur.

Le drame, lui, est annoncé, certain. Tout en subtilité, Emily Fridlund nous y mène, à travers les non-dits, les détails et les regards échangés.

Les personnages secondaires sont tout aussi énigmatiques, souvent dangereux ou en danger. Et cette histoire des loups sonne comme une métaphore, un avertissement.

Cette lecture m'a intriguée et captivée. le portrait de Madeline est joliment esquissée, une capacité à se replier dans son imaginaire mais aussi à survivre en pleine nature. Elle m'a fait penser à certaines adolescentes des romans de Laura Kasischke.

Je sais que les avis ont été partagés sur ce livre. Je crois qu'on peut facilement se faire avoir en imaginant lire un thriller, ce qu'il n'est pas. Ce livre est un cri qu'on entend au loin, on est plus dans la genèse et les répercussions du drame qu'au coeur de ce dernier.

Je vous invite donc à vous laisser porter, peut-être vous perdrez vous au milieu du lac, mais la balade est délicate et réserve bien des surprises.
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Je ne pensais pas un jour être déçue par un roman de chez Gallmeister. Quelques descriptions de paysages pour faire nature writing, mais le reste… Pas de loups comme l'indique le titre, existent seulement au figuré. Madeline, 15 ans, vit dans une cabane avec ses parents dans le Minnesota. Sa vie va changer lorsqu'un couple, avec enfant, vient s'installer de l'autre côté du lac. On comprend, dès la première page, que cet enfant est mort. Donc retour arrière, puis dans le futur qui parle de procès et de la bondieuserie du père. Une autre histoire de prof pédophile s'insère dans les pages sans avoir de lien au final. Personnages antipathiques et mous. Pas toujours facile de suivre cette écrivaine qui dit les choses à demi-mot où étrange comme à la page 279, dans une pharmacie, je cite : « Au fond du magasin, un père brûlé par le soleil, en tongs et maillot de bain, essayait d'extraire un manche à balai de la bouche d'un enfant. » Bref, je ne sais pas ce qu'ils fument dans cet état, mais pour tout comprendre, faudrait partager la fumette avec eux pour décodage.
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Perturbant, ce roman, qui m'a paru comme très novateur tout en me donnant une impression de déjà vu.
Déjà vu en effet dans la littérature américaine récente cette figure de très jeune fille étrangement liée à la nature - l'animale Tracy de Sauvage de Jamey Bradbury ou la saisissante Turtle de My absolute darling par exemple.Mais pas comme ça. Ici, la jeune fille qui se coule dans l'eau et la forêt n'a pas cette sauvagerie ni cette force. L'étrangeté est pourtant là, palpable. Parce que l'histoire est inconcevable? parce qu'elle ne nous est pas livrée dans l'ordre que l'on attend?

Oppressant aussi ce roman, on y manque d'air. Il faut dire que c'est uniquement à travers Madeline que l'on traverse cette histoire. Madeline, quinze ans, qui connait l'histoire des loups, qui ouvre très peu la bouche, mais qui observe beaucoup. Le lecteur est dans la tête de Madeline, est forcé de regarder à travers ses yeux, de respirer à travers ses branchies car il semble que Madeline respire et absorbe le monde comme un poisson, il se passe quelque chose devant ses yeux et c'est le bruissement du vent dans la branche, le détail au sol ou la température de l'air qu'elle perçoit. Et le lecteur avec.

Voilà pourquoi ce roman m'a paru perturbant, et oppressant. Pourtant, il ne s'agit que d'une jeune fille invitée à faire du baby sitting chez une famille aimante de l'autre côté de la rivière; il suffit donc de penser que tout va bien.
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Roman poignant, "Une histoire des loups", m'a pris aux tripes, bouleversé au delà du concevable, mais comment partager ma fureur et celle d'Emily Fridlund .


Entre « Chanson Douce » de Leila Slimani et « Daddy Love » de Joyce Carol Oates, il y a le cri étouffé de Paul, son agonie muette, des mots qui ne sont plus des mots d'enfants, une supplique Fee-fi-fo-fum inaudible pour Patra la maman ou pour Léo le papa !
Non les prières ne sauveront pas le petit Paul du haut de ses quatre ans, Quelle Église peut être assez folle pour le laisser mourir?



J'ai lu et relu les pages 195 à 218. Tout est dit, exprimé et avoué avec une minutie chirurgicale, le petit Paul est malade, et les parents ne le voient pas, ils ne veulent pas le voir car leur Église leur enseigne qu'ils ne doivent à aucun moment douter de la bonne santé de Paul.

Pire encore, la maman accuse la baby-sitter de la mort de Paul. La baby-sitter déclare page 251 : "Elle me cracha au visage. C'est toi qui pensais à lui de cette manière là. C'est toi qui l'as regardé et qui a vu un petit garçon malade !"


Madeline, ou Linda la baby-sitter s'est rendue compte de l'aveuglement des parents, de leur refus de le montrer à un médecin, de dire à ceux qui s'inquiétaient de la réalité des souffrances de Paul. Mais elle a entendu la mère répondre qu'il allait beaucoup mieux.
Madeline pouvait-elle s'opposer à Léo qui dans la nuit précédant le drame, écrivait une longue méditation expliquant la spiritualité de Paul, son immortalité, la puissance de l'esprit sur le corps?

Madeline avouera, page 251 après un étrange frisson, "j'ai compris que je faisais simplement parti du mal qui avait emporté Paul".

Emily Fridlund développe pour nous quelques élément clés de la pensée religieuse de Léo. J'ai relevé cette courte citation qui refuse de voir la mort, et qui envisage la vie d'une façon continuelle et immortelle, "La mort est la croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin , selon les scientistes chrétiens".

Pour eux Paul n'est pas mort !

Ils se délectent tout au contraire de la maturité de Paul, dans cette prière, que je lis page 202,
"Ton mal au ventre et toutes les autres choses qui te mentent et font semblant d'être vraies. J'ai compris qu'il connaissait mieux que moi sa propre nature spirituelle. Je rends éternellement grâce à cette Église.


Ne sommes nous pas parfois confrontés à ces dérives religieuses, où le corps est nié, où l'esprit serait en mesure de dicter sa loi à la matière, de permettre à ceux qui croient, d'échapper à la condition humaine, et répondre à l'appel de dieu à la sainteté, pour rejoindre le peuple élu.

Faire de Paul un martyr peut-il permettre de sanctifier les parents homicides ?
La loi de dieu revendiquée par le prêtre dans le livre Daddy Love est-il recevable ?


La grande originalité de Emily Fridlund est de nous confronter à ces courants de pensée très élitistes, qui nient le droit des enfants, qui de façon sournoise accuse celui qui veut sauver, souhaite l'enfer à celui qui ne croit pas et porte préjudice à la vie.

Avec Tc Boyle je remercie Emily Fridlund de s'attaquer à ces Églises, qui condamnent à ces prêcheurs irresponsables, page 268 elle restitue cette phrase de Mary Baker Eddy , » la mort est simplement une croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin ».

la beauté de la nature sauvage qui entoure ce drame, ajoute un parfum enivrant à cette réflexion sur la vie. Car on n'a pas seulement ôté la vie à Paul, on lui a retiré le droit de s'épanouir et d'entrevoir la beauté du monde qui l'entourait ;

la complexité de l'adolescence de Madeline est à mesurer a travers son parcours familial et étudiant. Emily Fridlund a su donner une épaisseur et une tendresse à ce personnage central. Ses déclarations page 275, pendant le procès prennent à la gorge, elles sont d'une lucidité indiscutable, Patra sous l'emprise du papa était tétanisée. .

Un roman témoignage, une qualité de réflexion que l'on ne peut que rapprocher de Joyce Carol Oates par la finesse avec laquelle est démonte les comportements toxiques .

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Madeline vit dans un coin perdu, au bord d'un lac.
Adolescente solitaire elle est très proche de la nature et observe le monde des adultes avec curiosité, tout en gardant ses distances.
Lorsqu'un couple avec un jeune enfant s'installe dans une maison voisine, la jeune fille oublie ses craintes et n'a de cesse de pénétrer l'intimité de ces inconnus.
Madeline va devenir rapidement leur baby-sitter.

Le moins que je puisse dire est que ce livre m'a laissée de glace.
Je n'ai rien trouvé de troublant et d'hypnotique dans ces lignes, comme j'ai pu le lire dans de nombreuses critiques.
J'ai eu l'impression de survoler une histoire terriblement longue à démarrer, dans laquelle les non-dits priment sur l'intrigue.
Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages aux caractères que je n'ai pas su définir.
J'ai également eu des difficultés à suivre l'intrigue par moment, les époques se mélangent et on alterne les paragraphes où Madeline, l'héroïne est adulte ou enfant.
L'écriture sans originalité, assez confuse par moment, n'a pas davantage retenue mon attention.

Les rendez-vous manqués, les déceptions, cela arrive dans la vie d'un lecteur et c'est une première pour moi avec un roman paru chez Gallmeister, maison d'édition dont j'apprécie, comme beaucoup, la ligne éditoriale.
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Une histoire des loups, c'est comment se laisser happer par un roman dont, tout au long de la lecture on attend de savoir où va nous emmener l'auteure. Un récit fait de flashbacks qui s'incorporent au temps présent, une narration qui parfois vous donne l'impression de perdre le lecteur. Et pourtant, l'envoûtement fait son oeuvre. On ne le lâche pas facilement ce livre.
C'est Madeline (alias Linda dans son délire d'adolescente) qui raconte, elle à 15 ans, 5 ans, 37 ou 26 elle raconte les gens qu'elle croise, dans son Minnesota natal, où ailleurs, elle raconte la nature, elle raconte sa famille, elle raconte cette autre famille que sa curiosité amènera à côtoyer au plus près.
Emily Fridlund sait ménager le suspense, parce que derrière les mots de la jeune fille, on sent que va se jouer un drame, mais quoi ?
Elle noie le poisson dans un lac de souvenirs si vaste qu'il faudra de la patience au lecteur pour comprendre.
Une histoire des loups, (encore un fantasme de l'héroïne), un Ovni littéraire comme on prend plaisir à en croiser dans notre ciel de lecteur... Et moi, les Ovnis, ils me font pas peur, au contraire, je les accueille à bras ouverts...
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Mauvaise pioche pour ma part. Même s'il s'agit d'un premier roman, j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire, aux personnages. L'histoire tourne en rond, s'étiole, sans vraiment creuser son sujet en profondeur.
Je ne suis pas rentrée dans le roman, je n'ai pas saisi les intentions de l'auteure.
Je garde une impression de survol de l'histoire, il m'a manqué le petit truc qui fait que l'on trouve un petit intérêt à toute lecture d'un roman à un moment donné.
Il plaira sans doute à d'autres et c'est tant mieux, cela restera pour moi un rendez vous manqué.
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Une fois n'est pas coutume, je referme un Gallmeister un peu désabusé. Et que je ne sais pas vraiment comment chroniquer...

Car Une histoire des loups est un roman noir à la fois simple et complexe.

Simple comme sa dramatique histoire, que l'on voit monter en puissance au fil des pages à travers le récit de Madeline/Linda, jeune adolescente vivant à la sauvageonne avec ses parents dans une cabane de bord de lac au coeur d'une forêt du Minnesota. Devenant baby-sitter de ses voisins nouvellement emménagés, elle va s'attacher à Paul leur fils, mais aussi à Patra la mère. Décelant peu à peu le déséquilibre flagrant de cette famille étrange, sans pour autant pouvoir réagir. Jusqu'au drame.

Complexe, car cette pseudo-intrigue thrillero-psychologique n'est pas l'objet du livre, loin de là. Emily Fridlund nous entraîne dans une plongée dans la psychologie compliquée de Madeline ; nous confronte à la problématique de nos propres réactions ou absences de réactions face à l'évidence de certaines situations ; en appelle à la mystique religieuse du bien et du mal, des loups qui nous entourent ou que nous pouvons parfois être...

Et c'est là qu'elle m'a perdu. Non que je sois trop binaire pour la suivre sur ces chemins, mais là, pour le coup, il y en avait un peu trop.

Reste une très belle écriture, surtout quand elle se plaît fréquemment à décrire ces paysages rustiques, durs et sauvages de cette Amérique hors du temps, authentique, où tous les marqueurs du Nature Writing sont convoqués : les arbres, le lac, le canoë, les cerfs, les chiens, les scumas, la neige, le vent, les cabanes... Un Minnesota hors du temps, peut-être pas si irréaliste que cela !
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